Christophe Colomb

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Christophe Colomb
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait présumé de Christophe Colomb, attribué à Ridolfo del Ghirlandaio : yeux bleus, visage allongé au front haut, nez aquilin, menton orné d'une fossette, cheveux devenus blancs dès l'âge de 30 ans[1].
Nom de naissance Cristoforo Colombo (Italien)
Alias
Christophorus Columbus (latin)
Cristóbal Colón (espagnol)
Naissance Entre le et le
Gênes (république de Gênes)
Décès (54 ans)
Valladolid (couronne de Castille)
Nationalité Génois
Pays de résidence République de Gênes, Royaume de Castille
Profession
Autres activités
Conjoint
Filipa Moniz (v. 1476-1485)
Descendants
Famille
Bartolomeo Colomb, Giovanni Pellegrino et Giacomo Colomb (frères)
Signature de Christophe Colomb

Christophe Colomb (en italien : Cristoforo Colombo ; en espagnol : Cristóbal Colón), né en 1451 sur le territoire de la république de Gênes et mort le à Valladolid, est un navigateur génois au service des monarques catholiques espagnols Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon.

Christophe Colomb n'est pas le premier homme à mettre le pied en Amérique. L’être humain a migré en Amérique probablement depuis l’Asie, il y a de cela 13 000 à 40 000 ans. Ce n'est pas non plus le premier navigateur à traverser l'océan Atlantique depuis l'Europe : des fouilles archéologiques ont établi que certaines populations européennes, comme les Vikings, avaient déjà eu connaissance de ce nouveau continent. En revanche, Christophe Colomb fut celui qui, en cherchant une nouvelle route vers les Indes orientales, inaugura une longue période d'exploration des Européens vers le continent américain[2]. Il est aussi celui qui le premier aurait documenté ses voyages vers l'Amérique, même si le texte n'est pas sûr[Quoi ?].

Il effectue en tout quatre voyages en tant que navigateur pour le compte des souverains espagnols, qui le nomment avant son premier départ amiral, vice-roi des Indes et gouverneur général des territoires qu'il découvrirait. La découverte des Caraïbes marque le début de la colonisation de l'Amérique par les Européens et fait de Colomb un acteur majeur des grandes découvertes des XVe et XVIe siècles. Son premier voyage est retenu par l'historiographie de la civilisation occidentale comme l'événement majeur marquant le passage du Moyen Âge aux temps modernes[3].

Christophe Colomb accoste sur une île du continent américain (qu'il nomme San Salvador, dans l'archipel des Bahamas) pour la première fois dans la nuit du 11 au . Il faudra cependant attendre son troisième voyage pour qu'il découvre effectivement le continent lui-même, le , au Venezuela actuel. Il meurt moins de deux ans après sa quatrième et dernière expédition en Amérique, toujours persuadé d'avoir atteint les Indes orientales, le but originel de son expédition.

Biographie

Origine et jeunesse

Le lieu de naissance de Colomb est incertain mais il est aujourd'hui considéré comme d'origine ligure, des environs de Gênes. Cette origine génoise du navigateur est établie au sein de la communauté des historiens depuis la fin du XIXe siècle (plus exactement 1892). Cependant, à l'occasion du 400e anniversaire de sa découverte de l'Amérique, de nombreuses régions se sont revendiquées être son lieu de naissance[4],[5].

Annotations de la main de Colomb en marge de son exemplaire du Livre des merveilles.

Christophe Colomb serait né entre le 26 août et le sur le territoire de la république de Gênes[6]. Il est l'aîné des cinq enfants[7] de Domenico Colombo (tisserand originaire de Lombardie qui s'est installé à Gênes puis, à la suite de troubles politiques dans la cité, a déménagé à Savone en 1470 pour ouvrir un établissement de textile et une taverne) et de Susanna Fontanarossa. En tant qu'aîné, il devient probablement apprenti tisserand[8].

Son père aurait eu les moyens financiers suffisants pour l'envoyer à l'université de Pavie, où il étudie notamment la cosmographie, l'astrologie et la géométrie[9]. Il est très tôt influencé par le Livre des merveilles que l'explorateur vénitien Marco Polo écrivit après son retour (pendant son voyage en Orient et en Asie).

Par les écrits de Christophe Colomb, on sait qu'il a puisé ses idées sur les dimensions de la Terre de ses lectures de l'Imago Mundi de Pierre d'Ailly dont la rédaction a été terminée en 1410, l'Historia rerum ubique gestarum de Pie II (1477), le De commetudiribus et conditionibus orientalum régionum[citation nécessaire], un résumé latin du livre de Marco Polo, d'une traduction en italien de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, de la traduction en castillan des Vies parallèles des hommes illustres de Plutarque et la Géographie de Claude Ptolémée dans une édition parue à Rome en 1478. Ce sont surtout les trois premiers livres qui ont nourri ses réflexions. Il a fait 2 565 notes en marge de ces livres, 877 dans les traités de Pierre d'Ailly dont 475 pour l'Imago Mundi[10]. Il a noté en marge de l'Imago Mundi qu'il a navigué jusqu'au fort portugais de la Mine, vers 1482. En marge du livre écrit par le pape Pie II il a noté qu'il a fait un voyage vers l'Islande en 1477 et qu'il a vu « à Galway, en Hibernie (Irlande), dans deux barques à la dérive, un homme et une femme d'allure magnifique ».

Débuts dans la marine

Carte dite des frères Colomb, vers 1490.
Illustration représentant Christophe Colomb lors de ses années d'étudiant, un compas à la main, à l'université de Pavie (Italie).
Illustration représentant Christophe Colomb lors de ses années d'étudiant, un compas à la main, à l'université de Pavie (Italie).

Christophe Colomb prétend dans une de ses lettres avoir été matelot dès l'âge de dix ans[11]. Toujours selon la biographie de Fernand Colomb, après avoir commandé un navire au service de René d'Anjou combattant le roi d'Aragon et opéré en tant que corsaire en 1472, Christophe Colomb commence l'année suivante son apprentissage en tant que marchand au service des familles génoises Centurion, Di Negro et de Spinola[9]. Sa prétendue expédition commerciale sur l’île de Chios en 1474 lui permet de devenir financièrement indépendant de sa famille[12].

En 1476, il embarque sur un convoi en partance pour Lisbonne puis l'Angleterre. Le convoi est attaqué par les Français et Christophe Colomb se réfugie dans la ville portugaise de Lagos puis part chez son frère Bartolomeo Colomb, cartographe à Lisbonne.

Il épouse en 1479 Filipa Moniz d'une famille de petite noblesse portugaise, fille de Bartolomeu Perestrelo, capitaine-gouverneur de Porto Santo à Madère, avec qui commença la colonisation en 1425. Filipa meurt peu de temps après la naissance de leur seul fils, Diego Colomb, né possiblement en 1480 sur l'île Porto Santo (son second fils, Fernand, naîtra en 1488 d'une liaison avec Beatriz Enríquez de Arana). Christophe Colomb se perfectionne alors dans les sciences de la navigation, peut-être avec son frère ou avec les cartes que son épouse avait peut-être apportées en dot : les cartes des vents et des courants des possessions portugaises de l'Atlantique qui, peut-être, appartenaient à Bartolomeu Perestrelo[13].

Le projet de voyage aux Indes orientales par l'ouest

Représentation géographique de l'Asie de Colomb.

C'est aux alentours de 1484 que Colomb forme l'idée de passer par l'Atlantique pour aller aux Indes orientales (« rejoindre le Levant par le Ponant »[14]). Il est en effet connu depuis les Grecs anciens que la Terre est ronde ; au Moyen Âge, l'idée de la Terre plate n'a jamais prévalu parmi les savants, contrairement à un mythe forgé à l'époque moderne. Aristote, Albert le Grand et saint Thomas d'Aquin admettaient la sphéricité de la Terre et cette doctrine était enseignée par les dominicains espagnols[15],[16].

Limites du traité de Tordesillas entre 1493 et 1494.

L'idée que des îles pouvaient exister à l'ouest de l'Afrique a été entretenue par la découverte des Açores qui apparaissent sur des cartes à la fin du XIVe siècle avant d'être redécouvertes en 1427, des îles Canaries au milieu du XIVe siècle et colonisées en 1402, des îles du Cap-Vert en 1456, et la présence de bois exotiques flottant sur les eaux apportés par des courants venant de l'Ouest. Il n'est pas impossible que des navigateurs aient pu aborder sur la côte brésilienne se trouvant à 370 lieues des îles du Cap-Vert car Jean II du Portugal a fait déplacer la limite du traité de Tordesillas en 1494, avant la découverte officielle de la côte du Brésil en 1500 par Pedro Álvares Cabral. Cependant les Portugais vont surtout s'intéresser à la colonisation de l'Afrique dont ils avaient obtenu le monopole par la bulle Æterni regis rédigée en 1481 par le pape Sixte IV.

Représentation de l'océan Atlantique du globe de Martin Behaim (Die Gartenlaube, 1892).
Représentation de l'hémisphère occidental du globe de Martin Behaim, dans le livre L'Homme et la Terre d'Élisée Reclus, superposée aux positions réelles des continents.

Fernand Colomb et Bartolomé de las Casas citent une lettre écrite par Paolo Toscanelli écrite le 23 juin 1474 à Fernam Martins pour éclairer le roi du Portugal Alphonse V et qui aurait été transmise à Christophe Colomb deux à trois ans plus tard par Toscanelli. Henry Vignaud a critiqué les affirmations du fils de Christophe Colomb et de Las Casas sur l'existence de cette carte[17]. Cependant, les affirmations d'Henry Vignaud sur une supercherie de Colomb qui aurait inventé cette correspondance de Toscanelli après son premier voyage n'est pas plus documentée[18]. Au moment où Christophe Colomb envisageait de faire son voyage vers l'ouest, Martin Behaim a réalisé son globe à Nuremberg, en 1492, après avoir séjourné au Portugal. Hieronymus Münzer a écrit en 1493 au roi Jean II du Portugal pour l'engager à faire des recherches maritimes vers l'ouest[19].

Ératosthène avait donné une estimation à peu près exacte de sa circonférence, mais les textes grecs sont mal connus à l'époque. Christophe Colomb a utilisé les estimations de Pierre d'Ailly. Dans le chapitre « De quantitate terre » de son livre Imago Mundi, Pierre d'Ailly reprend l'estimation d'Al-Farghani de 56 milles 2/3 pour la longueur d'un arc d'un degré. Mais Pierre d'Ailly en a transformé la valeur de la circonférence de la Terre de 20 400 milles en 10 200 lieues en donnant à la lieue une valeur de 2 milles[20]. Ce nombre paraissant exagéré à Christophe Colomb, il l'a transformé en adoptant pour valeur de la lieue marine la valeur de 4 milles. Il en a déduit un équateur d'environ 30 000 kilomètres au lieu de 40 075 kilomètres). Or les Arabes utilisaient un mille de 1 973 mètres et non le mille romain de 1 479 mètres. Pierre d'Ailly citait aussi les évaluations de Marin de Tyr, qui estimait que les terres habitées, de l'Espagne à la Chine, devaient s'étaler sur 225° au lieu des 130° réels, d'où une sous-estimation des mers les séparant[21].

Selon les mots de Michel Balard : « lumineuse erreur qui permet au navigateur de réduire les distances entre les îles Canaries et l'extrémité orientale du continent asiatique ! »[22]. Une grande partie de la communauté scientifique de l'époque estime réalisable un tel voyage et Jacques Heers précise : « […] les idées de Colomb ne s'inscrivent pas à contre-courant. Tout au contraire, elles nous paraissent exactement l'expression normale de la pensée géographique de son époque[23]. »

Ce qui distingue le projet du navigateur des hypothèses des érudits du temps — géographes et humanistes — qui estiment tous très probable l'existence d'îles nombreuses, voire de terres plus vastes plus loin à l'ouest dans la mer Océane, c'est son but : atteindre les rivages de la Chine, et avant cela du Japon, soit le royaume du Cathay et Cipango tels que décrits par Marco Polo[24].

Armoiries des Colomb octroyées par la couronne d'Espagne le 20 mai 1493[25].
Armoiries des Colomb attribuées motu proprio en 1502[26].

Un groupe d'experts choisi par le roi de Portugal Jean II rejette cependant son projet sans appel[27].

Colomb va alors tenter sa chance en Castille au milieu de 1485. Il se rend avec son fils au monastère de La Rábida à Palos de la Frontera, où deux moines auxquels il se lie, Juan Pérez (es) et Antonio de Marchena, lui suggèrent de se rendre à Cordoue auprès de la reine Isabelle. Il est reçu par cette dernière en janvier 1486, mais une réponse négative lui est à nouveau rendue en 1490. En 1491, sa demande est en passe d'être acceptée, mais sa trop grande ambition fait échouer sa quête. Il veut notamment être vice-roi de toutes les terres découvertes et obtenir un titre de noblesse. C'est grâce à l'intervention du trésorier de la maison du roi, Louis de Santangel, ainsi que du prieur des dominicains de San Esteban de Salamanque, frère Diego de Deza, d'Hernando de Talavera, et de Juan Cabrero[28] que le projet est approuvé par la reine, quand il met en balance les retombées économiques potentielles — la découverte d'une nouvelle route vers les Indes permettrait de s'affranchir des intermédiaires orientaux — comparées à la modeste mise de fonds initiale requise[29].

Le , il signe près de Grenade, avec les Rois catholiques, les capitulations de Santa Fe, qui lui octroient notamment le titre de noblesse héréditaire d'« amiral de la mer Océane »[30], les titres de Vice-Roi et de Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir (la couronne d'Espagne lui accordant à cet effet des armoiries)[31], un dixième des richesses qu'il en retirerait[32] et un huitième du profit de son expédition[33].

Le premier voyage (1492-1493)

Premier voyage : 3 août 1492 - 15 mars 1493.
Répliques des trois navires de Colomb (1893).

Le voyage inaugural de Colomb est celui qui est le mieux connu des historiens. Comme l'écrit Jacques Heers : « Pour nous en tenir au temps de Colomb, de tous les voyages maritimes du temps (…) aucun ne peut être connu (…) avec tant de minutie et de sérieux. »[34] Deux documents écrits permettent de suivre les navires de l'explorateur : le Journal, dans la version donnée par Bartolomé de Las Casas, et la lettre à Santangel, écrite le 14 février 1493 sur la route du retour, sorte de bilan de son expédition adressée en Espagne.

Par ailleurs, à compter de 1938, l'amiral américain Samuel Eliot Morison a entrepris de refaire le périple du Génois et a pu, en ce qui concerne le premier voyage, « pointer sur la carte la position des navires chaque soir »[35],[36].

Le , Colomb est au départ à Palos de la Frontera (Huelva) avec trois navires — deux caravelles, la Pinta et la Niña, et une caraque, la Santa María (qui ne prendra ce nom que lors des voyages ultérieurs de Colomb[37]) — et pas plus de 90 membres d'équipage[38].

Une première escale a lieu aux îles Canaries, à Las Palmas de Gran Canaria du 9 août au 6 septembre (la route du sud a été choisie pour éviter les croisières portugaises au large des Açores). Là, Colomb et ses hommes approvisionnent en bois, en eau et en vivres. Les marins profitent de l'escale pour réparer les navires. Puis ils reprennent la mer en descendant le golfe de Guinée : Colomb est le premier à suivre les alizés, ces vents réguliers qui traversent l'océan d'est en ouest. Les marins s'inquiètent d'ailleurs de la force et de la régularité de ces vents, craignant de ne pas pouvoir les remonter au retour.

Dix jours plus tard, le 16 septembre, apercevant des masses d'herbes dans l'eau, les navigateurs croient être près de la terre ferme. Ils entrent en fait dans la mer des Sargasses, région située à environ 1 600 kilomètres des côtes américaines. L'océan Atlantique, recouvert de ces grandes algues, y est plutôt calme et les vents presque nuls. À partir du 19 septembre, les vents faiblissent fortement, immobilisant les bateaux. Une grande inquiétude finit par s'installer au sein de l'équipage.

L'arrivée de Christophe Colomb en Amérique avec deux bannières blanches blasonnées d'une croix verte et une bannière jaune frappée des initiales F et Y des souverains Ferdinand II d'Aragon et Ysabelle de Castille.

Le 25 septembre, Martín Alonso Pinzón, le capitaine de la Pinta, croit voir une terre, mais cela n'est en fait qu'une illusion optique. Le vent finit par se lever à nouveau, mais les jours passent, et aucune terre n'est en vue. Colomb pense avoir dépassé les Indes orientales.

Le 7 octobre, l'autre frère Pinzón, Vicente, le commandant de la Niña, est également victime d'une illusion optique. Colomb a une idée : observant les oiseaux, il décide de changer de cap, vers l'ouest-sud-ouest. Ce changement va marquer son succès. Le 10 octobre, les marins montrent cependant de l'impatience, craignant que les navires ne soient perdus. De plus, les vivres et l'eau douce commencent à faire défaut.

La découverte fortuite de l'Amérique

Le 12 octobre 1492 à deux heures du matin, après une traversée quasi parfaite[39], un marin de la Pinta, Rodrigo de Triana, annonce que la terre est en vue ; attendant le lever du jour pour pouvoir accoster, les vaisseaux restent prudemment à deux heures des côtes.

Dans la matinée, Colomb et les frères Pinzón prennent place dans une barque. Croyant être dans l'archipel nippon, le navigateur fait enregistrer la prise de possession de l'îlot pour le compte du roi d'Espagne par le notaire qui les accompagne. Il le baptise du nom du Christ : San Salvador (Guanahani pour les Indiens Taïnos) et s'en fait nommer vice-roi et gouverneur général.

La première rencontre avec les indigènes — que Colomb nomme « Indiens » car il pense avoir atteint les Indes orientales — est encore pacifique. Ceux-ci lui apportent du coton, des perroquets et d'autres objets. L'interprète que le navigateur avait embarqué à son bord n'est pas d'une grande utilité…

Lors de ce premier contact, avec force gestes, répétitions et quiproquos, les Taïnos indiquent — ou les Espagnols comprennent — que de l'or se trouve en quantité importante sur une grande île au sud-est, habitée par des populations d'anthropophages qui leur sont hostiles.

L'exploitation

Le 28 octobre, Colomb accoste dans une baie (aujourd'hui « baie de Bariay ») de cette île qu'il nomme alors Juana, en l'honneur du prince Don Juan, le fils des Rois catholiques : cette île est aujourd'hui connue sous le nom de Cuba. Il pense connaître parfaitement sa position sur le continent asiatique. Ses hommes et lui-même apprennent à fumer de grandes feuilles séchées : le tabac. Se croyant à Cipango (le Japon), Christophe Colomb envoie Luis de la Torre et Rodrigo de Jerez à la recherche du Grand Khan à l'intérieur des terres.

Le 12 novembre, les vaisseaux reprennent la mer, mais le 23 novembre, Colomb perd de vue la Pinta. Il accuse alors son capitaine Martín Alonso Pinzón d'avoir déserté. En réalité celui-ci est parti seul à la découverte de ce prétendu Japon tant convoité. Colomb retourne à Cuba. On lui évoque alors une île située à l'est de Cuba, que les indigènes appelle Bohio. Il appareille le 4 décembre.

Deux jours plus tard, le 6 décembre, la Niña et la Santa María mouillent dans une baie de l'île de Bohio (en réalité au « môle Saint-Nicolas » au nord-ouest d'Haïti), Colomb la baptise du nom d'Hispaniola (« L'Espagnole »), car elle lui rappelle les campagnes de la Castille. On la connaît aujourd'hui sous le nom de « Saint-Domingue ». Les habitants locaux se montrent plutôt craintifs, pensant que les Espagnols viennent du ciel. Des relations amicales se nouent cependant et les marins reçoivent un peu d'or.

Mais un événement malheureux se déroule au cours de la nuit du réveillon de Noël : alors que seul un mousse est à la barre de la Santa María — au mépris de toutes les règles de la marine — le navire vient s'échouer sur un récif dans la nuit du 24 au . Le navire est perdu et seule l'aide des Indiens permet de débarquer dans l'urgence la plus grande partie de la cargaison[40]. Colomb doit se résoudre à laisser 39 hommes sur place dans un petit fortin édifié dans la baie de La Navidad (située non loin de l'actuelle ville de Cap-Haïtien), avec le bois récupéré sur le navire échoué[41].

Alonso Pinzón est de retour. Il cherche à justifier sa recherche solitaire. Colomb, estimant qu'il vaut mieux ne pas se diviser, fait semblant d'accorder du crédit au récit de Pinzón. Longeant les côtes nord de l'île, les deux navires rescapés arrivent dans la baie de Samaná, ils y rencontrent les cannibales déjà évoqués. Plus agressifs que les Arawaks, ils déclenchent une escarmouche et Colomb décide de battre en retraite. Mais les marins en ont assez de leur vie dans ces îles, ils veulent rentrer en Europe. Christophe Colomb met le cap vers l'Espagne le , aidé par de bons vents, plus au nord.

Le 12 février, la Pinta, commandée par Alonso Pinzón, disparaît de nouveau lors d'une tempête. Les marins de la Niña prennent peur et prient. Colomb craint de ne pas arriver en Espagne pour conter ses découvertes, il consigne celles-ci sur un parchemin qu'il entoure d'une toile cirée et met dans un tonneau qu'il jette à la mer, demandant à celui qui le découvrira de porter le parchemin au roi d'Espagne.

Trois jours après, le temps se calme. La Niña s'arrête dans une île de l'archipel portugais des Açores. Il est fraîchement reçu par le gouverneur portugais. Le 18 du mois, le vaisseau repart, mais une nouvelle tempête lui fait perdre son cap.

Le 4 mars, Colomb arrive dans l'estuaire du Tage. La nouvelle de sa découverte des « Indes » s'est déjà répandue. De tout Lisbonne, la population se précipite pour voir les Indiens qu'il a ramenés à son bord. Colomb apprend que la Pinta, qui avait dérivé vers la Galice, est arrivée avant lui au port de Baiona.

Jean II, roi de Portugal, demande à voir l'explorateur. Le 9 mars, le roi le reçoit en audience privée et l'écoute avec attention, mais à la fin de l'entretien, affirme que c'est à lui que reviennent les découvertes de Colomb, compte tenu d'accords internationaux. Le découvreur quitte le Portugal le 13 mars pour Palos, qu'il atteint finalement le 15, en même temps que la Pinta. Le capitaine Alonso Pinzón meurt un mois plus tard.

Le deuxième voyage (1493-1496)

Deuxième voyage : 25 septembre 1493-11 juin 1496.

Dès son retour à Palos, Colomb , reçu en héros par le roi et la reine d'Espagne, prépare rapidement une nouvelle expédition beaucoup plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires et environ 1 500 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires, ainsi que des chevaux (les premiers importés sur le continent américain), des bêtes de somme et du bétail. Son objectif est de fonder une colonie sur Hispaniola et de retrouver les 39 hommes qu'il a laissés dans la baie de la Navidad.

Il lève l'ancre pour ce nouveau voyage le 25 septembre 1493 de Cadix.

La première terre qu'il aperçoit, 21 jours après avoir quitté les îles Canaries est La Désirade qu'il baptise ainsi Desirada, tant la vue d'une terre fut désirée par l'équipage. Les autres îles ne sont pas loin.

Le dimanche 3 novembre 1493, une autre île est en vue, que Colomb nomme Maria Galanda (Marie-Galante), du nom du navire amiral.

Une troisième se présente à l'horizon, où il débarquera : ce sera Dominica (la Dominique) puisqu'elle apparaît un dimanche matin.

Le lendemain matin, 4 novembre, ils reprennent la mer vers une île plus grande dont ils avaient aperçu au loin les montagnes. Colomb décide alors de jeter l'ancre devant cette île afin d'accorder quelques jours de repos à ses hommes. C'est la Basse-Terre de la Guadeloupe qu'il nomme Caloucaera (d'après le nom donné par les Caraïbes : « Karukera »). Cette terre sera rebaptisée « Santa María de Guadalupe de Estremadura » pour honorer une promesse (donner le nom de leur monastère à une île) initialement faite à des religieux lors d'un pèlerinage, ou qu'il s'était faite à lui-même lors des tempêtes de son précédent retour.

Puis il repart vers le nord en direction d'Hispaniola. Il aperçoit ensuite une petite île qu'il baptise Montserrat en référence, selon les sources, soit au massif de Montserrat[42], une montagne voisine de Barcelone, soit à l'abbaye de Montserrat située dans ce massif[43].

Le 11 novembre 1493, jour de la fête de saint Martin de Tours, Colomb baptise Saint-Martin une île aperçue au large ; une autre petite île aperçue à l'horizon reçoit le nom de Saint-Barthélemy en référence à son frère Bartolomeo.

Le 28 novembre, il revient à La Navidad, où il avait laissé un fortin de 39 hommes suite au naufrage de la Santa María : tous sont morts et le fort est détruit. Il l'abandonne pour fonder « La Isabela » le 2 janvier 1494, première colonie permanente du Nouveau Monde (actuellement localisée près de la ville domicaine de Puerto Plata), et passe les quatre mois suivants à organiser la première colonie espagnole du Nouveau Monde dont Bartolomeo a été nommé gouverneur, secondé par Giacomo, son troisième frère[44].

Le 2 février, il renvoie en Espagne douze bâtiments sous le commandement d'Antonio de Torres, à qui il confie un rapport destiné aux souverains catholiques, document qui a été conservé[45]. Le 24 avril, Colomb décide de reprendre une activité d'exploration et il part avec trois navires, dont la Niña, explorer l'Ouest pour, comme l'écrit Morison, « suivre la côte jusqu'au moment où il obtiendrait la preuve définitive du caractère continental de cette terre et, si possible, prendre contact avec le Grand Khan qui semblait toujours se dérober devant lui »[46].

Il suit la côte sud de Cuba. De là il part le 3 mai pour atteindre la côte nord de la Jamaïque[47]. Il reprend le 14 l'exploration de la côte sud de Cuba et continue de faire voile vers l'ouest. À moins de cinquante milles du cap Corrientes, Colomb décide que Cuba est bien une péninsule du continent asiatique. Il ordonne à tous les hommes qui l'accompagnent de le certifier par écrit et de s'engager à ne jamais affirmer le contraire sous peine d'une amende de mille maravédis[48].

Le 13 juin, il s'engage sur la route du retour et en profite pour faire le tour de la Jamaïque. La navigation dans les cayes est difficile. Il revient à La Isabela le 29 septembre, malade et déprimé, premiers signes d'une dégradation de son état de santé, due en grande partie à l'arthrite[49].

À Hispaniola, selon l'expression de Denis Crouzet, « un immense désastre a débuté »[50]. Les Espagnols exploitent les Indiens en leur imposant un tribut d'or et de coton. Ils sont nombreux à être réduits en esclavage. Les mauvais traitements, dont la torture, entraînent une très importante mortalité de la population. Les Indiens fuient et se réfugient dans les montagnes, abandonnant leurs activités agricoles, cédant au désespoir. Les rares insurrections sont matées avec la plus extrême férocité. Colomb déploie son énergie à « pacifier » l'île[51].

Colomb repart pour l'Espagne le 20 avril 1496 amenant avec lui 500 Arawaks. Deux cents meurent durant la traversée ; les survivants sont vendus comme esclaves[52]. Colomb contribue donc à faire disparaître la civilisation arawak. Il atteint Cadix le 11 juin.

Cette mise en esclavage d'Indiens et leur transport en Espagne ne furent pas acceptés par les Rois catholiques qui firent libérer les survivants et en tinrent rigueur à Colomb. Jacques Heers y voit l'origine de sa disgrâce, les souverains catholiques s'efforçant de protéger les populations des régions découvertes, qu'ils considéraient comme leurs sujets.

Le troisième voyage (1498-1500)

Troisième voyage : 30 mai 1498 – fin octobre 1500.

Il semble que ce soit à son retour du deuxième voyage que Colomb ait décidé de se vêtir désormais de l'habit des frères mineurs[53]. Il souhaite organiser tout de suite un troisième voyage mais les Rois catholiques sont occupés à contrer le royaume de France qui progresse en Italie, et ce n'est que le 23 avril 1497 qu'ils donnent les premières instructions pour préparer le prochain voyage[54],[55]. La préparation du voyage, affrètement des navires et enrôlement des équipages est longue et difficile.

Avant de partir, grâce à la faveur des souverains, Colomb établit le 22 février 1498 un majorat en faveur de son fils aîné Diego[56].

Le , les six navires commencent leur voyage dans l'Atlantique en passant la barre de Sanlúcar[57]. Colomb souhaite découvrir des terres au sud des Antilles, c'est pourquoi il descend d'abord jusqu'aux îles du Cap-Vert pour ensuite mettre le cap à l'ouest. Avant cela, au moment où la flotte fait escale à La Gomera (aux îles Canaries), trois navires commandés par Harana, Carjaval et Giovanni Colomb, partent directement ravitailler les colons d'Hispaniola[58].

Territoires visités : Saint-Vincent, Grenade, Trinité, Margarita.

Le 5 août 1498, Colomb atteint pour la première fois le continent américain lui-même, en débarquant sur la côte de l'actuel Venezuela.

Le 31 août, Colomb arrive à Hispaniola. Cela fait deux ans et neuf mois qu'il avait quitté l'île. Il la retrouve en proie à des troubles sévères orchestrés par Francisco Roldan que son frère Bartolomeo, capitaine général et président du Conseil des gouverneurs, a bien du mal à circonscrire.

En août 1500, Francisco de Bobadilla, émissaire des rois, débarque sur l'île et fait jeter les trois frères Colomb au cachot avant de les renvoyer en Espagne. Fin octobre 1500, enchaîné dans la cale, il débarque à Cadix, humilié et accusé[59].

Le quatrième voyage (1502-1504)

Quatrième voyage : 3 mai 1502 – 7 novembre 1504.

Colomb attend six semaines avant que les souverains ne le libèrent et l'invitent à les rejoindre à la cour, le réconfortant d'un don de 2 000 ducats[60]. En décembre 1500, il se rend à Grenade avec l'intention de faire réparer l'injustice dont il s'estime victime mais rien ne vient et l'Amiral écrit lettres sur lettres pour appuyer ses revendications. Le 13 septembre 1501, Nicolás de Ovando est nommé gouverneur et magistrat suprême des îles des Indes. Il ne reste alors à Colomb que son titre de vice-roi désormais strictement honorifique et ses privilèges. Il décide donc de repartir en voyage d'exploration pour essayer de trouver plus loin à l'ouest des Caraïbes le passage permettant d'atteindre les riches royaumes de l'Inde, toujours persuadé que Cuba est la province chinoise de Mangi. Le 14 mars 1502, les souverains donnent leur accord, lui donnent des instructions précises et financent l'expédition[61].

Le livre des nouvelles terres est la plus ancienne mention du voyage de Christophe Colomb. Imprimé par Mikiláš Bakalář en 1506 à Pilsen. Exposé au monastère de Strahov.

La flotte est composée de quatre caravelles pour cent quarante membres d'équipage dont une importante proportion de mousses : la Capitana, navire amiral, le Santiago, commandé par Bartolomeo Colomb, la Gallega et la Vizcaina[62]. Colomb n'emporte donc aucun ravitaillement pour Hispaniola que ses instructions lui intiment de ne pas aborder, sauf en cas d'extrême nécessité[63].

Aucun récit exhaustif ne décrit précisément les événements survenus lors de ce quatrième et dernier voyage entamé par Colomb le 11 mai 1502[64]. Il semble en effet que l'Amiral n'ait pas tenu de journal, et seul peut-être son fils Fernando, alors âgé de treize ans, aurait pris sous la dictée des observations de son père, dont quelques traces figurent dans l'histoire qu'il a écrite plus tard. Seule une relation abrégée écrite par Colomb vers les mois de juin/juillet 1503 à destination des rois est parvenue jusqu'à nous[65].

Le 15 juin 1502, il accoste au Carbet en Martinique, le 18, il atteint la Dominique et parvient le 24 devant Saint-Domingue[66]. Malgré l'interdiction royale d'aborder à cette île, Colomb a senti l'imminence d'un cyclone et souhaite abriter sa flotte.

Colomb navigue le long des côtes de l'actuel Costa Rica (île Uvita baptisée alors La Huerta), du Veragua et du Panama jusqu'en juin 1503. Il manque de peu de mourir de la malaria en Jamaïque, où il est secouru par les Indiens.

Ce sont des bateaux faisant eau de toute part que Colomb fait échouer dans la baie de Santa Gloria et haler sur le rivage de la Jamaïque le 25 juin 1503[67]. Les équipages vont y survivre un an. Un Espagnol, Diego Méndez, et quelques indigènes pagayent en canoë pour obtenir de l'aide de Hispaniola, mais le gouverneur, Nicolás de Ovando, qui déteste Colomb, fait obstruction à tous les efforts de sauvetage. Pendant ce temps, Colomb, dans un effort désespéré pour que les natifs continuent à l'approvisionner, regagne leurs faveurs en prédisant l'éclipse lunaire de mars 1504, à l'aide des tables astronomiques d’Abraham Zacuto[68],[69],[70]. Les secours arrivent finalement à la fin juin 1504.

Les survivants repartent pour l'Espagne le 12 septembre 1504, et arrivent le 7 novembre dans le port de Sanlúcar de Barrameda[71].

La fin de sa vie

Christophe Colomb – portrait publié en 1551 par Paul Jove.
Tombeau de Christophe Colomb dans la cathédrale de Séville[72].
Portrait posthume de Christophe Colomb peint par Sebastiano del Piombo.

Il reste physiquement très diminué après son retour, souffrant en particulier d'une très invalidante goutte et de problèmes aux yeux, ce qui l'empêche dans un premier temps de se rendre à la cour royale qui s'est installée à Medina del Campo. De Séville, où il s'est installé, il y envoie son fils Ferdinand et son frère Bartolomeo afin qu'ils « s'occupent de ses affaires »[73]. Il reste en contact avec eux par lettres et par l'envoi d'émissaires, dont Amerigo Vespucci. Il travaille à essayer de faire reconnaître ses droits et les richesses qui lui reviennent. Il peut lui-même se rendre à la cour à l'été 1505, à dos de mule, permission temporaire accordée par le roi[74]. Son intervention auprès du souverain Ferdinand n'est pas plus décisive : ayant compris ce qu'impliquait la découverte de ces « Indes », le roi « n'entend nullement restituer à l'Amiral les prérogatives financières et gouvernementales » spécifiées le 30 avril 1493 au retour du premier voyage de Colomb[75].

Il meurt le à Valladolid entouré de ses fils et de son frère, après avoir établi un testament qui confirme en particulier le majorat établi au profit de son fils aîné Diego. Il ne connaît pas la satisfaction de voir Diego nommé par le roi gouverneur d'Hispaniola en 1508.

Comme l'écrit l'historienne Marianne Mahn-Lot : « Il faut abandonner l'image romantique de l'homme de génie mourant méconnu, dans l'oubli et la misère. Jusqu'au bout, l'Amiral gardera des amis fidèles, parmi lesquels d'importants personnages. Et il recevra de grosses sommes sur les revenus des Indes — avec des retards et incomplètement, il est vrai. »[73]

Christophe Colomb est d'abord enterré dans l'église du couvent Saint-François de Valladolid en gage de gratitude à l'ordre franciscain dans lequel il comptait beaucoup de protecteurs. Puis en 1529 Diego fait transférer les restes de Christophe Colomb dans la chapelle Sainte-Anne du monastère de la Cartuja à Séville où il avait trouvé refuge après son troisième voyage. En 1541[76], conformément aux volontés du défunt, la veuve de Diego obtient de Charles Quint que la dépouille soit transférée dans la cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation de la ville de Saint-Domingue. C'est aussi dans ce lieu qu'au fil des années les trois fils de Diego seront inhumés.

Le 22 juillet 1795, le traité de Bâle donne à la France l'île de Saint-Domingue en compensation de territoires pyrénéens. Les Espagnols évacuent l'île et les restes de Colomb partent à La Havane, sur l'île de Cuba, restée colonie espagnole.

En 1898, quand Cuba devient indépendante après la guerre hispano-américaine, les restes de Colomb reviennent en Espagne[77] et un tombeau monumental est construit dans la cathédrale de Séville.

En 1877, on découvre dans la cathédrale de Saint-Domingue un coffret en plomb contenant des restes d'os et portant l'inscription « Varón ilustre y distinguido Cristóbal Colón[78] ». Depuis cette date, les autorités de la République dominicaine affirment que le corps transféré à Cuba n'était pas celui de Colomb. En 1992, les restes découverts en 1877 sont placés dans le phare de Colomb un monument construit pour célébrer le 500e anniversaire de la découverte du Nouveau Monde.

En 2006, des analyses ADN confirment que le corps de Séville est au moins apparenté à Colomb[79].

Christophe Colomb en son temps

Ses relations avec les autochtones

Conformément aux coutumes de cette époque, les relations entre Christophe Colomb et ses hommes avec d'autres peuples étaient régies par des impératifs de conquête.

Persuadés de se trouver sur les terres d'Asie, ils ont essayé d'entrer en contact avec les rois présents sur place, mais ce ne fut pas possible et ils s'aperçurent, progressivement, qu'ils étaient mieux armés que les autochtones et que ces derniers ne connaissaient pas le nom des souverains demandé. Ils ont attribué cette ignorance aux lacunes culturelles des indiens et ont rapidement pris conscience de la facilité de la conquête de ce nouveau territoire. C'est ce que reflètent les correspondances avec leurs monarques.

Colonisation, évangélisation et esclavage

Colomb est à l'origine du principe juridique de l’encomienda puis du repartimiento qui devaient se généraliser dans toute la Nouvelle-Espagne. Afin de satisfaire aux exigences royales de rentabilité de son expédition, Colomb mit au point, « sans disposer d'un cadre juridique véritablement préétabli », un système qui devait permettre de substituer au versement du tribut imposé aux Indiens (dont le versement était aléatoire), une exploitation directe des populations indigènes et des ressources locales[80]. Denis Crouzet précise que, si les « violences internes à la communauté des colons » s'en trouvèrent apaisées, les Indiens quant à eux furent plus directement exposés aux mauvais traitements et cela fut sans nul doute un « facteur d'aggravation du collapsus démographique » observé dans l'île[81].

De l'or, des épices et des perles

L'entreprise maritime de Colomb est avant tout une affaire commerciale, mais de ce point de vue les découvertes de l'Amiral et de ses hommes ont déçu les espoirs placés en elles. Que ce soit pour les épices ou pour l'or, les bénéfices rapides et importants qui étaient escomptés n'ont pas été au rendez-vous, au moins du vivant de Colomb.

Colomb et la navigation

Réplique de la Santa María.

Les historiens dressent le portrait d'un marin hors pair, « un des meilleurs navigateurs de tous les temps »[82], ou même « le plus grand marin de tous les temps »[83], mais « piètre politicien »[84]. Les biographes de Colomb, en particulier au XIXe siècle, ont souvent tenté d'expliquer le succès de son entreprise maritime par l'emploi de techniques nouvelles en matière de navigation, évoquant entre autres la boussole, le gouvernail d'étambot et la caravelle[85]. Si Colomb a choisi la caravelle comme navire — type de navire déjà utilisé par les Portugais depuis le début du XVe siècle dans leurs explorations de la côté africaine — c'est en raison de son coût d'armement relativement faible et de son faible tirant d'eau qui permet d'approcher des côtes sans risquer d'échouer[86].

Colomb et la « découverte de l'Amérique »

Si Colomb est le premier Européen connu a avoir accosté sur des terres rattachées aujourd'hui à l'Amérique, il n'eut aucune idée de l'étendue du continent américain qui s'interposait entre les îles qu'il avait découvertes et les Indes qu'il s'était proposé de rallier. Amerigo Vespucci est le premier navigateur à affirmer avoir découvert un Nouveau Monde qui n'est pas les Indes. Sa découverte est reconnue par les cartographes du Gymnase vosgien, qui publient en 1507 Universalis Cosmographia (aujourd'hui connu sous le nom de planisphère de Waldseemüller), où le nom America figure pour la première fois.

Hommages posthumes

Détail de la colonne Christophe Colomb érigée sur le port de la ville de Barcelone en 1888.
Détail du monument à Colomb édifié sur la Plaza Colón à Madrid.

Historiographie

Trajet des quatre voyages de Colomb aux « Indes ».

De la propre main de Colomb, n'ont été identifiés et recensés que peu de documents : des lettres, des quittances, des annotations dans des ouvrages de sa bibliothèque et des signatures. Tous les autres textes, dont le journal du premier voyage, ne sont que des copies dont le texte n'est pas sûr[87]. Ces différents textes et documents ont tous été traduits en français[88].

Il existe cependant un curieux Livre des prophéties, qui est un recueil de prophéties concernant la découverte du Nouveau Monde, écrit par Colomb vers la fin de sa vie[89].

Notre connaissance de Colomb, homme de savoir, de livres et de cabinet d'étude, s'appuie aussi sur quatre livres qui lui ont appartenu et qui ont été conservés. Ces livres ne recèlent pas moins de 2 000 annotations portées en marge[90].

Les premiers historiens contemporains de Colomb ne se sont pas attardés à le décrire de manière précise. Andrès Bernaldez l'évoque dans son Historia de los Reyes Catolicos, en donnant « une image à la fois édifiante et dramatique […] intéressante certes, mais brossée à très grands traits, sans beaucoup de nuances »[91].

Parmi ceux qui ont vécu aux côtés de l'Amiral on recense les livres de Bartolomé de Las Casas, Fernand Colomb et Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés. C'est sur ces publications du XVIe siècle que se sont appuyés en premier lieu tous les travaux historiques postérieurs et c'est grâce à eux qu'il est possible aujourd'hui de reconstituer ce qu'ont été les voyages et expéditions de Colomb.

Pierre Martyr d'Anghiera, humaniste de l'Italie du Nord, a livré dans son Orbo Novo dès 1494 le premier témoignage de la découverte[92].

Notes et références

  1. Marquis A. De Belloy, Christophe Colomb Et La Découverte Du Nouveau Monde, éd. Eugène Ducrocq, 1864, 204 p.
  2. Pierre Chaunu écrit : « Voyez le miracle Colomb. En moins de dix ans, les routes maritimes qui, trois siècles durant, assureront le meilleur des relations entre l'Europe et l'Amérique, sont à peu près définitivement fixées. », dans Conquête et exploitation des nouveaux mondes, PUF, Nouvelle Clio, 1969, p. 267.
  3. « En deux siècles, dix générations d'historiens ont fait de 1492 un véritable laboratoire de l'écriture de l'Histoire. La relation privilégiée établie entre l'Europe et le continent américain, la domination exercée par ces « deux mondes » du Nord sur l'ensemble planétaire ont permis d'élaborer un modèle d'interprétation où les voyages de découvertes maritimes, au centre desquels se trouve celui de Christophe Colomb, sont devenus le symbole de la naissance des Temps modernes dans l'Histoire universelle. » Guy Martinière, « 1492, les historiens et Colomb » dans L'état du monde en 1492, La Découverte, 1992, p. 539.
  4. Heers 1991, p. 21-23.
  5. Mahn-Lot 1960, p. 3-8.
  6. En l'absence d'actes de baptêmes de Christophe Colomb, sa date et son lieu de naissance ont été longtemps discutés. Christophe Colomb a écrit dans son testament qu'il était originaire de Gênes. On sait que son père y a résidé dès 1439. Son père pourrait être originaire du village de Terrarossa, près de Gênes, ce qui pourrait expliquer qu'on l'ait appelé ainsi que son frère Colombus de Terra rubra. On n'est pas plus renseigné sur l'année de sa naissance. Pour essayer de la préciser, Armand d'Avezac a essayé de recouper les informations données dans plusieurs documents (Année véritable de la naissance de Christophe Colomb et revue chronologique des principales époques de sa vie, Paris, 1873) et a proposé la fin de l'année 1446. Dans un acte trouvé depuis, datant du 31 octobre 1470, dit qu'il a alors plus de 19 ans et moins de 25 ans. Il serait né entre 1446 et 1451. On admet aujourd'hui qu'il serait né un peu avant le 31 octobre 1451.
  7. Trois frères (Bartolomeo, Giovanni Pellegrino, Giacomo) et une sœur Bianchinetta.
  8. (en) Robin Santos Doak, Christopher Columbus : Explorer of the New World, Compass Point Books, (ISBN 9780756510572), p. 15.
  9. a et b (it) Const Reta, Vita di Cristoforo Colombo, Volpato e comp, , p. 9. Basé sur la biographie Historia del Almirante, une hagiographie peu fiable de son fils Fernand Colomb
  10. L'exemplaire personnel de Colomb est conservé à la bibliothèque colombine de Séville. Fac-similé d'une page de cet exemplaire dans Christophe Colomb, Journal de bord 1492-1493, éditions de l'Imprimerie nationale, 1992, p. 20.
  11. (en) Clements R. Markham, Journal of Christopher Columbus, Cambridge University Press, (ISBN 9781108012843), p. 122.
  12. (it) Gianni Granzotto, Cristoforo Colombo, Ugo Mursia editore, (ISBN 978-88-425-4493-7), p. 41.
  13. (it) Cesare de Lollis, Vita di Cristoforo Colombo, Fratelli Treves, , p. 46.
  14. En castillan : Buscar el Levante por el Poniente.
  15. Louis Salembier, « Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique », dans Revue d'histoire de l'Église de France, 1912, no 16, p. 377-396 (lire en ligne).
  16. Pierre Félix Mandonnet, Les dominicains et la découverte de l'Amérique, P. Lethielleux libraire-éditeur, Paris, 1893, p. 17-23 (lire en ligne).
  17. Henry Vignaud, Le vrai Christophe Colomb et la légende, p. 155-160.
  18. Herman Vander Linden, « Henry Vignaud. Le vrai Christophe Colomb et la légende » (compte-rendu), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1923, no 2-1, p. 135-137 (lire en ligne).
  19. Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique, p. 396.
  20. Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier de l'université de Paris (1350-1420) : texte latin et traduction française des quatre traités cosmographiques de d'Ailly et des notes marginales de Christophe Colomb, étude sur les sources de l'auteur, Maisonneuve frères éditeur, Paris, 1930, tome 2 (lire en ligne).
  21. « Christophe Colomb », Encyclopédie Larousse.
  22. Michel Balard dans Christophe Colomb, Journal de bord 1492-1493, éditions de l'Imprimerie nationale, 1992, p. 24.
  23. Citation complète : « Dans ce vaste courant de curiosité, dans cette recherche constamment poursuivie avec la même passion, les idées de Colomb ne s'inscrivent pas à contre-courant. Tout au contraire, elles nous paraissent exactement l'expression normale de la pensée géographique de son époque. », Heers 1991, p. 154.
  24. Heers 1991, p. 163.
  25. Georges de Morant, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Comte d'Angerville, (lire en ligne), p. 142.
  26. Armes : écartelé, au premier de gueules, à la tour d'or, qui est Castille ; au second d'argent, au lion de gueules, couronné d'or, qui est Léon ; au troisième une mer d'azur, semée d'îles d'or ; au quatrième d'azur, à cinq ancres d'or ; enté en pointe d'un fascé ondé d'argent et d'azur.
  27. Heers 1991, p. 165-167
  28. (es) Santiago Muñoz Machado, Hablamos la misma lengua, chapitre 1 "El impacto del descubrimiento", milieu de la partie 1 "El inicial desconcierto", emplacement 344 sur 1237 de l'édition numérique Kindle.
  29. Morison 1974, p. 64-65.
  30. Capitulaciones de Santa Fe : « almirante en todas aquellas islas y tierras firmes que por su mano o industria se descubriran o ganaran en las dichas Mares Oceanas para durante su vida, y después del muerto, a sus herederos e successores ».
  31. Capitulaciones de Santa Fe : « que Vuestras Altezas fazen al dicho don Christoval su Visorey e Governador General en todas las dichas tierras firmes e yslas que como dicho es el descubriere o ganare en las dichas mares ».
  32. Capitulaciones de Santa Fe : « de todas e qualesquiere mercadurias […], que se compraren, trocaren, fallaren, ganaren e hovieren dentro en los limites de dicho Almirantazgo, […] que haya e lieve para si la dezena parte de todo ello ».
  33. Capitulaciones de Santa Fe : « haya e lieve del provecho la ochena parte de lo que resultare de la tal armada ».
  34. Citation complète : « Pour nous en tenir au temps de Colomb, de tous les voyages maritimes du temps — ceux de Diaz, de Gama et même un peu plus tard de Magellan —, aucun ne peut être connu, par leurs observations sur la course du navire, sur la mer et sur les côtes, sur les pays et les hommes, avec tant de minutie et de sérieux. », Heers 1991, p. 229.
  35. Heers 1991, p. 229-230.
  36. Pierre Chaunu estime que « la plus grande biographie de Colomb est celle de Samuel Eliot Morison » dans Pierre Chaunu et François Dosse, L'instant éclaté. Entretiens, Aubier, 1994, p. 191.
  37. Histoire de Christophe Colomb, consulté le 12 septembre 2009.
  38. Alicia Gould Quincy a réussi, dans les années 1920, à dresser une liste de 87 noms. Cette liste figure au complet dans Bartolomé et Lucile Bennassar, 1492 Un monde nouveau ?, Perrin, 1991, p. 226-227.
  39. Pierre Chaunu écrit dans L'Amérique et les Amériques, op. cit., p. 62. : « Une comparaison attentive avec les parcours, et plus significative encore avec les vitesses de navigation dans l'Atlantique ibérique des deux premiers siècles de l'Amérique, montre que Christophe Colomb atteint du premier coup la perfection compatible avec des techniques qui varient peu du milieu du XVe à la fin du XVIIe siècle. ».
  40. Morison 1974, p. 173-176.
  41. Heers 1991, p. 239-240.
  42. [PDF] dossier de presse sur Montserrat.
  43. Montserrat sur le site tlfq.ulaval.ca.
  44. Morison 1974, p. 258.
  45. Morison 1974, p. 262-263.
  46. Morison 1974, p. 269.
  47. Morison 1974, p. 272-274.
  48. Morison 1974, p. 282-283.
  49. Morison 1974, p. 290-291.
  50. Crouzet 2006, p. 303.
  51. Crouzet 2006, p. 303-322.
  52. Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis, Agone, 2002, p. 8.
  53. Morison 1974, p. 309.
  54. Morison 1974, p. 310-311.
  55. Crouzet 2006, p. 327.
  56. Morison 1974, p. 314.
  57. Heers 1991, p. 265.
  58. Morison 1974, p. 317.
  59. Heers 1991, p. 275.
  60. Morison 1974, p. 352.
  61. Morison 1974, p. 354-357.
  62. Morison 1974, p. 358-360.
  63. Mahn-Lot 1960, p. 161.
  64. René Massoni, Christophe Colomb : Calvais, Corse, Génois, Nouvelles Éditions Latines, (lire en ligne), p. 207.
  65. Heers 1991, p. 278-279.
  66. Morison 1974, p. 361.
  67. Morison 1974, p. 396.
  68. (en) Joy Jakim, The First Americans: Prehistory – 1600 A History of US, Oxford University Press, 2005.
  69. (en) Drees Clayton J., The Late Medieval Age of Crisis and Renewal: 1300–1500 a Biographical Dictionary, 2001, p. 511.
  70. (en) Kadir Djelal, Columbus and the Ends of the Earth: Europe's Prophetic Rhetoric As Conquering Ideology, University of California Press, 1992, p. 67–68.
  71. Morison 1974, p. 410.
  72. Œuvre réalisée en 1892 par le sculpteur Arturo Mélida (es), le cénotaphe est composé d'un sarcophage porté par quatre statues en bronze polychrome (quatre souverains qui figurent les 4 royaumes d'Espagne avec les armes de Castille, León, Navarre et Aragon) au visage d'albâtre.
  73. a et b Mahn-Lot 1960, p. 170.
  74. Mahn-Lot 1960, p. 172.
  75. Mahn-Lot 1960, p. 172-173.
  76. Mahn-Lot 1960, p. 175.
  77. (es) « Cristóbal Colón: traslación de sus restos mortales a la ciudad de Sevilla at Fundación Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes », Cervantesvirtual.com (consulté le ).
  78. « Don Cristobal Colon, homme illustre et distingué ».
  79. (en) Associated Press, « DNA verifies Columbus' remains in Spain », sur nbnews.com.
  80. Crouzet 2006, p. 377.
  81. Crouzet 2006, p. 378.
  82. Mahn-Lot 1960, p. 20.
  83. Pierre Chaunu, L'Amérique et les Amériques, Armand Collin, coll. « Destins du monde », 1964, p. 61.
  84. Consuelo Varela, « Christophe Colomb, l'homme de l'année » dans L'état du monde en 1492, La Découverte, 1992, p. 42.
  85. Heers 1991, p. 293.
  86. Heers 1991, p. 303-307.
  87. Heers 1991, p. 8.
  88. Deux volumes publiés en poche par les éditions La Découverte en 2006 : Christophe Colomb, La Découverte de l'Amérique. Une édition très richement illustrée du journal du premier voyage a été proposée par les éditions de l'Imprimerie nationale en 1992 avec une présentation de Michel Balard.
  89. Michel Lequenne, Livre des prophéties, Éditions Jérôme Millon, , 189 p. (ISBN 2905614757, lire en ligne).
  90. Heers 1991, p. 130.
  91. Heers 1991, p. 18.
  92. Heers 1991, p. 19.

Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages

  • Henry Harisse, Fernand Colomb. Sa vie, ses œuvres. Essai critique, Librairie Tross, Paris, 1872 (lire en ligne).
  • Pierre Félix Mandonnet, Les dominicains et la découverte de l'Amérique, P. Lethielleux libraire-éditeur, Paris, 1893 (lire en ligne).
  • Henry Vignaud, Études critiques sur la vie de Colomb avant ses découvertes, H. Welter éditeur, Paris, 1905 (lire en ligne).
  • Henry Vignaud, Sophus Ruge et ses vues sur Colomb, 1906.
  • Henry Vignaud, L'Ancienne et la nouvelle campagne pour la canonisation de Christophe Colomb, 1909.
  • Henry Vignaud, Le vrai Christophe Colomb et la légende : la date exacte de la naissance du grand Génois, sa famille, les indications qu'il avait, Toscanelli, prétendu initiateur de la découverte de l'Amérique, l'objet véritable de l'entreprise de 1492, Auguste Picard éditeur, Paris, 1921 (lire en ligne).
  • Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier de l'université de Paris (1350-1420) : texte latin et traduction française des quatre traités cosmographiques de d'Ailly et des notes marginales de Christophe Colomb, étude sur les sources de l'auteur, Maisonneuve frères éditeur, Paris, 1930, tome 1 (lire en ligne).
  • Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier de l'université de Paris (1350-1420) : texte latin et traduction française des quatre traités cosmographiques de d'Ailly et des notes marginales de Christophe Colomb, étude sur les sources de l'auteur, Maisonneuve frères éditeur, Paris, 1930, tome 2 (lire en ligne).
  • Edmond Buron, Ymago Mundi, de Pierre d'Ailly, cardinal de Cambrai et chancelier de l'université de Paris (1350-1420) : texte latin et traduction française des quatre traités cosmographiques de d'Ailly et des notes marginales de Christophe Colomb, étude sur les sources de l'auteur, Maisonneuve frères éditeur, Paris, 1930, tome 3 (lire en ligne).
  • Pierre Chaunu, Colomb ou la logique de l'imprévisible, Bourin, 1993.
  • Denis Crouzet, Christophe Colomb : Héraut de l'Apocalypse, Paris, Payot, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Michel Lequenne, Christophe Colomb : amiral de la mer océane, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard : histoire » (no 120), , 192 p. (ISBN 978-2-07-031470-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marianne Mahn-Lot, Christophe Colomb, Paris, Seuil, coll. « Le temps qui court », , 192 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marianne Mahn-Lot, Portrait historique de Christophe Colomb, Paris, Seuil, coll. « Points histoires », , 247 p. (ISBN 978-2020103558).
  • Jean Métellus, Colomb, Éditions de l'Autre mer, Martinique 1992.
  • Salvador de Madariaga, Christophe Colomb, Calmann-Lévy, Paris, 1952, 538 pages (ISBN 978-2-266-04727-2).
  • Samuel Eliot Morison, Christophe Colomb, Amiral de la Mer océane, Neuilly-sur-Seine, Saint-Clair, , 422 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Heers, Christophe Colomb, Paris, Hachette, , 666 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Heers, La découverte de l'Amérique, Éditions Complexe, 1991, 189 p. — Il y a en ligne des extraits de ce livre.
  • (it) Paolo Emilio Taviani, Cristoforo Colombo. La genesi della grande scoperta, Novara, 1974, 2 vol. (3e  éd., 1988).
    • Paolo Emilio Taviani, Christophe Colomb : genèse de la grande découverte, Éditions Atlas, 1980 (ISBN 978-2-7312-0038-6).
  • (en) Members of the Historical Association, Common errors in history, Londres, P.S. King & Staples for the Historical Association, coll. « General Series, G.1 », .

Témoignages

  • Christophe Colomb, La Découverte de l'Amérique, éditions La Découverte, Paris, 2002, tome 1, Journal de bord et autres écrits, 1492-1493 (ISBN 978-2-7071-3771-5), tome 2, Relations de voyage et autres écrits, 1494-1505 (ISBN 978-2-7071-3772-2).
  • Fernand Colomb, La Vie de Christophe Colomb, 1681, traduit en français par Charles Cotolendi (Il existe une autre traduction, d'Eugène Muller, parue en 1879).
  • Bartolomé de Las Casas, Très brève relation de la destruction des Indes, La Découverte.

Articles

  • Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique, dans Revue d'histoire de l'Église de France, 1912, no 16, p. 377-396 (lire en ligne).
  • Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique (suite), dans Revue d'histoire de l'Église de France, 1912, no 17, p. 516-533 (lire en ligne).
  • Louis Salembier, Pierre d'Ailly et la découverte de l'Amérique (suite), dans Revue d'histoire de l'Église de France, 1912, no 18, p. 617-630 (lire en ligne).
  • Jean-Michel Urvoy, « Où est donc enterré Christophe Colomb ? », L'Histoire, no 286,‎ , p. 20-21 (lire en ligne).

Autres

  • (fr) Isabel Soto-Alliot et Claude Couffon, Christophe Colomb vu par les écrivains français, Amiot Lenganey, 1992, 221 pages (ISBN 978-2-909033-12-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Littérature jeunesse

  • Peter Sís, Christophe Colomb, jusqu'au bout du rêve (Follow the dream : the story of Christopher Colombus), Albin Michel, 1992.
  • Anne Pouget, Par delà l'horizon, L'enfance de Christophe Colomb, Casterman, 2013.

Théâtre, littérature, cinéma et télévision

Articles connexes

Le phare de Colomb (Faro a Colón) de Saint-Domingue abrite depuis 1992 les restes de Christophe Colomb.

Liens externes