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Shoah
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Sélection à Auschwitz-Birkenau en mai ou .

Ce portail est consacré à la Shoah (hébreu : שואה, « catastrophe, anéantissement »), également appelée Holocauste ou génocide juif, c'est-à-dire le processus d'extermination des Juifs entrepris par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, qui conduit à la mort d'entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde.

Les Juifs, désignés par les nazis comme leurs « ennemis irréductibles » et assimilés par leur idéologie à une race inférieure, sont affamés jusqu'à la mort dans les ghettos de Pologne et d'Union soviétique occupée, ou assassinés : fusillades massives des Einsatzgruppen sur le front de l'Est — connues sous l'appellation « Shoah par balles » — ; travail forcé et sous-alimentation dans les camps de concentration ; gazage dans les « camions à gaz » ou dans les chambres à gaz des centres d'extermination. Dans ce dernier cas, les corps, privés de sépulture, sont éliminés par l'usage intensif des fours crématoires et la dispersion des cendres.

La Shoah se distingue par son caractère industriel, bureaucratique et systématique, unique dans l'histoire de l'humanité. Paroxysme d'antisémitisme, ce génocide veut éliminer une population qui ne représente aucune menace militaire ou politique, sinon dans l'imagination des bourreaux. Les femmes, les enfants (y compris les nouveau-nés) et les vieillards sont tout aussi systématiquement traqués et voués à la mort de masse que les hommes adultes. L'extermination physique des Juifs est aussi accompagnée de leur spoliation systématique (aryanisation) et de la destruction d'une part considérable de leur patrimoine culturel et religieux. Perpétré sur l'ordre d'Adolf Hitler, le crime est principalement mis en œuvre par la Schutzstaffel (SS) et le Reichssicherheitshauptamt (RSHA) dirigés par Heinrich Himmler, ainsi que par une partie de la Wehrmacht et par de nombreux experts et bureaucrates du Troisième Reich. Il bénéficie de complicités individuelles et collectives dans toute l'Europe, notamment au sein des mouvements collaborationnistes d'inspiration fasciste ou nazie et de la part d'administrations ayant fait le choix de la collaboration d'État. Au contraire, de nombreux anonymes se dévouent pour sauver des persécutés ; certains d'entre eux reçoivent après-guerre le titre honorifique de « Juste parmi les nations ».

Seul le génocide des Juifs est conduit de façon systématique et avec acharnement, jusqu'aux derniers jours des camps en 1945, mais le Troisième Reich extermine aussi en masse les handicapés mentaux, dont le gazage lors de l'Aktion T4 préfigure celui des Juifs d'Europe, ainsi que les Roms, dont le génocide est connu sous le nom de Porajmos, et toutes les populations jugées indésirables par les nazis : homosexuels, « asociaux », opposants politiques, populations civiles slaves, etc.

La Shoah constitue l'un des événements les plus marquants et les plus étudiés de l'histoire contemporaine. La mémoire et la littérature de la Shoah témoignent de son impact moral, historique, culturel et religieux. L'horreur de ce « crime de masse » conduit également, après-guerre, à l'élaboration des notions juridiques de « crime contre l'humanité » et de « génocide », à la Convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et aux conventions de Genève de 1949.

Lumière sur…

Police juive dans le ghetto de Varsovie, en mai 1941.
Police juive dans le ghetto de Varsovie, en mai 1941.

La police juive du ghetto (Jüdische Ghetto-Polizei en allemand) ou service d’ordre juif (Jüdischer Ordnungsdienst), communément appelée police juive par les Juifs, est une unité de police mise en place dans les ghettos juifs de l’Europe sous domination nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Les services d’ordre juifs sont créés dans les ghettos à la suite des Judenräte — les conseils juifs locaux —, auxquels ils sont formellement rattachés ; ils sont dans les faits soumis aux forces allemandes, dont ils appliquent les ordres au sein des ghettos.

Dans un premier temps chargés pour l’essentiel de tâches bénéficiant aux habitants des ghettos (gestion de la circulation, règlement des conflits, surveillance de l’hygiène publique, etc.), ils se voient progressivement confier la responsabilité de mettre en œuvre le travail forcé, de confisquer les biens des Juifs et de surveiller l’enceinte des ghettos, désormais séparés du reste de la ville. Dans ce cadre, corruption et extorsions sont omniprésentes, si bien que les polices juives sont rapidement perçues avec hostilité par la population.

L’année 1942, durant laquelle les déportations vers les centres d’extermination se multiplient dans le cadre de la Solution finale, marque un tournant pour les polices juives : sous les ordres des nazis, les agents du Jüdischer Ordnungsdienst participent aux rafles et aux déportations, souvent en échange de la promesse d’avoir, ainsi que leur famille, la vie sauve. Néanmoins, la liquidation des ghettos, jusqu’en 1944, est suivie de celle des polices juives : pour la plupart, leurs membres sont in fine exécutés sur place ou déportés, comme les autres Juifs.

Si les services d’ordre juifs ont très majoritairement participé aux exactions et aux déportations, quelques-uns ont collectivement refusé d’y participer, certains policiers ont démissionné, ont aidé leurs pairs juifs, voire ont rejoint la résistance, souvent au prix de leur vie.

À l’issue de la guerre, les services d’ordre juifs sont haïs par les survivants de la Shoah pour leur participation aux déportations. Certains de leurs membres — et dans une moindre mesure des conseillers juifs locaux — encore vivants sont convoqués devant des tribunaux d’honneur juifs organisés en Europe ou devant des tribunaux civils, notamment en Pologne et en Israël. Les polices juives sont dans un premier temps dépeintes comme coupables de collaboration avec les nazis. Le regard ultérieur des historiens, en particulier à partir des années 1990, est davantage nuancé ; ils s’attachent moins à les qualifier moralement (victimes, coupables ou dans une zone grise) qu’à comprendre et décrire leur réalité.

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