Édouard de Courtenay (1526-1556)

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Copie d'un portrait contemporain

Édouard Courtenay, né en 1526[1] et mort le 18 septembre 1556[1], 1er comte de Devon, est un aristocrate anglais.

Biographie

En prison

Il est le second fils, mais seul survivant, d'Henry de Courtenay († 1538), marquis d'Exeter, et de sa seconde épouse Gertrude Blount, fille de William Blount, 4e baron Mountjoy[1].

Son père était un personnage important à la Cour d'Henri VIII et sa mère s'était pris d'amitié avec la reine consort Catherine d'Aragon, amitié qui résista à la dissension des époux royaux.

En novembre 1538, les trois Courtenay sont arrêtés et incarcérés à la Tour de Londres. Le père est accusé d'avoir conspiré avec le cardinal Reginald Pole pour susciter un soulèvement catholique. Henry Courtenay est exécuté le 9 décembre 1538[2]. Édouard et sa mère sont proscrit et leurs titres et biens sont confisqués par la Couronne.

Sa mère est libérée en 1540 et conservera une solide amitié pour la fille de Catherine, Mary Tudor. Mais en tant qu'arrière-petit-fils d'Édouard IV et héritier probable de la maison d'York, Édouard est considéré comme une menace trop forte pour être libéré . En 1547, Henry VIII meurt. Il est remplacé par son fils légitime Édouard VI.

Alors qu'il est encore incarcéré, Édouard traduit Benefizio di Cristo (La prestation de la mort du Christ) en langue anglaise . Le manuscrit est dédié à Anne Stanhope, épouse de l'influent Édouard Seymour, 1er duc de Somerset.

Edouard VI meurt le 6 juillet 1553. Tandis qu'Édouard Seymour soutient la candidature de Jeanne Grey, Marie Tudor rassemble des partisans au château de Framlingham et marche sur pour revendiquer le trône. Jeanne est déposée après un court règne de 9 jours et Marie est reconnue souveraine d'Angleterre le 19 juillet 1553. Gertrude Blount obtient le 3 août la libération de son fils après 15 ans d'incarcération dans la Tour[3].

Libération et faveur royale

Il est rapidement devenu un des favoris de Marie Tudor qui lui confère les titres de comte de Devon le 3 septembre et de chevalier de Bath le 29 septembre. Le 1er octobre, Mary est couronnée et c'est le nouveau comte de Devon qui lui présente l'épée de cérémonie. Le 10 octobre Édouard récupère les terres et titres de son père, à l'exception du marquisat d'Exeter.

En janvier 1554, il accueille comme comte de Devon les nouveaux ambassadeurs de Charles V, empereur romain germanique. Il est également commissaire spécial au procès de Robert Dudley, beau-frère de Jeanne Grey. Le nouveau chancelier Stephen Gardiner aurait encouragé Marie Tudor à épouser Édouard Courtenay[4], mais la reine penchait pour un mariage étranger et choisit Philippe d'Espagne comme mari.

Le comte de Devon se rapproche alors de la demi-sœur de Marie, Élisabeth, héritière présomptive tant que Marie n'avait pas de descendance. L'union de Marie et Philippe était extrêmement impopulaire chez les Anglais et Marie avait déjà 38 ans au moment du mariage.

Nouveaux désagréments

En janvier 1554 a lieu la rébellion de Thomas Wyatt. Elle est écrasée dans le mois, mais des rumeurs impliquent Édouard et Élisabeth[5]. Tous deux sont incarcérés à la Tour de Londres en attendant le procès. En l'absence de preuve, aucune condamnation ne pouvait être envisagée. Élisabeth est alors placée en résidence surveillée sous la surveillance de Sir Henry Bedingfield, puis autorisée à revenir à la Cour à la fin de l'année. Édouard qui a perdu la confiance de son ancienne protectrice, doit purger un an de résidence surveillée au château de Fotheringay avant d'être libéré et exilé sur le continent[6]. Il conserve ses droits et ses biens, mais il lui est interdit de revenir sur le sol anglais.

Le ressentiment était partagé par Élisabeth qui le tenait en partie responsable de son incarcération.

Courtenay meurt à Padoue, le 18 septembre 1556, des suites d'une fièvre attrapée trois semaines plus tôt[1]. Sa mort fut considérée par ses contemporains comme un possible empoisonnement[1].

Notes et références

  1. a b c d et e Ian W. Archer, « Courtenay, Edward, first earl of Devon (1526–1556) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004 ; édition en ligne, janvier 2008. Consulté le 16 septembre 2013.
  2. Isabelle Fernandes, Marie Tudor, Tallandier 2012, p.96
  3. Fernandes Op.Cit. p.172
  4. Fernandes Op.Cit. p.199
  5. http://www.cosmovisions.com/ElisabethTudor.htm
  6. Jean-Claude Moreau, L'Anglicanisme : ses origines, ses conflits, L'Harmattan 2006, p.106

Annexes

Liens internes

Bibliographie

  • James D Taylor, The Shadow of the White Rose: Edward Courtenay, Earl of Devon, 1526-1556, Algora Publishing 2006, (248 p.)

Source