Économie du Luxembourg

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Économie du Luxembourg
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Monnaie Euro
Année fiscale Calendaire
Organisations internationales UE OCDE
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 73,26 milliards (2022)[1]
Croissance du PIB 5,6 % (2014)
PIB par habitant en PPA 84 300 US $ (2007)

[2]

PIB par secteur agriculture : 0,4 % (2007)
industrie : 13,6 % (2007)
services : 86 % (2007)
Inflation (IPC) 0,5 % (2009)
Indice de développement humain (IDH) en augmentation 0,930 (très élevé ; 17e) (2021)[3]
Population active 348 700 (2008)
Population active par secteur agriculture : 2,2 % (2007)
industrie : 17,2 % (2007)
services : 80,6 % (2007)
Taux de chômage 6,9 % (août 2015)
Principales industries Banque, sidérurgie, agro-alimentaire, industrie chimique, métallurgie, ingénierie, pneumatiques, verre, aluminium
Commerce extérieur
Exportations 14,05 milliards de dollars (2009)
Biens exportés acier, produits chimiques, caoutchoucs, verre, aluminium, autres produits industriels
Principaux clients Allemagne 21,7 %, France 17,3 %, Belgique 9,9 %, Italie 6,9 %, Royaume-Uni 6,5 %, Pays-Bas 6 %, Espagne 4,9 % (2008)
Importations 18,69 milliards de dollars (2009)
Biens importés minerais, métaux, produits alimentaires, biens de luxe
Principaux fournisseurs Belgique 28 %, Allemagne 23,9 %, Chine 18,9 %, France 10 %, Pays-Bas 4,8 %, (2008)
Finances publiques
Dette publique 14,5 % du PIB (2009)
Recettes publiques 17,83 milliards de € (2009)
Dépenses publiques 19,76 milliards de € (2009)
Sources :
https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/luxembourg

L'économie du Luxembourg dépend en grande partie du secteur bancaire et de celui de l'acier. En 2005, 46 % du produit intérieur brut du pays proviennent des services financiers. On compte un peu moins de 150 banques sur le territoire du grand-duché. Le secret bancaire est protégé par le code pénal du pays. Les Luxembourgeois jouissent d'un haut niveau de vie. Ce haut niveau de vie se traduit par une offre de consommation plus haut de gamme que dans ses pays frontaliers.

Les formes juridiques d'entreprises acceptées au Luxembourg sont les suivantes[4] :

  • sociétés anonymes, sociétés à responsabilité limitée, sociétés en commandite par actions
  • sociétés en nom collectif, sociétés en commandite simple, sociétés civiles, sociétés coopératives

L'enregistrement d'une nouvelle société se fait auprès de l'Administration de l'enregistrement et des domaines[5].

Le Luxembourg est un domicile important de sociétés holding. S'il a aboli son statut de « holding 1929 » au 1er janvier 2011, La Commission européenne ayant considéré ce régime comme une aide publique, le Luxembourg propose divers régimes de holding avantageux telles les sociétés de participation financière (soparfi), les sociétés d'investissement à capital risque (sicar) ou les Sociétés Immobilières Luxembourgeoises (SIL) qui sont totalement exonérées d’impôt au Luxembourg pour leurs opérations en France.

Généralités[modifier | modifier le code]

En 2015, le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[6]. Ce chiffre est toutefois biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques : en 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50 % de Français, 26 % de Belges et 24 % d'Allemands)[7]. En 2014, ce sont 82 797 frontaliers résidant en France et travaillant au Grand-Duché qui sont recensés[8].

Le salaire minimum du Luxembourg est le plus élevé de l'Union européenne : plus de 2.350 euros par mois en 2022[9].

Industries[modifier | modifier le code]

Croissance de la production industrielle : 1,6 % (est., 1999)

Électricité, production : 382 GWh (1998)

Électricité, production par source :

  • énergie fossile : 60,73 %
  • hydroélectrique : 24,86 % (ce chiffre contient aussi la production du central de pompage de Vianden, pas de production électrique réelle car stockage intermédiaire)
  • nucléaire : 0 %
  • autres : 14,41 % (1998)

Électricité, consommation : 5,856 TWh (1998)

Électricité, exportation : 900 GWh (1998)

Électricité, importation : 6,4 TWh (1998)

Acier[modifier | modifier le code]

L'industrie sidérurgique du Luxembourg a été pendant longtemps la première source d'emploi et de richesse du pays, jusqu'à représenter 45 % du PIB national[10]. Le dernier haut fourneau, à Esch-Belval, a cependant fermé en 1997. Les usines se sont rentrées sur des produits fabriqués dans des aciéries électriques. Les grosses poutrelles fabriquées à Differdange ainsi que les palplanches de Belval, sont des marchés de niche à la rentabilité satisfaisante. L'usine de galvanisation à chaud de Galvalange produits des tôles revêtues à usage, notamment, du bâtiment et travaux publics.

L'entreprise Paul Wurth S.A. (achetée en 2012 par SMS GmbH) maintient cependant une compétence reconnue mondialement dans le domaine de la construction et la modernisation des hauts fourneaux et des installations sidérurgiques « amont »[11].

Services[modifier | modifier le code]

Banques[modifier | modifier le code]

Le Luxembourg comptait 148 banques au 30 novembre 2009[12]. Pour 440 000 habitants, il représentait en 1999 une capitalisation boursière de 554 milliards de dollars US, soit plus que Hong Kong, deux fois plus que Singapour, 400 fois plus que les Bahamas.

Au début des années 1960 les activités des banques luxembourgeoises étaient surtout orientées vers la finance d'entreprise (corporate finance). Au cours des vingt dernières années les activités de banque privée et de banque dépositaire pour fonds d'investissement ont pris les devants.

Il compte également de nombreuses institutions financières comme la chambre de compensation Clearstream, anciennement Cedel International. Près de deux mille milliards de dollars US sont capitalisés dans ses fonds d'investissement.

Place financière[modifier | modifier le code]

Le quartier du Kirchberg est le cœur économique du pays.

46 % du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. Outre la banque privée, depuis une quinzaine d'années, le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement.

La croissance exceptionnelle de la place financière luxembourgeoise fait que fin mai 2011 l'on comptait 144 banques présentes sur le territoire, totalisant plus de 26 000 salariés. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone euro. Le Luxembourg connaît un secret bancaire qui est garanti par le code pénal, sans pourtant être absolu. Le Luxembourg a ainsi adopté l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale. Cependant le Luxembourg est un domicile important de sociétés holding. S'il a aboli son statut de « holding 1929 » au 1er janvier 2011, la Commission européenne ayant considéré ce régime comme une aide publique, le Luxembourg propose divers régimes de holding avantageux, telles les sociétés de participation financière (soparfi), les sociétés d'investissement à capital risque (sicar) ou les Sociétés Immobilières Luxembourgeoises (SIL), qui sont totalement exonérées d’impôt au Luxembourg pour leurs opérations en France. L'administration a signé des accords fiscaux avec des centaines d'entreprises pour les inciter à l'évasion fiscale[13]. Bien que ses autorités en refusent l'étiquette, la priorité donnée à la concurrence fiscale, l'opacité du système financier et le secret bancaire du Luxembourg le font classer comme paradis fiscal par les journalistes et les économistes[14],[15],[16].

En 2014, éclate le Luxembourg Leaks, scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par les cabinets d'audit pour le compte de nombreux clients internationaux avec le fisc luxembourgeois. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg[17].

En 2015, la Commission européenne révèle que la filiale européenne de McDonald's jusqu'en 2013 ne payait d'impôt sur les bénéfices ni dans l'Union européenne, ni aux États-Unis grâce à un accord fiscal avec le Luxembourg[18].

Agriculture[modifier | modifier le code]

Élevage[modifier | modifier le code]

L'agriculture luxembourgeoise est surtout spécialisée dans l'élevage de bovins et la production du lait. On y élève également des moutons, des chèvres, du porc et des volailles.

Cultures[modifier | modifier le code]

On y cultive des pommes de terre, du tournesol, du maïs, du lin, du colza, du blé, des fruits, des légumes, et des betteraves sucrières.

Bières[modifier | modifier le code]

Voici quelques bières luxembourgeoises: Bofferding Diekirch, Battin, Simon Pils…

Vin[modifier | modifier le code]

Le vin luxembourgeois est fait avec des raisins cultivés dans les vignobles au bord de la Moselle luxembourgeoise, car c'est le seul endroit du Luxembourg qui est assez chaud, sec, et ensoleillé, pour bien faire pousser des raisins.

Quelques entreprises industrielles établies au Luxembourg[modifier | modifier le code]

Investissements étrangers[modifier | modifier le code]

Climat social[modifier | modifier le code]

Le Luxembourg bénéficie d'un climat social plutôt calme, et ce depuis 1930. La plupart des travailleurs industriels sont associés au parti politique dominant.

Les investisseurs étrangers citent souvent les travailleurs du Luxembourg comme la principale raison de s'installer sur le territoire. En 2009, le taux de chômage était de 5,9 % de la population active résidente[4].

Durant la première année de chômage, le chômeur est payé par l'ADEM, administration placée sous l’autorité du Ministre du travail et de l’emploi, et reçoit soit 1 500 euros brut, soit 80 % de son dernier salaire. Au terme de cette année, s'il n'a pas trouvé d'emploi il ne bénéficie plus de l'allocation de chômage de l'ADEM mais du revenu minimum garanti, ou RMG, octroyé par le Fonds de Solidarité, rattaché au Ministère de la Famille.

Le RMG luxembourgeois accordé après la première année de chômage s'élève en 2007 à environ 1 300 euros brut pour une personne isolée et sans enfant, soit, déductions d'impôts prises en compte et augmenté d'une participation au loyer, à environ 1 200 euros net. Contrairement à son voisin français, le Luxembourg prélève les impôts à la source, mais tout résident peut faire une déclaration d'impôt s'il souhaite déduire certaines dépenses fiscalement déductibles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) « Principaux agrégats, trois approches : (prix courants), (mio EUR), 1995-2009. », sur statistiques.public.lu (consulté le )
  2. « PopulationData.net »
  3. (en) « Human Development Reports | Specific country data | LUX » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | LUX »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  4. a et b (fr) « Portail Entreprises du Luxembourg : Formes juridiques de l'entreprise », sur entreprises.public (consulté le )
  5. « Administration de l'Enregistrement et des Domaines »
  6. Classement PIB : les pays les plus riches du monde, sur le site journaldunet.com du 14 janvier 2015
  7. Office statistique luxembourgeois Statec: Le Luxembourg en chiffres 2010 et Le Luxembourg en chiffres 2011, sur le site statistiques.public.lu
  8. CESEL, « 62e TABLEAU DE BORD ECONOMIQUE ET SOCIAL », TABLEAU DE BORD ECONOMIQUE ET SOCIAL, no 62,‎ (lire en ligne)
  9. « Le Smic dans les pays de l'Union européenne en 2017 »
  10. [PDF]Michel Freyssenet, La sidérurgie française 1945-1979 : L'histoire d'une faillite. Les solutions qui s'affrontent, Paris, Savelli, coll. « Documents critiques », , 241 p. (ISBN 978-2-85930-030-2, OCLC 417353871, BNF 34648522, présentation en ligne, lire en ligne), p. 154
  11. (en) « Site officiel de l'entreprise Paul Wurth »
  12. « Home: Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) », sur cssf.lu
  13. (en) Luxembourg tax files: how tiny state rubber-stamped tax avoidance on an industrial scale Simon Bowers, The Guardian, 5 novembre 2014
  14. Ronen Palan et Christian Chavaneux, Les paradis fiscaux, La Découverte, , 128 p. (ISBN 978-2-7071-6284-7, lire en ligne), p. 7.
  15. La grande évasion : Le vrai scandale des paradis fiscaux, Arles/Montréal (Québec), Actes Sud, coll. « Babel », , 315 p. (ISBN 978-2-330-00273-2), p. 35.
  16. Eric Vernier, Fraude fiscale et paradis fiscaux : Décrypter les pratiques pour mieux les combattre, , 192 p. (ISBN 978-2-10-071876-4).
  17. (en) « Luxembourg Leaks: Global Companies' Secrets Exposed », sur International Consortium of Investigative Journalists web site
  18. Comment McDo échappe à l'impôt avec la complicité du Luxembourg, lefigaro.fr, 4 décembre 2015

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]