Hyderabad

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hyderabad
Hyderabad
Dans le sens des aiguilles d'une montre : Charminar, quartier moderne, Hussain Sagar, fort de Golkonda, palais de Chowmahalla et Birla Mandir.
Administration
Pays Drapeau de l'Inde Inde
État ou territoire Telangana
District Hyderabad et Rangareddy
Commissaire municipal Dr. C. V. S. K. Sarma
Maire Bonthu Rammohan
Index postal 500 . . .
Fuseau horaire IST (UTC+05:30)
Indicatif +91 40
Démographie
Population 6 809 970 hab. (2011)
Densité 10 477 hab./km2
Géographie
Coordonnées 17° 24′ 04″ nord, 78° 28′ 46″ est
Altitude Max. 536 m
Superficie 65 000 ha = 650 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Inde
Voir sur la carte topographique d'Inde
Hyderabad
Géolocalisation sur la carte : Inde
Voir sur la carte administrative d'Inde
Hyderabad
Géolocalisation sur la carte : Telangana
Voir sur la carte topographique du Telangana
Hyderabad
Géolocalisation sur la carte : Telangana
Voir sur la carte administrative du Telangana
Hyderabad
Liens
Site web www.ghmc.gov.in

Hyderabad (en télougou : హైదరాబాదు ; en hindi : हैदराबाद ; en ourdou : حیدر آباد, Haidarābād, /haɪəraːbaː/ Écouter), parfois appelée Hyderabad de l'Inde (pour éviter la confusion avec Hyderabad au Pakistan), est la capitale et la plus grande ville de l'État indien du Telangana, créé le à partir de l'Andhra Pradesh. Elle reste capitale commune des deux États jusqu'en 2024.

Hyderabad est connue pour son histoire, sa culture et son architecture largement influencées par la situation de la ville à la frontière entre l'Inde du Nord et l'Inde du Sud et par le fait que les hindous et les musulmans y ont coexisté paisiblement pendant des siècles.

Étymologie[modifier | modifier le code]

On trouve diverses théories expliquant les origines et l'étymologie du nom de Hyderabad. Une théorie populaire suggère qu'après la fondation de la ville, Muhammad Quli Qutb Shah tomba amoureux et épousa une fille du pays Banjara connue sous le nom Bhagmathi ou Bhagyavathi, et celui-ci nomma la ville Bhagyanagaram. Après sa conversion à l'Islam, Bhagmathi changea de nom pour Hyder Mahal et la ville fut ainsi renommée Hyderabad, mot venant de l'ourdou Hyder-A'bad et qui signifie « Vive Hyder ». Hyder est pour sa part une transcription de Haydar, un autre nom d'Ali Ibn Abi Talib, le cousin de Mahomet.

Géographie[modifier | modifier le code]

Hyderabad est bâtie au nord du Deccan sur les rives de la rivière Musi, à une altitude de 542 m. Elle possède de nombreux sagar (lacs) comme l'Osman Sagar, l'Hussein Sagar ou l'Himayat Sagar pour citer les plus grands des 140 lacs de la ville.

Hyderabad et Secunderabad sont deux villes jumelles, séparées par le Hussein Sagar, un lac artificiel creusé sous le règne d'Ibrahim Qutb Shah en 1562.

Quartiers[modifier | modifier le code]

Environnement[modifier | modifier le code]

Selon les estimations du gouvernement, Hyderabad devrait commencer à manquer d'eau souterraine dès 2020[1].

Le complexe pharmaceutique Hyderabad Pharma City, construit près de cette mégalopole de 8 millions d'habitants, engendre une pollution importante de la Musi. Un désastre écologique, humain et sanitaire se profile. Les scientifiques sur place sont unanimes : les cancers, malformations et décès suspects sont tous liés au rejet d'eaux usées. Près de 30 % des médicaments génériques et 40 % des vaccins consommés dans le monde sont produits dans ce complexe. Plus de 140 industriels sont présents dans la banlieue de la ville. Les industriels occidentaux de la pharmacie (Mylan, Sandoz, Sanofi, Pfizer, ...) ont été attirés par une main-d'œuvre bon marché, de faibles taxes, et des règlementations environnementales quasi inexistantes[2]'[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Bidonville d'Hyderabad dans les années 1980. Institute for Housing and Urban Development Studies

Charminar, symbole de la ville, est un arc de triomphe à quatre minarets contenant une mosquée construite au centre d'Hyderabad par Muhammad Quli Qutb Shah en 1591, après la fin d'une épidémie de peste bubonique qui sévissait dans la région. Entre 1763 et 1948, Hyderabad est la capitale de l'État d'Hyderabad.

Après l'indépendance de l'Inde en 1947, la région, qui avait eu un statut de protectorat britannique, mais sans faire formellement partie de l'empire, décide de maintenir son indépendance. Celle-ci dure environ un an, sous la direction de l'aristocratie musulmane locale. Les tensions avec l'Inde, mais aussi avec la majorité indoue locale, mènent à l'annexion de l'État de Hyderabad par l'Inde via une intervention militaire en septembre 1948.

L'année 2007 est marquée par plusieurs attentats à la bombe :

  • 18 mai, une puissante bombe tue 11 personnes[4] et en blesse une cinquantaine à la Mecca Masjid, proche de Charminar, alors que des centaines de musulmans étaient à la prière. Lors des affrontements violents avec la police qui ont suivi, 3 autres personnes ont été tuées. L'attentat n'a pas été revendiqué[5].
  • 25 août, trois attentats à la bombe tuent au moins 43 personnes et font près de 80 blessés[4]. L'auditorium du parc d'attraction Lumbini et le marché de la ville étaient visés, et 19 autres engins explosifs sont retrouvés dans plusieurs endroits de la ville[4].

Hyderabad a une population recensée de 6,8 millions d'habitants en 2011[6], ce qui en fait la sixième métropole la plus peuplée de l'Inde, dans une agglomération qui atteindrait 10 millions d'habitants[7].

La ville accueille en 2012 (8 au ) la Conférence d'Hyderabad sur la diversité biologique organisée par l'ONU, à la suite de l'établissement du protocole de Nagoya en 2010.

Le , le Télangana se sépare de l'Andhra Pradesh et devient un nouvel État. Hyderabad devient la capitale commune des deux États pour dix ans[8].

Économie[modifier | modifier le code]

Un travailleur du marché de Kothapet à Hyderabad se repose auprès d'un entrepôt de mosambi (voir Limette). Octobre 2018.

Hyderabad est la ville d'Inde dont la croissance est la plus rapide.
La croissance économique est notamment entraînée par deux clusters d'importance internationale : un pôle biotechnologique à HITEC City dit Genome Valley[9] et biotech Hub of India ; et un pôle Technologies de l'information et de la communication (TIC) qui a fait surnommer cette ville « Cyber City » ou la seconde Silicon Valley indienne après Bangalore.

Sur une superficie de neuf acres dans le quartier financier se trouve le plus grand bâtiment d'Amazon au monde et le seul campus d'Amazon en dehors des États-Unis. Le complexe est assez grand pour faire travailler 15 000 employés. Le marché indien est considérable avec une prévision de plus de 800 millions de clients potentiels par téléphone portable en 2022[10].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Hyderabad compte plusieurs établissements d'enseignement supérieur, dont l'université Osmania, université JNTU (en) et Mahindra École Centrale.

Culture[modifier | modifier le code]

Hyderabad est depuis 2019 une ville membre du réseau des villes créatives de l'UNESCO, dans le domaine de la gastronomie[11].

École de Hyderabad (Miniature de Deccan)[modifier | modifier le code]

Une des écoles miniatures de la province Deccan.

Monuments[modifier | modifier le code]

Charminar[modifier | modifier le code]

Charminar

Construit en 1591 par Mohammed Quli Qutb Shah, après la fin d’une lourde épidémie de peste, cet arc de triomphe de 56 mètres de haut et 30 mètres de large repose sur quatre colonnes. Quatre arches, chacune dirigée vers un des points cardinaux, sont situées entre les colonnes, ces dernières étant chacune surmontées d’un minaret.

Au second étage, on peut trouver la plus ancienne mosquée de la cité. Ce monument, symbole de la ville d’Hyderabad, se situe au centre du Laad Bazaar, bazar célèbre pour son commerce de perles.

Mecca Masjid[modifier | modifier le code]

A quelques pas du Charminar s’élève une gigantesque mosquée, la Mecca Masjid, d’une capacité de 10 000 fidèles. Sa construction, ordonnée par Muhammad Quli Qutb Shah en 1614, fut terminée en 1687, alors que l’empereur moghol Aurangzeb avait déjà renversé le royaume de Golconde la même année. D’après les plans, les minarets de la mosquée devaient être bien plus grands, mais pour des raisons d’économies, Aurangzeb ordonna leur réduction.

Fort de Golkonda[modifier | modifier le code]

Fort de Golkonda

La partie la plus ancienne de ce fort qui surplombe la ville remonte à l'époque des premiers hindous, quand les Yadava puis les Kâkâtiya régnaient sur la région, mais la majeure partie, malheureusement en ruine, date de l’époque des rois Qutb Shahi.

Pendant près de 80 ans, Golkonda fut la capitale de l’État indépendant de Telangana, mais en 1590, en raison de la pénurie d’eau, le sultan Muhammad Quli Qutb Shah décida d’abandonner le fort et fonda la ville d’Hyderabad sur les rives de la Musi.

Bâtie sur une colline de granit de 120 mètres de haut entourée d'un double rempart, la citadelle possède une enceinte crénelée et des portails pourvus de pointes de fer pour repousser les éventuels assaillants à dos d’éléphant. Cette triple ligne de défense était complétée par un dispositif acoustique astucieux : des tuyaux en terre dissimulés dans le sol, renvoyaient, par phénomène acoustique, tous les bruits provenant du grand portail.

Ainsi, pendant huit mois, la citadelle a résisté au siège de l’armée moghole d’Aurangzeb, jusqu’à la trahison d’Abdullah Khan Pani en 1687.

Les Sept Tombes des rois Qutb Shahi[modifier | modifier le code]

Tombe du Sultan Mohammed Qutb Shah

Dans un jardin magnifique à 2 km du fort de Golconda, furent érigées à la mémoire de la famille royale qui fit la grandeur d'Hyderabad, sept tombes à l'architecture recherchée. Tous les rois de la dynastie Qutub Shahi, excepté le dernier, furent enterrés ici. Le premier de ces tombeaux fut celui du Sultan Quli, construit en 1543, à la demande du Sultan lui-même. Celui de son fils Jamshed qui se situe juste à côté, fut construit sept ans suivi de celui de son petit-fils Subhan Quli. En 1580, après la mort du Sultan Ibrahim, un quatrième tombeau s'ajoute, un peu plus grand que les autres et comportant, en plus des deux tombes de la chambre principale, 16 tombes sur la terrasse. Il est probable que certaines d'entre elles soient attribuées à ses six fils et trois filles. Le plus grand des tombeaux de Qutb Shahi est mausolée du Sultan Muhammad Quli, construit en 1602, et qui, construit sur une terrasse de 4 m de haut, culmine à 65 m. Le sixième tombeau est celui du sixième sultan, Mohanunad Qutb Shah. Le dernier roi de la dynastie Abdullah, n'a pu être enterré ici car il était prisonnier dans la forteresse de Daulatabad, près d'Aurangabad, quand il est mort. Un mausolée a été construit à sa mémoire. Beaucoup d'autres tombes de proches de la famille royale ont été construites dans le même jardin comme celle de Fadma Khanum, une de filles du sultan Abdullah, qui se tient près du mausolée de son mari.

Birla Mandir[modifier | modifier le code]

Le Birla Temple

Ce temple, construit en 1976 avec le marbre blanc du Rajasthan, orne l'une de deux collines rocheuses de Hyderabad, communément appelée Kalabahad, ce qui signifie la montagne noire. Dédié à Venkatesvara, ce temple est un lieu de pèlerinage célèbre pour les hindous.

Statue de Bouddha sur le lac Hussein Sagar[modifier | modifier le code]

En 1990, après cinq ans de travail, une statue monolithique de bouddha de 17,5 m de haut et 350 tonnes sorti de Raigir, petit village à 50 km de Hyderabad. Chargée sur une barge afin de la placer sur le mur du barrage, celle-ci chavira et la gigantesque statue se retrouva au fond du lac. Deux ans plus tard, en 1992, elle fut repêchée et installée sur son socle actuel, au milieu du lac Hussein Sagar à Hyderabad.

Cathédrale Saint-François-Xavier[modifier | modifier le code]

Cathédrale Saint-François-Xavier.

La cathédrale catholique Saint-François-Xavier est le siège du diocèse de Hyderabad, érigé en 1958.

Le NTR Garden[modifier | modifier le code]

Mémorial érigé en hommage à Nandamuri Taraka Rama Rao qui ouvert ses portes en 2001[12].

Sports[modifier | modifier le code]

Le football et le cricket sont les deux sports les plus pratiqués à Hyderabad. L'Hyderabad FC, franchise de football fondée en 2019, évolue en Indian Super League, la première division du pays. La ville possède de nombreuses infrastructures sportives, dont le Swarnandhra Pradesh Sports Complex (en) destiné au hockey sur gazon et le G. M. C. Balayogi Athletic Stadium (en) destiné à l'athlétisme et au football. La ville a accueilli les National Games of India (en), les Jeux afro-asiatiques de 2003, les Jeux mondiaux militaires d'été de 2007, les Championnats du monde de badminton 2009, les IBSF World Snooker Championship de 2009 et quelques matches de la Coupe du monde Unity en 2014.

Jumelage[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-GB) Sam Relph, « Indian villages lie empty as drought forces thousands to flee », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  2. « Hyderabad, la plus grande pharmacie du monde », documentaire diffusé sur Arte en 2023, lire en ligne
  3. « Hyderabad, la plus grande pharmacie du monde », documentaire diffusé sur Arte en 2023, consulter en ligne
  4. a b et c « Une série d'attentats font au moins 43 morts dans le sud de l'Inde », dans Le Monde du 25-08-2007, [lire en ligne]
  5. Hindustan Times,
  6. « Hyderabad (Greater Hyderabad) City Population Census 2011-2021 / Andhra Pradesh », sur co.in (consulté le ).
  7. Lors de la réforme des aires métropolitaines de 2007, la superficie de Hyderabad est passée de 175 km2 à 650. La population de la ville en a été multiplié par deux (6.8 millions en 2011 contre 3.6 en 2001). L'agglomération atteignait elle 7.75 millions d'habitants en 2011. (Source : notice de la ville en Anglais.)
  8. (en) « Here's what you want to know about Andhra Pradesh's bifurcation », Hindustan Times, (consulté le )
  9. site officiel de la Genome Valley
  10. « India primed: what Amazon's vast new Hyderabad campus reveals about its plans », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Hyderabad | Réseau des villes creatives », sur fr.unesco.org (consulté le )
  12. (en-US) « NTR Gardens | Hyderabad District, Government of Telangana | India » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]