Étienne Dujardin-Beaumetz

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Étienne Dujardin-Beaumetz
Étienne Beaumetz
Portrait gravé d'Étienne Dujardin-Beaumet,
publié dans l’Album Mariani (1906).
Fonctions
Sénateur de l'Aude
-
Député de l'Aude
à partir de
Conseiller général de l'Aude
Canton de Limoux
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 60 ans)
La BezoleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Henri Charles Étienne Dujardin-Beaumetz
Nationalité
Activité
Période d'activité
Père
Thadée Urbain Hippolyte Dujardin-Beaumetz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Albert Dujardin-Beaumetz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marie Petiet (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Conflit
Distinction

Henri Charles Étienne Dujardin-Beaumetz[1], connu aussi en tant qu'artiste-peintre sous le nom Étienne Beaumetz[2],[3] est un artiste-peintre et un homme politique français né le à Passy[1] et mort le à La Bezole (Aude)[4],[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Étienne est le fils de Thadée Urbain Hippolyte Dujardin-Beaumetz, médecin, maire adjoint du 10e arrondissement de Paris en 1848, puis préfet du Puy-de-Dôme, et de Clémence Lepère[6].

Il participe en tant que volontaire à la guerre de 1870 ce qui influence sa carrière de peintre, il se consacre à la peinture de sujets militaires. Il sera ainsi amicalement surnommé le capitaine des pompiers de Montretout.

Il est formé à l'École des Beaux-Arts par Louis Roux et le peintre Alexandre Cabanel[3],[7], puis Émile Bin[8], il est installé près de Montmartre.

Il expose au Salon des artistes français dès 1875 une toile militaire, En reconnaissance. Il y présentera aussi Les voilà (épisode de la guerre 1870-1871, au ministère de la Guerre, Le général Lapasset brûlant ses drapeaux (1812), Salut à la Victoire et Portrait de M. Dujardin-Baumetz, de l'Académie de Médecine (son frère). En 1880, il y obtient une médaille de 3e classe et remporte aussi une mention honorable à l'Exposition universelle de Paris de 1889[9].

Il participe à l'amélioration de la condition des artistes par la création de la société libre des artistes français et par la revue l'Art Libre dont il est cofondateur en 1880 avec Numa Coste, Émile Zola, Paul Alexis et Marius Roux[10].

Étienne Dujardin-Beaumetz se fiance en 1879 avec Louise Milliet, artiste peintre anticléricale âgée de vingt-cinq ans, fille des républicains Félix et Louise Milliet. Ils rompent cependant lors de la préparation du mariage, Dujardin-Beaumetz refusant un mariage civil, préférant un mariage catholique, pour la galerie, même s'il n'est pas lui-même religieux[11]. Il épouse la peintre Marie-Louise Petiet, artiste Limouxine, le à Paris dans le 16e arrondissement[6], puis s'installe dans l'Aude. Il est l'oncle de la peintre Rose Dujardin-Beaumetz[12],[13].

Son portrait a été réalisé par Adolphe Déchenaud en 1906, il est conservé au Musée d'Orsay[14].

Le peintre[modifier | modifier le code]

Salut à la victoire.

Il expose dès 1875.

  • 1875 - En reconnaissance à Ville-Evrard, siège de Paris, 1870
  • 1876 - Les Mobiles évacuant le plateau d'Avron pendant le bombardement
  • 1877 - L'Infanterie de soutien
  • 1877 - En Retraite
  • 1879 - L'attaque d'un château
  • 1880 - Les voilà ! 1870[15] qui lui vaut une médaille
  • 1881 - Le Bataillon Des Gravilliers Pour La Frontiere[16]
  • 1882 - Le général Lapasset brûlant son drapeau, musée Petiet de Limoux[17]
  • 1883 - Les libérateurs
  • 1884 - La garnison quittant Belfort
  • 1884 - À Champigny
  • 1885 - À la baïonnette
  • 1885 - La dernière faction
  • 1887 - Ils ne l'auront pas
  • 1888 - Salut à la victoire (bataille de Coulmiers)

Il reçoit une mention à l'Exposition universelle de 1889, date à laquelle il abandonne la peinture pour la politique[18].

L'homme politique[modifier | modifier le code]

Dès 1891 Henri Dujardin-Beaumetz s’interroge sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art, il pense qu’ « il y a, depuis bien longtemps, dans notre pays, un malentendu sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art : les uns pensent que l’État doit diriger le mouvement artistique du pays ; les autres estiment qu’il n’y a qu’à le suivre en l’encourageant. La tradition en vertu de laquelle l’État croit devoir diriger l’art date de Colbert. Les défenseurs de l’art officiel ont pensé que, de même que l’État était avec raison, pour l’instruction publique, l’éducateur de la nation, il lui appartenait de diriger les tendances artistiques du pays dans ce qu’il croyait être le beau et le vrai. L’art officiel n’a jamais développé ses élus qu’en écrasant leurs adversaires, et pour qu’il eût le droit d’agir ainsi il eût fallu que ses représentants eussent la certitude qu’ils étaient en possession de la formule définitive. »[19]

Radical et franc-maçon notoire, affilié à la loge La clémente Amitié[20], le , Henri Dujardin-Beaumetz a voté pour la Loi de séparation des Églises et de l'État[21], étant un farouche anti-clérical depuis le début de sa carrière politique[22].

Il est photographié en octobre 1910 lors de la Rentrée des Chambres (photo de press, Agence Rol)[23].

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1891 - Rapport : Création d'un régiment d'infanterie subdivisionnaire, Paris, Motteroz[24]
  • 1891 - Rapport : Organisation des régiments régionaux d'infanterie, Paris, Motteroz[25]
  • 1892 - Proposition de loi concernant la liberté des théâtres, présentée par MM. Gustave Isambert et Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[26]
  • vers 1899 - Proposition de loi ayant pour objet le transfert au Panthéon des restes de Rude, David d'Angers, Ingres, Delacroix et Berlioz présentée par M. Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[27]
  • 1905 - Discours et articles de journaux prononcés et publiés à l'occasion des obsèques de M. Antonin Proust (1832-1905) par Jules Claretie, Disleau et H.-C.-E. Dujardin-Beaumetz, Niort impr de T. Mercier[28]
  • 1907 - Congrès des sociétés savantes à Montpellier. Discours prononcé à la séance générale du congrès, le , par M. Dujardin-Beaumetz, Imprimerie nationale[29]
  • 1913 - Entretiens avec Rodin[30], imprimer après décès par son frère François DB.
  • 1913 - Discours de 1905 à 1911, Paris, P. Dupont[31],[32]

imprimer après décès par son frère François DB.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Buste d'Étienne Dujardin-Beaumetz par Marguerite Syamour (Musée Petiet).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Mairie de Paris, Fichiers alphabétiques de l’état civil reconstitué (XVIe siècle-1859) V3E/N 801
  2. (fr) (BNF 12445031)
  3. a et b (fr) « Sénat - Ancien sénateur de la IIIe République », sur www.senat.fr
  4. (fr) « Le Cornet - 1913 - Nécrologie », sur gallica.bnf.fr
  5. (fr) « Le Monde artiste - 1913 - Nécrologie », sur gallica.bnf.fr
  6. a et b Mairie de Paris, Registres d'actes d'état civil (1860-1902), acte de mariage, 16e arr., 04/02/1886, registre V4E 7292, acte no 53, Note : sur cet acte la mère d'Étienne est notée Clémence Lepère ou Le Père
  7. (en) « Union List of Artist Names », sur www.getty.edu
  8. Paul Milliet, Les Milliet : Une famille de républicains fouriéristes, t. II, 2e édition, Paris, 1916, p. 251.
  9. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 442
  10. « INHA Dictionnaire critique des historiens de l’art », sur www.inha.fr
  11. Alfred Saffrey, « Paul Milliet : Une famille de républicains fouriéristes », Feuillets mensuels / L'Amitié Charles Péguy, no 166,‎ , p. 9 à 28 (lire en ligne).
  12. « Notice Étienne », sur http://www.musee-orsay.fr
  13. « Notice Rose », sur www.musee-orsay.fr
  14. « Adolphe Déchenaud - Étienne Dujardin-Beaumetz en 1906 », sur http://www.musee-orsay.fr
  15. Notice no ARCG0445, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Archim, ministère français de la Culture
  16. « Le Bataillon Des Gravilliers Pour La Frontiere », sur www.artrenewal.org
  17. (en) « General Lapasset (1817-75) burning his flags, 26th October 1870, 1882 (oil on canvas) », sur www.bridgemanart.com
  18. « Henri, Charles, Etienne DUJARDIN-BEAUMETZ », sur www.assemblee-nationale.fr
  19. Annales de la Chambre des Députés, Débats parlementaires, séance du 12 novembre 1891, discussion du budget des Beaux-Arts, p. 309, cité in Myriam Chimènes, op. cit., p. 485-486.
  20. Arnaud de l'Estoile, Pierre Plantard, Pardès éd., coll. "Qui suis-je", Grez-sur-Loing, 2014, p. 80.
  21. « Loi de 1905 arrow Biographies des parlementaires », sur www.laicite-laligue.org
  22. Voir son affiche électorale de 1889 aux archives départementales de l'Aude, dossier 3MD203-204.
  23. « Rentrée des Chambres, octobre 1910, Mr Dujardin-Baumetz : photographie de presse / Agence Rol », sur gallica.bnf.fr
  24. (BNF 30371161)
  25. (BNF 30371162)
  26. (BNF 30371163)
  27. (BNF 30371166)
  28. (BNF 30371159)
  29. (BNF 30371160)
  30. (BNF 32054689)
  31. « Le Palais Garnier dans la société parisienne: 1875-1914 Par Frédérique Patureau (p. 25) », sur books.google.fr
  32. (BNF 32054690)
  33. « Portrait de Dujardin-Beaumetz », notice no 000PE018212, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources biographiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]