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Discussion:Jean Rohou

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Comme Jean Rohou, en octobre 1945 je me suis trouvé pensionnaire à Kernéguès en classe de sixième. Il faisait partie de ces élèves irréprochables dont je n'étais pas. Etre interne à cette époque d'autorité, de discipline imposée - et le plus souvent acceptée - de privations matérielles et d'inconfort n'était une expérience agréable pour personne. Jean Rohou, comme Gaby J. ou bien d'autres était fils d'agriculteurs comme nous disions. D'autres étaient fils d'instituteurs - dont l'un justement de Plougourvest. Quant à moi j'appartenais à la catégorie des citadins-réfugiés pour cause de destructions dues à la guerre. Mes origines, mes cousinages, et les tribulations imposées par les circonstances m'avaient fait côtoyer des gens de tous bords (un lointain cousin fils d'agriculteur avait, la même année fait sa rentrée à Saint Joseph). C'est peut-être pourquoi je ne pouvais imaginer la surcharge de frustration, de rancoeur même, que portait alors Jean Rohou (qui autant que je me souvienne nous dominait par sa taille, et dont la chevelure très brune, la peau mate le faisaient sortir du lot). Mon expérience n'était pas la sienne, mais sans doute, comme la plupart des autres potaches que nous étions je voyais en lui plutôt un modèle (je crois qu'il avait réussi au concours des bourses). En plus il parlait breton; alors qu'à mon grand regret je n'y entendais à peu près rien, ce qui permettait à mes gentilles cousines, pensionnaires aux Ursulines, des apartés moqueurs dont je me sentais exclus et parfois la cible. Aujourd'hui, soixante ans plus tard, j'ai beaucoup de mal à comprendre l'histoire compartimentée que nous fait revivre Jean Rohou. Certes, par mes racines brestoises, malouines, cornouaillaises, léonardes, etc... je me sens heureux de visiter, rarement hélas, la Bretagne. Je suis fort heureux de constater son dynamisme. Mais je suis navré de constater à quel point se développe à notre époque une vision mythique de ses origines, quand il ne s'agit pas de recréer une culture artificielle. Voyez les nouveaux locuteurs du breton dont l'accent est rigolo et les phrases ponctuées de "bon". Quant à la "fine" distinction entre "les" Trégorrois, "les" Léonards, "les" Cornouaillais, etc... cela me laisse rêveur. Allez donc regardons l'avenir, soyons au moins Européens. Et foin des Frisons, Scaniens, Bavarois, Flamands et Wallons, Carinthiens, Minhotos. Apprécions et conservons tous ces patrimoines "premiers" pour ce qu'ils sont. Une personne vaut par ses qualités personnelles. Il n'y a pas d'heureux élus dont l'appartenance à un groupe permet de bénéficier une fois pour toute d'une supériorité quelconque. Et vivent les fils de ploucs, d'où qu'ils soient. 193.248.17.68 19 juillet 2006 à 21:44 (CEST)[répondre]

Merci pour ce témoignage éclairant, équilibré et judicieux. --194.199.4.104 (d) 28 mars 2009 à 16:15 (CET)Jean Josse.[répondre]


Soyons Européens, soit: foin alors des Belges, des Français, des Allemands, etc. L'accent des néo-bretonnants est certes souvent affligeant: mais on n'apprend pas le breton comme l'anglais. Les bretonnants se méfient souvent quand on veut leur parler dans la langue pour laquelle ils ont été brimés naguère à l'école. Ils préfèrent alors souvent parler mal français que bien le ton... Je pense que Jean Rohou a tout à fait sa place sur wikipedia, qui admet bien des auteurs de seconde zone. Le fait d'être universitaire, toutefois, ne signifie nullement qu'on est compétent: il y a des universitaires nuls, mais ce n'est pas le cas de J. Rohou qui, s'il n'est pas le spécialiste incontestable de Racine, est certainement un grand spécialiste de cet auteur. Par contre, un article sur wikipedia devrait adopter un ton neutre, ce qui n'est pas le cas ici, où l'on fait clairement l'éloge de J. Rohou, en évitant de mentionner qu'il a été contesté par d'autres chercheurs dont les arguments ne sont pas négligeables: Pascal Rannou, par exemple, dans la revue "Hopala" n°30: "Fils de ploucs de Jean Rohou: le bonheur triste d'un aliéné".

Frisons, Scaniens, etc...[modifier le code]

Si j'ai cité ces "groupes humains", ce n'est pas du tout pour les stigmatiser ou encore moins pour les voir disparaître. Bien au contraire. Comme les Bas-Bretons dans un passé récent, ils sont la cible de moqueries alors même que parmi eux se trouvent évidemment bien des gens de grande valeur... comme partout. Je voulais par là dire "Point d'exclusion, considérons les gens pour leurs qualités et non pas comme porteurs d'une infériorité supposée que leur infligerait leur appartenance à un groupe". Cette réflexion m'a été inspirée par l'espèce de parti-pris dont Jean Rohou, malgré toutes ses généreuses déclarations, manifeste vis a vis des (haut)-Léonards, égaux parmi les égaux, mais encore plus égaux que les autres bretonnants. Si par malheur on est Trégorois, Cornouaillais on n'apprécie pas forcément cet esprit "d'enclos" par ailleurs critiqué par Jean Rohou lui-même. Les particularismes locaux, ou nationaux, enrichissent tout le monde. Un souhait: que durent ces différences sans pour autant qu'elles créent une hiérarchie de valeur.dd

La formulation prêtait à confusion je l'avoue, elle n'était pas la meilleure. J'en suis fort marri. Bernard Huet --193.248.111.110 (d) 16 septembre 2009 à 14:04 (CEST)[répondre]

mérites de Jean Rohou.[modifier le code]

Au-delà de remarques parfois critiques sur la série « Fils de ploucs » de Jean Rohou, qui ne portent en fait que sur une forme de vision "microcosmique" du lieu des ses origines, il ne faudrait pas manquer de rendre hommage à l’essentiel de cette œuvre.

Superbement documentée elle retrace la vie qu’a connue son auteur, il aborde l’histoire sociale, linguistique et l’Histoire tout court de la Bretagne en sortant souvent des sentiers battus.

La lecture du tome II de « Fils de ploucs » apporte des réponses aux questions que pouvait susciter le premier tome. Y compris sur la vie locale du Haut-Léon.

Au fil des pages, il prend une hauteur que je n’avais pas trouvée dans les premiers chapitres.

Relativisant les opinions extrêmes, notamment à propos de la dualité des enseignements confessionnels et laïcs, sa clairvoyance, son honnêteté, tranchent avec beaucoup d’ouvrages simplistes et passionnés. Ce n’est pas si courant.

Cette recherche d’impartialité lui fait courir le risque d’être considéré comme traître ou imprécateur.

Particulièrement à propos de sa langue maternelle.

Parfaitement à l’aise dans cet idiome tel qu’il était autrefois parlé dans le monde rural, il brocarde la langue construite, respectant un grand purisme étymologique, en donnant quelques exemples qui en montrent les excès (la traduction de « accès réservé au personnel » ou quelque chose de similaire lui paraît très artificiel, voire cocasse).

Il pense que la renaissance du breton aurait dû suivre d’autres voies. Celles qu’ont empruntées la plupart des langues, tout naturellement, par des emprunts vite assimilés. L’exemple de l’anglais le montre bien, la moitié de son lexique est latin ou français.

Evidemment face à certains tenants du néo-breton ce genre de vision a de quoi déplaire.

Bernard Huet --193.248.110.63 (d) 8 janvier 2010 à 21:53 (CET)[répondre]