Élections générales espagnoles de 1977

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Les élections générales espagnoles de 1977 se sont tenues le , afin d'élire les trois cent cinquante députés et les deux cent six sénateurs de la législature constituante espagnole.

Contexte

Le , le général Francisco Franco, chef de l'État depuis 1939, à la tête d'un régime autoritaire, meurt après une longue agonie.

Il est remplacé par Juan Carlos Ier de Borbón y Borbón, marquant ainsi le rétablissement formel de la monarchie en Espagne. Le souverain conserve d'abord le dernier président du gouvernement de Franco, Carlos Arias Navarro, avant de le remplacer, le , par Adolfo Suárez, avec qui il entreprend de liquider le franquisme et d'engager le pays vers un retour à la démocratie. Le 18 novembre suivant, les Cortes franquistes votent la loi de réforme politique (Ley para la Reforma Política), qui entérine la fin du régime et prépare les élections constituantes. La loi est ratifiée le mois suivant par référendum, à plus de 94 % des voix, et promulguée au début de l'année 1977. Les principaux partis politiques, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti communiste d'Espagne (PCE), sont légalisés le 8 février, tandis que le parti unique, la Phalange espagnole traditionaliste et des Juntes de l'offensive nationale syndicaliste (FET de las JONS) est dissous le 13 avril.

Principaux partis

Formation Idéologie Chef de file
style="Modèle:UCD/Couleur" | Union du centre démocratique
Unión de Centro Democrático
Centrisme
Démocratie chrétienne, libéralisme
Adolfo Suárez
(Président du gouvernement)
style="Modèle:PSOE/Couleur" | Parti socialiste ouvrier espagnol
Partido Socialista Obrero Español
Centre-gauche
Social-démocratie, progressisme
Felipe González
Parti communiste espagnol
Partido Comunista de España
Gauche
Communisme, républicanisme
Santiago Carrillo
Alliance populaire
Alianza Popular
Droite
Conservatisme, monarchisme, démocratie chrétienne
Manuel Fraga

Résultats

Scores

Parti arrivé en tête, par province.
Parti Congrès des députés Sénat
Voix % Élus
style="Modèle:UCD/Couleur" | Union du centre démocratique (UCD) 6 310 391 34,44 % 166 106
style="Modèle:PSOE/Couleur" | Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 5 371 866 29,32 % 118 48
Parti communiste d'Espagne (PCE) 1 709 890 9,33 % 19 0
Alliance populaire (AP) 1 504 771 8,21 % 16 2
Unité socialiste (PSP-US) 816 582 4,46 % 6 2
Pacte démocratique pour la Catalogne (PDPC) 514 647 2,81 % 11 1
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 296 193 1,62 % 8 1
Sénat démocratique Pas de candidats 12
Indépendants 33 453 0,18 % 0 15
Autres 2 065 790 9,81 % 6 17
TOTAL (participation : 78,83 %) 18 590 130 100,00 % 350 204

Analyse

Au total 83 formations sont présentes sur le territoire national. L’une d’entre elles, Candidature Andaluza de Izquierda (Candidature andalouse de gauche), n’obtient aucune voix[1].

L'UCD, coalition politique centriste fondée en , remporte clairement ce premier scrutin démocratique, en dépassant les 30 % des voix que le PSOE rate de justesse. Les centristes de Suárez, artisan de la démocratisation, échouent pourtant à remporter la majorité absolue au Congrès des députés, et l'obtiennent de peu au Sénat. Territorialement, ils l'emportent dans l'immense majorité des provinces, les socialistes s'imposant en Andalousie et les provinces valenciennes. À gauche, justement, le PSOE du jeune Felipe González l'emporte sans difficulté sur le PCE du vétéran Santiago Carrillo, qui n'arrive en tête nulle part. Les partis régionalistes, notamment en Catalogne et au Pays basque, totalisent 7 % des voix et 25 sièges. Enfin, AP, qui réunit d'anciens franquistes sous la direction de l'ancien ministre du Tourisme, Manuel Fraga obtient 16 sièges avec 8 % des voix[2],[3].

Conséquences

Du fait de la victoire de l'UCD, le roi Juan Carlos Ier a confirmé Adolfo Suárez dans ses fonctions, qui a alors formé le Gouvernement de la législature constituante, le premier reposant sur une majorité démocratique depuis plus de quarante ans.

Notes et références

  1. Campuzano 2011, p. 75
  2. Les partis régionaux sont proportionnellement mieux représentés, la circonscription électorale de référence étant la province.
  3. Campuzano 2011, p. 76

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Francisco Campuzano, La transition espagnole : entre réforme et rupture (1975-1986), Paris, PUF, , 1re éd., 180 p. (ISBN 978-2-13-059119-1)

Liens externes