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Paul Steck

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Paul Steck
Paul Steck peint en 1920 par son ami Jean Patricot.
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Paul Albert DugasVoir et modifier les données sur Wikidata
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Paul Steck, pseudonyme de Paul Albert Dugas, né le à Troyes et mort le à Paris, est un peintre, compositeur, librettiste et fonctionnaire français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Steck[1],[2] est l'enfant naturel né à Troyes de deux artistes dramatiques, Paul Prosper Marie Théodore Dugas (né en 1844 au Mans) [note 1], et Léonie Boeteman (née en 1848 à Bruges)[note 2], déclaré sous le nom de Paul Albert Dugas[3]. Un deuxième enfant prénommé Georges naît de cette union le à Besançon (Doubs), également reconnu par son père[4] ; il décède trois semaines plus tard[5]. La profession des parents les amène à se déplacer de ville en ville. Léonie Boeteman rencontre le chef d'orchestre Arthur Steck qu'elle épouse à Toulon le [6].

Vers 1885, Paul Albert Dugas est l'élève de Jean-Léon Gérôme. Il effectue son service militaire de 1887 à 1890. Le , il épouse à la mairie du 7e arrondissement de Paris, Angèle Florestine Déré (1868), sans profession, qui lui donna une fille, Hélène, née à Paris. Le mariage fut dissout le par un jugement de divorce. Le à la mairie du 16e arrondissement de Paris, il épouse en secondes noces Laurence Louise Marie (1874-1947) qui lui donnera deux fils, Robert Georges Auguste (né en 1896 à Paris) et Pierre Arthur René (né en 1908 à Moret-sur-Loing).

À l'issue de son service militaire, fort de ses talents tant dans les arts graphiques, que dans l'écriture et la composition musicale, il décide d'entamer une carrière artistique, et de prendre pour ce faire le nom d'artiste de Paul Steck en empruntant le patronyme de son beau-père Arthur Steck, et de porter ainsi le nom de celui qui avait contribué à son éducation en partageant la vie de sa mère. Celui-ci était devenu entre-temps le chef d'orchestre du casino de Monte Carlo[7], ce qui lui a permis d'effectuer des tournées, tant en France [8] qu'à l'étranger[9]. Paul Steck commence par illustrer des partitions musicales, puis à en écrire en composant des œuvres variées, tout en pratiquant la peinture[10].

Au Salon de 1896, il obtient du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts une bourse de voyage pour sa peinture exposée, ce qui lui permet de visiter quelques villes d'Europe dont Bruges et Venise entre et .

En 1896, il est membre de la Société des artistes français. En 1900, il obtient une médaille de bronze à l'Exposition universelle.

De 1903 à 1912, il est chargé du cours supérieur de composition décorative à l'École nationale des arts industriels de Roubaix. En , il est délégué du ministre au 2e congrès international de l'enseignement du dessin à Berne, et nommé secrétaire en 1906 de la commission des musées. Il reçoit une médaille d'or pour son enseignement au 3e congrès à Londres en . En 1910, il est nommé président de la Société nationale de l'Union du dessin, et organise à ce titre le 2e congrès national de dessin à Paris. Il est le commissaire général de l'exposition des écoles françaises au 4e congrès international de l'enseignement à Dresde en , en collaboration avec H. Valentino, chef de la division des beaux-arts[11]. Il est le vice-président de la section de l'enseignement artistique, et délégué du ministre au congrès international des arts décoratifs à Gand en .

En 1906, il est l'auteur des cartons de la verrière du théâtre de l'Alhambra à Rouen qui fera scandale[12],[13]. En , un des rares bombardements sur Rouen pendant la Première Guerre mondiale mettra fin à la controverse.

Depuis 1911, il assume également les tâches administratives et doit centraliser les rapports d'inspection, la conservation du dépôt des modèles, ainsi que les commandes, la réception et la distribution des modèles et ouvrages destinées aux écoles d'art jusqu'en 1919. En 1915, il est nommé sous-directeur de l'École nationale des arts décoratifs en remplacement de Charles Genuys, nommé inspecteur général des monuments historiques.

Comme fonctionnaire, il fut également inspecteur de l'enseignement du dessin et des musées nationaux, en remplacement de feu M. Marquette. Il inspecte alors de 1902 à 1915 les lycées et collèges de l'académie de Paris. Au nom du ministre, il préside les distributions des prix aux écoles nationales et régionales des beaux-arts, et diverses manifestations artistiques. En sa qualité d'enseignant, il fut membre du jury du certificat d'aptitude à l'enseignement de la composition décorative, ainsi que membre du jury de l'aptitude à l'enseignement du dessin pour les lycées et collèges 1er degré et degré supérieur.

En 1920, il est chargé d'une mission d'inspection générale des arts appliqués en France[14] et en 1921 est créé l'emploi d'inspecteur général des arts appliqués. Par un décret du , il est nommé inspecteur général de l'enseignement du dessin pour l'enseignement secondaire à compter du en remplacement du docteur Richer, parti en retraite. En 1921, il exerce comme inspecteur général des arts appliqués à la direction des beaux-arts.

Il est l'auteur du livret (avec Henry de Chennevières) et de la musique d'un opéra-comique, L'Accordée de village (1907).

Livrets[modifier | modifier le code]

  • L'Accordée de village, opéra comique

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Bagneux, mairie : Vue de Bagneux au soleil couchant, huile sur toile, 280 × 300 cm[15].
  • Paris :
  • Rouen, théâtre de l'Alhambra : La Danse et la Beauté, 1906, verrière, 9 × 5 m, œuvre disparue[16].
  • Saint-Brieuc, hôtel de ville, salle des fêtes : panneaux pour le plafond, 1909.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Seuls son âge (22 ans) et sa profession (artiste dramatique) sont indiqués sur l'acte de naissance de son fils Paul Albert, mais son lieu de naissance (Le Mans) est indiqué dans l'acte de naissance de son fils Georges.
  2. La date de naissance (Marie) Léonie Boeteman (le ) est précisée sur son acte de mariage de 1872 ; son patronyme, qui est Boeteman selon son acte de naissance n° 873 de l'année 1848, est mal orthographié Boetemann dans l'acte de naissance de son fils Paul Albert, puis correctement orthographié dans les autres actes la concernant.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Paul Steck (1866-1924) – Tendre automne », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  2. a et b « Esquisse pour la mairie de Bagneux », sur Les musées de la ville de Paris (consulté le ).
  3. Acte de naissance de Paul Dugas Archives de Troyes (Aube), acte de naissance no 338, année 1866 (vue 87/220).
  4. Acte de naissance de Georges Dugas Archives de Besançon (Doubs), acte de naissance no 937 dressé le (vue 31/434).
  5. Acte de décès de Georges Dugas Archives de Besançon (Doubs), acte de décès no 994 dressé le (vue 33/430).
  6. Acte de mariage Steck/Boeteman Archives de Toulon (Var), acte de mariage no 80 dressé le (vue 106/593).
  7. « Arthur Steck (1845-1915) », sur BnF (consulté le ).
  8. « Province - Biarritz », Le Monde artiste, 30e année no 1,‎ , p. 518 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Nouvelles diverses - Portugal », L'Art musical, 26e année no 1,‎ , p. 93 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Paul Steck (1866-1924) - Toutes ses œuvres », sur BnF (consulté le ).
  11. Journal officiel, .
  12. « À propos de l'Alhambra », Journal de Rouen, no 364,‎ , p. 3-4 (ISSN 2430-8242, lire en ligne, consulté le ).
  13. Patrice Quéréel (préf. Patrice Pusateri et Michel Nouvellon), XXe un siècle d'architectures à Rouen, Rouen, ASI, , 157 p. (ISBN 2-912461-03-0), p. 106-107.
  14. Arrêté du .
  15. Bagneux infos, no 262, .
  16. Georges Dubosc, « Les travaux artistiques de "l'Alhambra" », Journal de Rouen, no 222,‎ , p. 2 (ISSN 2430-8242, lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire Bénézit.
  • Guy Caplat, « Steck (Paul, Albert, Dugas dit) », in: L'Inspection générale de l'Instruction publique au XXe siècle. Dictionnaire biographique des inspecteurs généraux et des inspecteurs de l'Académie de Paris, 1914-1939, Paris, Institut national de recherche pédagogique, 1997, pp. 480-483 (en ligne sur persee.fr).
  • Isabelle Compin, Anne Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée du Louvre et du Musée d'Orsay, Paris, 1986.
  • Isabelle Compin, Geneviève Lacambre, Anne Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée d'Orsay, Paris, Musée d'Orsay, 1990.

Liens externes[modifier | modifier le code]