Yassa

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La Yassa ou Grande Yassa, (en mongol bitchig : ᠶᠡᠬᠡ
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 ; translittération : Yehe Zasag ; mongol cyrillique : Их Засаг, trans. : ikh zasag ; littéralement « Grande loi » ou « loi supérieure » ), également traduit en Yasa, Yasaq, Yassak ou encore Grande Yassa, est le nom du code juridique de l'empire mongol, compilé et mis en forme sous Gengis Khan (vers 1160-1227) et ses successeurs. De là, il est quelquefois appelé Grand code de Gengis Khan.

Présentation[modifier | modifier le code]

Il traite à la fois du commerce et du domaine pénal.

Date et histoire du texte[modifier | modifier le code]

Selon certains spécialistes, le Yassa a été proclamé par Gengis Khan lors du Kurultai de 1206[1] lorsqu'il prit officiellement le titre de Gengis Khan. Dans l'Histoire secrète, Gengis Khan demande à son fils adoptif Shigi Qutuqu de créer un registre de jurisprudence, ce qui implique l'existence d'un tel document:

« De plus, écrire dans un registre en écriture bleue toutes les décisions concernant la distribution et les affaires judiciaires de toute la population, en faire un livre. Jusqu'à la descendance de ma descendance, que personne ne modifie l'écriture bleue que Šigi Qutuqu, après avoir décidé en accord avec moi, transformera en un livre de papier blanc. Quiconque l'altérera sera coupable et passible de châtiment[2]. »

Juvyani, dans le Tarikh-i Jahangushay (en), écrit sur le rôle des yasas lors d'un kurultai (un conseil militaire):

« Ces rouleaux sont appelés le Grand livre des Yasas et sont conservés dans le trésor des princes en chef. Chaque fois qu'un khan monte sur le trône, qu'une grande armée est mobilisée ou que les princes se réunissent et commencent [à se consulter] au sujet des affaires de l'État et de son administration, ils produisent ces rouleaux et modèlent leurs actions en fonction de ceux-ci[3]. »

Les décrets de Yasa sont présentés dans les sources anciennes comme complets et spécifiques, mais aucun rouleau ou codex mongol n'a été retrouvé. On trouve des extraits dans de nombreuses chroniques, notamment celles de al-Maqrizi, Vardan Areveltsi et Ibn Battuta. Le premier d'entre eux pourrait s'être appuyé sur les travaux d'Ata-Malik Juvayni, un fonctionnaire de l'Ilkhanate[4].

En fin de compte, l'absence de tout document physique est historiquement problématique[1]. Les historiens sont laissés avec des sources secondaires, des conjectures et des spéculations.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Les lois mongoles étaient en partie appliquées par les qurultay, des assemblées délivrant des jugements de manière collégiale[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Yassa » (voir la liste des auteurs).

  1. a et b (en) David Morgan, « The “Great Yasa of Chinggis Khan” Revisited », dans Mongols, Turks, and Others, Brill, , 291–308 p. (ISBN 978-90-474-0633-4, lire en ligne)
  2. Igor de Rachewiltz, The Secret History of the Mongols : A Mongolian Epic Chronicle of the Thirteenth Century, , 127-128 p. (lire en ligne)
  3. ʿAla al-Din ʿAta-Malik Juvayni, Tārīkh-i Jahāngushāy [« The history of the world-conqueror »], vol. 1, Manchester, Manchester University Press], (1re éd. 13th century), 25, 34
  4. David Ayalon, « The Great Yāsa of Chingiz Khān. A Reexamination (Part A) », Studia Islamica, no 33,‎ , p. 97-140 (ISSN 0585-5292, DOI 10.2307/1595029, lire en ligne)
  5. Florence Hodous, « The Quriltai as a Legal Institution in the Mongol Empire », Central Asiatic Journal, vol. 56,‎ , p. 87–102 (ISSN 0008-9192, DOI 10.13173/centasiaj.56.2013.0087, lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]