Bataille de Passchendaele

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Bataille de Passchendaele
Troisième bataille d'Ypres
Description de cette image, également commentée ci-après
Artilleurs australiens traversant un caillebotis au bois du château de Hooge, . Photo de Frank Hurley.
Informations générales
Date
(3 mois et 6 jours)
Lieu Passchendaele (Belgique)
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau du Royaume-Uni Douglas Haig
Drapeau du Royaume-Uni Hubert Gough
Drapeau du Royaume-Uni Herbert Plumer
Drapeau de la République française François Anthoine
Drapeau de la Belgique Louis Ruquoy
Drapeau de l'Allemagne Erich Ludendorff
Drapeau de l'Allemagne Prince Rupprecht de Bavière
Drapeau de l'Allemagne Friedrich Sixt von Armin
Forces en présence
50 divisions britanniques
1re armée française :
1re DI, 51e DI, 2e DI, 162e DI
79-83 divisions allemandes
Pertes
Contestées
200 000 - 448 614
Contestées
217 000 - 410 000

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Coordonnées 50° 54′ 01″ nord, 3° 01′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Passchendaele Troisième bataille d'Ypres
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
(Voir situation sur carte : Flandre-Occidentale)
Bataille de Passchendaele Troisième bataille d'Ypres

La bataille de Passchendaele (pour les Britanniques), aussi appelée la troisième bataille d'Ypres (Ypernschlacht) par les Belges néerlandophones et la troisième bataille des Flandres (Dritte Flandernschlacht) par les Allemands, eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 à Passchendaele (en néerlandais : Passendale), en Flandre-Occidentale, pendant la Première Guerre mondiale. Elle opposa l'armée britannique, l'armée canadienne et des renforts de l'armée française, à l'armée allemande.

Pour l'armée française, cette bataille est dénommée la deuxième bataille des Flandres (juillet-octobre 1917).

Contexte[modifier | modifier le code]

Les deux premières lignes depuis la gauche (en rouge foncé) désignent la progression alliée avant la bataille de Passchendaele même.

Après le succès obtenu en juin 1917 lors de la bataille de Messines par les troupes britanniques du général Herbert Plumer, Douglas Haig, le commandant en chef du BEF (British Expeditionary Force), estime qu'une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d'Ypres au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la Belgique. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases de U-boats situés à Bruges, à 50 kilomètres du front. En effet, à cette période de la guerre, l'offensive sous-marine allemande atteint son apogée et commence à peser fortement sur l’économie britannique.

Cependant, l'objectif principal est de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre Westrozebeke et Broodseinde avant l'hiver, et de pouvoir réaliser la très attendue percée.

Le succès de l'offensive dépend essentiellement de sa vitesse d'exécution, puisque l'on sait par expérience que, dans cette zone, il y a au mieux trois semaines d'affilée sans pluie en cette saison. Or la pluie continuelle ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Elle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps météorologique, l'offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la 5e armée du général Hubert Gough, la droite à la 2e armée de Plumer et la gauche à la 1re armée française (1er et 36e CA) du général Anthoine. C’est la IVe armée allemande qui se trouve en face.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Soldats d'un régiment du Yorkshire en marche à la tombée de la nuit.

Offensive du [modifier | modifier le code]

L'offensive débute le à h 30 du matin, par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement, on s'aperçoit que l'avancée est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes alliées remportent quelques succès : au nord d'Ypres, l'armée française passe l'Yser sur vingt-neuf ponts jetés par le génie, s'empare de Steenstrate et de plusieurs lignes ennemies, dépassant ses objectifs, enlevant Bikschote (1re DI) et le fameux cabaret Korteker. Au centre, les Britanniques s'enfoncent de trois kilomètres dans les lignes adverses et s'emparent de plusieurs villages, entre autres celui de Saint-Julien. Cependant au sud-est, après la prise de la Basse Ville et de Hollebeke, la poussée vers la route Ypres-Menin est bloquée, notamment en raison d'une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser, et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.

Offensive du [modifier | modifier le code]

Le , Haig lance une nouvelle offensive. La 5e armée de Gough est lancée contre la ligne Geluveld-Langemark. Les troupes françaises franchissent le Steenbeck et conquièrent la tête de pont de Drie-Gratchen. Les Anglais s'emparent de Langemark, mais l'avancée s'arrête là. Le moral des soldats britanniques s'effondre.

Offensive du [modifier | modifier le code]

Étant donné l'échec de l'assaut du général Gough, Haig ordonne à la 2e armée de Plumer d'attaquer le plateau de Geluveld au nord de ses positions, mais au sud d'Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le à h 40 : quatre divisions, dont deux australiennes incluant un régiment sud-africain, se lancent à l'assaut d'un front de six kilomètres entre Klein Zillebeke et le Westhoek. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes allemandes. Une division anglaise atteint presque le village de Geluveld et le bois du Polygone est conquis. Au nord, la 5e armée progresse jusqu'à Zonnebeke.

Offensive du [modifier | modifier le code]

L'ultime offensive, fixée le à h, est confiée au Corps canadien de Currie et a pour objectif les villages de Passchendaele et de Mosselmarkt, et la crête au-delà. Les 1re et 2e divisions, appuyées par un puissant barrage d'artillerie, enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s'élevant à 2 238 hommes.

Enfin, le dernier assaut du permet d'atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d'Ypres, s'arrête là.

Les Canadiens à Passchendaele[modifier | modifier le code]

À l'automne 1917, après le grand succès de l'armée canadienne à la bataille de la crête de Vimy en avril de la même année, on envoie celle-ci dans le Sud de la Belgique.

Lors de la deuxième phase de la bataille, la 2e division australienne prend part aux combats de la route de Menin avec la 1re division australienne et la 9e division écossaise (en). Le , la 4e division australienne relève la 2e. Du au , la 2e division australienne participe à la bataille de Broodseinde (en).

Au début du mois d'octobre, les Canadiens sont envoyés pour prendre la relève de l'ANZAC et participer à l'offensive visant à prendre Passchendaele. Le lors d’une attaque allemande qui est repoussée, la 2e division atteint tous ses objectifs au prix de 2 174 victimes. À la bataille de Poelcappelle qui débute le sur un sol boueux, la 2e division ne peut gagner du terrain mais tient ses positions jusqu’au où elle est relevée. Le , l'offensive canadienne commence. L'avancée dans la boue et sous les tirs ennemis est lente, et les pertes sont lourdes. Malgré l'adversité, les Canadiens atteignent les abords de Passchendaele le , à la fin de la seconde attaque, sous une pluie battante.

Bilan[modifier | modifier le code]

La bataille de Passchendaele a finalement permis de soulager la pression sur l'armée française et le saillant d'Ypres a été enfoncé de 8 kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s'élèvent à environ 8 500 Français, 4 000 Canadiens, 250 000 Britanniques, dont au moins 40 000 disparus, le plus souvent noyés dans la boue, et 260 000 Allemands.

David Lloyd George, Premier ministre du Royaume-Uni de 1916 à 1922, dira : « Passchendale sera pour toujours au premier rang des batailles les plus gigantesques, les plus sanglantes et les plus inutiles de l’histoire »[1].

Décorations[modifier | modifier le code]

  • FLANDRES 1917 est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.
  • Au Canada, PASSCHENDAELE est le nom de l'honneur de bataille inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

  • Douglas McKie, historien des mathématiques, blessé à Passchendaele, interrompt sa carrière dans l'infanterie des suites de sa blessure.
  • Dave Gallaher (joueur de rugby à XV, capitaine des « Originals » néo-zélandais) est décédé le au combat à Passchendaele.
  • Nellie Spindler, staff nurse est tuée le 21 août 1917 par un shrapnel qui traverse sa tente à la no 44 Casualty Clearing Station basée à Brandhoek, entre Poperinge et Ypres.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. « Histoires 14-18 : Passendale, la bataille meurtrière », France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
  2. (en) Sabaton, « Great War – World War One – Sabaton History 019 [Official] », sur youtube.com, (consulté le )
  3. (en) Sabaton, « The Price of a Mile – The Battle of Passchendaele – Sabaton History 058 [Official] », sur youtube.com, (consulté le ).