Jean Lesage
Jean Lesage | |
Fonctions | |
---|---|
Premier ministre du Québec | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
|
Lieutenant-gouverneur | Onésime Gagnon Paul Comtois Hugues Lapointe |
Législature | 26e, 27e |
Prédécesseur | Antonio Barrette |
Successeur | Daniel Johnson |
Député de Montmagny—L'Islet | |
– (10 ans, 5 mois et 20 jours) |
|
Prédécesseur | Louis Fortin |
Successeur | Leo Kemner Laflamme |
Adjoint parlementaire du secrétaire d'État aux Affaires extérieures du Canada | |
– (1 an, 11 mois et 7 jours) |
|
Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Adjoint parlementaire du ministre des Finances du Canada | |
– (5 mois et 12 jours) |
|
Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Ministre des Ressources et du Développement économique du Canada | |
– (2 mois et 28 jours) |
|
Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Prédécesseur | Robert Henry Winters |
Ministre du Nord canadien et des Ressources nationales du Canada | |
– (3 ans, 6 mois et 5 jours) |
|
Gouvernement | Gouvernement St-Laurent |
Successeur | Douglas Scott Harkness |
10e chef du Parti libéral du Québec | |
– (11 ans, 7 mois et 17 jours) |
|
Prédécesseur | Georges-Émile Lapalme |
Successeur | Robert Bourassa |
Député de la circonscription provinciale de Québec-Ouest | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
|
Prédécesseur | Jean-Paul Galipeault |
Successeur | circonscription abolie |
3e Ministre des Finances du Québec | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
|
Prédécesseur | John Samuel Bourque |
Successeur | Paul Dozois |
1er Ministre des Affaires fédérales-provinciales du Québec | |
– (5 ans, 2 mois et 19 jours) |
|
Successeur | Daniel Johnson (père) |
2e Ministre du Revenu du Québec | |
– (2 mois et 9 jours) |
|
Prédécesseur | Paul Earl |
Successeur | Eric Kierans |
Député de la circonscription provinciale de Louis-Hébert | |
– (3 ans, 7 mois et 1 jour) |
|
Prédécesseur | nouvelle circonscription |
Successeur | Claude Castonguay |
22e chef de l'opposition officielle du Québec | |
– (3 ans, 7 mois et 1 jour) |
|
Prédécesseur | Daniel Johnson (père) |
Successeur | Robert Bourassa |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | à Montréal, Canada |
Date de décès | (à 68 ans) |
Lieu de décès | à Sillery (Québec),Canada |
Parti politique | Parti libéral du Québec |
Profession | Avocat |
|
|
Premiers ministres du Québec | |
modifier |
Jean Lesage, né le à Montréal et mort le à Québec, est un avocat et un homme politique québécois. Il est le 19e premier ministre du Québec, fonction qu'il occupe du au . Il est souvent vu comme le père de la Révolution tranquille. Jean Lesage était associé au Parti libéral du Québec[1].
Jeunesse
Fils de Xavéri Lesage, enseignant et fonctionnaire à Montréal, et de Cécile Côté, il fait ses études au jardin de l'enfance Saint-Enfant-Jésus de Montréal, au pensionnat Saint-Louis-de-Gonzague à Québec, au Séminaire de Québec et à l'Université Laval. Diplômé en droit, Jean Lesage est admis au barreau du Québec le . Il est le neveu du sénateur Joseph Arthur Lesage[2],[3].
Il fait partie de l'armée de réserve[Laquelle ?] de 1933 à 1945[4] et il exerce sa profession d'avocat à Québec avec Me Paul Lesage en 1934[4], puis avec Charles Gavan Power, Valmore Bienvenue, Paul Lesage et Jean Turgeon. Il épousa Corinne Lagarde[5] (1913-2018), cantatrice, fille d'Alexandre Lagarde, gérant de commerce, et de Valéria Matte. Le deuxième père de Corinne Lagarde est Jules Desrochers père d'un certain Paul Desrochers. Il fut Procureur de la Couronne[6] et procureur de la Commission des prix et du commerce en temps de guerre, de 1939 à 1944[4].
Carrière politique
Jean Lesage est élu député de la circonscription fédérale de Montmagny-L'Islet[7] pour le compte du Parti libéral du Canada[8] pour la première fois lors de l'élection générale de 1945. Réélu en 1949, il est par la suite nommé adjoint parlementaire du secrétaire d'État aux Affaires extérieures, poste qu'il occupa du au , pour ensuite devenir adjoint parlementaire du ministre des Finances du 1er janvier au . Réélu à nouveau en 1953, il devient ministre des Ressources et du Développement économique dans le cabinet Saint-Laurent du 17 septembre au , puis ministre du Nord canadien et des Ressources nationales du 16 décembre 1953 au . Il survit à la vague progressiste-conservatrice de John Diefenbaker, ayant été réélu en 1957 et 1958, mais il démissionne de ce poste le 13 juin 1958 à la suite de son élection à la direction du Parti libéral du Québec le 31 mai de la même année[9],[4].
Le fonds d'archives de Jean Lesage est conservé au centre d'archives de Québec de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec[10].
Premier ministre de la province de Québec
Élu député à l'Assemblée nationale du Québec, il remporta le scrutin de 1960, faisant campagne avec le slogan C’est le temps que ça change, et il mit ainsi fin au long règne de l'Union nationale, qui avait gouverné le Québec depuis 1944, sous la direction de Maurice Duplessis. Lesage devint premier ministre, président du Conseil exécutif et ministre des Finances du 5 juillet 1960 au et également ministre des Affaires fédérales-provinciales du au et ministre du Revenu du 30 mai au [4].
D'après Pierre Virion, il participa à la rencontre Bilderberg de 1965[11].
Nationalisation de l'hydroélectricité
Le programme de son gouvernement est allé bien au-delà de simples réformes économiques. Ancré dans une tradition conservatrice, la province de Québec disposait d'une autonomie relative tant sur le plan politique qu'économique. Lesage voulait transformer les institutions et les mentalités, et la nationalisation des toutes puissantes compagnies hydroélectriques de la province devait être un « détonateur »[12],[13].
Il convoqua prématurément des élections générales le 19 septembre 1962 sur le thème de la nationalisation de l'électricité. Un débat politique télévisé, le premier de l'histoire du Canada, eut lieu le dimanche 11 novembre au soir et opposa le chef du gouvernement et président du Parti libéral Jean Lesage, au chef de l'opposition et chef de l'Union nationale, Daniel Johnson. Lesage réussit ce tour de force et remporta un scrutin aux enjeux vitaux pour la province :
« Il faut rendre au peuple du Québec ce qui appartient au peuple du Québec ; son plus riche patrimoine, celui de l'électricité. Et ça presse, demain il sera trop tard. C'est maintenant ou jamais que nous serons maître chez nous. »
Révolution tranquille
Profitant d'une forte croissance économique, le gouvernement Lesage remodela profondément l'état dans la province de Québec. L'époque souvent nommé la Révolution tranquille, Jean Lesage causa des changements rapides en lançant des projets majeurs d'investissements publics, comme la nationalisation des richesses naturelles, avec la création des sociétés d'état : Sidérurgie du Québec en 1964 et Société québécoise d'exploration minière en 1965. Préoccupé en plus par l'autonomie et la compétence de l'état, Lesage initia une vaste réforme de l'enseignement public, conduite par son gouvernement, dont l'apogée fut la création du Ministère de l'éducation en 1964[1].
La période Lesage vit également la création en 1961 de l'assurance-hospitalisation et des Ministères des Affaires culturelles, du Revenu et des Affaires fédérales-provinciales. D'importantes institutions économiques et sociales sont aussi créées, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec et la Régie des rentes, les deux en 1965. Enfin, la représentation du Québec à l'étranger fut développée, avec l'inauguration des bureaux du Québec à Paris en 1961 et à Londres en 1963[1].
Le gouvernement profita grandement des surplus accumulés par le gouvernement précédent (l'Union Nationale). Il faut ainsi constater que le gouvernement de l'Union nationale de Duplessis avait géré convenablement l'état (à l'époque, il était l'un des seuls gouvernements du Canada à obtenir un bilan économique positif).
À la mort de Duplessis en 1959, la province n'avait pas de déficit budgétaire mais, au contraire, accumulait un surplus, ce qui aidera le Parti libéral du Québec lorsqu'il créera notamment les ministères de l'Éducation et des Ressources naturelles (Hydro-Québec).
Perte de pouvoir
Le scrutin de 1966 eut néanmoins raison du gouvernement de la « Révolution tranquille » ; bien que le Parti libéral ait obtenu le plus grand nombre de voix, c'était surtout dans les villes, la carte électorale leur étant défavorable. Cela permit à l'Union nationale de Daniel Johnson (père)[14] d'avoir la majorité des sièges[15].
À la fin de son mandat exécutif, Lesage devint député de la circonscription de Louis-Hébert en 1966 et chef de l'opposition jusqu'en 1970[4]. Ayant fait part de sa décision d'abandonner le poste de chef du Parti libéral du Québec[16] le , il demeura en fonction jusqu'au congrès de janvier 1970 où il ne s'était pas représenté.
Reconversion professionnelle
Après avril 1970, Lesage fit partie de la commission chargée par le gouvernement du Québec de la préparation de la législation. Colonel honoraire du 6e régiment d'artillerie de 1965 à 1970, il occupa dès lors le poste de directeur de plusieurs compagnies, notamment Lever Brothers Ltd., Montreal Trust Co., Mondev Corporation Ltd., Campbell Chibougamau Mines Ltd. et J.J. Baker Ltd. Membre du conseil d'administration de la Canadian Reynolds Metals Co. en 1971, il fut nommé président du conseil d'administration des Nordiques de Québec en juin 1972.
Vie privée
Il est notamment père de René Lesage, ancien professeur de linguistique à l'Université Laval.
Décès
Il meurt le à Sillery (Québec). Il est enterré au cimetière Notre-Dame-de-Belmont situé dans le secteur Sainte-Foy de l'arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, à Québec.
Distinctions
Jean Lesage a reçu les distinctions suivantes[4] :
Honorifiques
- Conseil privé de la Reine pour le Canada (C.P.)
- Compagnon de l'Ordre du Canada (C.C.)
- Décoration des Forces canadiennes (C.D.)
- Chevalier de l'ordre souverain de Malte
- Chevalier de l'ordre de Saint-Lazare-de-Jérusalem
- Chevalier du Très vénérable ordre de Saint-Jean
- Grand Québécois du siècle de l'Académie des Grands Québécois (2000)
- Grand officier de l'ordre de la Pléiade à titre posthume ()
Universitaires
- Docteur honoris causa :
- de l'Université Bishop's
- de l'Université Concordia
- de l'Université Laval
- de l'Université McGill
- de l'Université de Moncton
- de l'Université de Montréal
- de l'Université Mount Allison
- de l'Université du Nouveau-Brunswick
- de l'Université d'Ottawa
- de Université de Sherbrooke
- de l'Université de Western Ontario
- du Dartmouth College
- de l'École des sciences politiques d'Athènes
- Lauréat de la médaille des Anciens de l'Université Laval en 1961
Autres
- L'Autoroute 20 (autoroute Jean-Lesage) entre Mont-Joli et Bic, ainsi qu'entre Notre-Dame-des-Neiges et Montréal, a été nommée en son honneur[18].
- L'aéroport de Québec a été nommé en son honneur: Aéroport international Jean-Lesage.
- Une circonscription électorale du Québec s'appelle Jean-Lesage.
- Un monument a été érigé en son honneur en 2000. Il est situé sur la place de l'Assemblée-Nationale.
- La Centrale hydroélectrique Manic-2 (« le barrage Manic-2 ») est renommée à son nom le 22 juin 2010[19].
Notes et références
- « Jean Lesage », sur le site du Parti libéral du Québec
- https://www.revolvy.com/page/Joseph-Arthur-Lesage
- https://lop.parl.ca/sites/ParlInfo/default/fr_CA/Personnes/Profil?personId=16114
- « Jean Lesage », sur le site de l'Assemblée nationale du Québec
- https://www.journaldequebec.com/2018/04/17/lepouse-de-jean-lesage-est-decedee-a-lage-de-105-ans
- « Procureur de la Couronne » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- https://lop.parl.ca/About/Parliament/FederalRidingsHistory/hfer.asp?Include=Y&Language=F&rid=457&Search=Det
- https://www.liberal.ca/fr/
- https://bdp.parl.ca/sites/ParlInfo/default/fr_CA/Personnes/Profil?personId=16301
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Fonds Jean Lesage (688) » (consulté le )
- VIRION, Pierre. Vers un gouvernement mondial, 1989
- Jean Lesage sur L'Encyclopédie canadienne
- https://www.britannica.com/biography/Jean-Lesage
- « Daniel Johnson (père) » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pagesElections.jsp?annee=1966
- « Parti libéral du Québec » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- https://www.capitale.gouv.qc.ca/realisations/monuments/monument-jean-lesage
- Ministère des transports du Québec, Répertoire des autoroutes du Québec « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), consulté le 14 janvier 2006.
- Presse canadienne, « Deux centrales porteront les noms de Jean Lesage et René Lévesque », La Presse, Montréal, (lire en ligne).
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Biographie sur le site de l'Assemblée nationale
- Jean Lesage — Parlement du Canada
- (en)Jean Lesage — Canada history
- Jean Lesage — Radio-Canada
- Lesage le chef télégénique — Livre édité chez Septentrion par Alain Lavigne
- Jean Lesage — Marianopolis college
- Jean Lesage sur L'Encyclopédie canadienne
- Jean Lesage — Université de Sherbrooke
- (en)Jean Lesage — Encyclopedia britannica
- Dossier sur le débat télévisé Lesage-Johnson
- Soirée des élections de 1962 - Discours "Maîtres chez nous"- Les Archives de Radio-Canada
- Jean Lesage — Parti libéral du Québec
- Jean Lesage — Parlement du Québec
- Premier ministre du Québec
- Chef de l'opposition officielle du Québec
- Chef du Parti libéral du Québec
- Ministre des Finances et Trésorier du Québec
- Député du Parti libéral du Québec à l'Assemblée nationale
- Député fédéral canadien provenant du Québec
- Député du Parti libéral du Canada
- Personnage historique désigné du Québec
- Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada
- Étudiant de l'Université Laval
- Docteur honoris causa de l'université de Sherbrooke
- Docteur honoris causa de l'université Laval
- Compagnon de l'ordre du Canada
- Grand officier de l'ordre de la Pléiade
- Naissance en juin 1912
- Naissance à Montréal
- Décès en décembre 1980
- Décès à Sillery
- Décès à 68 ans
- Chevalier de l'ordre souverain de Malte
- Chevalier du très vénérable ordre de Saint-Jean