Henriette Diabaté

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Henriette Diabaté
Illustration.
Henriette Diabaté en 2018.
Fonctions
Présidente du Rassemblement des républicains
En fonction depuis le
(6 ans, 6 mois et 19 jours)
Élection -
Prédécesseur Alassane Ouattara
Grande chancelière de l'ordre national

(12 ans, 10 mois et 16 jours)
Successeur Ally Coulibaly
Ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice

(2 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
Prédécesseur Désiré Tagro
Successeur Mamadou Koné
Ministre de la Culture et de la Francophonie

(4 mois et 15 jours)
Président Robert Guéï
Gouvernement Guéï
Prédécesseur Bernard Zadi Zaourou
Successeur Koné Dramane
Ministre de la Culture

(3 ans, 1 mois et 2 jours)
Président Félix Houphouët-Boigny
Premier ministre Alassane Ouattara
Gouvernement Ouattara
Successeur Bernard Zadi Zaourou
Biographie
Nom de naissance Henriette Rose Dagri Diabaté
Date de naissance (89 ans)
Nationalité Ivoirienne
Parti politique RDR
Conjoint Lamine Diabaté
Diplômée de Université de Dakar
Université de Paris
Profession Professeur d'histoire

Henriette Diabaté, née Dagri le à Bingerville[1], est une femme politique de Côte d'Ivoire plusieurs fois ministre, membre fondateur du Rassemblement des républicains (RDR) et présidente de ce mouvement depuis 2017.

Professeure d'histoire à l'université de Cocody à Abidjan, elle a occupé le poste de ministre de la culture en 1990 sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny mais rentre dans l'opposition à l'ancien parti unique le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) peu de temps après la mort de ce dernier en 1993 pour participer à la fondation du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara. Brièvement ministre de la Culture sous le régime de transition en 2000, elle est ministre de la justice en 2004 sous la présidence de Laurent Gbagbo.

Elle est secrétaire générale du RDR de 1999 à 2017[2] puis présidente du mouvement.

Elle est la première femme ministre d'État et première femme présidente d'institution en Côte d'Ivoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et carrière académique[modifier | modifier le code]

Henriette Diabaté est née à Bingerville. Sa famille est d'origine alladian[3]. Elle fait son cycle primaire successivement à Soubré, Dimbokro et Gagnoa où elle obtient le certificat d'études primaires. Elle est ensuite élève au collège moderne de jeunes filles de Bingerville et acquiert son diplôme de BEPC. Quelques années plus tard, à l’École normale des jeunes filles au Sénégal, elle réussit la première partie du baccalauréat. Elle obtient définitivement ce diplôme au lycée classique de Cocody[4].

Elle commence ses études à l'université de Dakar à Fann où elle obtient le certificat d’études littéraires générales puis les poursuit à l'université d'Aix-en-Provence et à l'université nationale de Côte d'Ivoire[5].

Elle s'inscrit également à la Sorbonne où elle obtient respectivement la licence en 1967, la maîtrise en 1968, un doctorat en 1979 et enfin un doctorat d’État en Lettres en 1984[5].

Elle est assistante à l’université nationale de Côte d’Ivoire (1968-1976) puis successivement maître-assistante, maître de conférences et professeure titulaire d’histoire[5]. Ses spécialités sont les civilisations akan et lagunaire de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo, et la méthodologie des sources orales.

Activités politiques[modifier | modifier le code]

Longtemps membre du parti unique PDCI-RCA (dont elle siège au comité directeur de 1985 à 1990) et conseillère municipale de la commune de Jacqueville, elle est ministre de Culture sous la présidence de Houphoüet-Boigny de 1990 à 1993[5]. Elle initie deux projets majeurs : la construction de la Maison de la culture[6] et l’obtention du Marché des Arts et du Spectacle africain (MASA)[5].

Elle est un des membres fondateurs du RDR en 1994, qui devient un des principaux partis d'opposition[2].

Avec une partie des leaders du RDR, elle est arrêtée le [7] en raison des violences survenues lors des manifestations organisées par le parti. En novembre, ils sont jugés et condamnés à la prison ferme.

Lors de la mutinerie du , une des revendications des mutins est la libération des leaders du RDR emprisonnés. Ils sont relâchés rapidement après la chute du pouvoir le lendemain[8].

Henriette Diabaté est ministre de la Culture et de la Francophonie dans le régime militaire de transition mené par le général Robert Gueï, de janvier à mai 2000[2].

Elle conserve son mandat de secrétaire générale du RDR[9].

De à , elle devient ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice de la République de Côte d’Ivoire[10] sous la présidence de Laurent Gbagbo[5].

Elle est nommée le grande chancelière de l'ordre national de la République de Côte d'Ivoire par le président Alassane Ouattara. Il la désigne présidente du RDR lors du 3e Congrès du parti, le dimanche [11].

Mariée à Lamine Diabaté, un ancien ministre d'État, elle a cinq enfants[2], dont l'architecte Issa Diabaté.

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Travaux et publications de thèses[modifier | modifier le code]

  • 1975 : Aniaba, un Assinien à la cour de Louis XIV, Paris, Abidjan, NEA/ ABC, 1975
  • 1975 : La marche des femmes sur Grand-Bassam, Abidjan, NEA, 1975[12]
  • 1979 : La formation du royaume Sannvin (1700-1843). Sources orales et Histoire, Thèse pour le Doctorat de 3e cycle d’histoire, Paris-Sorbonne[13]
  • 1984 : Le Sannvin, un royaume akan de la Côte d’Ivoire (1701 – 1901). Sources orales et Histoire, Thèse pour le doctorat d'État en histoire, Paris-Sorbonne, réédité en deux volumes chez Karthala en .
  • 1986 : Actes du colloque international sur l’histoire du RDA Yamoussoukro 18-25, Paris-Abidjan, Hatier/CEDA[14]
  • 1988 : Le Sannvin – Sources orales et Histoire. Essai de méthodologie. Abidjan, NEA
  • 1988 : Mémorial de la Côte d’Ivoire, volume 1, époque précoloniale (Direction et collaboration), AMI
  • 1988 : Église et société africaine. Paroisse Saint-Pierre de Jacqueville, un siècle d’apostolat, Abidjan, NEA
  • 1991 : Toujours plus haut … Notre Abidjan, Abidjan, Ivoire Média, 1991 (en collaboration avec L. Kodjo)
  • 2009 : Petrus : la gloire du photographe, Abidjan ; Éd. du CERAP.
  • 2013 : Le Sanvi, un royaume akan (1701-1901), Abidjan, Paris ; Éd. du CERAP-IRD Éditions-Karthala, 2 vol.

Articles (sélection)[modifier | modifier le code]

  • « Contribution à l’étude des problèmes de la recherche : de la nécessité d’un impact culturel et social des enquêtes orales » en collaboration avec Ch. Wondji, Africa Zamani (Revue de l’Association des Historiens Africains), N°1 ; 1973[15]
  • « L’enseignement de l’histoire et de la géographie en Afrique », Actes du colloque de Bromont sur l’avenir de l’histoire et de la géographie ; 1974[16]
  • « A propos de la Reine-Mère dans les sociétés akan », Actes du colloque interuniversitaire Ghana-Côte d’Ivoire de Bondoukou, 1974[17]
  • « Mlan Alua Blahima du Sanvi », Bulletin de l’IFAN, T. 39, série B, N°2 ; 1977[18]
  • « Quelques causes de déperdition et de déformation dans l’utilisation des sources orales : l’exemple du Sannvin », Revue Recherche, Pédagogie et Culture N° 39, 1979
  • « L’action des femmes dans le RDA », Revue de la Fondation Félix Houphouët Boigny N° 2, 1979

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Faso.net »
  2. a b c et d Biographie sur le site du Rassemblement des républicains.
  3. « MME HENRIETTE DAGRI DIABATE : La conviction et la force du caractère au service de la nation », Journal J'aime Jacqueville,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  4. « La nomination de Henriette Dagri-Diabaté comme grande chancelière de l’ordre (...) », sur lefaso.net (consulté le )
  5. a b c d e et f « PRESENTATION DU Pr HENRIETTE D. DIABATE », sur college-de-france.fr/
  6. « HISTORIQUE », sur PALAIS DE LA CULTURE BERNARD BINLIN-DADIE (consulté le )
  7. (en) "COTE D'IVOIRE: US Worried about arrests", IRIN, 1er novembre 1999.
  8. (en) "COTE D'IVOIRE: Military coup announced", IRIN, 24 décembre 1999.
  9. Secrétariat général du RDR Pourquoi Ado a maintenu Henriette Diabaté, le 9 mai 2008 sur intelligentdabidjan.org
  10. Super User, « Grande chancellerie de l'Ordre National », sur www.ivoireabidjan.com (consulté le )
  11. « Henriette Diabaté, présidente, Kandia Camara SG: les femmes prennent le ’’pouvoir’’ au RDR », Abidjan.net,‎ (lire en ligne)
  12. « Grand Bassam 1949 : les femmes ont marché pour la libération des hommes - Ph.D life chapter »
  13. Claude-Hélène Perrot, « L’importation du « modèle » akan par les Anyi au Ndenye et au Sanwi (Côte d’Ivoire) », Journal des africanistes,‎ , p. 139–162 (ISSN 0399-0346, lire en ligne, consulté le )
  14. « Extraits des Actes du Colloque international de Yamoussoukro », RFI Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Quelques revues, colloques, congrès et leur impact sur l historiographie », sur docplayer.fr (consulté le )
  16. Éduscol, « Colloque « Apprendre l'histoire et la géographie à l'École » - L'enseignement de l'histoire et de la géographie pour tous :quelles finalités, quels enjeux ? - Éduscol », sur eduscol.education.fr (consulté le )
  17. Fabio Viti, « L'esclavage au Baoulé précolonial », L'Homme, vol. 39,‎ , p. 53–88 (DOI 10.3406/hom.1999.453663, lire en ligne, consulté le )
  18. « História Geral da África », Issuu, UNESCO, vol. V, no 3 de 3,‎ (lire en ligne, consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]