Voir la source de Abraham Lincoln

== Carrière de député ==
=== Un juriste qui s'engage en politique ===
Juriste de province autodidacte, Lincoln part s'installer en [[1837 aux États-Unis|1837]] à [[Springfield (Illinois)|Springfield]] et commence à exercer son métier. Il contracte la [[syphilis]] en 1836<ref>{{Article |langue=en |prénom1=William C. |nom1=Roberts |titre=Facts and ideas from anywhere |périodique=Proceedings (Baylor University. Medical Center) |volume=17 |numéro=1 |date=2004-1 |issn=0899-8280 |pmid=16200093 |pmcid=PMC1200645 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1200645/ |consulté le=2018-10-29 |pages=89–94}}.</ref>.

Il est réélu quatre fois comme représentant à la chambre de l'[[Illinois]]. Il aspire ensuite à devenir représentant de l'Illinois à la [[Chambre des représentants des États-Unis]] à [[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]]
[[Fichier:Abraham Lincoln by Nicholas Shepherd, 1846-crop.jpg|vignette|Abraham Lincoln en 1846.]]
Il est élu en [[1846 aux États-Unis|1846]] et siège à partir de la fin [[1847 aux États-Unis|1847]]. À Washington, il s'oppose à la [[Guerre américano-mexicaine|guerre contre le Mexique]], qu'il juge inconstitutionnelle et injuste. Malgré cette opinion, il vote plusieurs fois l’envoi de troupes supplémentaires. Ses opinions sont jugées anti-[[patriotisme|patriotiques]] et suscitent le mécontentement parmi les électeurs de l'Illinois, si bien que Lincoln ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Au cours de la guerre, son futur adversaire s'illustre au contraire par une attitude inverse.

De retour à Springfield, il se concentre sur son métier de ''{{Lang|en|texte=lawyer}}'' (juriste dont une des facettes du métier est ''{{Lang|en|texte=trial lawyer}}'', avocat) et devient célèbre, se constituant une importante clientèle à [[Chicago]]. Il défend notamment l’[[Illinois Central Railroad]] pour qu’elle obtienne une charte de l’État. Il lutte contre le ''comté de McLean'', qui souhaite instaurer une taxe sur les activités de cette compagnie. Il reçoit {{unité|5000|dollars}} à cette occasion, mais doit se retourner contre la compagnie pour les obtenir. Parmi les affaires qu’il traite, on trouve aussi des affaires criminelles. Défendant {{Lien|trad=Duff Armstrong|fr=Duff Armstrong|texte=Duff Armstrong}}, accusé de meurtre, il doit s'opposer à un témoin prétendant avoir vu son client parmi les meurtriers grâce à la lumière de la [[lune]]. Sur la base d’un seul [[almanach]], Lincoln soutient que la lune n’a pu permettre au témoin de voir la scène et obtient l’acquittement. Lincoln s'illustre également dans le [[procès des frères Snow]].

Cette carrière d’homme de loi exemplaire contribue à donner à Lincoln une réputation d’homme brillant, éloquent et honnête.

=== Au Congrès ===
[[Fichier:Thomas Hicks - Leopold Grozelier - Presidential Candidate Abraham Lincoln 1860.jpg|vignette|Abraham Lincoln en 1860.]]Abraham Lincoln est élu au [[Congrès des États-Unis]] tout en exerçant la profession d’[[Avocat (métier)|avocat]]. Dès cette période, ses positions anti-esclavagistes sont apparentes mais il n'est pas en faveur du droit de vote pour la population noire. Il se fait connaître en tant que défenseur des compagnies de chemin de fer, mais aussi par ses discours contre l’admission de nouveaux États esclavagistes dans l’Union en particulier lorsqu’il se présente aux élections sénatoriales de 1858. La [[loi Kansas-Nebraska]] de 1854, qui abroge les limites de la diffusion de l'esclavage ([[Compromis du Missouri]]), remet Lincoln sur le devant de la scène politique. Le sénateur démocrate [[Stephen A. Douglas]] propose un référendum sur la question de l'esclavage dans les territoires en question. En 1858, Lincoln prononce un discours qui met en évidence le danger de désunion du pays sur le problème de l'esclavage<ref>{{Lien web |langue=en |titre=A House Divided Against Itself Cannot Stand - 1858 |url=https://nationalcenter.org/HouseDivided.html |site=nationalcenter.org |consulté le=2019-03-02}}.</ref>. Étant candidat aux élections sénatoriales de 1858 dans l'[[Illinois]] face à Stephen A. Douglas, il affronte ce dernier dans une [[Débats Lincoln-Douglas|série de débats]] ; il y défend l'idée que l'esclavage est contraire aux [[droits de l'homme]] et qu'à ce titre, cette question ne peut faire l'objet d'un vote démocratique<ref name="Landy2016">{{Article |auteur1=Marc Landy |traducteur=Pierre de Charentenay, s.j. |titre=Le Grand Old Party sous pression |périodique=[[Études (revue)|Études]] |numéro=7 |mois=juillet-août |année=2016 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-etudes-2016-7-page-19.htm |consulté le=19 juillet 2016 |pages=19-30}}.</ref>. Bien qu'il perde l'élection, il acquiert avec cet épisode une notoriété nationale qui lui permet de se présenter à l'[[élection présidentielle américaine de 1860|élection présidentielle de 1860]] malgré une expérience de seulement deux ans à la Chambre des représentants (1847-1849)<ref name="Landy2016" />. En 1860, son futur conseiller, [[Henry Charles Carey]], influença la vision protectionniste des républicains<ref>Simon Vezina, ''Mémoire sur Henry Charles Carey'' [http://www.irec.net/upload/File/memoires_et_theses/207_Vezina_Simon_2014_memoire.pdf], [https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/11494], page 52.</ref>.

=== Campagne présidentielle de 1860 ===
{{article détaillé|Élection présidentielle américaine de 1860}}
[[Fichier:Abraham Lincoln by Alexander Hesler, 1860-restored (cropped).png|vignette|Abraham Lincoln en 1860.]]
Lincoln, choisi par les [[Parti républicain (États-Unis)|républicains]] pour l'[[élection présidentielle américaine de 1860|élection présidentielle de 1860]], est élu le {{date-|6 novembre 1860}}, devenant le {{16e|président}} des États-Unis avec 39,9 % des voix, grâce aux divisions au sein du [[Parti démocrate (États-Unis)|Parti démocrate]]. Il écarte ainsi les autres candidats, [[Stephen A. Douglas]]<ref name="Landy2016" /> (29,5 %), [[John Cabell Breckinridge]] (18,1 %) et [[John Bell (1796-1869)|John C. Bell]] (12,5 %).

Peu après l’élection, alors que le nouveau président n’est pas encore investi, sept États font sécession : la [[Caroline du Sud]], le [[Mississippi (État)|Mississippi]], la [[Floride]], l’[[Alabama]], la [[Géorgie (États-Unis)|Géorgie]], la [[Louisiane]] et le [[Texas]]. Les six derniers décideront le {{date-|4|février|1861}} de former les [[États confédérés d'Amérique]], que Lincoln refusa de reconnaître. Les États du [[Delaware]], [[Maryland]], [[Virginie (États-Unis)|Virginie]], [[Caroline du Nord]], [[Tennessee]], [[Kentucky]], [[Missouri (État)|Missouri]] et [[Arkansas]] décident de rester dans l'Union mais avertissent Lincoln qu'ils n'accepteront pas le passage des troupes sur leur territoire.

Nonobstant les nombreuses menaces de mort qu'il reçut, un [[Complot de Baltimore|complot d'extrémistes sécessionnistes pour assassiner le nouveau président avant son investiture]] fut déjoué dans la matinée du {{date-|23|février|1861}} à [[Baltimore]]. Dès {{date-|mars 1861}}, il affirma que l'Union ne pouvait être brisée.

Sa désapprobation personnelle de l'esclavage ne signifiait pas qu'il avait l'intention de l'interdire : « Je n'ai pas l'intention, insistait-il dans un débat en 1858, d'interférer avec les institutions de l'esclavage dans les États où il existe. Il répéta la même chose lors de sa campagne électorale de 1860<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=J.M. McPherson |titre=Battle Cry of Freedom. The Civil War era |éditeur=Oxford University Press |année=1988[passage= 312}}.</ref>. »