Cebu (ville)

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Cebu
Súgbo
Cebu (ville)
Cebu vue de la mer.
Administration
Pays Drapeau des Philippines Philippines
Région Visayas centrales
Province Cebu
Barangays 80
Code postal 6000
Démographie
Population 922 611 hab. (2015)
Densité 2 929 hab./km2
Géographie
Coordonnées 10° 19′ nord, 123° 54′ est
Altitude 17 m
Superficie 31 500 ha = 315 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Philippines
Voir sur la carte administrative des Philippines
Cebu
Liens
Site web Site officiel

Cebu (ou Cebu City) (Cebuano : Sugbo ou Sugbu) est une ville des Philippines située dans l'est de l'île du même nom. Elle est la capitale de la province de Cebu et celle de la région de Visayas centrales. Elle est surnommée « The Queen City of the South » (la ville reine du sud) et tient son nom du cebuano « sibu » qui signifie « commercer ». Les cebuanos l’appellent cependant par son nom pré-hispanique « Sugbo », qui en ancien cebuano signifierait « terre brulée » ou « terre de feu »[1].

L'agglomération de Cebu atteint presque trois millions d'habitants, ce qui en fait la deuxième agglomération la plus peuplée du pays après celle de Manille. Cebu est aussi la plus vieille ville des Philippines et elle a été le premier lieu de colonisation des Espagnols dans l'archipel.

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville est localisée sur le rivage oriental de l'île de Cebu, elle est le port d'expédition principal des Philippines et abrite environ 80 % des compagnies maritimes intérieures du pays. Cebu City possède aussi le deuxième plus grand aéroport des Philippines, situé à vingt minutes du centre-ville, et est un pôle commercial significatif (Ayala Center, SM). Selon le recensement philippin de 2015, la ville a une population d'environ 922 611 personnes.

Cebu est le centre d'un secteur métropolitain appelé Metro Cebu , qui inclut aussi les villes de Mandaue, Lapu-Lapu, Talisay City, Naga et Danao ainsi que les municipalités de Compostela, Consolacion, Cordova, Liloan, Minglanilla, et San Fernando et qui compte une population totale d'environ 2,8 millions d'habitants en 2015.

La ville est traversée par sept rivières. Il s'agit des Bulacao River, Tagunol Waterway, Kinalumsan River, Guadalupe River, Estero Pari-an, Lahug River et de la Mahiga River. Les deux plus importantes, la Guadalupe River et la Lahug River, doivent être assainies et élargies à partir de 2020 afin de remédier aux problèmes de pollution et d'inondation dont souffre la ville[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

C'est le 7 avril 1521 que Fernand de Magellan débarque à Cebu. Il est accueilli par Rajah Humabon, roi de Cebu, et sa reine qui se convertissent au catholicisme dès le 14 avril avec 800 indigènes - d'après Pigafetta[3].

Magellan, cependant, a échoué à revendiquer l'île pour la couronne d'Espagne, ayant été tué par le roi de Mactan Lapu-Lapu le 27 avril 1521 lors de la bataille de Mactan.

Le 27 avril 1565, l'expédition menée par Miguel López de Legazpi commence la colonisation de la région avec le frère Augustinien Andrés de Urdaneta. Les Espagnols peinent pendant un long moment à installer une réelle occupation durable compte tenu de la résistance passive des autochtones. La "Villa de San Miguel" est la première fondée par Legazpi dans l'archipel le 8 mai 1565 (jours de la saint Michel): plus qu'une ville (Legazpi n'a pas d'autorisation royale pour fonder une municipalité) il s'agit d'un fortin précaire que les Espagnols peinent à maintenir[4]. La villa devient ciudad, c'est-à-dire une ville avec tous les droits y afférents, le 1er janvier 1571 grâce à un décret royal de Philippe II sous le nom de "Ciudad del Santísimo Nombre de Jesús" (Ville du Nom le plus saint de Jésus). Le nom de Santísimo Nombre de Jesús vient d'une statuette de l'Enfant Jésus retrouvée par un soldat espagnol dans une hutte philippines et qui daterait du passage de Magellan: pour les Espagnols il s'agit d'un miracle qui fonde le culte de l'Enfant Jésus de Cebu[5]. Pendant les six années d'exploration de l'archipel et de sa région, Cebu était la tête de pont des Indes orientales espagnoles. En 1571, avec la conquête et la fondation de Manille, Cebu passe au second plan.

En 1898, la ville a été cédée aux États-Unis d'Amérique après la guerre hispano-américaine et la guerre américano-philippine. En 1901, elle est administrée durant une brève période par les États-Unis et obtient un statut spécial d'autogouvernance en 1936 lui permettant d'être dirigée indépendamment par les politiciens philippins.

Lors la conquête des Philippines par l'empire du Japon en 1942 durant la Seconde Guerre mondiale, le port de Cebu est utilisé pour le ravitaillement des troupes de Douglas MacArthur malgré le blocus naval japonais[6]. La ville est occupée par les Japonais jusqu'en 1945. La ville a souffert des bombardements américains lors de la reconquête en 1945[7],[8]. Le 25 mars 1945, un débarquement américain au sud de Cebu, soutenu par l'aviation et la marine, a pour but de libérer la ville et son port, qui sont pris deux jours plus tard[9].

La ville intègre la République des Philippines lors de son indépendance.

Économie[modifier | modifier le code]

Cebu City est considérée comme une des villes les plus modernes des Philippines. Environ 80 pour cent des navires assurant le transport inter-insulaire opérant dans le pays y sont basés[réf. nécessaire]. Son port est le second plus important du pays pour le transport de marchandises et de passagers[10].

Pendant les années 1980, la croissance s'est étendue à la campagne environnante. Elle est désormais connue comme la « ville reine du sud ».

En 2013, près de 95 000 personnes sont employées à Cebu dans le secteur des centres d'appels [11]. La bonne santé de l'économie de Cebu est en effet essentiellement due aux BPO[12], à l'image d'entreprises comme IBM, qui y est installé depuis 1965. Le développement de l'activité économique est aussi visible au travers de ses infrastructures : le Cebu IT Park (CITP) s’étend sur 24 hectares et le Cebu Business Park sur près de 50. C'est au cœur de ce dernier que se trouve le centre commercial Ayala, de l'entreprise philippine du même nom. Il existe une troisième zone d'activité dynamique située sur le littoral de la ville : la South Road Properties, ou SRP. Ce terre-plein de 300 hectares commence son essor en 2015 avec la construction d'un centre commercial et du plus grand oceanarium des Philippines[13].

Image panoramique
Panorama de Cebu City.
Voir le fichier

Culture[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

Les habitants de Cebu City sont majoritairement chrétiens catholiques (environ 80 %) et c'est à Cebu que se tient chaque année le Sinulog, festival et danse rituelle de neuf jours organisé à partir du troisième dimanche de janvier pour célébrer l'enfant Jésus de Cebu : Santo Nino.

Sur les hauteurs de la ville se trouve le temple taoïste de Cebu (en). Le temple taoïste domine la ville et ses voisines de Mandaue et Lapu-Lapu.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La basilique de l'Enfant Saint de Cebu.

La ville tire des revenus significatifs du tourisme. Elle a accueilli le forum du Tourisme de l'ASEAN en 1998. La ville a aussi accueilli le forum du Tourisme de l'Asie orientale en août 2002, dans lequel la province de Cebu est un membre et un signataire.

On trouve de nombreux musées à Cebu tels que le Casa Gorordo Museum (habitation coloniale espagnole des années 1850) et le Jumalon Butterfly Sanctuary (galerie d’art et sanctuaire de papillons).

Il y a un nombre de constructions coloniales espagnoles significatives dans la Ville comme la basilique de l'Enfant Saint (Cebu), la cathédrale, le fort San Pedro, le musée de la Casa Gorordo et la Croix de Magellan.

Transports[modifier | modifier le code]

Transports aériens[modifier | modifier le code]

La ville est desservie par le second aéroport des Philippines. L’aéroport international de Mactan-Cebu se situe sur l’île de Mactan, à environ 20 kilomètres du centre de Cebu City qui a remplacé l’aéroport de Lahug (localisé dans le barangay du même nom, au cœur de l'agglomération) dans les années 1960. Il voit transiter environ 11 millions de passagers par an en 2019.

Le site de l'ancien aéroport a depuis été redéveloppé en une zone économique : le Cebu IT Park.

Transports urbains[modifier | modifier le code]

Vue d'artiste d'une station du BRT sur le boulevard Osmena.

Les jeepneys restaient l’un de seuls moyens de transport public de la ville avec les taxis jusqu'en 2015, année durant laquelle les premières lignes de bus de la société MyBus sont établies[14].

En parallèle, l’embellie économique des Philippines dans les années 2010 a permis de lancer des études sur de nouveaux modes de transport plus adaptés à l’activité de la capitale régionale des Visayas.

Le premier projet à être retenu par le département des transports et des communications (Department of Transportation and Communication – DOTC) est un système de bus circulant en couloirs, le Cebu Bus Rapid Transit (BRT). Si aucune date n’est encore connue concernant le début des travaux, des essais sont réalisés afin de mesurer les gains potentiels en termes de vitesse d’exploitation notamment [15].

D’autres projets sont toujours à l’étude afin d’étoffer le réseau de transport en commun de la ville, l’un d’entre eux étant le Light Centrally powered Rail Transit (LCRT), un tramway sur pneumatiques dont l’étude est menée par le département des sciences et des technologies (Department of Science and Technologie – DOST)[16].

Un nouveau projet sous l'égide du programme « Build Build Build » du gouvernement Duterte commence à se matérialiser en 2019. Il s'agit d'un monorail d'une capacité d'au moins 12 000 passagers par heure, et dont le design ne nuirait pas au panorama urbain auquel les Cebuanos sont attachés[17].

Infrastructures routières[modifier | modifier le code]

À l'image de Manille, Cebu City souffre d'un trafic très dense[18] et, afin de le fluidifier, plusieurs projets voient le jour. Dès 2010, une route côtière nommée la Cebu Coastal Road est inaugurée[19], prolongée par un tunnel sous Plaza Independencia (la place de l'Indépendance), qui permet de relier le sud de Cebu City (Talisay City) à la zone portuaire en contournant le centre-ville. Cette route est prévue d’être prolongée jusqu'à la ville voisine de Mandaue (au nord de Cebu City) afin de terminer le contournement de l'agglomération coté littoral.

Un autre projet phare est la construction du pont Cebu-Cordova reliant la Cebu Coastal Road à la ville de Cordova située sur l'île de Mactan[20]. Aussi appelé le Cebu–Cordova Link Expressway, communément simplifiée en « troisième pont » (« thrid bridge »), il est mis en service en 2022[21], à temps pour les célébrations des 500 ans de l'arrivée de Magellan et de Santo Niño sur l'île.

La ville compte aussi deux terminaux de bus régionaux, les North et South Bus Terminal qui desservent respectivement le nord et le sud de l'île.

Transports maritimes[modifier | modifier le code]

La ville dispose du deuxième port du pays, dont le terminal passager a été rénové en 2014 et est le point de transit principal des régions Visayas et Mindanao. Le terminal de fret est agrandi en 2019[22] et se verra épaulé en 2022 par un nouveau terminal dans la ville voisine de Talisay[23].

Éducation[modifier | modifier le code]

Cebu City compte une dizaine d‘universités et plus de douze écoles spécialisées. Parmi les institutions les plus anciennes on y trouve l’université de San Carlos, qui compte 4 campus et qui est l’une des plus anciennes d’Asie (fondée en 1595[24]). On trouve aussi une branche de l’université des Philippines (UP) et l’université catholique de San José-Recoletos (créée en 1947[25]). L’université normale de Cebu date elle de 1902. Cebu City compte aussi 68 écoles élémentaires et dispose d’une bibliothèque publique.

Personnalités liées[modifier | modifier le code]

Barangays[modifier | modifier le code]

Cebu est divisée en 80 barangays :

District du Nord[modifier | modifier le code]

  • Adlaon
  • Agsungot
  • Apas
  • Bacayan
  • Banilad
  • Binaliw
  • Budla-an
  • Busay
  • Cambinocot
  • Capitol Site
  • Carreta
  • Cogon Ramos
  • Day-as
  • Ermita
  • Guba
  • Hipodromo
  • Kalubihan
  • Kamagayan
  • Kamputhaw (Camputhaw)
  • Kasambagan
  • Lahug
  • Lorega San Miguel
  • Lusaran
  • Luz
  • Mabini
  • Mabolo
  • Malubog
  • Pahina Central
  • Pari-an
  • Paril
  • Pit-os
  • Pulangbato
  • Sambag 1
  • Sambag 2
  • San Antonio
  • San José
  • San Roque
  • Santa Cruz
  • Santo Niño
  • Sirao
  • T. Padilla
  • Talamban
  • Taptap
  • Tejero
  • Tinago
  • Zapatera

District du Sud[modifier | modifier le code]

  • Babag
  • Basak Pardo
  • Basak San Nicolas
  • Bonbon
  • Buhisan
  • Bulacao Pardo
  • Buot-Taup Pardo
  • Calamba
  • Cogon Pardo
  • Duljo-Fatima
  • Guadalupe
  • Inayawan
  • Kalunasan
  • Kinasang-an Pardo
  • Labangon
  • Mambaling
  • Pahina San Nicolas
  • Pamutan
  • Pasil
  • Poblacion Pardo
  • Pung-ol-Sibugay
  • Punta Princesa
  • Quiot Pardo
  • San Nicolas Proper
  • Sapangdaku
  • Sawang Calero
  • Sinsin
  • Suba San Nicolas
  • Sudlon I
  • Sudlon II
  • Tabunan
  • Tagba-o
  • Tisa
  • To-ong Pardo

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[26]
Année Habitants
1970 347 100
1980 490 300
1990 610 400
1995 662 300
2000 718 800
2010 866 200
2015 922 611

Jumelages[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « About Cebu »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Sugbo.ph - Cebu (consulté le ).
  2. (en) « Families affected by Cebu City’s river projects top priority for social housing », sur cebudailynews.inquirer.net (consulté le ).
  3. « Selezione da Liber Liber | classicistranieri.com », sur classicistranieri.com (consulté le ).
  4. Pambet-Jacquelard, Clotilde, (1970- ...)., De Séville à Manille : les Espagnols en mer de Chine, 1520-1610, Paris, Les Indes savantes, dl 2015, cop. 2015, 438 p. (ISBN 978-2-84654-371-2 et 2846543712, OCLC 904010833, lire en ligne).
  5. (es) Paulina Machuca, « El Santo Niño de Cebú entre costa y costa: de Filipinas a Nueva España (1565-1787) », Lusitania Sacra, no 25,‎ , p. 53-72 (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Charles Dana Gibson et E. Kay Gibson, « Attempts to Supply The Philippines by Sea: 1942 », The Northern Mariner / Le marin du nord, vol. 18, nos 3-4,‎ , p. 163–172 (ISSN 2561-5467, DOI 10.25071/2561-5467.342, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) United States Dept of the Army Office of Military History, United States Army in World War II.: The techinical services, Historical Division, Department of the Army, (lire en ligne), p. 468
  8. (en) Dirk Jan Barreveld, Cushing's Coup: The True Story of How Lt. Col. James Cushing and His Filipino Guerrillas Captured Japan's Plan Z and Changed the Course of the Pacific War, Casemate, (ISBN 978-1-61200-308-5, lire en ligne), p. 100
  9. (en) Put 'em Across: A History of the 2d Engineer Special Brigade, 1942-1945 : United States Army, World War II., Office of History, U.S. Army Corps of Engineers, (lire en ligne), p. 145-148
  10. (en-US) Ajay Menon, « 10 Major Ports In The Philippines », sur Marine Insight, (consulté le ).
  11. (en) « World’s biggest contact center event in Cebu », sur INQUIRER.net, (consulté le ).
  12. « sunstar.com.ph/cebu/business/2… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  13. (en) Monica R. Lopez, « Things to do, parts to explore at Cebu Ocean Park, biggest oceanarium in the PH »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Sunstar, (consulté le ).
  14. (en) « SM’s MyBus: a game-changer in Cebu’s transportation », sur INQUIRER.net, (consulté le ).
  15. Jean Marvette Demecillo/RHM, « DOTC to request Cebu BRT’s nod within the month », The Philippine Star,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) dost-proposes-road-train-cebu-329749, « DOST proposes road train for Cebu »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur com.ph, sunstar, (consulté le ).
  17. (en) Share et Twitter, « Cebu monorail project up for NEDA-ICC evaluation: Dino », sur pna.gov.ph (consulté le ).
  18. « You are being redirected... »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sunstar.com.ph (consulté le ).
  19. « You are being redirected... »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sunstar.com.ph (consulté le ).
  20. (en) Ryan Macasero, « 3rd Cebu bridge almost halfway done », sur Rappler (consulté le ).
  21. (en) « About CCLEX - Cebu–Cordova Link Expressway », Cebu Cordova Link Expressway Corp. (consulté le ).
  22. Mitchelle L. Palaubsanon, « Finger pier inaugurated at Cebu International Port », sur philstar.com (consulté le ).
  23. (en-US) « Construction of Talisay int’l port to start this year », sur Manila Bulletin News (consulté le ).
  24. (en) « USC History - University of San Carlos », sur usc.edu.ph via Internet Archive (consulté le ).
  25. « History », sur blogspot.com (consulté le ).
  26. (en) « 2015 Census of Population »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur psa.gov.ph, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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