Féodalité en France

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La féodalité en France est un système politique qui a existé dans le royaume de France principalement entre le IXe et le XIIIe siècle, même si on trouve du droit féodal jusqu'au XVIe siècle et que sa disparition est officielle avec la révolution française en 1789.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les origines[modifier | modifier le code]

Le système féodal trouve son origine avec le régime de la clientèle des Mérovingiens. Un homme libre se mettait alors au service d'un autre, plus puissant, en échange d'une protection[1]. Le suzerain pouvait donner une terre en bénéfice à son vassal pour que celui-ci l'entretienne, même si cette pratique reste très marginale[2]. Avec les Carolingiens, la pratique de concéder une terre à un vassal devient courante, puis la norme au milieu du VIIIe siècle[3]. Les bénéfices ne sont pas héréditaires, mais il n'est pas rare qu'un seigneur concède au fils d'un vassal décédé la terre que celui-ci tenait en bénéfice. Ainsi, certaines terres restent dans la même famille depuis le début des temps Carolingiens[4]. En 877, Charles le Chauve prépare son expédition d'Italie en promulguant le capitulaire de Quierzy, qui concède un caractère héréditaire aux vassaux royaux durant la durée de son absence[5].

La féodalité classique[modifier | modifier le code]

Historiographie[modifier | modifier le code]

Le système féodal : une notion née au XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Il faut rappeler en guise de préambule que la notion de système féodal, et par là même de féodalité, est née au XVIIe siècle[6].

Les débats autour des mutations féodales[modifier | modifier le code]

La société féodale serait, d'après certains historiens comme Pierre Bonnassie ou Jean-Pierre Poly, le résultat de la disparition de l'autorité publique autour du XIe siècle, due à une crise sociopolitique, la mutation féodale[7] ; mais d'autres chercheurs, comme Dominique Barthélemy, ne distinguent pas de changement majeur entre les temps carolingiens et le XIIe siècle[8], quelques auteurs allant jusqu'à nier la notion même de féodalité[9].

Féodalité ou féodalités ?[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Qu'est-ce que la féodalité ?, p. 20
  2. Qu'est-ce que la féodalité ?, p. 35
  3. Qu'est-ce que la féodalité ?, p. 41
  4. Qu'est-ce que la féodalité ?, p. 82
  5. Qu'est-ce que la féodalité ?, p. 84
  6. Voir l'article FEODALITE dans Jacques Le Goff et Jean-Claude Schmitt, Dictionnaire raisonné de l'Occident médiéval, Paris, Fayard, , 1230 p. (ISBN 978-2-8185-0422-2), p. 387,406
  7. Les chefs de file de l'école dite « mutationniste » sont Pierre Bonnassie et Jean-Pierre Poly. Voir Pierre Bonnassie, La Catalogne du milieu du Xe siècle à la fin du XIe siècle. Croissance et mutation d'une société, Toulouse, 2 vol., 1975-1976 ; Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale, 879-1166. Contribution à l'étude des structures féodales dans le Midi, Paris, 1976 ; Jean-Pierre Poly et Éric Bournazel, La mutation féodale, Xe – XIIe siècles, Paris, PUF, 1980 [Nouvelle Clio, n° 16].
  8. Pour cette ligne anti-mutationniste, voir Dominique Barthélemy, « La mutation féodale a-t-elle eu lieu ? », Annales ESC, t. 47, mai-juin 1992, pp. 767-777 ; La société dans le comté de Vendôme de l'an mil au XIVe siècle, Fayard, 1993 ; L'an Mil et la paix de Dieu. La France chrétienne et féodale (980-1060), Paris, 1999.
  9. D'après Elizabeth Brown, la féodalité est seulement une construction théorique. Voir Elizabeth Brown, « The Tyranny of a Construct : Feudalism and Historians of Medieval Europe », American Historical Review, vol. 79, 1974, p. 1063-1088.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Louis Ganshof, Qu'est-ce que la féodalité ?, Saint-Estève, Tallandier, , 296 p. (ISBN 2-235-01299-X)
  • Robert Boutruche, Seigneurie et féodalité 1. Le premier âge des liens d'homme à homme, Paris, Aubier, 1959 ; 2e éd., Paris, Montaigne, 1968.
  • Robert Boutruche, Seigneurie et féodalité 2. L'Apogée, XIe – XIIIe siècles, Paris, Aubier-Montaigne, 1970.