Ignace Bourget

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Ignace Bourget
Image illustrative de l’article Ignace Bourget
Mgr Ignace Bourget en 1862
Biographie
Naissance
St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy
Ordination sacerdotale à Montréal
Décès (à 85 ans)
Sault-au-Récollet
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale à Montréal
Dernier titre ou fonction Évêque émérite de Montréal
Archevêque titulaire de Marcianopolis
Évêque de Montréal
Évêque coadjuteur de Montréal
Évêque titulaire de Telmissus

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Ignace Bourget, né à Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (aujourd'hui la ville de Lévis) le et mort le à Sault-au-Récollet (aujourd'hui Montréal-Nord) est un ecclésiastique québécois. Nommé évêque de Montréal en 1840, il démissionne en 1876. Durant son long épiscopat, il donne à l'Église de Montréal et à l'Église québécoise en général une armature et un élan qui lui survivront longtemps et feront de l'Église catholique, pendant cent ans, l' «institution dominante du peuple dominé» qu'étaient alors les Canadiens français[1]. L'évêque fait aussi la promotion active d'une pratique catholique très publique, démonstrative, faite de processions, de dévotions et de participation à des associations pieuses ou sociales de toutes sortes: par là, il donne à la culture des Canadiens français une couleur festive et communautaire qui distinguent manifestement ceux-ci de leurs concitoyens protestants, et fortifie leur sentiment de leur appartenance à une nation différente. Par sa détermination à assurer la présence de l'Église catholique dans l'éducation, la santé, les services sociaux et l'aménagement du territoire à une époque où l'État du Canada-Uni se désintéresse tout à fait de ces questions, il a contribué à faire en sorte qu'au moment de la Confédération, en 1867, la juridiction sur ces matières relève des États provinciaux, notamment le Québec. Son influence profonde et durable à la fois sur la conformation de l'Église catholique et celle de l'État québécois font d'Ignace Bourget un des personnages les plus importants de l'histoire du Québec.

Biographie

Enfance

Ignace naît le à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy, dans une maison sise sur une terre située entre l'actuelle route Monseigneur-Bourget et le chemin Sainte-Hélène. Un calvaire indique l'emplacement de cette maison aujourd'hui détruite.[2],[3] (46° 47′ 34″ N, 71° 07′ 30″ O).

Selon le Dictionnaire biographique du Canada, l’ancêtre, Claude Bourget, originaire de la région beauceronne de Chartres, en France, avait épousé à Québec, le , Marie, fille de Guillaume Couture, ancien donné des jésuites et compagnon de captivité du père Isaac Jogues[4]. Ignace est donc issu de deux parmi les plus anciennes familles de la Nouvelle-France.

Il est le onzième enfant d'une famille qui allait en compter 13. Son père, Pierre Bourget, était cultivateur. Sa mère, Thérèse Paradis, allait vendre les produits de la ferme au marché de Québec.

On ne sait presque rien de l'enfance d'Ignace, sinon que son frère aîné Pierre (1786-1833) fut prêtre lui aussi. Ce fait est à souligner si l'on considère qu'entre la Conquête de 1760 et les années 1830 au moins, les vocations à la prêtrise furent très rares au Canada. Il faut en conclure que les parents d'Ignace étaient particulièrement pieux. Ordonné en 1814, Pierre Bourget fut curé de Sorel, Châteauguay, Île-Verte et l’Islet entre 1816 et 1833.

Ignace a une constitution chétive et déjà sujette à la maladie, qui sera son lot toute sa vie. Durant son enfance, il fréquente l'école de monsieur Gingras dans la paroisse de Beaumont, voisine de Lévis. Il s'agit certainement d'une école d'une seule classe et d'un seul maître. De telles écoles n'existent d'ailleurs pas dans toutes les paroisses à l'époque, et encore rares sont les parents de milieu rural à y envoyer leurs garçons apprendre à lire et à écrire[5].

Les années de préparation (1811-1840)

Études et ordination sacerdotale

En 1811, Ignace entre à son tour, après Pierre, au Séminaire de Québec.Selon tous ses biographes, c'est un élève sérieux, mais pas le plus brillant. Très tôt, il est admis dans la congrégation de la Sainte-Vierge, pour qui il cultive déjà une grande dévotion, qu'il gardera jusqu'à sa mort. Il y fait ses études classiques puis deux ans de grand séminaire. Comme le rappelle Leblond de Brumath, à l'époque, à cause du manque de ressources et du petit nombre des prêtres actifs en paroisse, on ne peut étudier très longtemps ni de manière très approfondie les sciences ecclésiastiques. La formation est axée sur la morale et sur la pastorale, toutes deux indispensables à la pratique du ministère.

À l'été de 1818, Bourget est tonsuré dans la cathédrale de Québec, puis aussitôt envoyé au séminaire de Nicolet pour y enseigner. Comme tous les autres jeunes ecclésiastiques de son temps, il est contraint de continuer ses études de théologie par lui-même, en soirée, tout en enseignant le latin, le jour, aux élèves de douze et treize ans inscrits dans les premières classes du petit séminaire. Après trois ans de ce régime, Mgr Joseph-Octave Plessis, archevêque de Québec, lui confère les ordres mineurs en janvier 1821, puis le sous-diaconat le 20 mai. Nommé secrétaire de Mgr Jean-Jacques Lartigue dès le lendemain, il se rend aussitôt auprès de celui-ci, qui vient tout juste d'être nommé évêque auxiliaire de Plessis à Montréal. À noter que secrétaire de l'évêque est alors un poste important, confié habituellement à un ecclésiastique prometteur pour lui permettre de se familiariser avec l'administration d'un diocèse. C'est à Montréal que le jeune Bourget est ordonné prêtre, le 30 novembre 1822[6].

Secrétaire puis coadjuteur de Mgr Jean-Jacques Lartigue[7]

Bourget restera seize ans secrétaire de Mgr Lartigue, de 1821 à 1837.

Dans les premières années, il supervise la construction de l'église Saint-Jacques et celle de l'évêché, sis tous deux à l'angle des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine, dans le quartier Saint-Jacques, qu'habite alors la notabilité canadienne-française. Il est entre autres responsable d'organiser des collectes de fonds pour mener à bien ce double projet. Puis, lorsque l'église est ouverte en 1825, il en devient le premier chapelain, c'est-à-dire qu'il doit organiser le culte et répartir les tâches entre les desservants.Vers la fin de la décennie, Bourget enseigne aux séminaristes qui étudient à l'école de théologie implantée par Lartigue à l'évêché: c'est l'occasion pour lui de parfaire ses études théologiques. Parallèlement, il surveille les comptes de la mission de la Rivière-Rouge, dans le futur Manitoba, qui relève alors de la responsabilité de Lartigue comme auxiliaire de l'archevêque de Québec.

Dans les années 1830, Bourget est exposé encore à d'autres tâches, telles que celles requises pour obtenir des lettres patentes pour le nouveau collège de Saint-Hyacinthe. Tout cela se fait dans un contexte de plus en plus difficile: les sulpiciens, seigneurs de Montréal depuis 1657 et curés de l'unique paroisse de la ville, celle de Notre-Dame, sont si mécontents de la présence d'un évêque auxiliaire à Montréal et ils désirent si peu se soumettre à son autorité qu'ils sont prêts à quitter les lieux et à aliéner au pouvoir britannique protestant tous leurs biens, considérables, en échange d'une rente versée par le gouvernement. L'affaire, qui scandalise la population et se rend jusqu'à Rome, prend des années à se régler dans un sens favorable aux intérêts des fidèles. Jaloux de leur indépendance, les sulpiciens s'opposent aussi avec un succès durable à la création d'un diocèse à Montréal. Ce n'est qu'en 1836 que ce diocèse verra le jour et que Mgr Lartigue passera du statut d'évêque à Montréal à celui d'évêque de Montréal.

Par ailleurs, le mécontentement gronde de plus en plus parmi le peuple et la petite-bourgeoisie canadienne-française contre l'arbitraire du pouvoir colonial, qui utilise les deux conseils (législatif et exécutif) pour bloquer les décisions de la Chambre d'Assemblée, favorable aux intérêts de la population locale plutôt qu'à ceux des marchands coloniaux anglais et écossais. Le Parti canadien réclame de plus en plus fort la plénitude des institutions démocratiques britanniques, et notamment un conseil législatif élu et un conseil exécutif (ministres) responsable devant les députés de l'Assemblée. Un mouvement patriote voit le jour, dont certains membres vont jusqu'à promouvoir l'indépendance du Bas-Canada. En face, se dresse désormais un mouvement radical anglophone armé, qui cherche à en découdre. Devant les tensions et la perspective prochaine d'un soulèvement armé, Mgr Lartigue publie en octobre 1837 un mandement dans lequel il condamne l'action des chefs patriotes et appelle le peuple à la loyauté envers les autorités civiles légitimes.

Entre temps, Ignace Bourget a été sacré évêque en juillet 1837. Il devient alors le coadjuteur de Mgr Lartigue, c'est-à-dire son adjoint tant pour les tâches administratives que pour les tâches pastorales, avec droit de succession.

Jusqu'à la mort de Mgr Lartigue, survenue en 1840, Ignace Bourget est d'une fidélité et d'une obéissance absolues à son supérieur. Il se distingue toutefois de lui par une sollicitude toute particulière à l'égard des insurgés et leurs familles. Selon lui, les troupes patriotes se sont fait monter la tête par leurs chefs. Le coadjuteur visite les prisonniers et il assiste les condamnés à mort en passant leur dernière nuit en prison avec eux. En 1839, il écrit aux autorités catholiques d'Australie pour leur demander d'assurer aux 58 exilés les secours de la religion. Au début des années 1840, il multipliera les démarches, avec succès, auprès du gouverneur britannique et auprès de Londres pour le rapatriement de ces exilés.

En tant que coadjuteur, par ailleurs, Mgr Bourget s'initie au travail proprement pastoral de l'évêque. À l'été de 1838, puis à l'été de 1839, il procède pendant plusieurs semaines à la visite pastorale d'une partie du diocèse, tant dans les Cantons de l'Est qu'en Outaouais, pour la confirmation des jeunes, la confession des fidèles, des prédications extraordinaires, la vérification des comptes des fabriques et celle de la conformité des objets du culte. C'est aussi l'occasion de faire plus ample connaissance avec les paroissiens et leurs curés. Au moment où il deviendra évêque en titre, en avril 1840, Bourget aura ainsi visité la moitié des 79 paroisses du diocèse de Montréal. Enfin, à l'été de 1839, il organise la première retraite sacerdotale. C'est une sorte de formation continue pour les prêtres, qui dure une semaine, au cours de laquelle tous prient ensemble, écoutent des conférences, échangent entre eux et renforcent leur esprit de groupe.

Mgr Jean-Jacques Lartigue meurt le 19 avril 1840. Bourget entre en fonction quatre jours plus tard, le 23 avril. Dans son premier mandement à ses diocésains, en date du 3 mai, il écrit: « Nous savons que le Souverain Pasteur nous impose le strict devoir de veiller sur vos âmes, comme devant en rendre un compte rigoureux; et que, s'Il en perd une seule par notre négligence, il nous faudra donner âme pour âme et vie pour vie. Nous connaissons que Nous sommes redevable à tous, aux riches comme aux pauvres; que nous devons nous consumer de soins, nous immoler, nous sacrifier pour votre salut.[8]» Ce sens aiguisé de sa responsabilité personnelle d'assurer le salut de tous les diocésains au risque même de sa propre damnation s'il n'y parvient pas, explique l'engagement absolu qui caractérisera tout l'épiscopat du deuxième évêque de Montréal.

L'ère des réalisations (1840-1858)

Au moment où Ignace Bourget prend possession du diocèse de Montréal, celui-ci est immense. Il comprend non seulement la région de Montréal, mais celles de la Montérégie, de l'Estrie, de Lanaudière, des Laurentides, de l'Outaouais et, au nord, il s'étend jusqu'à la baie d'Hudson. Dans les décennies ultérieures, d'autres diocèses seront découpés à même celui de Montréal. Mais, même dans ces limites rétrécies, la population catholique ne cessera de croître, grimpant de 274 000 à 359 000 âmes durant l'épiscopat de Mgr Bourget. La ville même de Montréal, notamment, ne cesse de se peupler et de s'agrandir: elle passe de 40 000 habitants en 1844, majoritairement anglophones, à 170 000 habitants en 1881, majoritairement canadiens-français. La ville est déjà principalement catholique, mais de peu, dans les années 1840, à cause d'une forte présence des Irlandais; mais à la mort de Bourget, elle l'est désormais à presque 80%[9].

Au Canada-Uni, où tous les groupes sociaux subissent la décision de la Grande-Bretagne d'abandonner le protectionnisme colonial au profit du libre-échange, l'État s'emploie à établir les principaux organe du gouvernement, telles que les municipalités, à soutenir la construction des infrastructures de transport (canaux puis chemins de fer), et à mettre en place les structures de répression des délits qu'engendre l'augmentation de la misère. Mais l'État délaisse à l'entreprise privée, celle de laïques, mais surtout celle des Églises, l'organisation de la vie sociale. À ce mouvement de fond s'en ajoute un autre pour les Canadiens français: ils doivent survivre alors que d'une part, l'Union a été créée avec l'objectif avoué de les faire disparaître comme nation, et que, d'autre part, s'amorce et s'accélère une émigration massive vers les États-Unis. Mgr Ignace Bourget fait une lecture aiguë de cette situation, et il entreprend d'en saisir à la fois les défis et les opportunités[10].

Dès la première année de son mandat, il agit sur les quatre fronts sur lesquels il sera actif tout au long de sa vie: stimuler la foi et la pratique religieuse des fidèles; mieux institutionnaliser l'Église canadienne et assurer son indépendance face à l'État; organiser la société en chrétienté; et partager sa vision du monde ultramontaine contre les doctrines qui lui paraissent pernicieuses, que celles-ci s'appellent protestantisme, libéralisme, ou gallicanisme.

Le renouveau religieux

À cette époque de bouleversements économiques et sociaux en Occident, on observe partout un renouveau religieux, tant chez les protestants, notamment en Angleterre, que chez les catholiques des divers pays européens. Partout, les différentes Églises réussissent à attirer les jeunes, à créer autour d'elles de nouvelles solidarités et à donner du sens, pour les individus et pour les peuples, aux immenses transformations en cours. L'ère est notamment aux grands prédicateurs. Du côté catholique, et français, un nom se distingue: Mgr Charles-Auguste de Forbin-Janson, évêque exilé de Nancy, en tournée aux États-Unis à la fin des années 1830 pour y prêcher de grandes missions dans les milieux de langue française. Avant sa mort, Mgr Lartigue a eu le temps de l'inviter prêcher au Québec. Il y passe quinze mois, en 1840 et 1841. Mgr Bourget lui donne toute l'assistance qu'il lui faut, en dégageant autant que possible son clergé. Dans les villages, ces missions durent plusieurs jours, et jusqu'à quarante dans les grandes villes. Exercices avant l'aube, d'autres dans la nuit, pleins de cantiques et d'illuminations, prédication multipliant les effets et les visions de l'enfer et du paradis, événements inusités, comme ce sermon sur un radeau sur le lac de Saint-Hilaire, confessions nuit et jour des pénitents ébranlés, rien n'est ménagé pour nourrir la foi, susciter la contrition et la ferveur des foules. Celles-ci accourent d'ailleurs. On estime que la retraite prêché par Mgr de Forbin-Janson à Montréal du 13 décembre 1840 au 31 janvier 1841 toucha les deux tiers de la population catholique de la ville[11]. Le branle est donné, et dans les années suivantes, Mgr Bourget fera organiser régulièrement des retraites paroissiales par son clergé.

Initiatives dans le secteur de l'éducation et social à Montréal

Quand Ignace Bourget prend les rênes de l'administration épiscopale en 1840, après les événements de 1837-1838, la région de Montréal avait été davantage agitée et « troublée », en particulier sur le Richelieu et dans les Deux-Montagnes.

Jusque-là, et depuis 1657 à Montréal, les Messieurs de Saint-Sulpice, seigneurs temporels de l'île et responsables de « la paroisse » de Notre-Dame avaient, presque seuls et sous la juridiction des évêques de Québec, la gouverne du spirituel comme à la gérance du temporel. Ils avaient établi au milieu du siècle précédent des « chapelles de secours » ou églises succursales et fondé le collège de Montréal en 1767, mais cela ne correspondait pas au développement des villes.

L'évêque Bourget s'en rendit compte, et il voulut d'abord augmenter et fortifier son clergé et ses communautés par de nouvelles conversions et, pour cela, il multiplia les instituts et les institutions, les centres d'enseignement et les foyers d'activité charitable. À sa demande, les Sulpiciens, en plus de leur collège de Montréal, établirent un grand séminaire qui ouvrit ses portes en 1840. Les Frères des Écoles chrétiennes étaient à Montréal depuis 1837 ; Mgr Bourget les encouragea et les aida puissamment. Les sœurs de la congrégation de Notre-Dame de Montréal enseignaient depuis 1657 et l'évêque ne leur ménagea pas son concours, son assistance et ses bénédictions. Cependant,il estima que ces congrégations ne suffisaient plus à la tâche.

Depuis 1659 les Hospitalières de l'Hôtel-Dieu et depuis 1747, les sœurs Grises de Mère d'Youville s'occupaient des malades, des démunis, des personnes âgées et des orphelins. Tout en les encourageant et en les soutenant Mgr Bourget jugea que leurs effectifs devaient s'augmenter ː avec une forte audace l'évêque de quarante ans s'occupa de faire venir de France ou de susciter au Canada même des instituts et des communautés de toutes sortes.

Pour l'instruction des garçons, existaient déjà le collège de Montréal, qui datait de 1767, le séminaire de Saint-Hyacinthe fondé en 1811 par Antoine Girouard, celui de Sainte-Thérèse établi en 1825 par le curé Ducharme et le collège de l'Assomption fondé en 1832 par le curé François Labelle et MM. Meilleur et Cazeneuve, qu'il encouragea et dont il suivit et assura les progrès. Mgr Bourget en ajouta plusieurs autres. En 1842, il fit revenir de France les Pères Jésuites, qui ouvrirent en 1848 leur collège Sainte-Marie de la rue Bleury.

En 1847, à la fin d'un voyage en Europe, il ramenait lui-même de France d'une part les premiers clercs de Saint-Viateur qui fondèrent cette année-là le collège de Joliette, à Joliette même, et deux ans après le collège Bourget à Rigaud, et d'autre part les religieux de Sainte-Croix, qui établirent aussitôt leur collège de Saint-Laurent. Pour la formation des jeunes filles, l'entreprenant évêque adjoignit aux Sœurs de la Congrégation, établies à Montréal depuis 1657, les Sœurs du Sacré-Cœur en 1842 et les Sœurs de Sainte-Croix en 1847, deux communautés qui essaimèrent de France, et les sœurs des saints Noms de Jésus et de Marie en 1843 et les sœurs de Sainte-Anne en 1850, quant à elles de fondation canadienne.

Pour l'œuvre des retraites et des missions, l'évêque fit venir, de France encore, en 1842, les Oblats de Marie, qui développerent le haut enseignement à Ottawa et dans leurs missions de l'Ouest et du Nord. Enfin, aux œuvres de charité et d'assistance des Sœurs de l'Hôtel-Dieu, qui existaient depuis les commencements de Ville-Marie, et des Sœurs Grises établies en 1747, il ajouta les Sœurs du Bon-Pasteur, qui vinrent de France en 1844, les sœurs de la Providence et les sœurs de la Miséricorde, instituts fondés par lui, à Montréal même, le premier en 1843 et le second en 1848.

L'évêque est également à l'origine de la Banque d'épargne de la cité et du district de Montréal.

Administrateur à l'écoute de ses fidèles

Mgr Bourget, dans le cours de son administration épiscopale de près de quarante ans, se montra constamment attentif aux besoins spirituels et même matériels de ses ouailles et du pays. Il fut un apôtre ardent et vigilant de la colonisation. C'est lui qui confia aux Oblats, peu après leur arrivée au pays, les missions de la région de Bytown (Ottawa). C'est auprès de lui que le grand colonisateur du nord de Montréal, le curé Labelle (plus tard Mgr Labelle), trouva aide et direction dans ses premiers labeurs de 1868 à 1876. Et c'est encore Mgr Bourget qui l'un des pionniers de la pénétration dans les Cantons de l'Est. En 1852, le diocèse de Saint-Hyacinthe fut détaché de celui de Montréal.

Mgr Bourget avait été en 1852 l'un des promoteurs de la fondation de l'Université Laval à Québec. Quelques années plus tard, il demanda à Rome l'établissement à Montréal d'un autre siège universitaire, qui sera obtenu en 1889, quatre ans après sa mort (et deviendra en 1919 l'Université de Montréal).

Sur le territoire propre de sa juridiction, à Montréal comme dans les campagnes, il créa avec hardiesse environ 75 paroisses. Bon nombre[Combien ?] de ces paroisses sont créées dans la ville, à la suite de la division de Notre-Dame, la seule et unique paroisse de Montréal jusqu'en 1866. C'est aussi Mgr Bourget qui commence en 1870 la construction de la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde sur le modèle de Saint-Pierre de Rome.

Les grands combats (1848-1876)

Fondateur du Mouvement des zouaves

En 1867 ou 1868, c'est encore surtout Mgr Bourget qui est à l'origine du mouvement des zouaves, qui mène à Rome, pour la défense de Pie IX, un millier de jeunes Canadiens.

Créations des monastères du Précieux-Sang et des Carmélites en 1874-1875

C'est à Mgr Bourget également que Montréal doit ses deux monastères de pieuses recluses, celui du Précieux-Sang fondé en 1874 et celui des Carmélites fondé en 1875. La plupart de ces instituts ou communautés[Lesquels ?], établis ou fondés à Montréal par le grand évêque, se sont dans la suite répandus au-dehors, dans l'Ouest et aux États-Unis.

Ces nombreuses activités n'empêchèrent pas l'évêque d'être avant tout un homme de prière et d'oraison. Il est décrit comme priant sans cesse, sans ostentation, et se donnait aux œuvres de miséricorde. On[Qui ?] a dit qu'il écrivait ses mandements — une dizaine de volumes — à genoux, dans sa chapelle particulière, et on l'a vu aller en personne porter des secours aux pauvres et jusqu'à scier du bois la nuit pour les veuves chargées de famille et dans le dénuement.

Démission

L'archevêque Bourget en 1882

Mgr Bourget administra son diocèse pendant trente-six ans, jusqu'au où il démissionna. Il se retira bientôt après à Sault-au-Récollet à la Maison Saint-Janvier, où il arriva le . C’était une résidence qu’avait fait bâtir en 1853 le curé de la paroisse Visitation, Mgr Janvier Vinet, pour accueillir des personnes âgées. C'est là qu'il reçut son titre d'archevêque de Montréal.

Les dernières années[12]

Au moment où il prend sa retraite, Mgr Bourget est malade, épuisé. Bientôt son cas s'aggrave. On met alors à sa disposition la vaste maison du Sault-au-Récollet que Mgr Janvier Vinet, son propriétaire, avait cédée depuis peu à l'évêché. Bourget y arrive le 16 juin 1877 pour y passer les dernières années de sa vie. Il n'a alors pour toute fortune que ses vêtements car il a toujours vécu uniquement pour son travail, sans rien accumuler pour lui-même. Quelques prêtres âgés ou infirmes viennent l'y rejoindre peu à peu. Les soins des pensionnaires et de la maison sont dispensés par les sœurs de la Providence, qui prennent aussi sur elles d'assumer toutes les dépenses relatives à l'évêque. Mgr Bourget mène au Sault une vie relativement active quand même, notamment parce que plusieurs visiteurs s'y rendent pour le voir et lui demander des conseils ou des avis.


Jusqu'au moment de sa mort, il ne sortira publiquement de sa retraite qu'à deux occasions. La première, entre 1880 et 1882, c'est pour quêter de porte en porte dans toutes les paroisses du diocèse, à Montréal même comme dans les campagnes alentour, afin d'obtenir des dons pour réduire l'immense dette du diocèse. En deux ans, il recueille plus de 84000$, somme considérable qui représente environ le dixième de la dette. Cette longue sortie se clôt à Boucherville, où une grande cérémonie est organisée pour célébrer les noces de diamant sacerdotale du vieil évêque. La seconde sortie fut pour aller à Rome, en 1881, dans l'espoir d'obtenir davantage d'autonomie pour la succursale montréalaise de l'Université Laval. Ce voyage éprouvant fut toutefois fait en pure perte, car Rome était bien décidée à ne pas modifier l'entente conclue en 1876. Il faudra attendre après la mort de Bourget pour qu'un règlement plus favorable à Montréal soit finalement obtenu.

Tombeau à la Basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal

Après huit ans de retraite, Mgr Bourget meurt le 8 juin 1885, victime de la maladie urinaire dont il souffrait depuis plus de vingt ans. Laurent-Olivier David précise que la translation des restes du défunt donna lieu, du Sault-au-Récollet à l'Hôtel-Dieu de Montréal et de là à la basilique Notre-Dame à une éclatante démonstration de l'affection et de l'estime dans lesquelles la population du diocèse tenait l'ancien prélat. « Plus de quatre cents voitures, écrit David, escortèrent le char funèbre, et dans le cortège se remarquaient des centaines de prêtres et nombre d'évêques venus de toutes les parties du Canada et des États-Unis, et aussi des représentants de tous les grands corps de l'État. Le long des rues ornées de tentures et d'insignes de deuil, des masses énormes de population assistèrent au défilé de l'imposante procession. (...) Et lorsque les bourdons et les cloches de Notre-Dame appelèrent les fidèles à ses funérailles, toute la population, à ce qu'il sembla, se mit en marche vers la vaste église; le plus grand nombre ne pouvant trouver place dans l'église envahie longtemps avant l'heure du service funèbre, assista de la rue à l'office des morts et s'agenouilla dans la poussière du chemin.»[13]

L'ancien supérieur de Saint-Sulpice, monsieur Louis Colin, prononce une des oraisons funèbres. C'est l'occasion pour lui de reconnaître que « cet évêque fut sans contredit, pour l'Église du Canada, l'homme le plus considérable et le plus prodigieux de son siècle ». Quant à Mgr Alexandre Taché, qui prononce la seconde oraison, il met en valeur la part prise par les évêques Lartigue et surtout Bourget dans la sauvegarde de la nationalité canadienne-française, si vigoureusement appuyée sur la religion catholique[14].

Publications

Ignace Bourget est le fondateur d'un périodique, Les Mélanges religieux, qui parait à Montréal de 1841 à 1852. Il est également l'auteur de mandements, d'ordonnances, de lettres pastorales et circulaires, de manuels, de biographies, d'allocutions, de discours, de mémoires et d'essais.

  • Jean-Jacques Lartigue, P.S.S., premier évêque de Montréal, 1777-1840 (1987, 63 p.)
  • Monseigneur Ignace Bourget and the work of the "Providence" - pastoral letters, ordinances, personal correspondence, etc., together with explanatory notes concerning the Institute of the Daughters of Charity, known as the Sisters of Providence (1918, 524 p.)
  • Monseigneur Ignace Bourget et l'Œuvre de la "Providence" - mandements, ordonnances, lettres, etc., accompagnés de notes explicatives concernant l'Institut des filles de la charité dites Sœurs de la Providence de Montréal (1910, 511 p.)
  • Vie de saint Viateur, confesseur et lecteur de l'Eglise de Lyon (1887, 108 p.)
  • Mémoire de l'évêque de Montréal (Mgr I. Bourget) concernant l'intervention du clergé de la province de Québec dans les élections politiques (1876, 19 p.)
  • Fioretti Vescovili ou Extraits des mandements, lettres pastorales et circulaires de Monseigneur Ignace Bourget second évêque de Montréal (1872, 202 p.)
  • Allocution de Mgr. l'évêque de Montréal aux Zouaves canadiens à leur départ pour Rome, 19 février 1868 (1868, 24 p.)
  • Manuel du jubilé en forme de catéchisme - précédé du mandement de Mgr. l'évêque de Montréal, de la lettre encyclique du souverain pontife, et suivi des prières pour les exercices (1865, 62 p.)
  • Questions sur le mariage résumé des conférences ecclésiastiques du diocèse de Montréal, dans les années 1857-1858 (1859, 87 p.)
  • Ordonnance épiscopale, tenant lieu d'ordonnance synodale (1857, 88 p.)
  • Appel à l'ancienne France pour un secours en faveur de la Nouvelle (1855, 40 p.)
  • Manuel de l'Immaculée Conception comprenant un précis historique sur la définition de l'Immaculée Conception, écrit par Mgr l'évêque de Montréal, et une neuvaine préparatoire : suivis d'une octave de méditations et de quelques traits historiques, à l'usage des fidèles et des communautés (1855, 144 p.)
  • La Dévotion au Très-Saint-Sacrement ou Association de prières pour obtenir de N.-S. Jésus-Christ, présent dans le Très-Saint-Sacrement de l'autel, le triomphe de l'Eglise, la conservation et la propagation de la foi (1850, 27 p.)
  • Manuel des sociétés de tempérance et de charité établies dans le diocèse de Montréal le 25 janvier 1842 (1842, 96 p.)

Hommages

Monument de l'évêque Ignace Bourget, Montréal, vers 1907

Le était dévoilé, devant la cathédrale de Montréal qu'il avait lui-même fait bâtir, un monument en bronze sur base de granit à la mémoire de Mgr Bourget, sculpté par Louis-Philippe Hébert . À cette occasion, raconte Laurent-Olivier David, une foule immense, parmi laquelle « une douzaine d'évêques, des centaines de prêtres et l'élite de la société canadienne» était réunie pour témoigner de la reconnaissance et de l'affection de la population[15]. Des discours furent prononcés non seulement par Mgr Bégin, archevêque de Québec, et par d'autres prélats, mais aussi par Louis-Olivier Taillon, homme politique représentant le gouvernement du Québec. À noter que la statue de l'évêque se dressait à quelques pas seulement de celle de John A. Macdonald, érigée au carré Dominion. Deux visions de la place du Canada français dans la Confédération continuent donc depuis ce temps de s'offrir aux passants.

Trente ans plus tard, en avril 1933, fut inaugurée dans la cathédrale la chapelle funéraire des évêques. Les restes de Mgr Bourget y ont été transférés dans un tombeau qui occupe le centre de la chapelle.

À l'automne de 1931, le père Frédéric Langevin, de la Compagnie de Jésus, publia une nouvelle biographie de l'évêque[16].

Enfin, en 1956, c'est l'ensemble de la cathédrale Marie-Reine-du-monde qui fut restaurée.

Appréciation par les historiens au fil du temps

Le jour même de sa mort paraissait la première biographie de Mgr Bourget, écrite par Adrien Leblond de Brumath. Tout en se défendant bien de le canoniser avant l'Église, l'auteur donnait à l'évêque le titre de "saint" selon l'usage des fidèles du diocèse, qui avaient, depuis tant d'années, eu l'occasion d'apprécier l'immense engagement désintéressé de leur pasteur[17]. La plupart des biographies écrites ensuite par des prêtres sont allées dans le même sens. Le jésuite Léon Pouliot, notamment, a passé plusieurs années à rédiger une monumentale vie de Mgr Bourget dans l'intention presque manifeste de soutenir un procès à Rome en vue de sa béatification[18]. Une autre période dans l'historiographie s'ouvre dans les années 1960 et 1970. À l'époque de la Révolution tranquille, le Québec est engagé dans un grand processus de sécularisation, et plusieurs intellectuels sont portés à considérer comme "Grande Noirceur" toute l'histoire du Québec depuis l'échec des Rébellions : ce penchant conduit nombre d'historiens tels Philippe Sylvain ou Nive Voisine[19], par exemple, à juger Bourget lui-même de manière très négative, et à minimiser gravement la portée de son épiscopat. Toutefois, à l'époque récente, Roberto Perin a consacré à Bourget une thèse de doctorat, transformée en livre, qui non seulement redonne sa stature au deuxième évêque de Montréal, mais lui rend sa place, fondatrice et immense, dans l'histoire de l'Église catholique au Canada, et dans celle du Québec dans son ensemble[20].

Galerie

Notes et références

  1. Lucia Ferretti, Brève histoire de l'Église catholique au Québec, Montréal, Boréal, , 203 p. (ISBN 2-89052-978-9), Conclusion
  2. Le bois de la résidence aurait été récupéré pour construire une maison de la rue Jolliet qui est située dans le Vieux-Lauzon.
  3. Calvaire de Harlaka, emplacement de la maison natale de Ignace Bourget - wikimapia.org
  4. Philippe Sylvain, « BOURGET, Ignace », sur Dictionnaire biographique du Canada, (consulté le )
  5. Adrien Leblond de Brumath, Monseigneur Ignace Bourget, archevêque de Martianopolis (ancien évêque de Montréal), Montréal, Librairie Saint-Joseph, , 110 p., p. 10
  6. Léon Pouliot, s.j., Mgr Bourget et son temps, vol 3, Montréal, Bellarmin, , p. 8-9
  7. Léon Pouliot, Mgr Bourget et son temps, vol. 1, Montréal, Beauchemin, , chapitres 4, 5 et 6
  8. Église catholique, diocèse de Montréal, Fioretti vescovili. Extraits des mandements, lettres pastorales et circulaires de monseigneur Ignace Bourget, S.l., s.d. (après 1872), p. 1
  9. Roberto Perin, Ignace de Montréal. Artisan d'une identité nationale, Montréal, Boréal, , p. 27-28
  10. Lucia Ferretti, Brève histoire de l'Église catholique au Québec, Montréal, Boréal, 2e éd. 2009, p. 55-56
  11. Jean Leblanc, Dictionnaire biographique des évêques catholiques du Canada, entrée "Bourget, Ignace, 1799-1885", Montréal, Wilson et Lafleur, 2e édition 2012, p. 284
  12. Léon Pouliot, s.j., Les dernières années (1876-1885) et la survie de Mgr Bourget, Montréal, éditions Beauchemin, , 63 p.
  13. Laurent-Olivier David, Mgr Ignace Bourget et Mgr Alexandre Taché, Montréal, Librairie Beauchemin Ltée, , p. 54-55
  14. Adien Leblond de Brumath, Oraisons funèbres de Mgr Bourget prononcées dans l’église Notre-Dame le 12 juin 1885 par M. Colin, supérieur du Séminaire et à l’évêché le lendemain par S. G. Mgr Taché., Montréal, Librairie Saint-Joseph, Cadieux et Derome, , 42 p.
  15. Laurent-Olivier David, Mgr Ignace Bourget et Mgr Alexandre Taché, op. cit., Montréal, p. 67
  16. Frédéric Langevin, s.j., Monseigneur Ignace Bourget, deuxième évêque de Montréal : précis biographique., Montréal, Imprimerie du Messager, , 298 p.
  17. Adrien Leblond de Brumath, Mgr Ignace Bourget, op. cit., p. 3
  18. Léon Pouliot, s.j., Mgr Bourget et son temps, 5 vol., Montréal, Beauchemin puis Bellarmin, 1955 à 1976
  19. Philippe Sylvain, « Bourget, Ignace », Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11,‎ (lire en ligne)
  20. Roberto Perin, Ignace de Montréal. Artisan d'une identité nationale, Montréal, Boréal, , 303 p.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages généraux et thèses sur l'Église catholique et les idéologies au Québec

Ouvrages, thèses et mémoires sur Bourget, son œuvre et son époque

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  • Roberto Perin, Ignace de Montréal. Artisan d'une identité nationale, Montréal, Éditions du Boréal, , 312 p. (ISBN 978-2-7646-0574-5, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Micheline Lachance, Rosalie Jetté et les filles-mères entre tutelle religieuse et pouvoir médical (1845-1866) (mémoire de maîtrise en histoire), Montréal, Université du Québec à Montréal, , 223 p. (lire en ligne)
  • David Lavallée, Le culte des reliques sous l'épiscopat de Monseigneur Ignace Bourget (mémoire de maîtrise en histoire), Montréal, Université de Montréal, , 168 p. (lire en ligne)
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Articles, chapitres, sites web

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  • Philippe Sylvain, « Bourget, Ignace », The Canadian Encyclopedia / L'Encyclopédie canadienne,‎ (lire en ligne)
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  • Gilles Chaussé, « Les Jésuites et le projet de société de Mgr Bourget », Sessions d'étude - Société canadienne d'histoire de l'Église catholique, vol. 53,‎ , p. 41–50 (lire en ligne)
  • Huguette Lapointe-Roy, L’engagement social de Mgr Ignace Bourget, vol. 51, Sessions d'étude - Société canadienne d'histoire de l'Église catholique, , 39–52 p. (lire en ligne)
  • Philippe Sylvain, « Bourget, Ignace », Dictionnaire biographique du Canada, Université Laval/University of Toronto, vol. 11,‎ (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Gérard Parizeau, « Monseigneur Ignace Bourget, deuxième évêque de Montréal », Mémoires de la Société royale du Canada, vol. 8,‎ , p. 177–219
  • Denise Lemieux, « Les Mélanges religieux, 1841-1852 », Recherches sociographiques, vol. 10, nos 2-3,‎ , p. 207–236 (lire en ligne)
  • Marcel Lajeunesse, « L’évêque Bourget et l’instruction publique au Bas-Canada, 1840-1846 », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 23, no 1,‎ , p. 35–52 (lire en ligne)
  • (abbé) Elie-Joseph Auclair, « Mgr Bourget (1799-1885) », dans Figures canadiennes, Montréal, Éditions Albert Lévesque, , 9-21 p. (lire en ligne)
  • Louis Le Jeune, « Bourget », Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Ottawa, Université d'Ottawa, vol. 1,‎ , p. 230-231 (lire en ligne)
  • (en) Paul Bruchési, « Ignace Bourget », The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company,‎ (lire en ligne)

Sources primaires

Articles connexes

Liens externes