Daniel Auteuil

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Daniel Auteuil
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Daniel Auteuil lors de la 43e cérémonie des César en 2018.
Naissance (74 ans)
Alger (Algérie)
Nationalité Drapeau de la FranceFrançaise
Profession Acteur
Metteur en scène
Auteur-compositeur-interprète
Réalisateur
Chanteur
Films notables les Sous-doués
Jean de Florette
Manon des sources
Le Huitième Jour
La Fille sur le pont
Caché
La Belle Époque
(voir filmographie)

Daniel Auteuil, né le à Alger (Algérie), est un acteur, metteur en scène, auteur-compositeur-interprète, réalisateur et chanteur français.

Nommé quatorze fois aux Césars, il remporte en 1987 le César du meilleur acteur pour son rôle dans les films Jean de Florette et Manon des sources, puis un autre en 2000 pour La Fille sur le pont. Il remporte également en 1996 le Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes pour le film Le Huitième Jour.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Daniel Auteuil naît le à Alger[1], lors d'une tournée de ses parents, Henri Auteuil (1926-2005) et Yvonne Castellan (1929-2006), chanteurs lyriques d'opéras et d'opérettes, qui se produisent dans cette ville où ils résident jusqu'à ses six mois avant de retourner à Avignon[2].

Ses ancêtres paternels sont originaires d'Afrique du Nord, le patronyme « Auteuil » ayant été attribué arbitrairement par l'Assistance publique à Alfred Auteuil, l'arrière-grand-père de Daniel Auteuil[3], un enfant trouvé à Alger en 1873, dont on ne connaît pas les origines[4]. Alfred Auteuil devient maçon et peintre en bâtiment et épouse à Alger le Henriette Urios (1879-1921). Leur fils, François Auteuil (le grand père de Daniel Auteuil), naît le 1er août 1905 à Alger et devient serrurier[5].

Daniel Auteuil grandit à Avignon, d'où sont originaires ses parents. La fréquentation des théâtres où se produisent ces derniers, les tournées, notamment avec l'Opéra de Paris, le prédisposent à embrasser une carrière artistique. À 4 ans il est déjà sur scène dans le rôle du fils de Madame Butterfly[6]. Vers l'âge de 7 ans il vit à Nancy, ville dont il garde beaucoup de souvenirs. Il fait trois classes de quatrième en collège professionnel, et en est renvoyé[7].

Débuts de comédien (années 1960-1970)[modifier | modifier le code]

À seize ans Daniel Auteuil débute sur scène grâce à André Benedetto, qui anime une compagnie à Avignon, dans une pièce de Tchekhov, La Demande en mariage[8]. Pour faire plaisir à ses parents, il commence des études de géomètre et, le samedi soir, pour se faire un peu d'argent de poche, il tient le vestiaire d'une boîte de nuit[8].

En 1969, après avoir fréquenté entre autres le Lycée Philippe de Girard à Avignon, il monte à Paris avec son ami Roger Miremont[8]. Il s'inscrit aux cours d'art dramatique du Cours Florent. Malgré plusieurs tentatives, il n'est jamais admis au concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique.

En 1970 il fait ses débuts au théâtre national populaire dans Early Morning, puis joue, en 1972 et 1973, dans la comédie musicale américaine Godspell aux côtés, notamment, d'Armande Altaï, Dave et Michel Elias. Partenaire au théâtre d'Edwige Feuillère (La folle de Chaillot) et de Maria Pacôme (Apprends-moi, Céline), il connaît un triomphe sur les planches aux côtés de François Périer grâce à Coup de chapeau qui lui vaut le prix Gérard-Philipe 1979, décerné au meilleur jeune acteur de l’année. Il monte et interprète ensuite, pour la scène, Le Garçon d'appartement, que Gérard Lauzier a adapté au cinéma en 1982 sous le titre T'empêches tout le monde de dormir.

En 1974 il fait ses débuts à la télévision sous la direction de Marcel Jullian dans la série Les Fargeot avant d'enchaîner aux côtés de Rellys, Jackie Sardou et Fernand Sardou, Adieu Amélie de Jean-Paul Carrère[9]. En 1977, il interprète le rôle de l'inspecteur Camaret dans une série de six épisodes, Rendez-vous en noir, d'après le roman de William Irish.

En 1975 Gérard Pirès, qui l’a fait tourner quelques années auparavant dans une publicité pour Mennen, se souvient de lui et offre son premier rôle à Daniel Auteuil au cinéma dans L'Agression aux côtés de Catherine Deneuve et Jean-Louis Trintignant[10].

Révélation et consécration (années 1980)[modifier | modifier le code]

En 1980, avec son interprétation d'un lycéen flemmard, dragueur et peu studieux dans Les Sous-doués, de Claude Zidi, il accède à la notoriété et acquiert un statut de grand acteur comique. Le film connaît une suite, sortie en 1981 : Les Sous-doués en vacances.

Il enchaîne les comédies populaires : T'empêches tout le monde de dormir (1981), Pour cent briques, t'as plus rien... (1982), P'tit Con (1983) ou encore Palace (1984). Il collabore alors avec des spécialistes du genre : Gérard Lauzier et Édouard Molinaro.

En 1986 il parvient à s'imposer spectaculairement dans un registre dramatique, aux côtés d’Yves Montand, Gérard Depardieu et Emmanuelle Béart. En effet, son interprétation d’Ugolin dans le diptyque Jean de Florette et Manon des sources, mis en scène par Claude Berri et adapté de l'œuvre de Marcel Pagnol, révèle son talent d'interprète dramatique et lui permet d'être sacré Meilleur acteur à la 12e Cérémonie des Césars.

Confirmation (années 1990-2000)[modifier | modifier le code]

L'acteur devant Pascal Duquenne, pour la présentation du Huitième Jour, au Festival de Cannes 1996.

Dans les années 1990 il enchaîne les rôles d'un registre plus grave grâce à des réalisateurs comme Claude Sautet (Un cœur en hiver), André Téchiné (Ma saison préférée), Régis Wargnier (Une femme française), Christian Vincent (La Séparation) ou encore Jaco Van Dormael (Le Huitième Jour). Pour ce dernier film, il remporte, ex æquo avec Pascal Duquenne, le Prix d'interprétation masculine au 49e Festival de Cannes.

Il conclut cette décennie en remportant un nouveau César pour le rôle de Gabor, un lanceur de couteaux amoureux d'une fille mystérieuse et malheureuse jouée par Vanessa Paradis dans La Fille sur le pont de Patrice Leconte.

Durant les années 2000, il alterne rôles dramatiques et comiques : il défend ainsi des rôles sombres dans des œuvres remarquées : L'Adversaire (2002), de Nicole Garcia, où son personnage est inspiré de Jean-Claude Romand, 36 quai des Orfèvres (2004), d'Olivier Marchal ou encore Caché (2005), de Michael Haneke. Il revient aussi vers la comédie sous la direction une fois encore de spécialistes du genre : Francis Veber pour Le Placard (2002) et La Doublure (2006), mais aussi Pierre Salvadori pour Après vous (2003) et l'expérimental La Personne aux deux personnes (2008), de Nicolas et Bruno.

Passage à la réalisation (années 2010)[modifier | modifier le code]

Daniel Auteuil au Festival du Livre de Paris, en 2011.

Il conclut cette décennie par un nouveau tournant de sa carrière, le passage à la réalisation. Il signe La Fille du puisatier, une adaptation de l'œuvre éponyme de Marcel Pagnol, avec Sabine Azéma, Kad Merad, Jean-Pierre Darroussin et Nicolas Duvauchelle[11]. La réception est positive, et il s'attelle donc par la suite à un projet encore plus ambitieux, une autre œuvre de Marcel Pagnol, la Trilogie marseillaise. Cependant, les deux premiers opus - Marius / Fanny - sortis en juillet 2013, ne rencontrent pas le public. César est annoncé pour 2014, mais n'est jamais réalisé[12].

En mai de la même année, il est membre du jury du 66e Festival de Cannes, présidé par Steven Spielberg[13].

En tant qu'acteur, après l'échec de la comédie Donnant Donnant (2010), troisième réalisation d'Isabelle Mergault, il se concentre dans un premier temps sur les drames : en 2012 sortent La Mer à boire, de Jacques Maillot et Le Guetteur, de Michele Placido ; puis en 2013, il est au casting de Jappeloup (2013), de Christian Duguay, et Avant l'hiver de Philippe Claudel.

C'est en 2015 qu'il revient à la comédie avec le film de bande Entre amis, d'Olivier Baroux. Il s'aventure aussi sur le terrain de l'humour noir avec Nos femmes, de Richard Berry. Les deux films sont des échecs critiques et commerciaux, de même pour la comédie d'aventure Les Naufragés, de David Charhon, sortie en 2016.

L'acteur au Festival de Cannes 2013, où il est membre du jury présidé par Steven Spielberg.

C'est dans le drame qu'il renoue avec le succès : après l'ambitieux film historique Au nom de ma fille, de Vincent Garenq, il tient le premier rôle masculin de Le Brio, d'Yvan Attal. La même année, il joue également dans un film italien, Les Confessions, de Roberto Andò.

En 2018, il dévoile sa quatrième réalisation, la comédie Amoureux de ma femme. Il est aussi la tête d'affiche de l'ambitieux film familial de fin d'année Rémi sans famille, d'Antoine Blossier, où il incarne le vieux et attachant Vitalis.

L'année 2019 le voit partager l'affiche de la comédie dramatique Qui m'aime me suive ! avec Catherine Frot. Il fait aussi confiance à Nicolas Bedos, qui le dirige pour son second film comme réalisateur, La Belle Époque.

Années 2020[modifier | modifier le code]

En 2020, il joue le rôle principal d’un élu local, grand-père et accusé de viol par son petit-fils dans la mini-série « Le Mensonge » diffusée sur France télévisions et inspirée de faits réels. En 2021, Daniel Auteuil revient à la chanson (après Que la vie me pardonne en 1985) avec l'album Si vous m'aviez connu, publié le arrangé par Gaëtan Roussel[14].

En 2022, il entame une tournée musicale en France avec son spectacle « Déjeuner en l'air » qui lui permet d'interpréter sur scène les chansons de son dernier album[15]. Ce spectacle est diffusé sur Culturebox le , Daniel Auteuil y chante les poèmes de Paul-Jean Toulet, Guillaume Apollinaire et Arthur Rimbaud qu’il a mis en musique, avec des apparitions de Carla Bruni et Gaëtan Roussel[16].

En , il joue aux côtés de Jamel Debbouze dans la comédie Le Nouveau Jouet de James Huth, le remake du Jouet (1976) de Francis Veber[17].

Engagement et hommage[modifier | modifier le code]

En 2009, Daniel Auteuil est le parrain du Téléthon[18].

Une salle de théatre est baptisée à son nom au Cours Florent[19].

Vie privée[modifier | modifier le code]

De 1978 à 1984, il vit avec l'actrice Anne Jousset. Ils ont une fille, Aurore, née en 1981. Il est depuis grand-père[7].

En 1984, il rencontre Emmanuelle Béart sur le tournage de L'Amour en douce, dont il chante la chanson du générique, Que la vie me pardonne ! (le disque sort en 1985). Il partage la vie de l'actrice onze ans durant. Ils se marient en 1993, et se séparent en 1995. Ils ont une fille, Nelly, née le [20] (qui a épousé le 24 août 2018 Lucas Veil, fils d'Agnès Buzyn et de Pierre-François Veil et petit-fils de Simone Veil).

Jusqu’au début des années 2000, il partage la vie de la comédienne Marianne Denicourt.

En 2003, il rencontre l’artiste corse Aude Ambroggi, née en 1977, originaire de Bonifacio[21]. Il l'épouse le à Porto-Vecchio, avec pour témoins le chanteur Dave et leurs amis Maxime Le Forestier, Christian Clavier et Élie Semoun. Le , un fils, Zachary, naît de leur union[22].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]
Années 1980[modifier | modifier le code]
Années 1990[modifier | modifier le code]
Années 2000[modifier | modifier le code]
Années 2010[modifier | modifier le code]
Années 2020[modifier | modifier le code]
Prochainement

Box-office[modifier | modifier le code]

[23]
Film Date de sortie Réalisateurs Entrées au Box-office
Jean de Florette 27 août 1986 Claude Berri 7 223 657 entrées 1er
Manon des Sources 19 novembre 1986 Claude Berri 6 645 117 entrées 2e
Le Placard 17 janvier 2001 Francis Veber 5 317 828 entrées 5e
Les Sous-doués 30 avril 1980 Claude Zidi 3 985 214 entrées 4e
Le Huitième Jour 15 mai 1996 Jaco Van Dormael 3 610 901 entrées 6e
Les Sous-doués en vacances 10 mars 1982 Claude Zidi 3 570 887 entrées 9e
La Doublure 29 mars 2006 Francis Veber 3 087 562 entrées 11e
36 quai des Orfèvres 24 novembre 2004 Olivier Marchal 2 089 232 entrées 23e

Télévision[modifier | modifier le code]

Clips[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

César du meilleur acteur[modifier | modifier le code]
Daniel Auteuil recevant le César du meilleur acteur pour La Fille sur le pont, lors de la 25e cérémonie des César en 2000.
Autres distinctions cinématographiques[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Daniel Auteuil en dédicace à la Fnac Saint-Lazare le .

Discographie[modifier | modifier le code]

  • 1985 : Que la vie me pardonne / T'es pas La Femme du boulanger, 45 RPM, Single - Trema 410 295
  • 1985 : Où elle est / Tu m'as largué Florence, 45 RPM, Single - Trema 410 330
  • 2021 : Si vous m'aviez connu[27], album
  • 2023 : Si tu as peur, n'aie pas peur de l'amour, album

Publication[modifier | modifier le code]

  • Il a fait l'idiot à La Chapelle, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 2004.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Daniel Auteuil », sur Allociné (consulté le ).
  2. Clara Géliot, « Les toutes premières fois de Daniel Auteuil », sur Le Figaro.fr, .
  3. Jean-Michel Frodon et Jean-Claude Loiseau, Jean de Florette : la folle aventure du film, Herscher, , p. 164
  4. Jean-Louis Beaucarnot et Frédéric Dumoulin, Dictionnaire étonnant des célébrités, First éditions, , 754 p. (ISBN 2754077677, lire en ligne), p. 24
  5. Henri Auteuil, gw.geneanet.org, consulté le 7 janvier 2021
  6. Bernard Boyé, Les légendes du cinéma français : Daniel Auteuil, Autres Temps, , p. 11.
  7. a et b Eric Libiot, « Daniel Auteuil : La concurrence, je m'en fous », sur L'Express.fr, .
  8. a b et c Bernard Boyé, Les légendes du cinéma français : Daniel Auteuil, Éditions Autres Temps, , page 12.
  9. Bernard Boyé, Les légendes du cinéma français : Daniel Auteuil, Éditions Autres Temps, , page 14.
  10. « Dialogue avec mon jardinier, France 3 : 8 choses étonnantes à savoir sur Daniel Auteuil », sur telestar.fr, .
  11. Bernard Boyé, Les légendes du cinéma français : Daniel Auteuil, Éditions Autres Temps, , page 39.
  12. Samya Yakoubaly (Rédactrice), « Daniel Auteuil revient sur le douloureux échec de ses films "Marius" et "Fanny". »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur purepeople.com, (consulté le ).
  13. Thomas Morel, « Festival de Cannes : le jury dévoilé », sur Europe 1.fr, .
  14. « Daniel Auteuil se met à la chanson et monte sur scène à la Rochelle », sur Le Figaro, .
  15. Nagui, « Daniel Auteuil pour le spectacle musical "Déjeuner en l'air" », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  16. « Un « Déjeuner en l’air » en compagnie de Daniel Auteuil », sur France Télévisions (consulté le ).
  17. « La comédie « Le Nouveau Jouet » de James Huth sortie en salles en Tchéquie », sur ttps://francais.radio.cz, .
  18. « Invité Daniel Auteuil pour le téléthon », sur Ina.fr.
  19. « Les locaux de l'école à Paris », sur coursflorent.fr.
  20. Marie Claire : 50 ans de la vie des femmes, Éditions Marie Claire, , p. 146
  21. « Généalogie de Aude AMBROGGI », sur Geneanet (consulté le ).
  22. Matthieu Ecoiffier, « Daniel Auteuil, ses confessions », Libération.fr, 23 janvier 2017.
  23. « Daniel Auteuil (Acteur français) - JPBox-Office », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  24. Robin Production, « Article de présentation du seul en scène »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur robinandco.com, (consulté le ).
  25. Décret du 23 novembre 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite. NOR : PRER2221960D. JORF no 272 du 24 novembre 2022.
  26. JORF n° 266 du 15 novembre 2002, p. 18843. Décret du 14 novembre 2002 portant promotion et nomination. NOR : PREX0206063D.
  27. [vidéo] Daniel Auteuil - Si vous m'aviez connu (Clip officiel) sur YouTube, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Boyé, Daniel Auteuil, Paris, Autres Temps, 2010, 38 p., coll. « Les légendes du cinéma français »
  • Jean-François Robin, Daniel Auteuil, l'acteur, Paris, Librairie Séguier, 1988, 158 p.
  • Nathalie Simon, Daniel Auteuil : sous le masque, Paris, Archipel, 2022, 240 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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