Calendrier républicain
Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris. Il entre en vigueur le 15 vendémiaire an II (), mais débute le 1er vendémiaire an I (), lendemain de la proclamation de l'abolition de la monarchie et de la naissance de la République, déclaré premier jour de l'« ère des Français ».
Comme le système métrique, mis en chantier dès 1790, ce calendrier marque la volonté des révolutionnaires d'adopter en remplacement du calendrier grégorien un système universel s’appuyant sur le système décimal, qui ne soit plus lié à la monarchie ou au christianisme. Outre le changement d'ère (renumérotation des années), il comprend un nouveau découpage de l'année, et de nouveaux noms pour les mois et les jours.
L'année du calendrier républicain était découpée en douze mois de trente jours chacun (soit 360 jours), plus cinq jours complémentaires les années communes ou six les années sextiles, ajoutés en fin d'année, de sorte que son année moyenne de 365,242 25 jours soit plus proche de l'année tropique (environ 365,242 189 8 jours) que ne le sont les calendriers julien (365,25 jours) et grégorien (365,242 5 jours).
Ce calendrier républicain permettait en particulier de supprimer les nombreuses fêtes chômées de l'Ancien Régime, et de remplacer le jour de repos dominical par un jour de repos décadaire, ce qui n'était pas sans conséquences pour l'activité économique (à l'instar de la loi Le Chapelier qui en 1791 avait déjà interdit les corporations et toute association d'ouvriers).
Création et abrogation
Le au matin, la Convention nationale se réunit d'abord au château des Tuileries à Paris, puis se transporte à la salle du Manège, lieu des séances de l'Assemblée législative. Les députés approuvent à l'unanimité la proposition de loi de l'abbé Grégoire « La Convention nationale décrète que la royauté est abolie en France », sous les acclamations prolongées de joie du public et des cris de Vive la Nation ![1],[2].
Ce vote intervient la veille du troisième anniversaire de l'adoption du premier article de la Constitution de 1789 « Le gouvernement français est monarchique ; il n'y a point en France d'autorité supérieure à la Loi; le Roi ne règne que par elle ; et ce n'est qu'en vertu des Lois qu'il peut exiger de l'obéissance[3] ».
Il se trouve que le lendemain au matin fut également le jour de l'équinoxe d'automne pour l'Observatoire de Paris[4]. Profitant de ce hasard, les révolutionnaires ont pris cette date pour début de l'ère républicaine.
Création (commission Romme)
En réalité, on tâtonna beaucoup avant de fixer l'ère. La première commençait au et trois autres suivirent[5]. Dès le début de la Révolution, au lendemain du , les journaux, ayant l'intuition qu'un bouleversement s'opérait, appellent cette année 1789 l'an I de la Liberté. Le vieux comput ne pouvait plus présider aux temps nouveaux. On s'adresse donc aux astronomes pour qu'ils se mettent à l'ouvrage, après la proclamation de la République, il faut tourner la page.
Dans une lettre à Lalande et publiée dans le Moniteur en 1790, on peut lire : « Quand Jules César acheva de détruire la liberté romaine, quand il accepta la dictature perpétuelle et se fit nommer empereur, son premier soin, comme pour marquer cette époque désastreuse, fut de réformer le calendrier. Le moment où la France vient d'être régénérée... n'est-il pas favorable encore à proposer un pareil changement... c'est à vous, Monsieur, que je crois devoir soumettre cette idée, comme le plus capable de la développer et de la faire valoir[6] ».
Puis le , dès l'ouverture de la séance des travaux de la Convention, le député de Paris Billaud-Varenne demande « qu'à compter de la journée d'hier, au lieu de dater les actes l'an quatrième de la liberté, etc. ... on date l'an premier de la République française[7] ».
Trois mois plus tard, la Convention charge le son Comité d'instruction publique de lui présenter dans le plus bref délai un projet sur les avantages que doit procurer à la France l'accord de son ère républicaine avec l'ère vulgaire[8],[9]. Mais celui-ci a des vues plus vastes, puisqu'il décide, sur l'initiative de son futur rapporteur sans doute, qu'il s'occuperait de la réforme du calendrier[8],[10]. Une commission est créée, formée du député du Puy-de-Dôme Romme et du député des Ardennes Ferry, qui demandent que Dupuis leur soit adjoint. Romme en est le rapporteur, et c'est à ce titre que la création du calendrier républicain lui est généralement attribuée[10],[11],[9].
La commission s'entoure de membres de l'Académie des sciences et associe à ses travaux Guyton-Morveau, Lagrange, Lalande, Monge et Pingré[12]. Le parallèle est frappant entre la commission des poids et mesures[13] et la commission du calendrier : dans les deux cas, les idéologues et les politiques entourent, encadrent les scientifiques, les buts des uns étant très différents de ceux des autres[9]. La gestation du projet de réforme calendaire durera neuf mois et le Romme est en mesure de présenter le projet au Comité d'Instruction publique[14] qui l'approuve ; il le présente trois jours après devant la Convention le [15],[16].
Romme développe dans son rapport les principes et les motivations du nouveau découpage du temps. En s'appuyant sur la rhétorique révolutionnaire, il trouve les formules qui frappent, qui marquent les buts idéologiques de la réforme.
« Le temps ouvre un nouveau livre à l'histoire ; et dans sa marche nouvelle, majestueuse et simple comme l'égalité, il doit graver d'un burin neuf les annales de la France régénérée[17]. ... Le 21 septembre, le dernier de la monarchie et qui doit être le dernier de l'ère vulgaire, les représentants du peuple français réunis en Convention nationale ont ouvert leur session et ont prononcé l'abolition de la royauté.
Le 22 septembre ce décret fut proclamé dans Paris, le 22 septembre fut décrété le premier de la République, et le même jour à 9 heures 18 minutes 30 secondes du matin le soleil est arrivé à l'équinoxe vrai, en entrant dans le signe de la balance. Ainsi l'égalité des jours aux nuits était marquée dans le ciel, au moment même où l'égalité civile et morale était proclamée par les représentants du peuple français comme le fondement sacré de son nouveau gouvernement[18]. »
Le calendrier républicain entre en vigueur deux semaines plus tard, à partir du lendemain du décret de la Convention du 14 vendémiaire an II ()[19]. Les noms des mois que propose Romme – dans l'ordre à compter de l'équinoxe La République, L'Unité, La Fraternité, La Liberté, La Justice, L'Égalité, La Régénération, La Réunion, Le Jeu de Paume, La Bastille, Le Peuple et La Montagne[20] – ne peuvent rivaliser avec la sonorité et la poésie puissante de ceux imaginés par Fabre d'Églantine[21] lorsque la nomenclature des mois et des jours vient aux travaux de la Convention dans les semaines qui suivent.
Un député du Nord, Duhem soutient qu'il faut faire le calendrier moins pour la France que pour toutes les nations. « Je vote, dit-il, pour nommer les divisions du temps par leur ordre numérique ». Romme consent à supprimer les dénominations révolutionnaires ou plutôt à les remplacer par des dénominations morales. « Le premier jour, dit-il, en développant son projet, sera celui des époux ». « Tous les jours sont les jours des époux », riposte le député de la Seine-Inférieure Albitte. La discussion n'est guère poussée plus loin et l'on adopte la nomenclature ordinale tant pour les mois que pour les jours[22].
Mais les inconvénients surgissent, dès qu'on veut s'en servir. Le peuple, que l'imagination domine et gouverne presque toujours, la trouve trop abstraite. La rédaction des actes officiels devient laborieuse. Peut-on s'exposer à écrire des phrases comme celle-ci : « le deuxième jour de la deuxième décade du deuxième mois de la deuxième année de la République[23] ? ». Enfin le projet que défend Fabre d'Églantine rallie une majorité des suffrages.
Le décret qui donne sa forme définitive au calendrier est publié le 4 frimaire an II ()[24],[25]. Il abolit l'« ère vulgaire » pour les usages civils et définit le comme étant le premier jour de l'« ère des Français », avec comme première année l'an I. Pour les années suivantes, le premier jour de l'année est celui de l'équinoxe vrai au méridien de Paris. Des astronomes étaient chargés de déterminer l'instant du phénomène et quelques jours après un décret fixait ensuite le commencement de l'année.
Le quatrième anniversaire de l'ère républicaine le 1er vendémiaire an V () fut l'occasion de grandes fêtes au Champ-de-Mars baptisées première Olympiade de la République.
Abrogation
L'ère républicaine s'est appliquée un peu plus de douze ans d' au (12 ans, 2 mois et 27 jours pour être précis[26]). L'an I ne fut pas utilisé puisque la fondation du calendrier républicain remonte aux premiers jours de l'an II ; aucun acte authentique ne peut porter une date de l'an I, mais on peut en trouver mention dans des documents où le mois grégorien est encore en usage, par exemple : ", an Premier de la République". L'an XIV, commencé le 1er vendémiaire an XIV () et arrêté le 10 nivôse an XIV (), ne dura que trois mois et huit jours (très exactement cent jours).
« Le calendrier républicain était né petit à petit, à coup de décrets et de modifications. Il va mourir de la même façon, à coup de critiques. Sa fin est aussi politique que sa naissance[27]. »
Une campagne active et des mesures autoritaires en avaient pourtant assuré le succès en l’an II, en l’an III, puis en l’an VI[26]. On fixa au dernier jour de chaque décade les vacances des fonctionnaires publics. Les caisses publiques, les postes et messageries, les établissements publics d'enseignement, les spectacles, les rendez-vous de commerce, comme foires, marchés, les contrats et les conventions, etc. durent désormais se régler sur la décade, sur le mois ou sur les sans-culottides. On chargea le conseil exécutif, les corps administratifs et les municipalités, de prendre toutes les mesures propres à favoriser et à faciliter l'usage du nouveau calendrier.
Le Directoire en avait rappelé le caractère obligatoire. Mais très tôt, si les administrations en avaient tant bien que mal respecté les clauses, de vives résistances s’étaient fait jour tant dans les classes populaires, et principalement dans les campagnes restées attachées à la religion, que dans les élites[Note 1]. On soulignait aussi les imperfections, voire le caractère « utopique », de ce calendrier calqué sur la nature… mais dont l’universalisation eût posé des problèmes sous d’autres climats et d’autres latitudes[26]. La règle adoptée fixait le commencement de l'année le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de Paris. Ainsi, en toute rigueur, la durée de l'année était fixée par l'observation, et n'était donc plus prévisible.
En ce qui concerne les critiques, le député d'Ille-et-Vilaine Lanjuinais les énumère quand il déclare le 30 thermidor an III () : « C’est d’abord un problème de savoir quel jour commence l’année dans le nouveau calendrier. … les nouveaux noms des mois sont vérité dans le nord, et perpétuel mensonge au midi. … Le décadi ne s’accorde point avec la nature. Il n’y a ni hommes, ni animaux qui supportent neuf jours de travail consécutif. … Pourquoi la plus solennelle des fêtes religieuses est-elle dans le calendrier de Romme et de Fabre d’Eglantine le jour du chien ? … Je vote donc pour que le calendrier des assassins de la France ne soit pas constitutionnellement le calendrier du peuple français[29] ». En effet, le , le 5 nivôse, est le jour du chien dans le calendrier républicain.
Comme l’idée de Bonaparte est de faire de la religion catholique une religion d’État, il faut bien, pour des raisons inverses de celles qui l’avaient imposé, déconstruire le calendrier républicain. Bonaparte commence par tordre le cou au décadi : seuls les fonctionnaires sont soumis au décadi par arrêté des consuls du 7 thermidor an VIII ()[30]. Leur repos est désormais fixé au dimanche le 18 germinal an X ()[30] puis la semaine redevient légale[27]. Deux ans plus tard, le 28 floréal an XII () le Sénat proclame Napoléon empereur des français et Pie VII consacre l’événement le 11 frimaire an XIII () à Notre-Dame de Paris[30].
Le 22 fructidor an XIII () , un sénatus-consulte impérial[31] abroge le calendrier français (républicain) et rétablit le calendrier romain (grégorien) à partir du 11 nivôse an XIV (). Ce fut Laplace lui-même qui présenta le rapport de la commission "pour l'examen du projet de sénatus-consulte portant rétablissement du calendrier grégorien" : « Il ne s'agit point d'examiner quel est, de tous les calendriers possibles, le plus naturel et le plus simple. Nous dirons seulement que ce n'est, ni celui qu'on veut abandonner, ni celui qu'on vous propose de reprendre[32] ».
Le préfet des Bouches-du-Rhône Thibaudeau écrira plus tard : « Malgré la promesse solennelle faite par le gouvernement consulaire de conserver le calendrier républicain comme une conquête faite sur le fanatisme on ne s’en servait presque plus pour les actes publics. Dans les relations sociales, le calendrier romain avait été remis en usage ; dans l'ordre religieux il était nécessairement suivi ; la double date était ainsi constamment employée ; il y avait dans le fait deux calendriers à la fois[33] ».
Les révolutionnaires avaient sous-estimé la force des liens avec le passé, la puissance des anniversaires dans le cœur des hommes. La réforme grégorienne, appliquée en France sous Henri III dès décembre 1582, venait tout juste, quarante ans plus tôt et en 1752 seulement, d'être adoptée en Angleterre et en Suède : « Les protestants, disait Kepler, aiment mieux être en désaccord avec le soleil que d'accord avec le pape[34],[35] ». La chronologie nouvelle rompait avec l'Histoire. S'accordant au futur, elle restait sourde au passé, même le plus récent. Elle n'eut pas le temps de pousser des racines dans l'âme du peuple et disparut sans être regrettée des contemporains[5].
Architecture du calendrier républicain
On peut ramener à trois les motifs qui déterminèrent, à l'automne 1793, la réforme du calendrier grégorien. La Convention voulait briser une arme entre les mains du clergé[17], propager tout ce qui pouvait inculquer à la nation l'amour de la République et de la liberté, enfin soumettre la mesure du temps aux principes de la numération décimale qui régissaient tout juste depuis le décret du la mesure des surfaces, des volumes et des poids[36]. Lagrange et Monge, qui avec Borda avaient rapporté les travaux de la commission des poids et mesures[37], faisaient également partie de celle du calendrier.
Bref historique des calendriers
Le calendrier égyptien
« Les Égyptiens, depuis la plus haute antiquité, et les Babyloniens, 746 ans avant l'ère vulgaire, se rapprochèrent des vrais principes, en faisant leur année de 360 jours, distribués en 12 mois égaux de 30 jours[Note 2] et 5 épagonèmes » écrit Romme dans son rapport[38]. Ces calendriers bien connus des astronomes de la Commission la conduisit à s'en inspirer et à en corriger les imperfections.
Le calendrier égyptien comptait en fin d'année cinq jours épagonèmes pour correspondre au cycle astronomique qu'il représente, c'est-à-dire l'année tropique. Il était cependant loin d'être parfait ; il restait « vague », car l'année s'y trouvait plus courte d'un quart de jour, ce que les Égyptiens n'ignoraient pas. Cependant, malgré son incommodité, il fut conservé sous la pression des traditions pendant plusieurs millénaires. Le besoin d'intercaler un jour tous les quatre ans se fit néanmoins sentir en 238 avant notre ère, sous Ptolémée III Évergète (246 à 222), motivant un décret qui précisait : « Pour que les saisons se succèdent d'après une règle absolue et conformément à l'ordre du monde, un jour supplémentaire sera intercalé tous les quatre ans entre les cinq jours épagomènes et le nouvel an »[39].
Le calendrier julien
Le calendrier julien mentionné par Romme dans son rapport[38] est un calendrier solaire utilisé dans la Rome antique, introduit par Jules César (d'où son nom) pour remplacer le calendrier romain républicain. César fit venir d'Égypte l'astronome grec Sosigène, établi à Alexandrie, et le prit pour conseiller. La réforme repose sur l'hypothèse que l'année tropique comporte exactement 365,25 jours. Pourtant Hipparque, le plus grand astronome de l'Antiquité, avait reconnu, cent ans plus tôt, que l'année est inférieure à 365,25 jours et lui attribuait 365 jours 5 heures 55 minutes. Sosigène ne pouvait ignorer le résultat d'Hipparque. Un écart de cinq minutes lui parut-il négligeable pour un calendrier[40] ?
L'année civile devant, par commodité, avoir un nombre entier de jours, l'année commune fut fixée à trois cent soixante cinq jours, trop courte d'un quart de jour. Pour lier le calendrier aux saisons, pour que les phénomènes astronomiques qui les gouvernent se reproduisent aux mêmes dates, on décida de combler le déficit annuel d'un quart de jour par un jour additionnel tous les quatre ans. il fut décidé aussi que l'équinoxe de printemps coïnciderait désormais avec le . Enfin César ramena le début de l'année du au , date à laquelle les consuls entraient en charge : le de l'an inaugure donc la réforme julienne.
L'année tropique, qui raccourcit très lentement et vaut aujourd'hui environ 365,242 189 8 jours, dépassait de très peu 365,242 3 jours au temps de César. L'année julienne l'emporte de 0,007 8 jour, c'est-à-dire de 11 minutes 14 secondes, sur l'année astronomique des saisons. Le système de César ne remplit donc pas strictement les conditions nécessaires à une fixité définitive. En un siècle de cent années juliennes, l'excès atteint trois quarts de jour environ. Au bout de quatre siècles, le calendrier julien est en retard de trois jours sur les saisons. Autrement dit, la date du passage du soleil à l'équinoxe de printemps avance de trois jours tous les quatre siècles, dans le calendrier julien.
Le calendrier grégorien
En l'an 325 l'équinoxe de printemps tomba le et les pères de l'église qui tenaient concile à Nicée pensèrent que l'équinoxe de printemps tomberait désormais indéfiniment à cette date. Fort imprudemment, ils lièrent la fixation de Pâques à la date du [Note 3]. Dans les siècles qui suivirent, le calendrier julien continua, naturellement, à dériver par rapport à l'équinoxe, qui s'écarta peu à peu du [Note 4]. Depuis ce Concile, mille deux cent cinquante-sept ans s'étaient écoulés ; l'équinoxe de printemps tomba le en l'an 1582, en avance de dix jours par rapport à la date du 21 qui lui avait alors été assignée.
L'écart constaté est conforme aux calculs. Pour ramener l'équinoxe au , il suffisait de couper dix jours à l'année 1582 : ce retranchement fut fait par le pape Grégoire XIII (d'où le calendrier grégorien) et pour l'Église romaine, au mois d'octobre. Le lendemain du jeudi 4 octobre fut le vendredi 15. En France le retranchement eut lieu en décembre sous Henri III (le lendemain du dimanche 9 fut le lundi 20). La continuité de la semaine est ainsi maintenue. L'an 1582 n'eut donc que trois cent cinquante-cinq jours et dès l'année suivante, 1583, le coïncida avec l'équinoxe de printemps.
La loi destinée à conserver indéfiniment cette coïncidence est importante à connaître : il suffit de supprimer le plus régulièrement possible le caractère bissextil de trois années parmi la centaine que le calendrier julien introduit en quatre cents ans. Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les 4 ans, les années dont le millésime est divisible par 4, un jour intercalaire, à l'exception des années séculaires, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400 (1600, 2000). En appliquant cette règle, on arrive à une année de 365,242 5 jours[Note 5] au lieu de 365,242 189 8 jours soit un excès de 1 jour en 3 223 ans, ou 26,8 secondes par an[Note 6].
C'est à ce calendrier que Romme veut tordre le cou. L'abbé Grégoire écrira dans ses mémoires ; « J'ai mentionné ailleurs la création du calendrier nouveau, inventé par Romme pour détruire le dimanche : c'était son but, il me l'a avoué. Le dimanche, lui dis-je, existait avant toi, il existera encore après toi[41] ».
L'année républicaine
L'année du calendrier républicain est découpée en douze mois de 30 jours chacun (soit 360 jours), plus cinq (ou six jours les années sextiles) ajoutés en fin de l'année pour qu'elle reste alignée avec l'année tropique (environ 365,242 189 8 jours pour l'année tropique contre 365,242 25 jours pour l'année du calendrier républicain[Note 7]). La notion de mois, dont l'étymologie du mot est attachée au cycle lunaire[Note 2], est donc conservée[42] mais disparaît celle de semaine, considérée comme d'origine biblique[43], même si elle correspond grossièrement à un quart du cycle lunaire. Chaque mois est découpé en trois décades de 10 jours.
Selon l'article XI du décret du 4 frimaire an II ()[24], la journée devait être ensuite découpée suivant le système décimal « de minuit à minuit » ; elle comportait dix heures découpées en dix parties elles-mêmes décomposables en dix parties, ainsi de suite « jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée ». Les 12 heures d'une montre ancien style devaient ainsi correspondre à 5 heures d'une montre nouveau style ; le 10e d'une heure nouvelle valait 14 minutes et 24 secondes anciennes[44]. L'article XXII du décret du 18 germinal an III () relatif aux poids et aux mesures suspend cette disposition de la loi pour une période indéterminée.
Absent de Paris au moment de la promulgation du décret de création du 14 vendémiaire ()[19], Lalande[Note 8] se plaint amèrement dès son retour auprès de Romme de l'inapplicabilité du fameux article III qui stipule : « Le commencement de chaque année est fixé à minuit, commençant le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de Paris[19] » et déploie en vain beaucoup d'énergie pour le faire rapporter[46]. Romme ne perçoit pas que la conséquence en est la définition de règles d'intercalation rigoureuses comme cela avait été pour la réforme grégorienne afin de faire coïncider la Pâques catholique avec l'équinoxe de printemps.
« Aujourd'hui, beaucoup plus éclairé on sent l'inutilité de ces réformes préparées à l'avance pour plusieurs siècles, et qui ont fait le désespoir ces chronologistes, des historiens et des astronomes. En suivant le cours naturel des choses, et cherchant un point fixe dans les mouvements célestes bien connus aujourd'hui, il sera toujours facile de faire coïncider l'année civile avec l'année solaire par des corrections qui se feront successivement, aussitôt que les petites différences cumulées auront produit un jour. ...
La raison veut que nous suivions la nature, plutôt que de nous traîner servilement sur les traces erronées de nos prédécesseurs. Nous devons donc fixer invariablement notre jour intercalaire dans l'année que la position de l'équinoxe d'automne comportera. Après une première disposition que la concordance avec les observations astronomiques rend nécessaire, la période sera de quatre ans. Ce n'est qu'après cent vingt-neuf ans environ[Note 9] qu'on devra retrancher le jour intercalaire à l'une de ces périodes[47]. »
Finalement le décret du 4 frimaire an II ()[24] de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain est publié. Une table jointe en annexe donne, pour les treize prochaines années de la République, les années sextiles, savoir an III, an VII et an XI, qui se succèdent avec la régularité quadriennale de l'article X[12] et ... de l'intercalation julienne !
Les années sextiles
Le mot « bissextile » des calendriers julien et grégorien tient son origine aux particularités du calendrier romain. Le mois, consacré aux dieux infernaux, conserva en apparence un nombre pair de jours (vingt-huit), les nombres impairs étant tenus pour favorables et consacrés aux dieux supérieurs. Mais on doubla le vingt-quatrième jour de février, qui portait le nom, immérité, de sixième avant les calendes de mars, . Le jour supplémentaire fut donc dit : bis-sextus (ante) calendas martias d'où le terme de bissextil[48]. La commission de Romme s'empressa de corriger ce mot attaché aux calendriers bannis pour retenir dorénavant le mot « sextile ».
Romme pensait que les années sextiles se suivraient régulièrement de quatre en quatre ans, et qu'après trente-trois périodes quadriennales le jeu naturel de l'équinoxe ferait supprimer un jour intercalaire (ce qui n'est pas)[49]. Le décret du 4 frimaire consacra cette périodicité présumée, et ordonna que « la période de quatre ans, au bout de laquelle l'addition d'un jour est ordinairement nécessaire, serait appelée la Franciade[Note 10] ».
Il s’avéra, selon les calculs de l’astronome Delambre (qui n'avait pas été consulté en 1793), que les années sextiles ne revenaient pas si régulièrement que cela et que, trois fois en un siècle, l’intervalle entre deux années sextiles aurait compté cinq ans. D’autre part, Delambre constata que, compte tenu de l’imprécision des calculs de l’époque, il serait impossible de dire à l’avance si l’équinoxe tomberait avant ou après 24 heures lorsque l’heure calculée de l’équinoxe était trop proche de minuit. Le cas devait se produire en l'an CXLIV où le calcul indiquait l'équinoxe comme devant arriver vingt secondes avant minuit, mais où en réalité il pouvait aussi bien arriver quelques minutes après minuit, ce qui eût entraîné une différence d'un jour[50],[Note 11].
Projet de correction de l'intercalation
Romme se chargea de porter la question devant le Comité d'instruction publique, dont il n'était plus membre depuis le mois de ventôse an II[51]. Ce fut le 20 germinal an III () qu'il se présenta au Comité, composé alors de Prieur, Massieu, Daunou, Bailleul, Grégoire, Rabaut-Pomier, Deleyre, Dulaure, Barailon, Villar, Lakanal, Curée, Plaichard, Wandelaincourt, Lanthenas et Lalande (de la Meurthe). Le Comité, après l'avoir entendu, prit l'arrêté suivant : « Le Comité arrête que le représentant du peuple G. Romme lui fera un rapport sur l'ordre à établir dans les sextiles de l'ère républicaine. Il est autorisé à appeler pour cet objet auprès de lui les citoyens qu'il jugera les plus propres à l'aider de leurs lumières[52] ».
Romme convoqua alors une assemblée de géomètres et d'astronomes, devant laquelle Delambre exposa son projet, qui fut adopté. « Romme, raconte Delambre, voulut le rédiger lui-même ; il s'y trompait toujours, et je lui faisais mes observations ; enfin, quand il ne resta plus que quelques légères imperfections, j'y donnai mon assentiment[53] ». Romme était tenu à garder certains ménagements : on ne pouvait pas avouer tout simplement qu'on s'était trompé, sans ébranler la confiance du public et de la Convention à l'endroit du nouveau calendrier, et donner prise aux commentaires malveillants des adversaires ; le rapport ne devait donc pas parler d' « abroger » certains articles du décret, mais de les « perfectionner »[52].
Ce fut le 19 floréal que Romme reparut devant le Comité d'instruction, et le procès-verbal de la séance relate en ces termes ce qui se passa : « Le représentant du peuple Romme fait au Comité un rapport dont il avait été chargé par arrêté du 20 germinal sur les difficultés que présenterait l'exécution rigoureuse de l'article III du décret du 4 frimaire an II sur l'ère républicaine. Il propose, pour la distribution des jours intercalaires, une règle fixe et facile qui ramène la coïncidence de l'année civile avec l'année moyenne astronomique. Le projet de décret qu'il a lu, à la suite de ce rapport, a reçu quelques amendements, et a été adopté comme il suit, pour être présenté à la Convention nationale (suit un projet de décret en sept articles)[52]. »
Le Comité arrête que le rapport et le projet de décret seront imprimés et distribués à la Convention nationale pour préparer la discussion. Le Comité rapporte son arrêté du 6 nivôse, qui charge la Commission d'instruction publique de faire graver et imprimer deux calendriers perpétuels en forme de tableaux, présentés par l'éditeur Thuillier de Versailles, et Nouet, attaché comme astronome à l'Observatoire[54]. La Commission est chargée de suspendre sur-le-champ le travail et de payer ce qui se trouve fait en exécution de l'arrêté cité.
Le rapporteur débute par un éloge de l'annuaire de la République, où l'on trouve « une division du temps simple, facile, exacte, indépendante de toute opinion, de tout préjugé, de toute localité, et par conséquent digne d'un peuple souverain ». Puis il continue en ces termes :
« Un degré de perfection lui manquait dans la manière d'exécuter l'article III du décret du 4 frimaire, qui fixe le commencement de l'année. Delambre, astronome distingué, chargé de mesurer un arc du méridien pour déterminer avec précision l'unité naturelle et générale de toutes nos mesures, a calculé les difficultés qui résulteraient de l'exécution trop rigoureuse de cet article, et la possibilité de les lever toutes par une règle simple et fixe, en restant dans les limites les plus rapprochées du décret, dans les cas peu nombreux où il y aurait de l'inconvénient à s'y renfermer tout à fait. ...
Dans les calendriers julien et grégorien, les années bissextiles se déterminent par une règle facile, mais insuffisante. ...
Un grand nombre de causes, dont quelques-unes ne sont encore appréciées qu'approximativement, tendent à faire varier sans cesse la longueur absolue de l'année. Cette variation ne peut jamais aller au delà de cinquante secondes par an, mais elle est irrégulière, et ne peut se déterminer par une règle simple. Il paraissait donc naturel, pour conserver toujours l'incidence des saisons aux mêmes époques de l'année, de renoncer à toute espèce de règle pour la distribution des jours intercalaires, et de faire résulter l'intercalation de la cumulation des différences annuelles rectifiées sur les observations récentes, en ajoutant un jour aussitôt que la somme de ces différences sortirait des limites d'un minuit à l'autre. ...
C'est dans cet esprit qu'a été rédigé l'article III du décret, après avoir consulté les hommes éclairés nommés dans le rapport qui fut fait alors. Cet article demande que l'année commence avec le jour où tombe l'équinoxe vrai pour l'Observatoire de Paris. Un examen plus approfondi de cette question, par Lalande, Laplace, mais surtout par Delambre, a fait sentir la nécessité de faire toutes les années égales, et de soumettre les intercalations à des règles fixes. ...
En supposant même qu'on puisse déterminer exactement et d'avance le jour de l'équinoxe vrai, il résulterait de l'exécution rigoureuse de l'article une distribution très irrégulière des jours intercalaires. Le plus souvent, ils arriveraient de quatre en quatre ans, mais quelques-uns n'arriveraient qu'après cinq ans, et cela à des intervalles inégaux ; il en résulterait, de plus, que les sextiles tomberaient tantôt sur des années paires, tantôt sur des années impaires. Cette irrégularité ne pourrait être soumise à aucune règle facile ; l'astronome, le chronologiste, le fonctionnaire public, le commerçant, ne pourraient savoir si une année est sextile qu'en consultant une table calculée exprès. On a vu plus haut s'il est possible de la faire toujours exacte[55]. »
La règle que proposent les astronomes établit trois corrections indispensables : « l'une tous les quatre ans ; la seconde tous les quatre cents ans ; la troisième tous les trente-six siècles, ou pour plus de convenance tous les quatre mille ans[56] ». On ajouterait un jour intercalaire à l'année tous les quatre ans, en exceptant les années séculaires ; toutefois, tous les quatre siècles, l'année séculaire serait sextile ; mais, au bout d'une période de quatre mille ans, la dernière année séculaire de la période, qui eût dû être sextile, serait une année ordinaire. Cette dernière disposition était une innovation, tandis que la correction de la quatrième année séculaire existait déjà dans le calendrier grégorien. Elle conduit à une durée moyenne de l'année républicaine égale à 365,242 25 jours[Note 7].
Un projet de décret résumait les propositions contenues dans le rapport[57]. Il privilégiait l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire an II[24] mais il ne vint jamais en discussion devant la Convention. Les événements de prairial emportèrent Romme et ses amis, laissant le calendrier inachevé. Ici encore, c'est la situation politique qui commandait l'attitude des uns et des autres. Après la fin tragique de Romme, personne ne voulut présenter le texte à l'Assemblée de peur qu'un débat ne s'ouvrît, qui aurait pu conduire à une demande d'abrogation.
Delambre écrira plus tard : « Nous aurions pu trouver dans le Comité d'instruction publique un autre rapporteur, mais celui auquel nous nous adressâmes n'osa proposer aucune réforme, de peur qu'on ne supprimât tout à fait ce calendrier, au lieu de le corriger[53] ». Ainsi, les thermidoriens et les astronomes préfèrent s'accommoder des imperfections de l'article III, plutôt que de risquer de perdre l'un des symboles de la République. C'est ce calendrier non modifié qui sera en usage en France jusqu'au 11 nivôse an XIII ().
Les propositions de Delambre
L'article VI du projet de décret mérite d'être signalé : « Tous les ans, il sera extrait de la Connaissance des temps, et présenté à l'Assemblée nationale, un annuaire pour les usages civils : calculé sur des observations exactes, il servira de type aux calendriers qui se répandront dans la République[57] ». En 1797 le Bureau des longitudes publie la date du début des vingt-cinq premières années républicaines qui fait apparaître que l'an XIX n'est pas une année sextile, première contradiction avec la règle quadriennale des années sextiles observées jusqu'alors[58].
Delambre propose en outre une règle astucieuse d'intercalation possible qui respecte à la fois d'une part l'article III et d'autre part, l'article X du décret du 4 frimaire an II, dès lors que l'on adopte pour longueur de l'année la valeur obtenue par Lalande de 365 jours 5 heures 48 minutes et 48 secondes, valeur qui peut s'écrire 365,242 222 jours. Pour trouver les rapports qui approximent le mieux l'excédent fractionnaire de l'année, il utilise la technique du développement en fraction continue[59],[60]. Il dresse ainsi la table des années sextiles des 400 premières années du calendrier républicain depuis sa promulgation le 14 vendémiaire an II[61].
Dès la fin du XVIIIe siècle, Delambre prévoyait déjà par sa méthode que l'année républicaine CCXXVI (2017-2018) serait sextile – la suivante CCXXX (2021-2022) – ainsi que l'a déterminé l'équinoxe d'automne du (à 01 h 54 m 05 s en temps universel[4]), ce que chacun peut également vérifier[62] sur un convertisseur de calendrier où prévaut la règle de l'équinoxe de l'article III du décret du 4 frimaire !
Les mois
Le poète Fabre d'Églantine fut chargé de trouver une nomenclature moins sèche et moins abstraite que celle proposée par Romme dans son rapport à la Convention nationale du . L'idée qui lui servit de principe fut « de consacrer par le calendrier le système agricole et d'y ramener la nation, en marquant les époques et les fractions de l'année par des signes intelligibles ou visibles pris dans l'agriculture ou l'économie rurale[63] ». Dans ce système, les dénominations du temps étaient empruntées à son contenu et servaient à le désigner.
« Ainsi, les trois premiers mois de l'année, qui composent l'automne, prennent leur étymologie : le premier des vendanges, qui ont lieu de septembre en octobre ; ce mois se nomme vendémiaire ; le second, des brouillards et des brumes basses qui sont, si je puis m'exprimer ainsi, la transsudation de la nature d'octobre en novembre ; ce mois se nomme brumaire ; le troisième, du froid, tantôt sec, tantôt humide, qui se fait sentir de novembre en décembre ; ce mois se nomme frimaire.
Les trois mois de l'hiver prennent leur étymologie, le premier, de la neige qui blanchit la terre de décembre en janvier ; ce mois se nomme nivôse ; le second, des pluies qui tombent généralement avec plus d'abondance de janvier en février ; ce mois se nomme pluviôse ; le troisième, des giboulées qui ont lieu, et du vent qui vient sécher la terre de février en mars ; ce mois se nomme ventôse.
Les trois mois du printemps prennent leur étymologie, le premier, de la fermentation et du développement de la sève de mars en avril ; ce mois se nomme germinal ; le second, de l'épanouissement des fleurs d'avril en mai ; ce mois se nomme floréal ; le troisième, de la fécondité riante et de la récolte des prairies de mai en juin ; ce mois se nomme prairial.
Les trois mois de l'été enfin prennent leur étymologie, le premier, de l'aspect des épis ondoyants et des moissons dorées qui couvrent les champs de juin en juillet ; ce mois se nomme messidor ; le second, de la chaleur, tout à fois solaire et terrestre, qui embrase l'air de juillet en août ; ce mois se nomme thermidor ; le troisième, des fruits, que le soleil dore et mûrit d'août en septembre ce mois se nomme fructidor[21]. »
- Mois d'automne (terminaison en -aire, du latin -arius, suffixe adjectival)
- Vendémiaire (22/23/24 septembre ~ 21/22/23 octobre) – Période des vendanges[C 1]
- Brumaire (22/23/24 octobre ~ 20/21/22 novembre) – Période des brumes et des brouillards[C 2]
- Frimaire (21/22/23 novembre ~ 20/21/22 décembre) – Période des froids (frimas)[C 3]
- Mois d'hiver (terminaison en -ose à l'origine, abusivement orthographiée ôse par la suite, du latin -osus, « doté de »)
- Nivôse (21/22/23 décembre ~ 19/20/21 janvier) – Période de la neige[C 4]
- Pluviôse (20/21/22 janvier ~ 18/19/20 février) – Période des pluies[C 5]
- Ventôse (19/20/21 février ~ 20/21 mars) – Période des vents[C 6]
- Mois du printemps (terminaison en -al, du latin -alis, suffixe adjectival)
- Mois d'été (terminaison en -idor, du grec dôron, don)
- Messidor (19/20 juin ~ 18/19 juillet) – Période des moissons[C 10]
- Thermidor (19/20 juillet ~ 17/18 août) – Période des chaleurs[C 11]
- Fructidor (18/19 août ~ 16/17 septembre) – Période des fruits[C 12]
Les décades
Chaque mois est divisé en trois décades[24] (périodes de 10 jours). L'essentiel était d'avoir toujours le quantième du mois à sa disposition sans être obligé de recourir au calendrier matériel. On obtint ce résultat avec la dénomination ordinale. Fabre d'Églantine inventa des mots qui, tout en conservant la signification du nombre ordinal, formèrent un nom différent pour chaque jour. Il proposa de dire pour exprimer les jours de la décade : « primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi ».
Cette combinaison permet de déterminer presque instantanément le quantième du mois. « Par exemple, dit Fabre, il suffit de savoir que le jour actuel est tridi pour être certain que c'est aussi le 3 ou le 13 ou le 23 du mois, comme avec quartidi, le 4 ou le 14 ou le 24 du mois, ainsi de suite. On sait toujours à peu près si le mois est à son commencement, à son milieu ou à sa fin. Ainsi l'on dira tridi est le 3 au commencement, le 13 au milieu, le 23 à la fin[64] ».
Les jours de l'année
Là ne se bornèrent pas les innovations de Fabre d'Eglantine. Le calendrier, remarquait-il, est, par excellence, le livre du peuple. Il faut en profiter « pour glisser parmi le peuple les notions rurales élémentaires, pour lui montrer la richesse de la nature, pour lui faire aimer les champs, et lui désigner avec méthode, l'ordre des influences du ciel et des productions de la terre[65] ». « Les prêtres n'avaient pas ignoré le parti qu'on pouvait tirer du calendrier. Pour propager et affermir leur empire, ils avaient placé chaque jour sous la protection d'un prétendu saint. Mais ce catalogue n'était que le répertoire du mensonge, de la duperie et du charlatanisme[65] ».
Exeunt les apôtres, les vierges et les martyrs, le législateur devait chasser « cette foule de canonisés » du calendrier du peuple et leur substituer « tous les objets qui composent la véritable richesse nationale, le digne objet sinon de son culte, du moins de sa culture[65] ». « En conséquence, nous avons rangé par ordre, dans la colonne de chaque mois, les noms des vrais trésors de l'économie rurale. Les grains, les pâturages, les arbres, les racines, les fleurs, les fruits, les plantes, sont disposés dans le calendrier, de manière que la place et le quantième que chaque production occupe est précisément le temps et le jour où la nature nous en fait présent[65] ». André Thouin, jardinier en chef du Jardin du roi, transformé en 1793 en muséum national d’histoire naturelle, fit étalage de sa science de botaniste.
À chaque quintidi on inscrivit le nom de l'animal, poisson, oiseau ou mammifère, qui pouvait à la même époque aider l'homme dans ses travaux, le nourrir de sa chair, ou le charmer de son chant. Chaque décadi fut à son tour marqué par le nom d'un instrument aratoire. On choisit, autant que possible, celui dont le travailleur avait besoin pendant le mois. La cuve, par exemple, était inscrite au premier décadi de vendémiaire, le pressoir au second et au troisième le tonneau.
Les railleries n'ont pas été ménagées à cette partie du calendrier républicain qui procède pourtant d'idées généreuses et de sentiments élevés. Fabre voulut montrer qu'avec la République, était venu le temps « où un laboureur est plus estimé que tous les rois de la terre, et l'agriculture comptée comme le premier des arts de la vie civile[66] ».
Un projet de décret résumait les propositions contenues dans le rapport que présente Romme au Comité d'instruction publique le 19 floréal an III. Il comprend en particulier un article VII qui stipule : « La Commission d'instruction publique est chargée d'accélérer, par tous les moyens qui sont à sa disposition, la propagation des nouvelles mesures du temps. Elle est autorisée à renouveler tous les ans la nomenclature des objets utiles qui doivent accompagner l'annuaire pour chaque jour, et sur lesquels il doit être fait des notices instructives pour l'usage des écoles[52] ».
Ce dernier alinéa a une certaine importance, en ce qu'il nous montre que les noms de végétaux, d'animaux et d'instruments agricoles, qui avaient été placés dans le calendrier pour l'an II, n'étaient nullement regardés comme faisant partie intégrante de l'annuaire, puisqu'on proposait de « renouveler cette nomenclature tous les ans ». Ceux, qui, de nos jours, croient nécessaire de reproduire telle quelle la nomenclature de Fabre d'Eglantine vont donc à l'encontre des intentions de Romme et du Comité d'instruction publique[67].
Les six jours complémentaires de fin d'année
Les jours épagomènes qui s'appelaient sans-culottides (sansculotides) depuis le décret du 4 frimaire an II () devinrent des jours complémentaires avec le décret du 7 fructidor an III ()[68]. En mémoire de la Révolution, la période bissextile de quatre ans – dite sextile depuis le décret du 19 brumaire an II () – est appelée la Franciade et le sixième jour intercalaire qui doit la terminer jour de la Révolution[68].
« Il reste à vous parler des jours d'abord nommés épagomènes, ensuite complémentaires. Ce mot n'était que didactique, par conséquent sec, muet pour l'imagination ; il ne présentait au peuple qu'une idée froide, qu'il rend vulgairement lui-même par la périphrase de solde de compte, ou par le barbarisme de la définition. Nous avons pensé qu'il fallait pour ces cinq jours une dénomination collective, qui portât un caractère national, capable d'exprimer la joie et l'esprit du peuple français, dans les cinq jours de la fête qu'il célébrera au terme de chaque année.
Il nous a paru possible, et surtout juste, de consacrer par un mot nouveau l'expression de sans-culotte qui en serait l'étymologie. D'ailleurs, une recherche aussi intéressante que curieuse nous apprend que les aristocrates, en prétendant nous avilir par l'expression de sans-culotte, n'ont pas eu même le mérite de l'invention.
Dès la plus haute antiquité, les Gaulois, nos aïeux, s'étaient fait honneur de cette dénomination. L'histoire nous apprend qu'une partie de la Gaule, dite ensuite Lyonnaise (la patrie des Lyonnais), était appelée la Gaule culottée, Gallia braccata ; par conséquent le reste des Gaules, jusqu'aux bords du Rhin, était la Gaule non culottée ; nos pères dès lors étaient donc des sans-culottes. Quoi qu'il en soit de l'origine de cette dénomination antique ou moderne, illustrée par la liberté, elle doit nous être chère c'en est assez pour la consacrer solennellement.
Nous appellerons donc les cinq jours collectivement pris les sans-culottides[69]. »
Fabre d'Églantine voulait ainsi glorifier un nom que les aristocrates infligeaient comme une injure aux défenseurs de la Liberté. Les sans-culottides furent consacrés à des réjouissances et à des fêtes. Dans les années ordinaires on célébrait cinq fêtes, celles de la Vertu, du Génie, du Travail, de l'Opinion, des Récompenses. Dans le projet initial de Fabre, la première s'appelait la fête du Génie et la seconde le jour des Actions, mais à la suite d'une colère de Robespierre, les Actions devinrent la Vertu qui précédait le Génie[70]. Les années sextiles – exactement et fortuitement tous les quatre ans durant l'ère républicaine – le sixième épagomène était la Sans-Culottide par excellence, le jour de la Révolution où l'on célébrait des jeux nationaux[68].
Les six jours complémentaires de fin d'année, parfois appelés sans-culottides ou sanculottides sont :
- Jour de la Vertu (17/18 septembre)[C 13]
- Jour du Génie (18/19 septembre)[C 14]
- Jour du Travail (19/20 septembre)[C 15]
- Jour de l'Opinion (20/21 septembre)[C 16]
- Jour des Récompenses (21/22 septembre)[C 17]
- Jour de la Révolution (22/23 septembre), et uniquement les années sextiles[C 18]
Exemple de calendrier républicain
Les 12 planches ci-dessous sont gravées par Salvatore Tresca d'après Louis Lafitte, vers 1797-1806[71].
Mois d'automne
- Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’automne (vendémiaire[72], brumaire[73], frimaire[74]) :
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Mois d'hiver
Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’hiver (nivôse[75], pluviôse[76], ventôse[77]) :
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Mois du printemps
Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois du printemps (germinal[78], floréal[79], prairial[80]) :
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Mois d'été
Productions nationales et instruments ruraux associés aux mois d’été (messidor[81], thermidor[82], fructidor[83]) :
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Postérité
L'abrogation du calendrier
Le calendrier républicain a été abrogé par un sénatus-consulte impérial le 22 fructidor an XIII (). Il fixe le retour au calendrier romain (grégorien) au 11 nivôse suivant (). Le calendrier révolutionnaire a donc été appliqué durant 12 ans, 2 mois et 27 jours[26]. Avant même la date de promulgation de l’abrogation, le calendrier révolutionnaire était peu utilisé.
Le préfet des Bouches-du-Rhône Thibaudeau écrira plus tard : « Malgré la promesse solennelle faite par le gouvernement consulaire de conserver le calendrier républicain comme une conquête faite sur le fanatisme on ne s’en servait presque plus pour les actes publics. Dans les relations sociales, le calendrier romain avait été remis en usage ; dans l'ordre religieux il était nécessairement suivi ; la double date était ainsi constamment employée ; il y avait dans le fait deux calendriers à-la-fois[33] »
Le calendrier républicain perpétuel
Le décret du 4 frimaire an II ()[24] de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain comporte une contradiction : l'année commence le jour de l'équinoxe d'automne d'après l'article III et l'année sextile est intercalée tous les quatre ans d'après l'article X. Cette erreur ne sera jamais corrigée et sera l'un des arguments utilisés pour le retour au calendrier grégorien.
Cette incohérence ne pose pas de problème sur la période d'utilisation du calendrier républicain. Elle pose en revanche un problème pour l'élaboration d'un calendrier républicain perpétuel dont le plus grave défaut est en effet lié à la définition du « début de l'année » fixé au minuit, compté en temps vrai de l'Observatoire de Paris, qui précède l'instant où tombe l'équinoxe d'automne[Note 12]. Les fondateurs du calendrier républicain eux-mêmes ont cru un moment que les années sextiles tomberaient avec une régularité quadriennale – ce qui est inexact – car il faut savoir quand tombent deux équinoxes d'automne successifs pour décider si l'année qui les sépare contient ou non trois cent soixante-six jours[84].
Un projet de réforme fut donc préparé par Romme, au nom du Comité d'instruction publique, le 19 floréal an III ()[85],[12] : il fallait, disait- il, renoncer à la définition du « début de l'année » prévue par les premiers décrets ; il y aurait une année sextile tous les quatre ans, la première étant l'an IV et non l'an III.
Il prévoit : « Art. 2 : Les années sextiles se succéderont de quatre en quatre ans, et marqueront la fin de chaque franciade. Art. 3 : Sur quatre années séculaires consécutives, sont exceptées de l’article précédent la première, la deuxième, la troisième années séculaires, qui seront communes. Art. 4 : Il en sera ainsi de quatre en quatre siècles, jusqu’au quarantième, qui se terminera par une année commune ». On reste confondu de voir ces hommes chercher à légiférer aussi minutieusement pour les millénaires à venir... Mais Romme fut arrêté et se suicida peu de temps après, si bien que la réforme ne se fit pas[84].
James Guillaume a publié en 1908 dans les Études révolutionnaires un recueil d’articles sur la Révolution française, dont l'un très documenté Les sextiles de l'ère républicaines[86],[87]. Il indique dans cet article que depuis la promulgation du calendrier républicain, par six fois déjà, la détermination des années sextiles par les deux équinoxes automnaux consécutifs a conduit à un intervalle de cinq ans et non quatre, et pour la première fois l'an XX qui succède à l'an XV (première contradiction de l'an XIX[88]), sans aucune récurrence avérée[89].
Il y a ainsi deux options compatibles avec le Système Romme quant à l'évolution future des années sextiles si le calendrier était resté en vigueur :
- une première, celle du projet de réforme préparé par Romme lui-même le 19 floréal an III () avec une année sextile tous les quatre ans (la première étant l'an IV), sauf les années séculaires, exceptées celles dont le millésime est divisible par 400 sauf celle du quarantième siècle[12],[Note 13] ;
- une seconde qui consiste à privilégier l'article III sur l'article X du décret[24] de la Convention : les années sextiles sont déterminées de façon que le 1er vendémiaire tombe chaque année sur l'équinoxe automnal, comme c’était le cas de l’an I à l’an XIV[4]. C'est l'option retenue par le Bureau des Longitudes, fondé par la loi du (7 messidor an III)[Note 14], qui publie chaque année un annuaire indiquant en particulier la concordance des calendriers, dont les dates de début et de fin des deux années républicaines encadrant l'année civile[91],[Note 15].
Le 22 fructidor an XIII (), Napoléon signe le sénatus-consulte qui abroge le calendrier républicain le 11 nivôse an XIV () et instaure le retour au calendrier grégorien à partir de cette date. Ce fut Laplace lui-même qui présenta le rapport de la commission "pour l'examen du projet de sénatus-consulte portant rétablissement du calendrier grégorien" : « Il ne s'agit point d'examiner quel est, de tous les calendriers possibles, le plus naturel et le plus simple. Nous dirons seulement que ce n'est, ni celui qu'on veut abandonner, ni celui qu'on vous propose de reprendre[32]... ».
Le calendrier républicain est brièvement repris par la Commune de Paris, notamment par son Journal officiel[93] qui privilégie l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire. Cela concerne trois arrêtés du : le premier sur la délégation à la guerre (15 floréal an LXXIX)[94], le deuxième relatif à la destruction d'une chapelle "expiatoire" de Louis XVI (16 floréal an LXXIX)[95] et le troisième sur l'organisation des chemins de fer (16 floréal an LXXIX)[96]. Les dernières éditions du 26 floréal[97] au 4 prairial an LXXIX (16-)[98] portent en titre à gauche la date républicaine, à droite la date grégorienne.
Le philosophe grec Theóphilos Kaíris s'en est inspiré pour son calendrier théosébiste, dans les années 1830. Malgré le rétablissement définitif du calendrier grégorien, certains militants ou écrits anarchistes continuent d'utiliser le calendrier révolutionnaire, au moins en double.
Un autre legs du calendrier révolutionnaire est un certain nombre de prénoms tirés du calendrier et passés dans l’usage courant (voir catégorie:prénom révolutionnaire), et l’usage du deuxième prénom qui se répand dans toutes les couches sociales[99].
Date actuelle
Ce calendrier de la première option affiche en 2020 une avance d'un jour par rapport à celui de la seconde option privilégiant l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire an II ()[90] !
232 | Germinal | CCXXXII | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Bibliographie
Période révolutionnaire
- Gilbert Romme, Rapport sur l'ère de la République : séance du 20 septembre 1793, Paris, Imprimerie nationale, , 21 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République française, au nom de la Commission chargée de la confection du calendrier, Imprimerie nationale, 1793-1794, 33 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Fabre d'Églantine, Calendrier de la république française, une et indivisible, au nom de la commission chargée de sa confection, Bruyères, 1793-1794, 24 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- Aubin-Louis Millin de Grandmaison, Annuaire du républicain ou légende physico-économique : avec l'explication des trois cents soixante-douze noms imposés aux mois et aux jours…, M. F. Drouhin, 1793-1794, 454 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica. Cet ouvrage donne des listes des noms des jours légèrement différentes de celles proposées initialement à la Convention nationale par Fabre d'Églantine.
- Aubin-Louis Millin de Grandmaison, Annuaire du républicain ou légende physico-économique…, M. F. Drouhin, 1793-1794, 360 p. (présentation en ligne).
- Bureau des longitudes et Joseph Delambre, Connaissance des temps à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'année sextile VIIe de la République : Méthodes pour trouver les sextiles du calendrier français, Paris, Dupont, , VIIe Année éd., 494 p. (lire en ligne), p. 318-347 lire en ligne sur Gallica.
Années post-révolutionnaires
- Jean-Étienne Montucla, Histoire des mathématiques : du calendrier français, t. 4 (achevé et publié par Jérôme de Lalande), Paris, Henri Agasse, , 699 p. (lire en ligne), p. 329-334 lire en ligne sur Gallica.
- Joseph Delambre, Astronomie théorique et pratique : Du calendrier, t. III, Paris, , 728 p. (lire en ligne), p. 686-717 lire en ligne sur Gallica.
- Blocquel, Manuel pour la concordance des calendriers républicain et grégorien, depuis la première année (1792-1793), jusques et compris la vingt-cinquième année (1816-1817, Lille, Blocquel, 168 p. (lire en ligne).
- Antoine Claire Thibaudeau, Le Consulat et l'Empire ou Histoire de la France et de Napoléon Bonaparte de 1799 à 1815, t. IV, J. Renouard, , 568 p. (lire en ligne), p. 332 et s. lire en ligne sur Gallica.
- A. Liévyns, Fastes de la légion-d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, t. I, Paris, , 594 p. (lire en ligne), p. XI à LXXV lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale, t. I (publiés et annotés par James Guillaume), Paris, Imprimerie nationale, , 1012 p. (lire en ligne), p. 227-228 lire en ligne sur Gallica.
- Fabre d'Églantine et Camille Flammarion, Curiosités de la science : Rapport fait à la Convention nationale, dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, au nom de la Commission chargée de la confection du Calendrier (1792), Paris, Ernest Flammarion, , 256 p. (lire en ligne), p. 227-257 lire en ligne sur Gallica.
- James Guillaume, Études révolutionnaires : les sextiles de l'ère républicaine, Paris, Stock, , 400 p. (OCLC 670412975, lire en ligne), p. 308-346.
- Baczko Bronislaw, Le calendrier républicain, (OCLC 1883478850).
- André Blanc, L'homme emprisonne le temps : les calendriers, Paris, Les Belles Lettres, , 108 p. (ISBN 2-251-37042-0, OCLC 812938352, présentation en ligne), p. 30-34
- Bureau des longitudes, Le calendrier républicain : de sa création à sa disparition, suivi d'une concordance avec le calendrier grégorien (Cet ouvrage retrace, à partir d'archives et de documents divers, l'historique du calendrier républicain qui fut utilisé en France de 1793 à 1806 de sa création à son abolition et donne la correspondance avec le calendrier grégorien utilisé de nos jours. Il expose en outre les arguments en faveur de son établissement et les critiques qui ont entraîné sa disparition.), Paris, Éditions de l'Observatoire de Paris, , 137 p. (ISBN 2-90-105716-0 et 9-78-290105716-1, OCLC 59950454, présentation en ligne, lire en ligne).
- Michel Froeschlé, Le calendrier républicain correspondait-il à une nécessité scientifique ? : actes du 114e comgrès national des sociétés savantes, t. II, Paris, Ed. du Comité des travaux historiques et scientifiques, , 608 p. (présentation en ligne), p. 453-465.
- Michel Froeschlé, « À propos du calendrier républicain : Romme et l'astronomie », Annales historiques de la Révolution française, no 304 « Gilbert Romme. Actes du colloque de Riom (19-20 mai 1995) », , p. 303-325 (lire en ligne).
- Baczko Bronislaw, Une Education pour la démocratie : Textes et projets de l'époque révolutionnaire, Librairie Droz, , 526 p. (ISBN 260000517X et 9782600005173, OCLC 1152897350, présentation en ligne).
- Paul Couderc, Le Calendrier, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je », (réimpr. 8e éd.2000), 125 p. (ISBN 2-13-039959-2).
- Marie-Odile Mergnac, Les prénoms du calendrier révolutionnaire, Paris, Archives et culture, , 63 p. (ISBN 2-35077-003-6, présentation en ligne).
- Véronique Le Ru, « Le calendrier comme norme : Annexe : le calendrier républicain », Savoirs En Prisme, no 2 « Le calendrier comme norme », (lire en ligne).
Iconographie
- Tableau pittoresque, astronomique et moral des jours et des nuits, avec la concordance perpétuelle entre le calendrier vulgaire et le calendrier de l'ère républicaine qui a commencé le , et la correspondance entre les heures anciennes et les heures décimales, estampe dessinée et gravée par François Robert Ingouf
Notes, calendrier républicain et références
Notes
- « Cette idée, tant moquée depuis, ne manquait ni de grandeur ni d'habileté ; mais cette rationnelle imagination de mettre à chaque quintidi l'animal domestique d'utilité le jour, à chaque décadi, l'instrument aratoire de service le lendemain, d'énumérer tout le long de l'an les productions diverses du règne animal, du règne végétal, du règne minéral, allait se briser contre une habitude de dix-huit siècles et le rire d'un peuple catholique trouvant à la place de ses canonisés potiron, âne, topinambour, salsifis, cochon, pioche, fumier, chiendent, serpette, laitue, muguet, haricot, melon[28]. »
- Cette valeur est très proche de la durée moyenne d'une lunaison égale à 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes.
- « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le ou immédiatement après », donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps.
- Dès le VIIe siècle, l'Église s'en émut : à suivre les prescriptions du Concile, Pâques, fête printanière, finirait à la longue par se célébrer au cœur de l'été. Au XIIIe siècle, la question fut débattue, mais la longueur de l'année parut trop mal connue pour qu'on pût valablement légiférer. Au Concile de Constance (1414) le cardinal Pierre d'Ailly traduit l'émotion unanime du clergé et propose au pape Jean XXIII (un antipape, mais enseveli au baptistère de Florence) de modifier les intercalations bissextiles. Le Concile de Trente (1545-1553) agite la question à son tour mais sans conclure et la remet à la sagesse du Saint-Siège[40].
- En 400 ans d'un cycle grégorien, il y a 303 années de 365 jours – dont 3 années séculaires – et 97 années bissextiles de 366 jours – dont 1 année séculaire – d'où la valeur moyenne de 365,242 5 jours.
- Il a été proposé d'amender la règle pour considérer les années multiples de 4 000 comme normales comme le prévoyait pour le calendrier républicain le projet de décret de Romme en date du 19 floréal an III () et qui ne vit jamais le jour. Mais du fait du raccourcissement de l'année tropique évalué à 0,5 s par siècle et de l'allongement du jour de 1,64 milliseconde par siècle, il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur 10 000 ans étant du même ordre de grandeur.
- Dans le projet de réforme préparé par Romme, au nom du Comité d'instruction publique, le 19 floréal an III (), il y aurait une année sextile tous les quatre ans, la première étant l'an IV et non l'an III, avec ces précisions : « Art. 2 : Les années sextiles se succéderont de quatre en quatre ans, et marqueront la fin de chaque franciade. Art. 3 : Sur quatre années séculaires consécutives, sont exceptées de l’article précédent la première, la deuxième, la troisième années séculaires, qui seront communes. Art. 4 : Il en sera ainsi de quatre en quatre siècles, jusqu’au quarantième, qui se terminera par une année commune ». En 4 000 ans, on aurait de la sorte 3 031 années de 365 jours – dont 31 années séculaires – et 969 années sextiles de 366 jours – dont 9 années séculaires – d'où la valeur moyenne de 365,242 25 jours.
- Dès le début des travaux de la Commission, Lalande était déjà réservé quant à l'opportunité d'un changement de calendrier et « représenta en vain que l'objet unique du calendrier est que l'on s'entende, et le résultat de tout changement est que l'on soit longtemps à ne s'entendre pas ; que le changement introduit par Grégoire XIII avait été une sottise et qu'il ne fallait pas en faire une seconde[45] ».
- Il eut fallu dire, pour être tout à fait clair : « Ce n'est que dans cent vingt-neuf ans d'ici environ, — (le rapporteur écrivait en l'an II), — c'est-à-dire en l'an CXXXI de la République. »
- La première année sextile devant être l'an III, la première Franciade était censée avoir commencé à l'équinoxe d'automne de 1791, un an avant l'établissement de l'ère républicaine[49].
- En fait, le soleil est passé à l'équinoxe d'automne le , à 23 h 38 m 07 s en temps universel[4] (23 h 48 heure de Paris).
- « Dans le calendrier républicain, l'année débute le jour où tombe à Paris l'équinoxe d'automne. Des astronomes étaient chargés de déterminer l'instant du phénomène et un décret fixait ensuite le commencement de l'année. Une difficulté était à prévoir : lorsque le passage du Soleil à l'équinoxe d'automne a lieu très près de minuit, à Paris, un minime écart entraîne une incertitude d'un jour entier. Selon Delambre, le cas se fût posé pour l'an CXLIV (144) de la République. (En fait, le Soleil est passé à l'équinoxe d'automne le , à 23 h 48, heure de Paris). » dans Le calendrier, p. 77.
- C'est l'option retenue pour l'affichage de la date actuelle ci-dessous et pour tous les modèles de calendrier républicain, qui affichent en 2020 une avance d'un jour par rapport au calendrier privilégiant l'article III sur l'article X du décret du 4 frimaire an II ()[90] !
- Le Bureau des longitudes commence sa carrière par une volte-face assez incompréhensible : le 8 thermidor an III (), il demande au Comité d'instruction publique de faire adopter le mode d'intercalation proposé par Romme et les astronomes. Le 14 thermidor an III (), il propose, au contraire, de ne rien changer aux dispositions existantes[27].
- Le premier jour de l’année républicaine tombe le jour de l’équinoxe d’automne calculé pour le méridien de Paris (en temps moyen de Paris). L’an 228 du calendrier républicain (1er vendémiaire) débute le et se termine le , l'an 229 le pour se terminer le [92]
Calendrier républicain
- Vendémiaire (22/23/24 septembre ~ 21/22/23 octobre) – Période des vendangesDébut :
1er vendémiaire an II () ; 1er vendémiaire an III () ; 1er vendémiaire an IV () ; 1er vendémiaire an V () ; 1er vendémiaire an VI () ; 1er vendémiaire an VII () ; 1er vendémiaire an VIII () ; 1er vendémiaire an IX () ; 1er vendémiaire an X () ; 1er vendémiaire an XI () ; 1er vendémiaire an XII () ; 1er vendémiaire an XIII () ; 1er vendémiaire an XIV ()
Fin :
30 vendémiaire an II () ; 30 vendémiaire an III () ; 30 vendémiaire an IV () ; 30 vendémiaire an V () ; 30 vendémiaire an VI () ; 30 vendémiaire an VII () ; 30 vendémiaire an VIII () ; 30 vendémiaire an IX () ; 30 vendémiaire an X () ; 30 vendémiaire an XI () ; 30 vendémiaire an XII () ; 30 vendémiaire an XIII () ; 30 vendémiaire an XIV () - Brumaire (22/23/24 octobre ~ 20/21/22 novembre) – Période des brumes et des brouillardsDébut :
1er brumaire an II () ; 1er brumaire an III () ; 1er brumaire an IV () ; 1er brumaire an V () ; 1er brumaire an VI () ; 1er brumaire an VII () ; 1er brumaire an VIII () ; 1er brumaire an IX () ; 1er brumaire an X () ; 1er brumaire an XI () ; 1er brumaire an XII () ; 1er brumaire an XIII () ; 1er brumaire an XIV ()
Fin :
30 brumaire an II () ; 30 brumaire an III () ; 30 brumaire an IV () ; 30 brumaire an V () ; 30 brumaire an VI () ; 30 brumaire an VII () ; 30 brumaire an VIII () ; 30 brumaire an IX () ; 30 brumaire an X () ; 30 brumaire an XI () ; 30 brumaire an XII () ; 30 brumaire an XIII () ; 30 brumaire an XIV () - Frimaire (21/22/23 novembre ~ 20/21/22 décembre) – Période des froids (frimas)Début :
1er frimaire an II () ; 1er frimaire an III () ; 1er frimaire an IV () ; 1er frimaire an V () ; 1er frimaire an VI () ; 1er frimaire an VII () ; 1er frimaire an VIII () ; 1er frimaire an IX () ; 1er frimaire an X () ; 1er frimaire an XI () ; 1er frimaire an XII () ; 1er frimaire an XIII () ; 1er frimaire an XIV ()
Fin :
30 frimaire an II () ; 30 frimaire an III () ; 30 frimaire an IV () ; 30 frimaire an V () ; 30 frimaire an VI () ; 30 frimaire an VII () ; 30 frimaire an VIII () ; 30 frimaire an IX () ; 30 frimaire an X () ; 30 frimaire an XI () ; 30 frimaire an XII () ; 30 frimaire an XIII () ; 30 frimaire an XIV () - Nivôse (21/22/23 décembre ~ 19/20/21 janvier) – Période de la neigeDébut :
1er nivôse an II () ; 1er nivôse an III () ; 1er nivôse an IV () ; 1er nivôse an V () ; 1er nivôse an VI () ; 1er nivôse an VII () ; 1er nivôse an VIII () ; 1er nivôse an IX () ; 1er nivôse an X () ; 1er nivôse an XI () ; 1er nivôse an XII () ; 1er nivôse an XIII () ; 1er nivôse an XIV ()
Fin :
30 nivôse an II () ; 30 nivôse an III () ; 30 nivôse an IV () ; 30 nivôse an V () ; 30 nivôse an VI () ; 30 nivôse an VII () ; 30 nivôse an VIII () ; 30 nivôse an IX () ; 30 nivôse an X () ; 30 nivôse an XI () ; 30 nivôse an XII () ; 30 nivôse an XIII () ; p.m. 10 nivôse an XIV () - Pluviôse (20/21/22 janvier ~ 18/19/20 février) – Période des pluiesDébut :
1er pluviôse an II () ; 1er pluviôse an III () ; 1er pluviôse an IV () ; 1er pluviôse an V () ; 1er pluviôse an VI () ; 1er pluviôse an VII () ; 1er pluviôse an VIII () ; 1er pluviôse an IX () ; 1er pluviôse an X () ; 1er pluviôse an XI () ; 1er pluviôse an XII () ; 1er pluviôse an XIII ()
Fin :
30 pluviôse an II () ; 30 pluviôse an III () ; 30 pluviôse an IV () ; 30 pluviôse an V () ; 30 pluviôse an VI () ; 30 pluviôse an VII () ; 30 pluviôse an VIII () ; 30 pluviôse an IX () ; 30 pluviôse an X () ; 30 pluviôse an XI () ; 30 pluviôse an XII () ; 30 pluviôse an XIII () - Ventôse (19/20/21 février ~ 20/21 mars) – Période des ventsDébut :
1er ventôse an II () ; 1er ventôse an III () ; 1er ventôse an IV () ; 1er ventôse an V () ; 1er ventôse an VI () ; 1er ventôse an VII () ; 1er ventôse an VIII () ; 1er ventôse an IX () ; 1er ventôse an X () ; 1er ventôse an XI () ; 1er ventôse an XII () ; 1er ventôse an XIII ()
Fin :
30 ventôse an II () ; 30 ventôse an III () ; 30 ventôse an IV () ; 30 ventôse an V () ; 30 ventôse an VI () ; 30 ventôse an VII () ; 30 ventôse an VIII () ; 30 ventôse an IX () ; 30 ventôse an X () ; 30 ventôse an XI () ; 30 ventôse an XII () ; 30 ventôse an XIII () - Germinal (21/22 mars ~ 19/20 avril) – Période de la germinationDébut :
1er germinal an II () ; 1er germinal an III () ; 1er germinal an IV () ; 1er germinal an V () ; 1er germinal an VI () ; 1er germinal an VII () ; 1er germinal an VIII () ; 1er germinal an IX () ; 1er germinal an X () ; 1er germinal an XI () ; 1er germinal an XII () ; 1er germinal an XIII ()
Fin :
30 germinal an II () ; 30 germinal an III () ; 30 germinal an IV () ; 30 germinal an V () ; 30 germinal an VI () ; 30 germinal an VII () ; 30 germinal an VIII () ; 30 germinal an IX () ; 30 germinal an X () ; 30 germinal an XI () ; 30 germinal an XII () ; 30 germinal an XIII () - Floréal (20/21 avril ~ 19/20 mai) – Période de l'épanouissement des fleursDébut :
1er floréal an II () ; 1er floréal an III () ; 1er floréal an IV () ; 1er floréal an V () ; 1er floréal an VI () ; 1er floréal an VII () ; 1er floréal an VIII () ; 1er floréal an IX () ; 1er floréal an X () ; 1er floréal an XI () ; 1er floréal an XII () ; 1er floréal an XIII ()
Fin :
30 floréal an II () ; 30 floréal an III () ; 30 floréal an IV () ; 30 floréal an V () ; 30 floréal an VI () ; 30 floréal an VII () ; 30 floréal an VIII () ; 30 floréal an IX () ; 30 floréal an X () ; 30 floréal an XI () ; 30 floréal an XII () ; 30 floréal an XIII () - Prairial (20/21 mai ~ 18/19 juin) – Période des récoltes des prairiesDébut :
1er prairial an II () ; 1er prairial an III () ; 1er prairial an IV () ; 1er prairial an V () ; 1er prairial an VI () ; 1er prairial an VII () ; 1er prairial an VIII () ; 1er prairial an IX () ; 1er prairial an X () ; 1er prairial an XI () ; 1er prairial an XII () ; 1er prairial an XIII ()
Fin :
30 prairial an II () ; 30 prairial an III () ; 30 prairial an IV () ; 30 prairial an V () ; 30 prairial an VI () ; 30 prairial an VII () ; 30 prairial an VIII () ; 30 prairial an IX () ; 30 prairial an X () ; 30 prairial an XI () ; 30 prairial an XII () ; 30 prairial an XIII () - Messidor (19/20 juin ~ 18/19 juillet) – Période des moissonsDébut :
1er messidor an II () ; 1er messidor an III () ; 1er messidor an IV () ; 1er messidor an V () ; 1er messidor an VI () ; 1er messidor an VII () ; 1er messidor an VIII () ; 1er messidor an IX () ; 1er messidor an X () ; 1er messidor an XI () ; 1er messidor an XII () ; 1er messidor an XIII ()
Fin :
30 messidor an II () ; 30 messidor an III () ; 30 messidor an IV () ; 30 messidor an V () ; 30 messidor an VI () ; 30 messidor an VII () ; 30 messidor an VIII () ; 30 messidor an IX () ; 30 messidor an X () ; 30 messidor an XI () ; 30 messidor an XII () ; 30 messidor an XIII () - Thermidor (19/20 juillet ~ 17/18 août) – Période des chaleursDébut :
1er thermidor an II () ; 1er thermidor an III () ; 1er thermidor an IV () ; 1er thermidor an V () ; 1er thermidor an VI () ; 1er thermidor an VII () ; 1er thermidor an VIII () ; 1er thermidor an IX () ; 1er thermidor an X () ; 1er thermidor an XI () ; 1er thermidor an XII () ; 1er thermidor an XIII ()
Fin :
30 thermidor an II () ; 30 thermidor an III () ; 30 thermidor an IV () ; 30 thermidor an V () ; 30 thermidor an VI () ; 30 thermidor an VII () ; 30 thermidor an VIII () ; 30 thermidor an IX () ; 30 thermidor an X () ; 30 thermidor an XI () ; 30 thermidor an XII () ; 30 thermidor an XIII () - Fructidor (18/19 août ~ 16/17 septembre) – Période des fruitsDébut :
1er fructidor an II () ; 1er fructidor an III () ; 1er fructidor an IV () ; 1er fructidor an V () ; 1er fructidor an VI () ; 1er fructidor an VII () ; 1er fructidor an VIII () ; 1er fructidor an IX () ; 1er fructidor an X () ; 1er fructidor an XI () ; 1er fructidor an XII () ; 1er fructidor an XIII ()
Fin :
30 fructidor an II () ; 30 fructidor an III () ; 30 fructidor an IV () ; 30 fructidor an V () ; 30 fructidor an VI () ; 30 fructidor an VII () ; 30 fructidor an VIII () ; 30 fructidor an IX () ; 30 fructidor an X () ; 30 fructidor an XI () ; 30 fructidor an XII () ; 30 fructidor an XIII () - Jour de la Vertu (17/18 septembre)1er jour complémentaire an II () ; 1er jour complémentaire an III () ; 1er jour complémentaire an IV () ; 1er jour complémentaire an V () ; 1er jour complémentaire an VI () ; 1er jour complémentaire an VII () ; 1er jour complémentaire an VIII () ; 1er jour complémentaire an IX () ; 1er jour complémentaire an X () ; 1er jour complémentaire an XI () ; 1er jour complémentaire an XII () ; 1er jour complémentaire an XIII ()
- Jour du Génie (18/19 septembre)2 jour complémentaire an II () ; 2 jour complémentaire an III () ; 2 jour complémentaire an IV () ; 2 jour complémentaire an V () ; 2 jour complémentaire an VI () ; 2 jour complémentaire an VII () ; 2 jour complémentaire an VIII () ; 2 jour complémentaire an IX () ; 2 jour complémentaire an X () ; 2 jour complémentaire an XI () ; 2 jour complémentaire an XII () ; 2 jour complémentaire an XIII ()
- Jour du Travail (19/20 septembre)3 jour complémentaire an II () ; 3 jour complémentaire an III () ; 3 jour complémentaire an IV () ; 3 jour complémentaire an V () ; 3 jour complémentaire an VI () ; 3 jour complémentaire an VII () ; 3 jour complémentaire an VIII () ; 3 jour complémentaire an IX () ; 3 jour complémentaire an X () ; 3 jour complémentaire an XI () ; 3 jour complémentaire an XII () ; 3 jour complémentaire an XIII ()
- Jour de l'Opinion (20/21 septembre)4 jour complémentaire an II () ; 4 jour complémentaire an III () ; 4 jour complémentaire an IV () ; 4 jour complémentaire an V () ; 4 jour complémentaire an VI () ; 4 jour complémentaire an VII () ; 4 jour complémentaire an VIII () ; 4 jour complémentaire an IX () ; 4 jour complémentaire an X () ; 4 jour complémentaire an XI () ; 4 jour complémentaire an XII () ; 4 jour complémentaire an XIII ()
- Jour des Récompenses (21/22 septembre)5 jour complémentaire an II () ; 5 jour complémentaire an III () ; 5 jour complémentaire an IV () ; 5 jour complémentaire an V () ; 5 jour complémentaire an VI () ; 5 jour complémentaire an VII () ; 5 jour complémentaire an VIII () ; 5 jour complémentaire an IX () ; 5 jour complémentaire an X () ; 5 jour complémentaire an XI () ; 5 jour complémentaire an XII () ; 5 jour complémentaire an XIII ()
- Jour de la Révolution (22/23 septembre), et uniquement les années sextiles6 jour complémentaire an III () ; 6 jour complémentaire an VII () ; 6 jour complémentaire an XI ()
Références
- « Décret de la Convention abolissant la Royauté, 21 septembre 1792 », sur L'Histoire par l'image, .
- « Séance du vendredi 21 septembre 1792, au matin ».
- « Premier article constitutionnel (séance du 22 septembre 1789) », sur Persée, .
- Patrick Rocher, « Équinoxe d’automne de 1583 à 2999 », sur IMCCE.
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- Lettre à M. Lalande sur Google Livres
- « Séance du samedi 22 septembre 1792, au matin ».
- « Séance du Comité d'Instruction publique du 20 décembre 1792 », sur Gallica, .
- Michel Froeschlé 1996, p. 303-325.
- James Guillaume 1891, p. 227-228.
- Michel Froeschlé 1989, p. 453-465.
- Véronique Le Ru 2012, p. 46
- Base du système métrique décimal sur Google Livres
- « Séance du Comité d'Instruction publique du 17 septembre 1793 », sur Gallica, .
- « Séance du Comité d'Instruction publique du 20 septembre 1793 », sur Gallica, .
- Séance de la Convention du 20 septembre 1793 sur Google Livres
- Gilbert Romme 1793, p. 2 [lire en ligne]
- Gilbert Romme 1793, p. 5 [lire en ligne]
- « Décret de la Convention nationale concernant l'ère des Français », sur Gallica, .
- Gilbert Romme 1793, p. 11-12 [lire en ligne]
- Fabre d'Églantine et Camille Flammarion 1901, p. 229-230 [lire en ligne]
- Discussion sur le nouveau calendrier - 5 octobre 1793 (p.46) sur Google Livres
- Mémoires relatifs à la Révolution française (p.328) sur Google Livres
- Décret de la Convention nationale portant sur la création du calendrier républicain (Wikisource)
- « Décret de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois », sur Gallica, .
- Véronique Le Ru 2012, p. 48
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- Frères Goncourt, « Histoire de la société française pendant la Révolution », sur Gallica, .
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- Sénatus-consulte du 22 fructidor an XIII sur Google Livres
- « Rapport fait au Sénat, dans sa séance du 22 fructidor an XIII – 9 septembre 1805 ».
- Antoine Claire Thibaudeau 1834, p. 332 et s.
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- Les fondateurs de l'astronomie moderne (p.118) sur Google Livres
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- L'homme emprisonne le temps, p. 17-18
- Le calendrier, p. 24-35
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- « Animation d'une horloge révolutionnaire (décimales) ».
- Jean-Étienne Montucla 1802, p. 329
- Jean-Étienne Montucla 1802, p. 330
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- Jean-Étienne Montucla 1802, p. 339 [lire en ligne]
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- Bureau des longitudes et Joseph Delambre 1797, p. 318 [lire en ligne]
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- « Convertisseur de calendriers », sur Fourmilab.
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- Concordance des calendriers républicain et grégorien sur Google Livres
- Fabre d'Églantine et Camille Flammarion 1901, p. 236-237 [lire en ligne]
- Fabre d'Églantine et Camille Flammarion 1901, p. 237-240 [lire en ligne]
- « Estampes de Salvatore Tresca », sur Musée Carnavalet, entre 1792 et 1806.
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- Aubin-Louis Millin de Grandmaison 1793-1794, p. 85 [lire en ligne].
- Émile Ducoudray, « Le Calendrier Républicain, Bureau des Longitudes », sur Persée, .
- « Projet de décret de réforme du calendrier républicain ».
- « Les Études révolutionnaires de James Guillaume », sur https://jguillaume.hypotheses.org/.
- James Guillaume, « Les sextiles de l'ère républicaine (p.309) », sur Internet Archives, .
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- James Guillaume, « Les sextiles de l'ère républicaine (p.315) », sur Internet Archives, .
- « Convertisseur de Calendrier ».
- Le calendrier républicain
- « Calendrier pour l'année 2020 », sur IMCCE.
- « Numéros du Journal officiel de la République française (éditions de la Commune) - édition du matin », sur Fragments d'Histoire de la gauche radicale, .
- « Arrêté concernant la délégation à la guerre ».
- « Arrêté concernant la destruction d'une chapelle "expiatoire" de Louis XVI ».
- « Arrêté concernant l'organisation des chemins de fer ».
- « Journal officiel de la République française », .
- « Journal officiel de la République française », .
- Marie-Odile Mergnac 2006, p. 41.
Voir aussi
Articles connexes
- Concordance des dates des calendriers républicain et grégorien
- Déchristianisation (Révolution française)
- Calendrier
- Calendrier grégorien
- Franciade
- Ère républicaine
- Glossaire de la Révolution française, notamment pour les événements connus par leur date dans le calendrier républicain
- Révolution française
- Temps décimal en France
- 1er vendémiaire
Liens externes
Décrets
- Décrets relatifs à l'établissement de l'Ère Républicaine sur Digithèque de matériaux juridiques et politiques
- Grandes lois de la République sur Digithèque de matériaux juridiques et politiques
- Décret de la Convention nationale sur l'Ère, le commencement et l'organisation de l'année, et sur les noms des jours et des mois sur Brumaire
Calendriers
- Le calendrier républicain sur iCALENDRIER
- Le calendrier républicain sur Imago Mundi
- Le calendrier républicain
- Calendrier présenté par mois complets (source qui a servi de modèle dans le présent article)
- Équinoxe d’automne de 1583 à 2999 sur le site officiel de l'IMCCE
Convertisseurs
- Convertisseur de calendriers de Fourmilab Le calendrier républicain retenu privilégie l'article III sur l'équinoxe automnal du décret du 4 frimaire an II () de la Convention nationale sur l'ère, le commencement et l'organisation de l'année et sur les noms des jours et des mois du calendrier républicain.