Calabre

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Calabre
Blason de Calabre
Héraldique
Drapeau de Calabre
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Chef-lieu Catanzaro
Provinces 5
Communes 404
Président
Mandat
Roberto Occhiuto[1] (Forza Italia)
depuis 2021
NUTS 1 ITF (Italie méridionale)
Code ISTAT 18
ISO 3166-2 IT-78
Démographie
Population 1 835 294 hab. (29/02/2024)
Densité 121 hab./km2
Géographie
Superficie 1 522 200 ha = 15 222 km2
Localisation
Localisation de Calabre
Liens
Site web regione.calabria.it

La Calabre (Calabria /kaˈlabrja/ en italien ; Calabbria en calabrais) est une région d'Italie méridionale comptant 1 835 294 habitants[2] et dont le chef-lieu est situé à Catanzaro. Elle est délimitée au nord par la Basilicate, à la pointe sud-ouest par le détroit de Messine, qui la sépare de la Sicile, à l'est par la mer Ionienne et à l'ouest par la mer Tyrrhénienne[3].

Le nom « Italia », par lequel les Grecs dénommaient l'isthme de Catanzaro, est originaire de la région[4].

Occupée dès le paléolithique, elle a vu s'épanouir de nombreuses civilisations du fait de sa position centrale au cœur de la Méditerranée : Œnôtres, Ausones, Grecs, Romains, Byzantins, Normands. La période grecque antique est à l'origine, à partir du VIIIe siècle av. J.-C., de la naissance de nombreuses cités qui figureront parmi les plus riches et les plus influentes de leur temps, opérant plus tard une synthèse entre la culture hellénique et celle des conquérants romains, qui baptisèrent la région « Magna Græcia » (Grande-Grèce).

À l'époque romaine, elle intègre la Regio III Lucania et Bruttii au sein de l'Italie augustéenne. À la suite de la guerre des Goths (VIe siècle), elle tombe aux mains de l'Empire byzantin pendant plus de cinq siècles au long desquels elle recouvre pleinement son caractère hellénique. Le cénobitisme y fleurit et la Calabre se couvre d'innombrables églises, monastères et ermitages où des moines Basiliens consacrent leur vie à la transcription de textes anciens en grec. Ce sont les Byzantins qui introduisent l'art de produire et tisser la soie dans la région, qui fera sa renommée dans toute l'Europe. À partir du XIe siècle, l'avènement des Normands entame un lent processus de latinisation de la Calabre, dont le destin va peu à peu se confondre à celui du reste du Mezzogiorno : elle appartiendra successivement au royaume de Sicile, au royaume de Naples et au royaume des Deux-Siciles jusqu'au Risorgimento.

En Bovesìa, quelques communautés parlent toujours le griko, un dialecte local issu du grec. Dans le centre et le nord de la péninsule, de nombreuses municipalités ont pour langue officielle l'arberèche, un dialecte albanais. Enfin, une minorité de langue occitane est établie à Guardia Piemontese.

Géographie[modifier | modifier le code]

Altimétrie de la Calabre.

La Calabre forme une petite péninsule s'avançant dans la Méditerranée qui constitue la « pointe » de la « botte » italienne. Pour cette raison, elle dispose de 799 km de côtes où se succèdent étendues rocheuses, caps, falaises et plages de sable.

Les montagnes constituent l'épine dorsale de la péninsule calabraise et sont regroupées au sein de cinq chaînes différentes (le Pollino, la Sila, la Catena Costiera, les Serres et l'Aspromonte). Ainsi, les plaines n'occupent qu'une faible part de la superficie régionale ; les plus étendues sont celles de Sibari, de Gioia Tauro et de Sant'Eufemia.

Deux petites îles font administrativement partie de la Calabre, Dino (la plus grande) et Cirella, toutes deux situées au large de la province de Cosenza, en mer Tyrrhénienne. Les points extrêmes de la région sont la commune de Nocara qui borde la Basilicate au nord, le cap Colonna à l'est, la punta Palizzi au sud et l'embouchure du Calopinace à l'ouest. La punta Pezzo n'est distante que de 3,2 km du cap Peloro, en Sicile.

Topographie[modifier | modifier le code]

Carte des principaux massifs montagneux de Calabre.

Le territoire calabrais est recouvert à 49,2 % de collines, 41,8 % de montagnes et seulement 9 % de plaines.

Les montagnes les plus septentrionales de la région appartiennent au massif du Pollino, où se trouvent les plus hauts sommets de Calabre, la serra Dolcedorme (2 267 m) et le mont Pollino (2 248 m). Plus au sud, les Monti di Orsomarso, qui culminent au cozzo del Pellegrino (1 987 m), séparent le Pollino de la Catena Costiera ("chaîne côtière") qui, comme son nom l'indique, s'étire face au littoral tyrrhénien et culmine au monte Cocuzzo (1 541 m).

Au centre de la région s'élève le vaste plateau boisé de la Sila, renommé pour ses forêts de conifères, dont le plus haut sommet est le monte Botte Donato (1 928 m). Au sud-ouest, la vallée du Corace joint la Sila au massif du Reventino (1 417 m) qui surplombe la côte tyrrhénienne entre le capo Suvero et la plaine de Sant'Eufemia.

Entre cette dernière et la plaine de Gioia Tauro se dresse le monte Poro (710 m), relief le plus modeste de la région. Entre l'isthme de Catanzaro et le col de Limina s'élèvent les Serres, dont le plus haut sommet est le monte Pecoraro (1 423 m). Au sud, les Serres s'étirent jusqu'au massif le plus méridional de la région, l'Aspromonte, dont le point culminant est le Montalto (1 956 m).

Dix plus hauts sommets de Calabre (en mètres)
Montagne Altitude
Serra Dolcedorme 2 267
Mont Pollino 2 248
Serra del Prete 2 181
Timpa Valle Piana 2 163
Serra delle Ciavole 2 130
Cozzo del Pellegrino 1 987
Monte Manfriana 1 981
Montalto 1 956
Monte La Mula 1 935
Monte Botte Donato 1 928

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le fleuve Neto dans les environs de Santa Severina.

Les cours d'eau calabrais ne sont guère bien longs du fait de la topographie des lieux : premièrement en raison de la forme étroite et allongée de la péninsule, et deuxièmement en raison de la disposition particulière des massifs montagneux ; par conséquent, la plupart des rivières et fleuves calabrais sont de nature torrentielle, à l'exception du Crati et du Neto - les deux plus longs fleuves de la région - qui se jettent dans la mer Ionienne. Le Coscile (qui naît dans le massif du Pollino, dans lequel il conflue avec son principal affluent, l'Esaro), le Trionto, le Tacina et le Corace, beaucoup plus courts, se déversent également du côté ionien ; les trois derniers fleuves, à l'instar du Neto, prennent leur source dans la Sila. L'Amato et le Savuto sont également originaires du massif de la Sila et, de même que le Lao qui descend du Pollino, sont les principaux fleuves calabrais du versant tyrrhénien. Les autres rivières, encore plus courtes, sont de régime torrentiel et réunissent les caractéristiques typiques d'une fiumara : ils s'écoulent dans des gorges encaissées avant de se déverser dans les plaines alluviales en de larges lits caillouteux, asséchés la majeure partie de l'année mais qui peuvent se remplir brusquement par temps de fortes pluies ou d'orages. Enfin, il existe de nombreux lacs artificiels, principalement sur le plateau de la Sila, dont les plus vastes sont l'Ampollino, l'Arvo, le Cecita, l'Angitola et le Passante.

Géologie[modifier | modifier le code]

Carte géotectonique de la Méditerranée centrale et de l'Arc calabrien.

En géologie, la mention de Calabre se réfère généralement à « l’arc calabrien », parfois appelé « l’arc calabro-péloritain ». Il désigne la chaîne de montagnes semi-circulaire qui s'étend du sud de la Basilicate jusqu'au nord-est de la Sicile en incluant les monts Péloritains. Le sous-sol de la Calabre est principalement constitué de roches cristallines et métamorphiques de l'ère paléozoïque, recouvertes de sédiments successifs d'origine néogènes. Les roches du substrat sont constituées de différentes unités tectoniques (ou couches) superposées les unes aux autres ainsi qu'à celles des Apennins méridionaux et des Maghrébides siciliennes.

L'évolution géotectonique du système néogène de la Méditerranée centrale est caractérisée par un glissement de l'Arc calabrien vers le sud-est, ce qui a permis l'ouverture du bassin tyrrhénien. L'avant-pays de ce système est formé par les promontoires de la plaque africaine : les plates-formes Apula et Ibleo. La mer Tyrrhénienne est le bassin d'arrière-arc de ce processus de subduction, où les « microplaques » d'affinités africaine se positionnent au-dessous des microplaques d'affinités européenne (Arc calabrien).

Le risque sismique en Calabre est élevé[5].

Climat[modifier | modifier le code]

Capo Vaticano.
Sila.

Le climat de la Calabre est méditerranéen. La côte ionienne est plus aride et plus sèche que la côte tyrrhénienne, qui présente un climat plus doux. Généralement, les températures ne s'abaissent jamais sous les 10 °C et n'excèdent que ponctuellement les 40 °C (pointes de 42 à 44 °C pendant les mois d'été) sur le littoral. Dans les massifs à l'intérieur des terres, du Pollino à l'Aspromonte en passant par la Sila, qui sont le prolongement méridional des Apennins, le climat continental est beaucoup plus rude avec des hivers froids et neigeux et des étés chauds et parfois orageux. Il convient également de noter l'existence d'amplitudes thermiques quotidiennes anormalement élevées pour la région dans la vallée du Crati où, l'hiver, d'abondantes chutes de neige peuvent survenir alors même qu'étant située à basse altitude.

Les stations météorologiques présentes dans la région et officiellement reconnues par l'Organisation météorologique mondiale sont :

  • Bonifati
  • Calopezzati
  • Capo Spartivento
  • Catanzaro
  • Cosenza
  • Crotone-Isola di Capo Rizzuto
  • Lamezia Terme
  • Monte Scuro
  • Punta Alice
  • Gioia Tauro
  • Reggio Calabria
  • Vibo Valentia
  • Bianchi

Flore[modifier | modifier le code]

Pin de Bosnie.

La diversité climatique au sein de la Calabre confère à la région une végétation diversifiée. Du littoral jusqu'à 600 m d'altitude (étage méditerranéen), le maquis méditerranéen prédomine avec ses oliviers, ses chênes verts et d'autres plantes typiques du bassin de la Méditerranée. De 700 m jusqu'à 1 000 m d'altitude (basse montagne), une végétation transitionnelle se développe : ce sont désormais les châtaigniers et les autres chênes qui dominent le paysage. Au-delà de 1 000 m d'altitude (moyenne montagne) prédominent les essences typiques du climat montagnard, à savoir le hêtre, le sapin blanc et le pin de Bosnie. Dans les Serres calabraises, la végétation montagnarde se développe, en certains points, dès les plateaux de 800 m d'altitude. Le pin de Bosnie (Pinus heldreichii), emblème incontesté du parc national du Pollino, ne pousse nulle part ailleurs que dans les Balkans.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Aux yeux des anciens Grecs, l'Italie correspondait à la Calabre actuelle.

À l'époque augustéenne de l'Empire romain, la Calabre actuelle était nommée Bruttium, du nom du peuple qui l'occupait. Plus tôt encore, vers le XVe siècle av. J.-C., ces terres étaient connues sous la dénomination d'Italia, du nom des Italói, descendants des Œnôtres. Selon les Grecs, ce nom proviendrait de Ouitoulía, terme par lequel les colons achéens arrivés en actuelle Calabre désignaient les Vituli, peuplade qui vivait au sud de l'isthme de Catanzaro et dont l'ethnonyme est étymologiquement lié au mot désignant le taureau, animal sacré et déifié par ce peuple : le grec italós, lui-même d'origine italique, provient de l'osco-ombrien uitlu, taureau (apparenté au mot latin uitellus qui, suivi d'un suffixe diminutif, désigne le veau). Ouitoulía en vint ainsi à signifier « terre des Vituli » ou « terre des taureaux ». À l'appui de cette hypothèse, il existe dans la partie méridionale de la péninsule calabraise, où s'est développée la plus importante civilisation italique jusqu'à l'avènement de Rome, on retrouve de nombreux toponymes d'origine grecque antique (retranscrits en latin par les Normands) relevant probablement de toponymes plus anciens évoquant les taureaux (ou les bovidés) : Bova, Bovalino, Taurianova, Gioia Tauro, etc.

Le nom Calabria désignait à l'origine la péninsule du Salento, qui était incluse dans la Regio II Apulia et Calabria, tandis que la Calabre actuelle faisait partie de la Regio III Lucania et Bruttii aux côtés de la Basilicate. Des siècles plus tard, lorsque les deux péninsules ont été réunies sous la l'administration byzantine, le nom Calabria a été employé pour désigner les deux régions sans distinction ; par la suite, consécutivement à la perte des possessions byzantines du Salento au profit des Lombards, le toponyme n'a plus été utilisé que pour désigner l'actuelle péninsule calabraise, qui a conservé le nom. À la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne, le terme Calabria est souvent employé sous la forme Calabrie (le -e est marqueur de pluriel en italien) avec la division du territoire en deux provinces napolitaines : Calabria Ulteriore et Calabria Citeriore.

Le toponyme Calabria vient de Calabrī, à mettre en relation avec les Γαλάβριοι (Galábrioi) de la péninsule balkanique (dont dérive peut-être le nom des Calabrī). Ce terme semble être apparenté à une racine préromaine *cal-/cala- ou *calabra-/galabra- qui apparaît également dans les mots galaverna et calabrosa ("givre") et signifierait donc « roche », « concrétion calcaire ou glacée ». Afin d'appuyer cette thèse, Latham (1859) rapporte que des tribus dénommées Galabrī ou Calabrī ont peuplé les régions orientales de l'actuel Kosovo, riches en minerais d'or et d'argent. Il rapporte également que Calabrī est le nom par lequel ont été dénommés les Iapyges, tant en Italie que dans les Balkans, et que ce n'est qu'a posteriori que les Messapiens et les Calabrī seront collectivement désignés comme des Iapyges. Il paraît ainsi d'autant plus plausible d'émettre l'hypothèse que ces peuples maîtrisant l'extraction des minerais aient colonisé les régions du sud de l'Italie rapprochées des gisements qu'ils convoitaient. Les Serres, aux environs de Pazzano, et le Monte Mula sont riches en ressources minières et leurs gisements d'or et d'argent sont exploités depuis l'Antiquité. Le toponyme Mula est par ailleurs d'origine proche-orientale[6].

Une autre hypothèse suggère que le terme Calabria dérive plutôt du grec ancien kalón-bryōn ("[terre] d'où surgit le bien/la beauté"), en référence à la fertilité et à l'abondance du territoire qu'il désigne. Par exemple, le poète et historien du XVIe siècle Francesco Grano da Cropani y fait référence dans son court poème De situ laudibusque Calabriae[7], dans lequel, en louant les beautés naturelles de la Calabre, il mentionne l'existence présumée de l'origine étymologique susmentionnée (« […] s'il est vrai qu'en grec le terme kalon signifie beau, et brion indique jaillissement […] »)[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Gravure préhistorique représentant un Bos primigenius dans la grotte du Romito, à Papasidero.

Les premières attestations de présence humaine en Calabre remontent au paléolithique ainsi qu'en témoignent les grottes de Praia a Mare, la peinture pariétale représentant un Bos primigenius, figure de bovidé gravée dans la roche il y a près de 12 000 ans dans la grotte du Romito, à Papasidero, et les activités d'extraction minière dans la grotta della Monaca, à Sant'Agata di Esaro. À l'ère des métaux, un nouveau flux migratoire fait son apparition en Calabre. Les principaux établissements attestés datant de cette époque sont le complexe de Torre Galli, près de Vibo Valentia, une nécropole datant de l'âge du fer mise au jour au cours de fouilles archéologiques menées à la fin des années 1960 près de Roccella Ionica ainsi que les vestiges d'un village protohistorique datant des XIe siècle av. J.-C.-Xe siècle av. J.-C. découverts non loin de Contrado Ronzo, à Calanna, dans les années 1950. D'importantes trouvailles archéologiques sont conservées à Reggio de Calabre au Musée national de la Grande-Grèce. Près de Girifalco, à Carìa, une nécropole datant du néolithique supérieur a été mise au jour à la fin du XIXe siècle par l'historien et archéologue Armando Lucifero, qui a découvert le crâne de Caria[9].

Mythes[modifier | modifier le code]

D'après un mythe local, Aschenez, arrière-petit-fils de Noé, aurait débarqué trois générations après le déluge universel sur les rives où sera fondée Reggio.

Selon la légende, Œnotros aurait régné pendant 71 ans et à sa mort lui aurait succédé son fils, Italos (décrit par Denys d'Halicarnasse comme un « homme fort et sage »), qui aurait donné son nom aux Italòi[10], la population occupant les terres situées au sud de l'isthme de Catanzaro, correspondant aux actuelles provinces de Catanzaro, de Vibo Valentia et à la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, comme le rapportent Thucydide (« cette région nommée Italia d'après Italos ») et Virgile (Énéide, III). Nous savons néanmoins par Denys d'Halicarnasse (1 11.2-4 ; 12.1) et Diodore de Sicile que les Ausones étaient déjà installés dans les alentours de Reggio vers le XVIe siècle av. J.-C.

Période italique[modifier | modifier le code]

Les populations précitées (Ausones, Œnôtres, Italòi, d'origine indo-européenne et italique appartenant au groupe latino-falisque) occupaient principalement les zones littorales. Les Lucaniens (indo-européens italiques appartenant au groupe osco-ombrien) vivaient dans la région qui a hérité de leur nom, la Lucanie, au nord de la Calabre. L'arrière-pays calabrais (plus tard appelé Bruttium par les Romains) était essentiellement peuplé par les Bruttiens (alliés des Lucaniens et réputés pour leur tempérament guerrier) ainsi que par des populations d'origine ibérique. Le centre névralgique des Bruttiens était Cosentia, l'actuelle Cosenza, érigée en « capitale » par les différentes tribus de ce peuple. Leurs terres seront conquises par les Romains, de même que le reste de la Grande-Grèce en l'an 265 av. J.-C., mais ne seront définitivement pacifiées qu'à l'issue de la deuxième guerre punique, au cours de laquelle ses habitants se rebellent contre Rome et concluent une alliance avec Hannibal, à l'issue de laquelle Bruttiens et Carthaginois sont défaits.

Antiquité grecque[modifier | modifier le code]

Cap Colonna.
Vestiges de remparts grecs sur le bord de mer de Reggio de Calabre.

Le débarquement des Grecs sur les côtes calabraises a été d'une importance fondamentale dans l'histoire ancienne de la région puisque, après avoir arraché leurs terres d'origine aux Lucaniens (contraints de se réfugier dans l'arrière-pays ou au nord de la Calabre), ils se sont mêlés aux autres autres peuples indigènes pour donner naissance à une culture mixte gréco-italique qui va prospérer pendant des siècles. Les Grecs fondèrent des colonies si florissantes qu'elles recevront plus tard le nom de Magna Græcia (Grande-Grèce) et que certaines d'entre elles dépasseront même en puissance leurs cités d'origine.

En effet, du VIIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C., les cités de la Grande-Grèce vont fleurir et s'étendre tout au long des côtes calabraises à l'image de Rhêgion, Kroton, Locri Epizefiri, Metauros et Sybaris, et des colons originaires de ces cités vont à leur tour fonder de nombreuses sous-colonies telles que Kaulon, Hipponion, Medma, Terina et Scolacium.

Les poleis de la Grande-Grèce ont vu Rhêgion rayonner politiquement et économiquement en tant que maîtresse du détroit de Messine et du sud de la Calabre pendant que Locri Epizefiri exerçait son influence dans le centre de la région et Kroton au nord. Les trois puissances régionales entretenaient des relations ambiguës, alternant entre alliances et conflits militaires.

C'est à Locri Epizefiri que furent promulguées par Zaleucos les premières lois écrites en Europe[11].

Par la suite, la pression exercée sur elles par les populations italiques, les Bruttiens et les Lucaniens (qui finirent par conquérir la plupart des poleis), les nombreuses dissensions entre les cités et enfin l'arrivée des Romains auront raison de la stabilité des cités de la Grande-Grèce et leur civilisation entama un déclin.

Antiquité romaine[modifier | modifier le code]

Théâtre de Locri Epizefiri.
Naniglio de Gioiosa Jonica.

Après la conquête romaine, au IIIe siècle av. J.-C., la Calabre prit le nom de Bruttium mais, à l'exception de quelques cités alliées donc non soumises à l'autorité directe de Rome, la région n'a pu retrouvé son niveau de prospérité d'antan. Les poleis de la Grande-Grèce ont donc cédé leur puissance régionale au profit de Rome par le biais d'alliances (dans le cas de Rhêgion) ou d'une colonisation latine (dans celui de Locri Epizefiri, de Kroton et des autres cités de moindre importance). Deux nouvelles colonies de droit latin ont été fondées : Copia, en 194 av. J.-C., et Vibo Valentia, en 192 av. J.-C. Cette dernière gagna beaucoup d'importance à partir du Ier siècle av. J.-C. lorsqu'elle accueillit les armées et marines de Jules César puis d'Auguste, et Appien l'a décrite comme l'une des plus illustres cités italiennes de son temps. De fait, le seul bastion de la langue et de la culture grecque demeurait Rhêgion (siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii), dont le port était relié à Rome par la Via Popilia ; tandis que les Bruttiens habitaient les colonies romaines de Cosentia, Vibo Valentia, Locri, Kroton et Sybaris. Scolacium (près de l'actuelle Catanzaro) avait une importance considérable durant l'Antiquité tardive et elle était, en l'an 507 apr. J.-C., le siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le thème, ou duché de Calabre.

Duché byzantin de Calabre[modifier | modifier le code]

Suite à la chute de l'Empire romain d'Occident, la Calabre a été dévastée par la guerre des Goths ayant opposé les Goths aux Byzantins, sortis victorieux du conflit. Plus tard, en raison de l'invasion lombarde, les Byzantins, qui contrôlaient auparavant la majeure partie de l'Italie, perdirent de nombreux territoires dont le nord de la Calabre et le reste des terres détenues par les Byzantins en Bruttium furent réunies au Salento pour former le duché de Calabre, au sein du thème de Sicile. Le sud de l'Italie byzantine fut donc divisé comme suit : le thème de Longobardie, avec Bari pour capitale et, une fois la Sicile tombée aux mains des Arabes, le thème de Calabre, avec pour capitale la ville de Reggio. C'est donc ce second thème qui a hérité du nom de Calabria, utilisé autrefois pour désigner le Salento ; avec l'expansion des conquêtes byzantines en Italie fut créé un nouveau thème, celui de Lucanie, englobant une partie du nord de la Calabre actuelle.

Durant le haut Moyen Âge, de nombreux habitants des côtes se replient vers l'intérieur des terres afin de mieux se protéger face aux épidémies ainsi qu'aux raids de pirates, véritable fléau des villes littorales qui se poursuivra jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, de nombreuses places fortes furent édifiées à cette époque dans les collines et les montagnes de l'arrière-pays calabrais, composées de villages perchés en des positions suffisamment reculées et inaccessibles afin de repérer à temps les navires ennemis et de pouvoir bloquer rapidement les voies d'accès aux centres habités.

Au cours de cette période historique, le cénobitisme a prospéré et a vu la création d'innombrables églises, monastères et ermitages où des moines Basiliens ont consacré leur vie à la transcription de textes classiques et religieux en grec.

Aux IXe siècle et Xe siècle, la civilisation byzantine a connu un nouvel essor religieux et la Calabre a vu la naissance de plusieurs moines saints (saint Nil de Rossano, saint Grégoire de Cerchiara, etc.).

C'est également sous la domination byzantine que la Calabre fut l'une des premières régions d'Europe à pratiquer la sériciculture. D'après André Guillou, ce sont les Byzantins qui ont introduit la culture du mûrier, dont les feuilles permettent de nourrir le ver à soie, dans le sud de l'Italie à la fin du IXe siècle. Vers 1050, le thème de Calabre disposait de 24 000 mûriers destinés à l'industrie de la soie et leur nombre tendait à augmenter.

Alors que l'art de tisser la soie faisait ses tout premiers pas dans le reste de l'Italie, 50 % de la soie européenne était déjà produite en Calabre. La culture du mûrier étant rendue difficile en Europe du Nord et centrale à cause du climat moins favorable, des commerçants originaires de ces régions rachetaient la soie de Calabre et la transformaient eux-mêmes pour la revendre à meilleur prix dans leurs régions d'origine. Les artisans génois utilisaient la soie calabraise pour produire leur velours.

Période normande et royaume de Sicile[modifier | modifier le code]

En 1061, la Calabre est conquise par la maison normande de Hauteville et partagée entre Robert Guiscard, duc de Calabre, et Roger, comte de Calabre. Le reste du sud de l'Italie sera conquis, mettant fin à l'autorité byzantine sur la région.

  • Robert confirma le rôle de Reggio en tant que siège du pouvoir judiciaire calabrais et capitale du duché d'Apulie et de Calabre, dont il se proclame duc ;
  • Roger, quant à lui vassal de son frère, est nommé comte de Calabre et siège à Mileto ;
  • À la mort de Roger, Cosenza devient la capitale du giustizierato du Val di Crati et de la Terra Giordana sous le règne de Roger II, qui se fit édifier un château de la ville.

Robert Guiscard est investi duc d'Apulie, de Calabre et de Sicile le 23 août 1059 par le pape Nicolas II.

En 1098, le pape Urbain II investit Roger au rôle de nonce apostolique et la maison de Hauteville fonde ce qui évoluera vers les royaumes de Naples puis des Deux-Siciles, qui règneront sur la Calabre jusqu'à l'unification de l'Italie.

En 1147, lors de la deuxième croisade, Roger II attaqua Corinthe et Thèbes, deux importants centres de production de la soie byzantins, les mit à sac et déporta leurs ouvriers avec leurs équipements pour établir de nouvelles filatures en Calabre.

De 1130 à 1194, la Calabre a appartenu au royaume de Sicile sous la domination de la maison de Hauteville. L'empereur romain germanique Henri VI conquit le royaume et y fonda la dynastie souabe (1194-1266), dont le représentant le plus illustre sera Frédéric II.

Périodes angevine et aragonaise[modifier | modifier le code]

Plan de Monteleone di Calabria (actuelle Vibo Valentia) dessiné en 1710.
Château de Gioiosa Jonica.

En 1266, le royaume de Sicile est conquis par Charles Ier d'Anjou et la capitale du royaume est transférée de Palerme à Naples, ouvrant le règne de la dynastie des Angevins. C'est durant cette période que le système féodal atteint son apogée. En réaction à la révolte des Vêpres siciliennes (1282), le royaume sicilien est divisé en deux : l'île de Sicile passe aux mains des Aragonais et la partie continentale demeure sous le contrôle des Angevins. Le début effectif de cette division est officialisé par la paix de Caltabellotta, en 1302, lorsque la Calabre devient une province du Regnum Siciliae citra Pharum (soit « royaume sicilien situé avant le phare », sous-entendu avant le détroit de Messine, continental, ou royaume de Naples).

La maison d'Anjou tient Naples jusqu'en 1442. Entretemps, à Catanzaro, le tissage prend une importance de plus en plus considérable. Les progrès des arts de la soie à cette époque sont attestés par la somptueuse pièce de velours vert brodée d'étoiles dorées que la ville offrit à Ladislas d'Anjou-Durazzo en 1397 en remerciement pour l'exemption de certains droits sur la teinture. Ce tissu était d'une telle valeur que le roi l'utilisa comme papier peint pour tapisser la salle du trône du castel Capuano. La ville se verra accorder de nombreux privilèges de la part des souverains successifs grâce au savoir-faire de ses maîtres tisserands.

En 1442, Alphonse V d'Aragon conquiert les territoires des Angevins et accorde à Catanzaro le titre de capitale de la Calabre en réaction à l'attitude hostile de Reggio, qui soutenait son adversaire René d'Anjou. Vingt ans plus tard, en 1465, Ferdinand Ier d'Aragon restituera à Reggio son titre de capitale. S'il y a toutefois une ville calabraise qui a le plus bénéficié de la domination aragonaise sur la région, c'est Cosenza, capitale judiciaire du royaume de 1494 à 1557. Elle est la deuxième ville du royaume, après Naples, à avoir fait l'objet d'une cartographie complète et l'Accademia Cosentina, dont le membre le plus éminent fut certainement Bernardino Telesio, dont Francis Bacon dit qu'il était « le premier des philosophes modernes », fut fondée en 1511 par Aulo Giano Parrasio.

Au XVe siècle, l'industrie de la soie de Catanzaro, qui atteint son apogée, approvisionne toute l'Europe et fait l'objet d'un commerce très lucratif avec les marchands espagnols, vénitiens et génois à l'occasion des grandes foires. Catanzaro devient la capitale européenne de la soie et son élevage de vers se voit confier la responsabilité de produire la dentelle et le linge officiels du Vatican. Ses soieries finement confectionnées lui permettent d'exporter velours, damas et brocarts. En 1519, l'empereur Charles Quint reconnut formellement l'utilité publique de poursuivre le développement de cette industrie très rentable et permit à Catanzaro de mettre en place une corporation artisanale chargée de réguler et de contrôler les différentes étapes du processus de production d'étoffes, dont l'âge d'or va s'étendre tout au long du siècle suivant.

Au XVIe siècle, la Calabre bénéficie d'un fort développement économique et démographique dû, essentiellement, à la croissance simultanée des tarifs et de la demande en soie, dont elle devient le premier marché méditerranéen.

La Calabre est divisée en deux provinces, la Calabria Citeriore (ou Citra) et la Calabria Ulteriore (ou Ultra), initialement gouvernée par un seul magistrat jusqu'en 1582, lorsque les deux provinces commencèrent à être administrées par deux gouvernements distincts :

  • Celui de Calabre Citérieure (nord), installé à Cosenza, cité qui connaît alors un impressionnant épanouissement humaniste ainsi qu'une renaissance intellectuelle à un point tel qu'elle est surnommée « l'Athènes de la Calabre » ;
  • Celui de Calabre Ultérieure, installé à Reggio pendant 10 ans, de 1582 à 1592, puis à Catanzaro pendant 223 ans, de 1593 à 1816. Monteleone a également été capitale provinciale pour une courte période.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le royaume de Naples subit ensuite diverses dominations : dynasties des Habsourg, d'Espagne et d'Autriche, et des Bourbons, ainsi que, pendant une courte période, un frère et un général de Napoléon, respectivement Joseph Bonaparte et Joachim Murat, ce-dernier finissant par ailleurs exécuté dans la ville de Pizzo.

En 1806, Joseph Bonaparte se soulève contre le régime de son frère avec le soutien des troupes et flotte anglaises lors de l'épisode connu sous le nom d'« insurrection calabraise ». Cette révolte se nourrit du sentiment populaire anti-français et favorable aux Bourbons, elle réunira pendant deux ans sous une même bannière des soldats de métier comme de simples bandits. La répression de cette insurrection a été confiée aux généraux André Masséna et Jean Maximilien Lamarque, qui provoqueront une véritable effusion de sang comme le massacre de Lauria perpétré par les soldats de Masséna[12].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Provinces du royaume des Deux-Siciles.
Garibaldi blessé dans l'Aspromonte.

L'Aspromonte, région montagneuse du sud de la Calabre, dans la province de Reggio, fut le théâtre de l'une des plus célèbres batailles du Risorgimento, au cours de laquelle Giuseppe Garibaldi fut blessé. Il est toujours possible d'apercevoir l'arbre creux dans lequel, d'après la tradition, Garibaldi s'assit pour recevoir des soins, à Gambarie, près de Reggio. Dans la même période, des mouvements libéraux et patriotiques se manifestent à Cosenza, le plus connu étant celui du 15 mars 1844, qui se solde par un échange de tirs sur le Largo dell'Intendenza entre soldats Bourbons et 21 patriotes qui seront condamnés à mort (seuls six d'entre eux seront effectivement exécutés). Les frères Bandiera, inspirés par cette révolte, voleront au secours de leurs « frères calabrais » depuis Venise et seront fusillés avec sept autres officiers au vallon de Rovito le 25 juillet 1844. Ces événements vont radicaliser la population civile de Cosenza, qui soutiendra très majoritairement la lutte pour l'unification italienne, des guerres d'indépendance jusqu'à l'expédition des Mille. Garibaldi entre dans Cosenza le 31 août 1860 ; deux mois plus tard, un plébiscite confirme l'annexion des Deux-Siciles au royaume d'Italie.

Sous le royaume d'Italie, la Calabre a été divisée administrativement en trois entités reprenant la forme des provinces siciliennes préexistantes, celles de Catanzaro, de Cosenza et de Reggio. En 1947, la Calabre faisait partie des 19 régions (20 depuis 1963 et la séparation du Molise et des Abruzzes) créées par l'article 131 de la Constitution de la République italienne. Cette création devient effective en 1970 et la région prend Catanzaro pour chef-lieu.

Population et société[modifier | modifier le code]

Le Palazzo del Governo de Cosenza, siège de la province la plus peuplée de la région.

Démographie[modifier | modifier le code]

PROVINCES DE CALABRE
Pos. Province/Ville métropolitaine Population Superficie (km²)
1 Cosenza 669 701 6 709,75
2 Reggio de Calabre 516 093 3 183,20
3 Catanzaro 340 446 2 415,45
4 Crotone 161 460 1 735,68
5 Vibo Valentia 149 511 1 150,64
Vue de Reggio de Calabre, ville la plus peuplée de la région.
COMMUNES
Pos. Commune Province/Ville métropolitaine Population Superficie (km²)
1. Reggio de Calabre Reggio Calabria 170 567 239,04
2. Catanzaro Catanzaro 84 415 112,72
3. Corigliano-Rossano Cosenza 73 913 346,56
4. Lamezia Terme Catanzaro 67 041 162,43
5. Cosenza Cosenza 63 741 37,86
6. Crotone Crotone 58 179 179,83
7. Rende Cosenza 36 462 55,28
8. Vibo Valentia Vibo Valentia 31 032 46,57
9. Castrovillari Cosenza 20 734 130,64
10. Montalto Uffugo Cosenza 20 095 76,67
11. Gioia Tauro Reggio Calabria 19 184 39,87
12. Acri Cosenza 18 760 200,63
13. Palmi Reggio Calabria 18 024 32,12
14. Siderno Reggio Calabria 17 562 31,86
15. Isola di Capo Rizzuto Crotone 17 424 126,65
16. Cassano all'Ionio Cosenza 16 465 159,07
17. San Giovanni in Fiore Cosenza 15 825 282,53
18. Taurianova Reggio Calabria 14 811 48,55
19. Paola Cosenza 14 690 42,88
20. Rosarno Reggio Calabria 14 369 39,56
21. Cirò Marina Crotone 14 000 41,68
22. Amantea Cosenza 13 837 29,46
23. Villa San Giovanni Reggio Calabria 12 714 12,17
24. Locri Reggio Calabria 11 855 25,75
25. Scalea Cosenza 11 313 22,56
26. Melito di Porto Salvo Reggio Calabria 10 431 35,41
27. Polistena Reggio Calabria 9 885 11,77
28. Cittanova Reggio Calabria 9 756 61,98
29. Crosia Cosenza 9 664 86,20
30. Bisignano Cosenza 9 488 133,69

Immigration et minorités ethniques[modifier | modifier le code]

92 996 citoyens étrangers résident dans la région[13] et représentent donc 5,0 % de la population calabraise.

Pos. Nationalité Population
1 Drapeau de la Roumanie Roumanie 25 865
2 Drapeau du Maroc Maroc 15 313
3 Drapeau de l'Ukraine Ukraine 5 720
4 Drapeau de la Bulgarie Bulgarie 5 115
5 Drapeau de l'Inde Inde 4 402
6 Drapeau de l'Albanie Albanie 2 798
7 Drapeau de la République populaire de Chine Chine 2 707
8 Drapeau des Philippines Philippines 2 568
9 Drapeau du Nigeria Nigeria 2 563
10 Drapeau du Pakistan Pakistan 2 436

Langues et dialectes[modifier | modifier le code]

« A voi fieri Calabresi

che accoglieste ospitali me straniero

nelle ricerche e indagini

infaticabilmente cooperando

alla raccolta di questi materiali

dedico questo libro che chiude nelle pagine

il tesoro di vita del vostro nobile linguaggio. »

(Gerhard Rohlfs, Dizionario dialettale della Calabria)

« À vous fiers Calabrais

qui m'avez accueilli moi étranger

dans mes recherches et investigations

coopérant sans relâche

dans la collecte de ces matériaux

je dédie ce livre qui dans ses pages renferme

le trésor vital de votre noble langage. »

La population calabraise présente aujourd'hui encore une variété d'identités culturelles qui se reflète dans l'ensemble des dialectes qui y sont parlées, dont les colorations locales et les caractéristiques singulières sont courantes. À l'instar des autres dialectes italiens, la langue calabraise (ou plutôt les langues calabraises, celles du nord étant très distinctes de celles du reste de la région), ne dispose pas du moindre caractère d'officialité.

Dans le nord est parlé un dialecte dérivé de la langue napolitaine tandis que dans le centre et le sud de la Calabre, la multitude de dialectes locaux présente plus de similitudes avec le sicilien. En dépit de l'absence d'une unité réelle, l'ensemble des parlers vernaculaires de la région est tout de même souvent identifié comme étant du « calabrais ».

En raison des multiples racines historiques de la région, il est des zones en Calabre où l'on parle d'anciennes langues étrangères à l'origine qui se sont maintenues au fil des siècles. Il existe ainsi trois minorités linguistiques reconnues et protégées par l'État italien en Calabre : le gardiol, le griko et l'arberèche (arbërisht). Dans certains des villages où vivent ces minorités linguistiques, notamment les albanophones, où l'arberèche est encore très usité, la signalisation des noms de rues bilingues est très répandue.

Le gardiol est une variété d'occitan pratiquée dans l'isolat linguistique de Guardia Piemontese.

Diffusion de la langue grecque en Calabre.

Le griko, ou grec de Calabre, est parlé dans l'aire grécanique de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, dans les villages d'Amendolea (Amiddalia), Bova (Vua), Bova Marina (Fundaca), Condofuri, Roccaforte del Greco (Vunì), Roghudi, ainsi que dans certains quartiers de Reggio de Calabre elle-même, principalement à San Giorgio Extra.

La langue arberèche de Calabre est une variété linguistique de l'albanais tel qu'il est parlé dans le sud de l'Albanie. La communauté arberèche (arbëreshë) est la plus importante minorité de la région (leur langue est officielle dans 33 villages répandus entre les provinces de Cosenza, Crotone et Catanzaro). À noter que ce dialecte albanais est à l'origine d'une riche production littéraire moderne et contemporaine reconnue et étudiée en Albanie même ainsi que dans les autres États albanophones des Balkans.

Religions[modifier | modifier le code]

Carte des diocèses de Calabre.

Le christianisme est la religion la plus répandue dans la région. La grande majorité des chrétiens de Calabre sont de confession catholique de rite romain et le territoire régional coïncide avec la région ecclésiastique de Calabre, divisée en 11 diocèse et une éparchie répartis comme suit :

La communauté albanaise est adepte de l'Église catholique, qu'elle professe toutefois selon le rite byzantin (Église catholique italo-albanaise).

Parmi les minorités chrétiennes de Calabre figurent les orthodoxes (essentiellement des immigrés d'Europe de l'Est) et les protestants (Vaudois et Pentecôtistes).

Enfin, des cas isolés de familles mormones et de témoins de Jéhovah sont présents dans la région.

Santé[modifier | modifier le code]

Carte des autorités sanitaires provinciales et des districts associés.

Le service de santé de la Calabre est organisé en cinq « sociétés provinciales de santé » et trois « sociétés hospitalières ». Chacun des cinq ASP est à son tour divisé en zones de district. Cette organisation territoriale a été créée suite à la loi régionale n°9 du 11 mai 2007[14], qui a fusionné les 11 « autorités sanitaires locales » en cinq autorités sanitaires provinciales. Voici la liste actuelle des ASP :

Criminalité[modifier | modifier le code]

L'organisation mafieuse de la 'Ndrangheta, active sur de larges portions du territoire calabrais, détient au moins 3 % du PIB italien en pratiquant trafic de drogue, extorsion d'argent et pizzo. Son chiffre d'affaires global est d'environ 60 milliards d'euros (soit le double du PIB de la Calabre) et elle détient quasiment le monopole sur l'importation de drogues en Europe via le port de Gioia Tauro grâce à ses relations privilégiées avec les organisations criminelles latino-américaines[15].

Administration[modifier | modifier le code]

Palazzo degli Itali, siège du conseil régional de Calabre à Catanzaro.
Palazzo Campanella, siège du conseil régional de Calabre à Reggio.

Le conseil régional de Calabre actuel est composé comme suit :

XIIe législature - Conseil Occhiuto
Nom Parti Charge Délégations Province
Roberto Occhiuto FI Président du Conseil Cosenza
Giuseppina Princi FI Vice-présidente du Conseil Éducation, enseignement supérieur, travail et réinsertion professionnelle, gestion du développement économique de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre Reggio de Calabre
Gianluca Gallo FI Agriculture, environnement, vie rurale Cosenza
Giovanni Calabrese FdI Tourisme, commerce et transports Reggio de Calabre
Emma Staîne Lega Politiques sociales Reggio de Calabre
Rosario Vari FI Développement économique Vibo Valentia
Filippo Pietropaolo FdI Bureaucratie et ressources humaines Catanzaro
Mauro Dolce Indépendant Infrastructures et travaux publics

Subdivisions administratives[modifier | modifier le code]

Carte de la Calabre.
PROVINCES DE CALABRE
Province Nombre de communes Population Superficie Site web
Catanzaro 80 340 679 2 415,45 http://www.provincia.catanzaro.it
Cosenza 150 668 992 6 709,75 http://www.provincia.cosenza.it
Crotone 27 160 775 1 735,68 http://www.provincia.crotone.it
Reggio de Calabre 97 516 601 3 210,37 http://www.cittametropolitana.rc.it
Vibo Valentia 50 149 899 1 150,64 http://www.provincia.vibovalentia.it
Calabre 404 1 836 946 1 5221,90 http://www.regione.calabria.it

Héraldique[modifier | modifier le code]

Bannière de Calabre.

Les armoiries de Calabre (approuvées et adoptées dans leur version définitive par décret du 15 juin 1992) sont ornées de quatre symboles représentant la région dans un cadre ovale :

  1. le pin de Bosnie (Pinus nigra)
  2. le chapiteau dorique
  3. la croix grecque
  4. la croix potencée

Économie[modifier | modifier le code]

La Calabre est l'une des régions italiennes les plus pauvres malgré les revenus élevés de son économie souterraine, qui ne sont pas quantifiables. L'omniprésence de l'une des principales organisations criminelles du pays, l'éloignement relatif des grands centres marchands du nord et le manque d'infrastructures dû à la faible implémentation locale des institutions étatiques fragilisent en effet considérablement le tissu économique calabrais, inconstant car trop dépendant des variations économiques conjecturales.

Diverses parties de la région tirent une large part de leurs revenus du tourisme estival, en plein essor le long des côtes calabraises, particulièrement dans la province de Vibo Valentia. Plus discret, le tourisme d'hiver se développe peu à peu dans la Sila.

Agriculture[modifier | modifier le code]

Vignoble à Fedula, hameau de San Lorenzo del Vallo.

Le secteur primaire, et plus particulièrement l'agriculture, représente la première source de revenus de la région. Les principales cultures observées en Calabre sont l'olivier (184 529 ha d'oliveraies, deuxième région oléicole d'Italie derrière les Pouilles et troisième région européenne), la vigne (introduite à l'époque de la Grande-Grèce, 302 hl de vins par an) et les agrumes.

En Calabre, il existe trois types d'olives DOP : « Bruzio » dans la province de Cosenza, « Lametia » dans les environs de Lamezia Terme et « Alto Crotonese », à Crotone. La zone de production d’huile d’olive extra vierge IGP (label européen d'indication géographique protégée) « Olio di Calabria » couvre l’ensemble du territoire calabrais ; la production est exclusivement obtenue à partir d’olives provenant de variétés indigènes[16].

La région est à l'origine d'environ un quart de la production italienne d'agrumes[17] ; la région concentre ainsi 62 % de la production nationale de clémentines[18] ainsi que la quasi-totalité de la production de bergamotes[19] et de cédratiers (98 % du total)[20]. Cette dernière culture est pratiquée dans les communes de Tortora, Santa Maria del Cedro et Diamante, sur le littoral tyrrhénien proche de Cosenza, connu localement sous l'appellation de Riviera dei Cedri ; quant à la bergamote, elle est produite exclusivement sur la bande côtière de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre. Les clémentines de Calabre, en revanche, sont cultivées dans les différentes plaines de la région : dans la plaine de Sibari et à Corigliano, près de Cosenza, dans la plaine de Lamezia, près de Catanzaro, et enfin dans les plaines de Gioia Tauro et de Rosarno ainsi que dans la Locride pour les alentours de Reggio de Calabre[21].

La Calabre occupe la troisième place parmi les régions de l'UE qui ont plus de terres cultivées avec la méthode biologique (23 % de la surface agricole)[22].

La Cipolla rossa di Tropea (oignon rouge de Tropea), qui bénéficie depuis 2008 d'un label IGP, est cultivée sur le littoral tyrrhénien des provinces de Vibo Valentia, Catanzaro et Cosenza[23].

Différentes variétés de figues sont également cultivées en Calabre, dont la figue Dottato de Cosenza, qui est DOP[24]. Les Dottato sont traditionnellement séchées et entrent dans la composition de nombreuses pâtisseries locales. Le 30 avril 2019, la Gazzetta ufficiale del DDG classe la figue blanche Dottato de Cosenza produit d'excellence[25].

Y sont également cultivées les pêches et les nectarines, exportées vers l'Europe du Nord (Allemagne et Scandinavie)[26] ou revendues dans les marchés locaux. La principale variété de pêche nectarine cultivée en Calabre est la merendella[27]. 60 ha de champs sont consacrés à sa culture, dont plus de 50 sont situés dans la plaine de Lamezia Terme, le reste étant dispersé sur la côte ionienne de Catanzaro[28].

À Acconia, plus de 20 000 tonnes de fraises sont produites chaque année. 70 % de la production est exportée vers les marchés du Nord, où le produit est très demandé, tandis qu'environ un cinquième traverse également les frontières étrangères[29].

Longobardi est, quant à elle, renommée pour sa culture d'une variété locale de l'aubergine, la Melanzana Violetta (aubergine violette), qui a reçu l'appellation De.C.O[30].

Étant une région à prédominance montagneuse avec de vastes étendues forestières, la Calabre est la première région italienne exportatrice de cèpes[31].

Sur les hauts plateaux de la Sila est cultivée la patata della Sila[32], IGP, aux origines anciennes et ayant de longue date joué un rôle crucial dans la vie locale. Les montagnes boisées de Calabre sont également propices à la production de châtaignes[33].

La culture de noisettes est répandue dans les communes de Cardinale, Simbario et Torre di Ruggiero[34]. Le cultivar dominant dans la région est la Tonda Calabrese bien que de faibles proportions de Tonda Romana et de Tonda di Giffoni y soient également cultivées.

La Calabre possède une tradition séculaire de production de réglisse, dont elle est la plus grande productrice en Italie. La réglisse de Calabre est même protégée par un label DOP depuis 2011.

La culture du safran est largement répandue dans la province de Cosenza.

Dans les communes de San Floro et de Cortale[35], province de Catanzaro, la tradition de la sériciculture qui a fait la richesse de la région par le passé s'est perpétuée et requiert une culture massive de mûriers, dont les feuilles servent à nourrir les vers à soie.

Le principal marché agricole de la région se trouve à Catanzaro. L'élevage d'ovins et de caprins est pratiqué dans l'intérieur des terres. Il existe aussi de nombreuses races bovines parmi lesquelles se distingue la podolica. Le pâturage du bétail a lieu toute l'année et une fois l'été venu survient la transhumance vers les montagnes de la Sila et du Pollino, qui conservent leur fraîcheur grâce à l'altitude élevée. En octobre commence la démontication vers les terres côtières vallonnées. La pêche est modérément développée.

Artisanat[modifier | modifier le code]

L'art du tissage, enraciné dans la région depuis des siècles, reste très productif en Calabre où certains pôles d'excellence perpétuent cette tradition en travaillant la soie, la laine, le coton, le lin, le gênet et le chanvre[36]. San Giovanni in Fiore et Longobucco, dans la Sila, sont réputées pour leurs tapis, draps et tapisseries fabriqués en suivant d'antiques méthodes similaires à celles ayant cours en Orient[37].

Catanzaro est principalement renommée dans les domaines du tissage et de la broderie en soie. Depuis quelques années, cette activité connaît un regain d'essor ainsi qu'un engouement auprès des jeunes habitants de la région[38]. Les villages de Tiriolo et Badolato sont spécialisés dans la fabrication de "vancale", châles en laine ou en soie traditionnellement porté par les femmes pour danser la tarentelle. La fabrication de dentelles aux fuseaux finement travaillées est également pratiquée de longue date à Tiriolo.

À Bisignano, une petite industrie locale de fabrication de luths s'est transmise de génération en génération depuis le XVIIIe siècle[39] et, à Seminara, Squillace et Gerace, une production traditionnelle de céramiques remonte à l'ère de la Grande-Grèce.

Crotone connaît une traditionnelle activité du travail de l'or. De nombreux maîtres orfèvres tels que Gerardo Sacco et Michele Affidato produisent de précieux artefacts en or ou en argent. L'activité d'orfèvrerie à Crotone est également un héritage de la colonisation grecque. L'orfèvrerie artisanale est resté ancré dans les traditions locales comme témoigne le travail du filigrane qui suit le style et les formes de bijoux traditionnels[40].

Les boutiques artisanales de Brognaturo se distinguent par leur art de la sculpture sur bois, destiné à la création de pipes[41].

Le village de Stilo, dans la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, est renommé dans la région pour sa concentrations de nombreux maîtres artisans tels que des brodeurs, des tisserands et des métallurgistes, qui prospèrent grâce à l'abondance des gisements locaux. Ainsi, des mines de cuivre ont été exploitées jusqu'à la Seconde Guerre mondiale à Bivongi. Des témoignages de cette activité sont exposés à l'Écomusée de la Vallée du Stilaro[42].

Industrie[modifier | modifier le code]

Fabrique d'armes de Mongiana.

Jusqu'à l’expédition des Mille (Risorgimento, 1860), la Calabre était réputée pour sa sidérurgie et ses fabriques d’armes. Le complexe industriel de Mongiana et Ferdinandea a été construit par les Bourbons et il est, à l’époque, le fleuron de l’industrie du royaume des Deux-Siciles. À Ferdinandea, il y a trois hauts-fourneaux : le « Santa Barbara », le « Santo Ferdinando » et le « San Francesco ». Ils produisent une fonte de qualité identique à celle produite par la sidérurgie anglaise. Les hauts-fourneaux sont alimentés en charbon de bois produit à partir des forêts du massif des Serre et en minerai de fer par la mine de Stilo. Ce complexe employait plus de 2 000 personnes. C’est autour de cette usine que s’est développé ce « pays » des Serre. Les salariés furent les premiers au monde dans cette industrie à bénéficier, avec une participation de l’employeur, d’une mutuelle pour l’assistance médicale et la pension[43]. Le déclin et la disparition de cette industrie sont l'une des conséquences néfastes du marché monétaire unique imposé par le royaume d'Italie nouvellement unifié.

Callipo, entreprise internationale spécialisée dans la production de thon, a son siège social à Maierato. Dans le même secteur, Intertonno Sardanelli siège à Pizzo.

Depuis 1731, Rossano est le siège de l'entreprise Liquirizia Amarelli, l'un des principaux producteurs de réglisse au monde.

La plus ancienne usine textile de Calabre, le Lanificio Leo, fondé en 1873, se trouve à Soveria Mannelli et entretient un monumental parc de machines toujours actives de la fin du XIXe siècle[44].

La Distilleria Caffo, spécialisée dans la production et la distribution d'alcools depuis 1915, est basée à Limbadi. Elle est surtout renommée pour son Vecchio Amaro del Capo.

Toujours dans le secteur agroalimentaire, Mangiatorella et Fontenoce commercialisent de l'eau minérale[45].

Créée en 1929 à Pianopoli, la Fornace Dipodi produit toutes sortes de briques et de matériaux de construction traditionnels.

La grande usine de production graphique et de services logistiques du Gruppo Abramo est située à Caraffa, elle totalise près de 3 000 employés.

Le centre d'embouteillage pour l'eau peu minéralisée d'Acqua Calabria est situé à Girifalco en raison de l'abondance de sources aquatiques du mont Covello. La boisson caféinée Brasilena y est produite[46].

L'IOM, leader de l'industrie optique et productrice de lentilles ophtalmiques, opère à Rogliano.

Services[modifier | modifier le code]

Les principaux pôles tertiaires de la Calabre sont Catanzaro, Lamezia Terme et Cosenza.

La Calabre est la région italienne avec la plus forte concentration d'avocats, avec une moyenne régionale de 6,8 avocats pour mille habitants[47].

Bord de mer à Tropea.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Vieux village pittoresque de Scilla.
L'île de Dino, à Praia a Mare.
Parc national du Pollino.

La principale ressource touristique de la Calabre est son front de mer, elle dispose en effet d'un littoral de 780 kilomètres de long à cheval sur les mers Tyrrhénienne, Ionienne et le détroit de Messine. Le faible développement industriel de la région ainsi que l'absence d'urbanisation massive sur la majeure partie de son littoral ont permis la préservation d'un environnement maritime naturel voire sauvage en de nombreux endroits. L'attrait touristique de la région, qui a reçu la visite de 1 325 825 vacanciers italiens et 242 694 étrangers en 2007, est également renforcé par la présence de nombreuses zones archéologiques aux vestiges la plupart du temps bien conservés, notamment à Reggio de Calabre, Locri, Palmi, Crotone, Sibari et Roccelletta di Borgia.

Les bronzes de Riace, deux statues du Ve siècle av. J.-C., offrent un exemple intéressant de l'art de la sculpture du bronze dans la Grèce antique. Elles sont conservées au Musée national de la Grande-Grèce (Reggio de Calabre). Les deux statues représentent deux athlètes mesurant environ deux mètres de hauteur. Les lèvres et les bouts des seins sont en cuivre, les cils et les dents en argent, les yeux en ivoire et en pâte de verre. Elles ont été découvertes par un pêcheur à huit mètres sous la mer, à 800 mètres du rivage de Riace, en 1972, et restaurées à la Direction Générale des Beaux Arts de Florence.

Parmi les villes de l'arrière-pays, Cosenza conserve un important patrimoine historique et artistique.

Le tourisme de montagne, en plein essor, se développe surtout dans les parcs nationaux de l'Aspromonte, de la Sila et du Pollino, où sont implantées les stations de ski de Camagliatello, Lorica, Gambarie et Zomaro.

PIB[modifier | modifier le code]

D'après un rapport établi par le ministère de l'Économie et des Finances en 2019, Catanzaro est la première ville de Calabre quant au PIB par habitant. Le revenu moyen per capita y est de 19 423 euros, elle est suivie par Cosenza, Vibo Valentia, Reggio de Calabre et Crotone. Le taux d'évasion fiscale et de travail non déclaré est néanmoins assez élevé dans la région et, toujours d'après le ministère italien de l'Économie et des Finances, celui-ci avoisinerait les 50 % à Catanzaro ainsi qu'à Reggio.

Ci-dessous, un tableau présentant les PIB par habitant des chefs-lieux des provinces calabraises :

PIB par habitant des chefs-lieux de province
Chef-lieu Province/Ville métropolitaine Revenu annuel par habitant ()
Catanzaro Province de Catanzaro 19.494
Cosenza Province de Cosenza 19.423
Reggio de Calabre Ville métropolitaine de Reggio de Calabre 18.648
Vibo Valentia Province de Vibo Valentia 18.479
Crotone Province de Crotone 16.373

Chômage[modifier | modifier le code]

La Calabre est la région italienne avec le plus haut taux de chômage, qui s'élevait à 21,6 % en 2018.

Taux de chômage annuel en Calabre (2006-2018)
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Taux de chômage (%) 12,8 % 11,1 % 12,0 % 11,3 % 11,9 % 12,7 % 19,4 % 22,3 % 23,4 % 22,9 % 23,2 % 21,6 % 21,6 %

Transports[modifier | modifier le code]

Carte de l'autoroute A2 et des principaux axes routiers de Calabre.

Transport routier[modifier | modifier le code]

La région est traversée dans toute sa longueur par une seule autoroute, qui fait office d'axe routier principal :

Elle est également desservie par deux strade statali (SS ou routes nationales) qui joignent les grandes villes de la région aux principaux centres urbains alentours :

Enfin, le territoire calabrais est parcouru de routes transversales ayant pour objectif de faciliter l'accès au versant ionien depuis l'autoroute A2 :

Transport ferroviaire[modifier | modifier le code]

Ferrovie dello Stato Italiane (littéralement « Chemins de fer italiens de l'État ») :

Ferrovie della Calabria :

Le port de Reggio.
Le port de Villa San Giovanni.

Transport maritime[modifier | modifier le code]

  • Le port de Gioia Tauro a été construit pour permettre l'approvisionnement en minerai et en charbon du 5e centre sidérurgique qui devait être construit en Calabre dans les années 1970. À la suite de la crise mondiale de la sidérurgie, ce projet a été abandonné et le port a été considéré pendant de longues années comme une « friche industrielle » inutilisée. Il est, en 2011, le premier port italien et le cinquième port méditerranéen quant au trafic de conteneurs[48] ;
  • Le port de Reggio de Calabre : siège de la gestion maritime de la région, il est essentiellement dédié au trafic de marchandises et à l'industrie ainsi qu'à la navigation de plaisance, qui le relie à Messine, aux îles Éoliennes et à Malte. Il s'agit du premier port de la région et du deuxième port italien quant au trafic de passagers, au nombre de 10 millions par an ;
  • Le port de Villa San Giovanni : exclusivement tourné vers le transport de passagers entre la Calabre et la Sicile ;
  • Le port de Vibo Marina : fonctions touristique, commerciale et industrielle ;
  • Le port de Crotone : transports de marchandise, pêche, plaisance ;
  • Le port de Corigliano : grand port d'escales et de pêche ;
  • Le port de Palmi : port de pêche et de plaisance, sur la Costa Viola ;
  • Le port de Catanzaro : essentiellement touristique ;
  • Le port de Cirò Marina : pêche, tourisme et plaisance ;
  • Le port de Tropea : essentiellement touristique ;
  • Le port de Cariati : pêche et tourisme ;
  • Les ports de Roccella Ionica, de Scilla, d'Isola di Capo Rizzuto et de Cetraro sont exclusivement orientés vers le secteur touristique.
L'aéroport de Reggio Calabria.

Transport aérien[modifier | modifier le code]

La région est dotée de trois aéroports civils, un aéroport militaire et six aérodromes.

Aéroports civils[modifier | modifier le code]

  • L'aéroport de Lamezia Terme (SUF) : premier aéroport de Calabre et l'un des premiers du Mezzogiorno pour le trafic de passagers. Il effectue des liaisons régulières, tant avec le reste de l'Italie qu'avec l'étranger, et a l'avantage, grâce à sa localisation au centre de la région, d'être facilement accessible et de desservir toute la Calabre, voire les parties limitrophes des régions voisines ;
  • L'aéroport de Reggio Calabria (REG) : deuxième aéroport de la région en nombre de passagers, il dessert les villes métropolitaines de Reggio de Calabre et de Messine ;
  • L'aéroport de Crotone (CRV) : troisième aéroport de Calabre en nombre de passagers, il dessert la province de Crotone.
Trafic de passagers des trois aéroports au cours des dix dernières années
Année Passagers
2017 2.926.645
2016 3.226.593
2015 2.835.064
2014 2.933.519
2013 2.772.029
2012 2.934.326
2011 2.985.389
2010 2.568.663
2009 2.208.460

Aéroports militaires[modifier | modifier le code]

  • Aéroport et héliport militaire de Vibo Valentia.

Aérodromes[modifier | modifier le code]

Culture[modifier | modifier le code]

Université de Calabre.

Enseignement supérieur[modifier | modifier le code]

Universités d'État :

Universités ne relevant pas de l'État :

Instituts d'art :

Recherche[modifier | modifier le code]

Musée diocésain du Codex (Corigliano-Rossano).
Musée national de la Grande-Grèce (Reggio de Calabre).

Musées[modifier | modifier le code]

De nombreux musées témoignant des diverses époques (Grande-Grèce, Rome antique, Moyen Âge, Renaissance et période contemporaine) sont répartis dans toute la région :

Musique[modifier | modifier le code]

Les Calabrais Francesco Cilea (auteur de l'opéra Adriana Lecouvreur) et Nicola Manfroce, tous deux originaires de Palmi, figurent parmi les grands noms de la musique symphonique et du lyrisme.

Dans un registre plus contemporain, de multiples artistes calabrais tels que Mino Reitano, Mia Martini et sa sœur Loredana Bertè, Rino Gaetano, Sergio Cammariere, Eman et Brunori Sas ont lié leur nom au monde de la musique tandis que les groupes de renommée internationale JetLag (jazz rock progressiste) et Il Parto delle Nuvole Pesanti (créateur d'un genre que l'on peut définir comme du "rock calabrais") se sont illustrés dans le genre de la musique rock.

La Calabre possède en outre une ancienne tradition musicale populaire aux multiples facettes, influencée par les nombreuses cultures qui ont laissé des traces dans cette région comme les grécophones de Gallicianò avec Attilio Nucera, qui se vante d'être le plus ancien ménestrel à diffuser la langue et les traditions gréco-calabraises en Italie et à l'étranger, à commencer par la Suisse et les pays anglo-saxons. Parmi les divers chanteurs et groupe folks de Calabre : Re Niliu, dans les années 1980, QuartAumentata, Mattanza, Kalamu, Totarella, Mimmo Cavallaro, TaranProject, Cosimo Papandrea et Marinella Rodà.

La musique folklorique calabraise a connu un nouvel essor dans les années 1970, avec l'émergence d'artistes et de groupes tels que Otello Profazio et les Calabruzi, portés par le label discographique calabrais Elca Sound.

La Varia di Palmi, patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

Événements et festivités[modifier | modifier le code]

(d'importance nationale ou internationale)

Cuisine[modifier | modifier le code]

Lieux d'intérêt et monuments[modifier | modifier le code]

Architecture sacrée[modifier | modifier le code]

La cathédrale de Stilo.

La Calabre était, lors des débuts du christianisme, une terre d'accueil pour de nombreux clercs, moines et ascètes en provenance d'Orient. Ainsi, un grand nombre de moines Basiliens de rite grec orthodoxe y vivent reclus en des lieux isolés, d'abord dans des grottes et des cavernes, puis dans les premiers lieux de culte qu'ils firent bâtir, les laures[52].

L'abbaye Florense, à San Giovanni in Fiore.
La cathédrale de Cosenza.
L'église Santa Maria della Consolazione, à Altomonte.

Sous la domination byzantine, de nombreux exemples d'architecture chrétienne orientale apparurent : par exemple, la cathédrale de Stilo (construite aux IXe siècle et Xe siècle), l'oratoire San Marco et l'abbaye Santa Maria del Patire (Pathirion) à Rossano, le monastère grec-orthodoxe San Giovanni Theristis à Bivongi (toujours occupé par une communauté de moines orthodoxes), ou encore l'église Santa Filomena (dite "chiesa del Pozzoleo") à Santa Severina. Ces influences orientales ont perduré après la conquête normande de la Calabre, comme l'atteste la cathédrale de Gerace, l'un des plus vastes édifices religieux de la région[53].

L'édification de l'abbaye de Sambucina (Luzzi), aux alentours de 1087, inaugure l'apparition des styles roman et gothique en Calabre. L'abbaye Florense de San Giovanni in Fiore (l'un des plus grands édifices religieux de Calabre, fondé par l'abbé et théologien Gioacchino da Fiore, figure importante du christianisme médiéval[54]), la cathédrale de Cosenza, l'église Santa Maria della Consolazione d'Altomonte, l'abbaye de Serra San Bruno ainsi que la cathédrale de Tropea en sont de parfaits témoignages.

Façade du sanctuaire Saint-François-de-Paule, à Paola.
La basilique de l'Immaculée Conception, à Catanzaro.
L'église Maria Santissima dei Sette Dolori, à Serra San Bruno.

À partir du XVIe siècle, les églises calabraises s'embellissent et se couvrent de nombreuses œuvres créées par des artistes tels que Pietro Bernini, Mattia Preti, Antonello Gagini, Giovan Battista Mazzolo[55] ainsi que divers autres sculpteurs parmi lesquels ceux de l'école napolitaine[52].

La cathédrale de Reggio de Calabre.

Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, la Contre-Réforme et le concile de Trente font s'épanouir l'architecture baroque dans toute la région. Les plus éminents exemples d'architecture baroque en Calabre sont le sanctuaire Saint-François-de-Paule de Paola, la basilique de l'Immaculée Conception de Catanzaro, l'église Maria Santissima dei Sette Dolori de Serra San Bruno, la cathédrale de Crotone et l'église Santa Maria Maggiore e San Leoluca de Vibo Valentia.

Néanmoins, la plus vaste église de Calabre est l'imposante cathédrale de Reggio de Calabre, reconstruite après le séisme du 28 décembre 1908 dans le détroit de Messine[56].

Architecture militaire[modifier | modifier le code]

Le château de Corigliano surplombant la ville.
Château aragonais Le Castella.

Parmi les nombreux châteaux et forteresses présents en Calabre se distingue celui de Corigliano, considéré comme « l'un des mieux conservés et des plus beaux châteaux du sud de l'Italie ». Construit dans la seconde moitié du XIe siècle à la demande du roi normand Robert Guiscard, il s'inscrit dans un réseau de fortifications conçu par les Normands afin de mieux contrôler le territoire ; bien qu'il ait conservé son allure de forteresse médiévale à l'extérieur, il a été largement remanié au fil des siècles à l'intérieur afin d'être transformé en somptueuse résidence de nobles[57].

La forteresse aragonaise de Le Castella est située sur un îlot relié au continent par un banc de sable.

Parmi les autres bâtisses notables figurent le château normanno-souabe de Cosenza, le château de Charles Quint à Crotone, le château de Vibo Valentia, le château aragonais de Reggio de Calabre, le château de Santa Severina, le château de Pizzo (dit également château Murat, en hommage à Joachim Murat, qui y fut emprisonné et fusillé), le Castrum Petrae Roseti (d'époque normande mais reconstruit par l'empereur Frédéric II de Souabe) sur le littoral de Roseto Capo Spulico, et le château Ruffo de Scilla.

De nombreuses tours de guet côtières sont disséminées sur les côtes de la région, telles que la Tour Talao de Scalea et la Tour Aragonaise de Melissa.

Autres[modifier | modifier le code]

  • Ancien hôpital psychiatrique de Girifalco ;
  • Fontana della Palma, Palmi ;
  • Fontaine baroque de Girifalco ;
  • Mausolée de Francesco Cilea, Palmi ;
  • Villa Vecchia de Cosenza ;
  • Villa comunale di Cittanova ;
  • Villa comunale Giuseppe Mazzini di Palmi.

Sites archéologiques[modifier | modifier le code]

Les bronzes de Riace, symboles de la Calabre.
L'un des Dioscures de Locri Epizefiri.
Kouros de Reggio Calabria.
La Tête du Philosophe de Porticello.

Du VIIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle av. J.-C., la Calabre a connu un net développement socio-économique dû à la colonisation grecque ; la région connut en outre, grâce à sa riche littérature et à ses philosophes, un rayonnement culturel et artistique qu'elle n'a jamais réégalé depuis lors.

La région fut dès lors surnommée « Magna Graecia » (Megàle Hellàs), seule région éloignée de la Grèce à avoir connu un développement similaire à l'époque ; ce nom serait en fait d'abord apparu dans les colonies elles-mêmes, soucieuses de démontrer leur puissance.

Les peuples de civilisation grecque débarquèrent en Calabre dans le cadre d'un flux migratoire motivé par l'intérêt du développement commercial du bassin méditerranéen ainsi que par une surpopulation de leur patrie d'origine : ainsi, entre 743 et 730 av. J.-C., des habitants originaires de Chalcis ont fondé les cités de Rêgion (Reggio) et de Zancle (Messine) sur le détroit séparant la Calabre et la Sicile afin de contrôler la principale voie commerciale entre la Grèce et l'Italie tyrrhénienne. Dans les années qui suivirent, ce sont les Achéens, motivés par la nécessité d'échapper à une famine engendrée par la surpopulation, qui ont donné naissance aux cités de Sybaris (Sibari, 720 av. J.-C.) et de Crotone (710 av. J.-C.). Entre 710 et 690 av. J.-C., un peuple grec appelé les Locrides fonda Locri Epizefiri.

Pour de nouvelles raisons de surpopulation ainsi que dans une volonté d'affirmer leur emprise commerciale sur ces territoires, ces cités nouvellement fondées créèrent à leur tour des "sous-colonies", ce qui eut pour effet d'élargir considérablement l'influence grecque, déjà prépondérante, sur la région : Medma (Rosarno), Metauros (Gioia Tauro), Taurianum (Taureana di Palmi), Hipponion (Vibo Valentia), Laos, Skydros, Terina, Skylletion et Kaulonia (près de Monasterace Marina).

Liste des sites archéologiques (toutes les époques) de la région par province :

Province de Catanzaro[modifier | modifier le code]
Province de Cosenza[modifier | modifier le code]
Province de Crotone[modifier | modifier le code]
  • Crotone : musée archéologique national de Crotone, où sont notamment conservés le Trésor de Héra avec son diadème en or, deux vases en bronze aux motifs représentant des Sirènes ainsi qu'une sculpture en marbre de Héra ;
  • Aire archéologique du Cap Colonna : temple de Héra Lacinia, musée et parc archéologique ;
  • Vestiges du temple d'Apollon Alaios, à Punta Alice, près de Cirò Marina.
Ville métropolitaine de Reggio de Calabre[modifier | modifier le code]
Province de Vibo Valentia[modifier | modifier le code]
  • Hipponion, aujourd'hui Vibo Valentia : restes de remparts grecs éparpillés autour de la ville, vestiges de temples doriques sur la colline del Telegrafo ainsi que près de la Cava Cordopatri, et d'un temple ionique sur les hauteurs du Confino, restes d'habitations romaines sur la via XXV Aprile et d'un établissement thermal dans le hameau de Sant'Aloe ; derrière l'église du Rosaire furent mis au jour les vestiges d'un théâtre gréco-romain ; nécropole grecque (VIIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle av. J.-C.) ; sur le viale Kennedy, palazzo Muschella (nécropole grecque et fourneaux antiques) ;
  • Autres sites archéologiques de la province : vestiges d'un sanctuaire périurbain sur l'aéroport militaire de Vibo Valentia, restes d'une villa romaine à Trainiti, près de Briatico ; sanctuaire rural dans le hameau de Passo Murato sul Poro ; d'innombrables autres établissements des âges protohistorique et classique ont été localisés mais doivent encore être fouillés ;
  • Torre Galli di Drapia : établissement protohistorique occupé jusqu'au VIe siècle av. J.-C. ;
  • Tropea : traces d'occupations préhistoriques et protohistoriques ; lieu de culte paléochrétien sous la cathédrale ; nombreux vestiges antiques et préhistoriques dans la ville et ses hameaux de Torre Lunga, Tondo et Cuntura ;
  • Nicotera : témoignages d'occupations grecque, romaine et de l'Antiquité tardive dans les hameaux de Colle Diale, San Faustina, Comerconi, piano dei Greci, San Francesco, Pugliesa, Sovereto, Casino Mortelletto.

Zones naturelles[modifier | modifier le code]

Outre les zones précitées, de multiples aires naturelles sont protégées en Calabre, riche en beautés sauvages grâce à sa nature montagneuse.

Honneur[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (218636) Calabria est nommé d'après la région.

Notes et références[modifier | modifier le code]

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  2. « Bilancio demografico mensile », sur demo.istat.it (consulté le )
  3. « Il Poro in Vaticano su Poro.it », sur www.poro.it (consulté le ).
  4. « Quale è l’origine del nome Italia? », sur Focus.it (consulté le )
  5. INGV, « Zone sismiche - INGV », sur zonesismiche.mi.ingv.it (consulté le )
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  7. (it) Giovanni Fiore, Della Calabria illustrata, Rubbettino Editore, (ISBN 978-88-498-0196-5, lire en ligne)
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • A. Miceli di Serrapideleo, « I conti di Rende in Calabria durante il regno di Alfonso I e di Ferrante d'Aragona (1422-1494) » in Historica, Reggio Calabria, no 2, 1974
  • A. Miceli di Serrapideleo, « San Francesco di Paola ed i miracoli dei pesci resuscitati » in Rivista Storica Calabrese, Reggio Calabria, 2007

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Antiquité romaine

Liens externes[modifier | modifier le code]