Sérénade KV 388/384a

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Sérénade no 12 en do mineur
KV. 388/384a
Nachtmusik
Image illustrative de l’article Sérénade KV 388/384a
Mozart avec sa sœur « Nannerl » et son père Leopold vers 1780.

Genre Sérénade
Nb. de mouvements 4
Musique Wolfgang Amadeus Mozart
Effectif 8 instruments à vent
Durée approximative environ 28 minutes
Dates de composition ou
Partition autographe Bibliothèque d'État de Berlin
Versions successives

La Sérénade no 12 en do mineur pour vents KV 388/384a, est une œuvre de Wolfgang Amadeus Mozart qui a été composée en ou . Elle est parfois connue sous le nom de « Nachtmusik ». En , Mozart a transcrit cette œuvre pour quintette à cordes (quintette à cordes no 2 K. 406/516b).

Partion autographe K388.

La partition autographe se trouve à la Bibliothèque d'État de Berlin.

Pour des compositeurs classiques comme Mozart, le genre musical sérénade n'était pas vraiment sérieux. Il s'agissait d'une musique composée pour une fête sociale (aussi appelée Harmoniemusik) qui se déroulait généralement en dehors d'un espace clos. Plutôt qu'une musique à écouter, il s'agissait d'une musique de fond très appropriée pour une scène sur une terrasse ou dans un jardin d'un palais de cour avec des membres de la noblesse en train de dîner ou de converser.

Après 1781, Mozart a composé des œuvres intitulées "sérénades" dont le caractère se rapproche davantage de celui d'une sérénade légère. Le fruit de cette idée est la Sérénade n°12, une œuvre unique dont on sait très peu de choses. Aucun document n'a été conservé qui permette de comprendre pourquoi Mozart a choisi un genre naturellement trivial pour composer une œuvre très élaborée. En quatre mouvements, elle introduit des gestes atypiques comme la tonalité mineure dans le premier mouvement et des procédés complexes, dont le contrepoint dans le troisième mouvement.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'étude des fugues de Bach et de Händel qui occupe intensivement Mozart à cette époque va influencer fortement et positivement la sérénade K.388 qui se dessine. En effet, cette œuvre s'éloigne de la manière dont la musique de divertissement était conçue jusqu'alors.

Dans la musique galante de Mozart, la complexité compositionnelle et structurelle et la légèreté formelle et mélodique avaient toujours coexisté ; dans K.388, la complexité est accentuée et rien n'est concédé à la légèreté, enfermant le tout dans un do mineur très éloigné de la tonalité habituelle des divertissements.

Même les mouvements semblent conduire la composition plus vers la symphonie viennoise que vers la sérénade classique. En fait, on ne trouve ni le deuxième menuet, ni un deuxième mouvement lent, ni une introduction modérée et un finale modéré (ou une marche) comme début et fin de la composition. Au final, Mozart renonce aux traits typiques de la sérénade au profit d'un contenu musical qui oscille entre unissons agressifs et passages lyriques comme saura l'écrire le musicologue Hermann Abert. S'ouvre sur un forte de tous les instruments à l'unisson, une réponse contrastée, un long thème. On enchaîne ensuite avec des tendances syncopées, des septièmes inhabituelles, des passages harmoniques stridents pour conclure dans un calando n'est que légèrement plus accommodant. L' andante se joue dans la tonalité majeure relative (mi bémol majeur) à la tonalité principale. Les thèmes sont doux et les instruments dialoguent entre eux avec un échange continu d'idées. Dans le menuet prend forme la sagesse contrapuntique de Mozart mais aussi la capacité d'utiliser cette virtuosité constructive pour obtenir de ce tempo un résultat nouveau et éloigné du ton propre de la noble danse. Autrement dit Mozart est l'auteur, dans cette composition comme dans les symphonies n°25 K.183 et n°40 K.550, d'un menuet grave lorsqu'il n'est pas dramatique. Un thème avec variations caractérise l' allegro par lequel se termine la sérénade. Le compositeur maintient la tonalité dans toutes les variations sauf dans la quinte où cors et bassons jouent un motif, en mi bémol majeur, qui sera repris plus tard dans l'opéra Don Giovanni. C'est aux clarinettes qu'il revient de ramener le mouvement sur le chemin lugubre habituel de do mineur, qui se poursuit jusqu'à la septième variation. Ici, le thème est déformé au point de se perdre et de s'arrêter sur un point d'orgue. Mais la pièce ne s'arrête pas pour autant et le thème réapparaît dans le silence, cette fois dans la tonalité lumineuse de do majeur.

Il ne faut cependant pas l'interpréter comme un retour à l'espoir, mais plutôt comme un déguisement qui paraît radieux, mais qui cache en lui-même le chemin cahoteux et sombre qui existait jusqu'alors.

Instrumentation[modifier | modifier le code]

La sérénade est écrite pour 2 hautbois, 2 clarinettes en si bémol, 2 cors en mi bémol, et 2 bassons.

Structure[modifier | modifier le code]

La sérénade est composée de 4 mouvements:

  1. Allegro, en do mineur, à 2/2, 2 sections répétées 2 fois (mesures 1 à 94, mesures 95 à 231), 231 mesures - partition
  2. Andante, en mi bémol majeur, à
    , 106 mesures - partition
  3. Menuetto in canone, en do mineur, à
    , avec un Trio « in canone al roverscio » en do majeur, 48+32 mesures - partition
  4. Allegro, en do mineur (214 mesures) puis ut majeur, à
    , sections répétées 2 fois (mesures 1 à 8, mesures 9 à 16, mesures 17 à 24, mesures 25 à 32, mesures 33 à 40, mesures 41 à 48, mesures 49 à 56, mesures 57 à 64, mesures 96 à 112, mesures 113 à 136), 251 mesures - partition
  • Durée de l'interprétation : environ 28 minutes.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]