Observatoire Hommes-Milieux

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Les Observatoires Hommes-Milieux (OHM)[1] sont des outils de promotion de l'interdisciplinarité mis en place par l’Institut Écologie et Environnement (INEE)[2] du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)[3]. Ils œuvrent à la connaissance des interactions hommes-milieux et des dynamiques des environnements fortement anthropisés selon une approche en écologie globale.

Ils constituent, avec le Réseau des Zones Ateliers (RZA)[4] et les Ecotrons[5], des systèmes de structuration du dispositif scientifique de l’Institut. Le plus ancien d'entre eux est en fonctionnement depuis 2007[6].

Observer les interactions hommes-milieux[modifier | modifier le code]

Objectifs[modifier | modifier le code]

Les OHM ont pour but de favoriser et d’organiser, autour d’un objet d’étude commun, les interactions entre les sciences de l‘environnement, quel que soit le champ scientifique dont elles sont issues : sciences de la vie, géosciences, sciences humaines et sociales. Les OHM se développent avec la mise en place d’outils destinés au stockage, à l’interopérabilité et à la pérennisation des données scientifiques. Ils ont vocation à devenir des dispositifs privilégiés d’observation, d’analyse, d’expérimentation et de modélisation des questions et des enjeux environnementaux actuels.

La mission des OHM est de servir de cadre à la description, à l’analyse et à la modélisation des interactions hommes-milieux et de leurs évolutions, sur des espaces où ces dernières sont très fortement influencées par un fait anthropique majeur. Chaque Observatoire s’inscrit dans un contexte d’adaptation ou de réaction à une rupture, un événement plus ou moins brutal dans son intervention mais très influent sur les plans économique, social et environnemental, afin de permettre l’étude d’un socio-écosystème en cours de transformation[7].

Le Réseau des Observatoires Hommes-Milieux[modifier | modifier le code]

Vue sur Gardanne et ses usines, en arrière-plan la Montagne Sainte-Victoire (Samuel ROBERT, avril 2009, terril des Molx)
À la suite de l’arrêt des charbonnages, en 2003, le bassin minier de Provence est confronté à plusieurs enjeux : reconversion économique, urbanisation, maintien de l'agriculture et préservation de l’environnement naturel.
L’objet de l’OHM-BMP est d’étudier l’évolution de ce territoire face aux questions que suscitent ce nouveau contexte.
Ci-dessus : vue sur Gardanne et ses usines, en arrière-plan la Montagne Sainte-Victoire (cliché S. Robert, 2009)

Les OHM développent leurs travaux sur des problématiques écologiques et humaines variées, mais ils partagent les mêmes méthodes de travail concernant la structuration de l’information, l’animation de la recherche scientifique et l’articulation des milieux académiques avec d’autres catégories d’acteurs (collectivités territoriales, communautés locales, entreprises, services de l’État, etc.), à travers notamment la Charte des OHM. Organisés en réseau, ils ambitionnent d’offrir un contexte opérationnel et normé pour la recherche dans le domaine des sciences de l’environnement.

Systèmes d'information et bases de données[modifier | modifier le code]

L’activité « bases de données » des OHM consistent à l’identification, à la collecte, à l’organisation et à la diffusion de données à caractère scientifique, technique et documentaire sur les territoires concernés. Les bases ainsi constituées ont vocation à appuyer les recherches qui, en retour, contribuent à alimenter les systèmes d’information. Applications thématiques, banques d’images et systèmes d'information géographique constituent les pièces maîtresses du dispositif.

Animation scientifique et mutualisation des savoirs[modifier | modifier le code]

Composante essentielle de l’activité des OHM, l’animation scientifique a pour but de créer les conditions d’émergence de l’interdisciplinarité - véritable enjeu pour la recherche[8],[9] - et des partenariats inter-institutionnels. Le réseau des Observatoires organise chaque année un Appel à Propositions de Recherche destiné à susciter des travaux en accord avec les axes programmatiques de l’INEE sur les interactions hommes-milieux. Lieux de rencontres et d’échanges, les Observatoires organisent des séminaires annuels de restitution des études financées et se portent partenaires pour l’accueil de réunions scientifiques portant sur des problématiques environnementales liées à leurs activités.

Les OHM en fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le réseau des OHM (ROHM) compte 8 OHM en fonctionnement fin 2014 ; cinq en France métropolitaine ou outre-mer et trois à l'étranger.

Les OHM nationaux[modifier | modifier le code]

OHM du Bassin minier de Provence

OHM - Haut Vicdessos

OHM – Oyapock

OHM - Vallée du Rhône

OHM - Littoral Méditerranéen

Les OHM internationaux[modifier | modifier le code]

OHMi - Estarreja

OHMi - Téssékéré

OHMi - Nunavik

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Recherche », sur INEE (consulté le ).
  2. « CNRS - Institut écologie et environnement », sur Wikiwix (consulté le ).
  3. « Centre National de la Recherche Scientifique », sur CNRS (consulté le ).
  4. « Recherche », sur INEE (consulté le ).
  5. « Recherche », sur INEE (consulté le ).
  6. « OHM bassin minier de Provence - Mise en oeuvre », sur ohm-provence.org via Wikiwix (consulté le ).
  7. Y. Lagadeuc et R. Chenorkian. Les systèmes socio-écologiques : vers une approche spatiale et temporelle. Natures Sciences Sociétés, 17, 194-196 (2009) [1]
  8. E. Brun et al.. Postures des scientifiques et interdisciplinarité dans le champ de l'environnement. Natures Sciences Sociétés, 15, 177-185 (2007)[2]
  9. J.-M. Legay et al.. L'interdisciplinarité dans les sciences de la vie. Editions Cemagref, Cirad, Ifremer, Inra. coll. Indisciplines (2006)

Pour en savoir plus[modifier | modifier le code]