Éditions Le Passage

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Éditions Le Passage
Repères historiques
Création 2001
Fondée par Marique Gauthier
Fiche d’identité
Forme juridique SARL
Siège social Paris (France)
Dirigée par Marique Gauthier
Spécialités Littérature, Polar, Livre d’art,
Collections Polarchives, essais esthétiques
Titres phares La Forêt des ombres
Langues de publication Français
Diffuseurs Seuil
Effectif 5 salariés
Site web http://www.lepassage-editions.fr
Données financières
Chiffre d'affaires 2008 : 547 000€

Les éditions Le Passage sont une maison d’édition parisienne qui a été créée en 2001 à l’initiative de Marique Gauthier.

Histoire

C’est à deux pas de la place de la Bastille, dans le quartier de la Roquette que les éditions Le Passage ont vu le jour. Ce nom, ainsi que le logo, ont pour origine l’emplacement du siège social, implanté dans le passage du Cheval-Blanc à Paris, mais c’est aussi une discrète référence au Livre des passages de Walter Benjamin. L’initiative en revient à Marique Gauthier, ancienne éditrice chez les éditions Abbeville, qui, en 2001, se lance dans la fondation de sa propre structure où elle pourra – enfin – créer un « esprit maison, en affinité avec ses sujets et ses auteurs. »[1]

Elle est alors aidée par Yann Brian, bientôt rejoint par Barthélémy Chapelet, qui s’occupera des finances. Les salariés de cette petite maison d’édition indépendante occupent alors tous les postes de la chaîne éditoriale.

Les éditions Le Passage ont su trouver une visibilité et un public en quelques années. Elles se sont tout particulièrement lancées grâce à un titre de Martin Winckler Les miroirs de la vie, qui eut un important retentissement médiatique. De nombreux prix sont venus récompenser leur travail avec notamment deux prix en 2004 (prix des Deux Magots et prix Roger-Nimier) et plus récemment le prix de la 7e édition du polar SNCF. Avec « La chambre des morts » qui a été un des succès de la rentrée littéraire 2005 et le succès de Franck Thilliez en 2006, la maison a continué de se développer. Ainsi après la sortie en poche et plusieurs traductions de l’œuvre de Franck Thilliez, la maison a même négocié avec le cinéma (mise à l’écran en 2007). Enfin tout récemment, le Prix Renaudot Poche 2010 a été attribué à Fabrice Humbert pour son roman L’Origine de la violence, publié aux éditions Le Passage en 2009 et paru au Livre de poche en 2010[2].

Catalogue et visibilité

L’équipe a travaillé à la création d’un catalogue où se détachent trois pôles, et cela depuis la création de la maison en 2001. Dès le début, la maison a fait le choix de se développer dans trois directions différentes avec des publications de littérature générale, de polars et de livres d’art (avec des beaux livres, des monographies, des essais, des guides d’architecture…). Ce fut une volonté assumée par Marique Gauthier dès la création de la maison, mais ce fut aussi un choix économique avec trois domaines dont la production a un rythme et des coûts de production très différents.

Il n’y a donc pas une volonté d’uniformisation dans les formats et les présentations des livres publiés. Les beaux livres, où l’illustration occupe une place majeure, n’ont pas de modèle type et leur conception change selon le sujet et les demandes. Cependant quelques collections ont vu le jour comme celle des essais esthétiques (même maquette et même format). Les collections se sont constituées un peu au hasard avec par exemple la collection polarchive, dirigée par Gérard Streiff, qui a été récupérée lorsque les éditions Baleine ont fermé. Elle comprend neuf titres et est facilement reconnaissable à sa couverture. En effet, les éléments graphiques constitutifs de cette collection sont la présence, en haut de la couverture, d’une photographie en noir et blanc ainsi qu’un fond noir où se détache, en rouge, le titre du livre et son auteur. Le format (12x18cm) et le prix (10 ) sont les mêmes pour les neuf titres. À côté du concept assez stricte de cette collection avec des personnages récurrents et une intrigue basée sur des archives réelles, d’autres séries se constituées comme celles des Saisons, à l’initiative de l’auteur Gilda Piersanti, qui ne contient que quatre polars, tous du même auteur. L’idée de cette collection est d’associée à chaque livre une couleur faisant elle-même référence à une saison. Quelles que soient les collections, on s’aperçoit rapidement que les domaines de publications se rejoignent, des échos se font entre les livres (avec par exemple des polars où apparaissent des œuvres ou des passages de l’Histoire de l’Art.)

Pour ce qui est des beaux livres, même s’ils sont dans une catégorie distincte des essais dans le catalogue, ils font bien partis de la collection Essai. Ceux qui sont ainsi mis à part dans le catalogue ne le sont pas sans raison : ce sont des livres qui ont fait l’objet d’une fabrication bien particulière. Les éditions Le Passage ont une façon assez « artisanale » de travailler : les projets sont maquettés sur place et fabriqués par l’imprimerie La Manutention (reprise en 2010 par le groupe Jouve), à Mayenne.

Il est quand même important de noter qu’en 2004, les éditions Le Passage ont revu leurs ambitions à la baisse en ce qui concerne les beaux livres. Le risque de ces productions étant élevé, la maison a préféré entreprendre une politique réaliste sur le plan financier. Mais loin de renoncer à ses idées et secondée par un graphiste extérieur Julien Lévy (qui assure chaque couverture illustrée), elle continue la publication de livres d’art, mais cette fois-ci en s’assurant un partenariat avec des musées, des institutions ou des entreprises privées. (Les charges de fabrication sont ainsi allégées et en échange les institutions bénéficient de la structure éditoriale pour commercialiser des ouvrages qu’elles ne pourraient diffusées à elles seules en librairie. Chaque livre est donc conçu en fonction des sujets mais aussi des demandes de leurs partenaires. Ainsi par exemple, L’Atlas des Plans de Paris a été fait en coédition avec la mairie de Paris et profitant de cette occasion, les éditions Le Passage se sont proposées et ont obtenu un contrat pour publier le catalogue d’une exposition sur Villon et Paris organisée par la Bibliothèque historique de Paris.

On peut voir dans le catalogue qu’ils se sont aussi lancés dans l’édition de deux guides illustrés Guide d’architecture de la métropole lilloise et Le Marais qui sont sortis simultanément en français et en anglais. Ces publications répondent à deux demandes respectives de la ville de Lille et de Paris. Ces projets étaient en adéquation avec l’idée de Marique Gauthier (que l’on retrouve aussi dans la confection de ses beaux livres) d’allier à la fois illustration et information sans favoriser l’une ou l’autre.

Avec une centaine de titres publiés (48 titres en littérature générale, 28 polars, 35 beaux livres), une moyenne de 20 titres publiés par an pour une vingtaine de manuscrits reçus chaque mois et pas moins de 74 auteurs, les éditions Le Passage ont donc su toucher le public mais se sont également assurées le soutien de leur diffuseur : Seuil [3]. Ils sont ainsi présents dans une librairie en Belgique (Filigranes), dans une vingtaine de librairies à travers la France (comme à Bordeaux, Nantes, Montpellier ou encore à Toulouse) et dans sept librairies à Paris. Ils apparaissent aussi régulièrement lors du Salon du livre de Paris. Pour permettre une diffusion encore plus efficace, il dispose depuis un an d’un site Internet et même d’un réseau social via la création d’un groupe Facebook.

Situation actuelle

Son histoire, ses réussites mais aussi ses stratégies permettent à l’entreprise gérée par Marique Gauthier, de doubler son chiffre d’affaires entre 2004 et 2005 pour ensuite se stabiliser avec une petite baisse en 2008 (CA 2008 : 54 700 )[4], et cela avec un effectif de quatre puis cinq employés. Les solides fondements de la maison expliquent cette réussite : la création petit à petit d’un « esprit maison » associée à une politique réaliste (des partenariats et des tirages raisonnés de 3000 exemplaires pour les titres de littérature) ont permis aux éditions Le Passage de trouver une place parmi d’autres maisons dont les catégories de publication sont similaires.

Notes et références

  1. Article : « Un nouveau-né dans l’édition : Le Passage » sur le site le Quotidien du livre dans la rubrique « La Vie de l’édition » et la sous-catégorie « Chez les éditeurs » site le Quotidien du livre
  2. Site des éditions Le Passage
  3. Interview croisée Le passage, Franck Thilliez
  4. Données du site [www.societe.com] et [www.verif.com]

Sources

Liens externes

Site officiel : http://www.lepassage-editions.fr