Étienne Morillon

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Étienne Morillon
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Étienne Morillon, né le à Soucieu-en-Jarrest (Rhône), où il est mort le [1], est un peintre et graveur français, membre fondateur du groupe des Ziniars à Lyon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Étienne Morillon est le fils de Benoit Morillon, commerçant en tissus à Soucieu-en-Jarrest, près de Lyon. Il effectue ses études secondaires à Lyon, Aux Lazaristes. Elève de l'école des Beaux-Arts de Lyon de 1901 à 1904, il suit l'enseignement de Alexandre François Bonnardel, d'Auguste Morisot et de Nicolas Sicard. De à , il continue sa formation aux Beaux-Arts de Paris. Il rencontre Utrillo (1883-1955) et Derain (1880-1954) et découvre les mouvements d’avant-garde: pointillisme, fauvisme et cubisme[2]. En , il revient se fixer à Lyon et s'installe dans l'ancien atelier de Paul Borel, rue Clotilde-Bizolon dans le quartier d'Ainay, qu'occupe ensuite Jacques Truphémus.

Il se marie le [3] avec Rose Desrats. Ils ont ensuite deux enfants. Étienne Morillon participe à la Grande Guerre[4], il est gazé et reçoit une pension d'invalidité temporaire.

En , il expose au Salon d'automne de Lyon, puis entre 1914 et 1924, au Salon des Indépendants à Paris, ce qui lui vaut l'attention de la critique.

En 1920, il est à l'origine du groupe d'artistes Les Ziniars et participe à la fondation du Salon du Sud-Est en 1924. D'abord professeur de dessin aux cours organisés par le Comité des arts appliqués en 1923, puis à l'École des Beaux-Arts de Lyon jusqu'en 1926, il travaille entre 1927 et 1930 à la galerie Saint-Pierre[5], fondée par le marchand parisien Alfred Poyet. Ses gravures sur bois paraissent dans les revues L'ours proche de H. Béraud, et L'Effort libre. En , une vingtaine de bois gravés illustrent Un journal d'exil d'Alexandre Arnoux chez le libraire-éditeur lyonnais Lardanchet.

Les années 1930-1940 marquent le sommet de son art : il passe pour un des maîtres de la peinture lyonnaise. Il est vice-président du salon du Sud-Est, en 1938 et 1940 ; il expose régulièrement à la galerie des Archers, puis à la galerie Troncy. Il participe activement aux événements qui jalonnent cette période à Lyon : à l'Exposition internationale de Lyon en 1933, avec le "Groupe des Seize" à la galerie Saint-Pierre en 1937, à l'exposition "L'art lyonnais contemporain" à la chapelle du lycée Ampère en 1940.

Style[modifier | modifier le code]

Curieux de tout ce qui peut l'aider à exprimer sa propre personnalité, les premières expériences picturales d'Étienne Morillon sont marquées par le divisionnisme : le portrait La passante (vers 1905-1910) du Musée Dini "articule fond et sujet selon une organisation simplifiée, avec une volontaire économie de moyens. Le sobre manteau noir, le visage et la coiffe sont animés par une juxtaposition de touches vertes et violettes"[6].

Subissant ensuite l'influence du cubisme de l'Art déco, il est marqué par Cézanne et par Derain, produisant des peintures fortement structurées. Défendu par Marius Mermillon[7], qui parle d'un "artiste d'une gravité familière" et de "peintures, lentement construites, témoignant de cette probité perdue des artisans d'autrefois", peintre d'une "honnêteté austère", selon le critique Jean-Jacques Lerrant[8], Étienne Morillon réalise des natures mortes, qui ont fait sa célébrité, mais aussi des portraits, des scènes de la vie quotidienne et des paysages, au réalisme construit, de sa région natale, et de Provence (Eyguières, Eygalières, Toulon...). En 1929, lors d'une exposition à la galerie Joseph Billiet-Pierre Worms à Paris, Philippe Chabaneix écrit : "Les natures mortes de Morillon traitées avec une vigoureuse franchise et baignées d'une lumière naturelle et cependant imprévue, occupent dans son œuvre une place de choix".

Dans l'éloge funèbre, le poète lyonnais Louis Pize dit ceci : " Étienne Morillon, ce classique qui restait de son temps, et qui s'était imposé au-delà des frontières de notre ville, a préféré aux publicités tapageuses le désintéressement, la discrétion, avec l'estime de ses amis et le charme doucement pétillant de ses propos. Sa bonté souriante, la gentillesse et le charme doucement pétillante de ses propos, jamais nous ne les oublierons"[9].

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives du Rhône, commune de Soucieu-en-Jarrest, acte de naissance [1]
  2. La Gazette- Drouot, 5 novembre 2020,[2]
  3. archives de Lyon [3]
  4. Archives du Rhône, registre matricule [4]
  5. Berangère Delaporte, p. 27
  6. Catalogue Le post-impressionniste et Rhône-Alpes (1886-1914)
  7. Dans Le Tout Lyon, du 4/12/1921.
  8. Jean-Jacques Lerrant, Peintres à Lyon, portraits d'artistes du XXe siècle, éditions Milan 2001.
  9. Jacques Rivoire, Soucieu-en-Jarez et ses environs, éditions Chirat, mai 95.
  10. Notice no 000PE026859, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  11. Notice no 000PE026862, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. Notice no 000PE026865, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  13. Notice no 000PE026860, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. Notice no 000PE026861, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  15. Notice no 000PE026864, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  16. Notice no 000PE026863, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. En collaboration avec Pierre Combet-Descombes, Eugène Brouillard, Antoine Chartres, Jean Couty, Jacques Laplace (1890-1955) et Henri Vieilly (1900-1979)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Rivoire, Soucieu-en Jarez et ses environs, Étude historique, Folklore régional de Mornant à Vaugneray, Éditions Chirat, .
  • Denise Festaud-Mermillon, Les Ziniars (1920 - 1924) : catalogue de l’exposition, Musée des beaux-arts de Lyon, , 47 p. (BNF 34710243), p. 12
  • Elisabeth Hardouin-Fugier et Etienne Grafe, La peinture lyonnaise au, Paris, Editions de l’Amateur, , 311 p. (ISBN 2-85917-193-2).
  • Bernard Gouttenoire, Dictionnaire des peintres & sculpteurs à Lyon aux XIXe & XXe siècles, Châtillon-sur-Chalaronne - Lyon, La Taillanderie, , 336 p. (ISBN 2-87629-222-X), p. 233
  • L'Araire, Groupe de recherche sur l'histoire et le folklore de l''Ouest lyonnais, no 126, automne 2001.
  • Bérangère Delaporte, Étienne Morillon (1884-1949), mémoire de maîtrise de l'Université Lumière de Lyon II, sous la direction de François Fossier, 2 volumes,
  • Jean-Jacques Lerrant, Peintres à Lyon, Éditions Milan, 2001.
  • Alain Vollerin, Marjolaine Nardone et Charles Gourdin, Les Ziniars : La vocation de la modernité, Lyon, Mémoire des Arts, coll. « Groupes et Mouvements », , 115 p. (ISBN 2-912544-15-7), p. 76 à 81.
  • Catalogue Le postimpressionnisme et Rhône-Alpes, la couleur dans la lumière, Exposition Musée Dini, 2015

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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