Écriture du roumain

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Cet article traite de l'histoire de l'écriture du roumain, du système d'écriture actuel et de la valeur phonétique des lettres, ainsi que de l'orthographe roumaine.

Aperçu historique

Il y a des affirmations selon lesquelles le roumain aurait d'abord été écrit en alphabet latin[1], mais ce n'est pas prouvé. Le fait est que les premiers documents écrits en roumain qui se sont conservés (XVIe siècle) sont écrits dans un alphabet cyrillique adapté au roumain, parce que c'était depuis le Xe siècle l'alphabet du vieux slave utilisé par l'église orthodoxe et dans l'administration de la Valachie et de la Moldavie. Le tout premier date de 1521. C'est une lettre d’un marchand de Câmpulung Muscel, Neacşu, adressée au maire de Brașov, Johannes Benkner, pour le prévenir que « les Turcs préparent une attaque surprise sur toute la Transylvanie et la Valachie ». Cet alphabet est le suivant :

Lettre de Neacşu
Lettre Nom de la lettre[2] Valeur numérique Prononciation Correspondant actuel
1 A а az 1 /a/ a
2 Б Б buche /b/ b
3 В в vede 2 /v/ v
4 Г г glagoli 3 /ɡ/ g, gh
5 Д д dobru 4 /d/ d
6 Є є iest 5 /e/ e
7 Ж ж jivete /ʒ/ j
8 Ѕ ѕ dzelo / dzialu 6 /d͡z/[3]
9 З з zemlia 7 /z/ z
10 И и[4] ije 8 /i/ i
11 І і[5] I 10 /i/ i
12 К к caco 20 /k/ c, ch
13 Л л liudie / lude 30 /l/ l
14 М м mislite / mislete 40 /m/ m
15 N ɴ naş 50 /n/ n
16 О o on 70 /o/ o
17 П п pocoi 80 /p/ p
18 Р р riţi / râţă 100 /r/ r
19 С с slovo / slovă 200 /s/ s
20 Т т tvirdo / ferdu 300 /t/ t
21 Ѹ ѹ[6] Ucu 400 /u/ u
22 У ȣ[7] u /u/ u
23 Ф ф fârtă 500 /f/ f
24 Х х heru 600 /h/ h
25 Ѡ ѡ[8] ot 800 /o/ o
26 Щ щ ști / ște /ʃt/ șt
27 Ц ц ți 900 /t͡s/ ț
28 Ч ч cervu 90 /t͡ʃ/ c[9]
29 Ш ш șa /ʃ/ ș
30 Ъ ъ ieru /ə/
/ʷ/[10]
ă
pas de lettre
31 Ы ы ieri /ɨ/
/ʲ/
/ʷ/
â, î
i

pas de lettre

32 Ь ь ier /ə/
/ʲ/
/ʷ/
ă
i
pas de lettre
33 Ѣ ѣ eti /e̯a/[11] ea
34 Ю ю iu /ju/ iu
35 Ѩ ѩ iaco /ja/ ia
36 Ѥ ѥ ie /je/ ie
37 Ѧ ѧ ia /ja/
/e̯a/
ia
ea
38 Ѫ ѫ[12] ius /ɨ/ â, î
39 Ѯ ѯ[13] csi 60 /ks/ x
40 Ѱ ѱ[13] psi 700 /ps/ ps
41 Ѳ ѳ[13] fita 9 /θ/, /ft/
42 Ѵ ѵ[13] ipsilon / ijiţă 400 /i/
/u/
i
u
43 în /ɨn/, /ɨm/ în, îm
44 Џ џ gea /d͡ʒ/ g[9]

Le seul diacritique utilisé était la brève (˘) pour marquer une semi-voyelle, sur и, i, ȣ, ѡ.

Notre Père en cyrillique roumain (vers 1850)

Dès le XVIe siècle on utilise sporadiquement l'alphabet latin aussi. On publie, par exemple, un livre de chants à Cluj, avec la graphie hongroise de l'époque, entre 1571 et 1575[14]. Entre 1593 et 1597, le boyard moldave Luca Stroici transcrit le Notre Père en graphie polonaise[15], texte qui sera imprimé par la suite.

Au XVIIIe siècle, les lettrés roumains de Transylvanie groupés dans le mouvement culturel de l'École de Transylvanie, influencée par les Lumières françaises, insistent sur l'origine latine du roumain et préconisent le passage à l'alphabet latin. L'un des protagonistes de ce mouvement, Samuil Micu Klein, propose les premières règles concernant l'écriture latine du roumain[16]. En 1819, Petru Maior, un autre membre de l'École transylvaine, publie des propositions détaillées pour la graphie latine du roumain, dans Ortographia Romana sive latino-valachica una cum clavi qua penetralia originationis vocum reserantur, ouvrage qui sera republié en 1825, dans l'œuvre collective Lesicon românescu-latinescu-ungurescu-nemţescu (Dictionnaire roumain-latin-hongrois-allemand)[17], connu sous le nom de Lexiconul de la Buda. Dans la préface et dans le corps du dictionnaire, le texte roumain apparaît en alphabet latin et en cyrillique. L'orthographe proposée est fondée sur le principe étymologique. Plusieurs autres orthographes étymologiques seront proposées par la suite.

Entre 1797 et 1828, l'écriture cyrillique est plusieurs fois simplifiée. À la suggestion de Ion Heliade Rădulescu[18], intellectuel de Valachie, entre 1830 et 1860 on utilise un alphabet appelé de transition, formé de lettres cyrilliques et latines. Dans le même temps, I. H. Rădulescu propose une orthographe à peu près phonémique, influencée par l'italien.

Fragment de Dimitrie Bolintineanu, Călătorii pe Dunăre şi în Bulgaria (Voyages sur le Danube et en Bulgarie), 1858, écrit en alphabet de transition

L'alphabet de transition était le suivant :

Lettres A a Б Б В в G g D d E e Ж ж Z z I i Ĭ ĭ K k Л л M m N n O o П п Р р S s T t У ȣ F f Х х Ц ц Ч ч Щ щ Ш ш Ъ ъ Î î Џ џ
Équivalents
actuels
a b v g, gh d e j z z i i c, ch l m n o p r s t u f h ț c[9] ș șt ă î g[9]

En 1860, on passe enfin à l'écriture latine, avec une orthographe étymologique. Un exemple remarquable de cette écriture est le Dicţionarul limbii române (Dictionnaire de la langue roumaine) de August Treboniu Laurian et Ioan C. Massim (1871-1878). Exemple d'article de ce dictionnaire :

Texte originel Transcription actuelle Traduction
BAIATELLU, s. m., deminutivu d'in baiatu, 1. in intellessu propriu: are unu baiatellu formosu ca unu angerellu; — 2. in intellessu metaforicu, cu espressione de desmerdare, in locu de amatu: de candu te ai dussu, baiatelle, n'amu mai pusu la gutu margelle. BĂIEŢEL, s. m., diminutiv din băiat, 1. în înțeles propriu: are un băiețel frumos ca un îngerel; — 2. în înţeles metaforic, cu expresiune de dezmierdare, în loc de amat: de când te-ai dus, băiețele, n-am mai pus la gât mărgele. GARÇONNET, s. m., diminutif de garçon, 1. au sens propre : elle a un garçonnet beau comme un petit ange ; — au sens métaphorique, en cajolant, au lieu de bien aimé : depuis que tu es parti, mon petit gars, je n'ai plus mis de perles au cou.
Couvercle de bouche d'égout de Bucarest, datant d'avant 1904. La graphie actuelle est BUCUREŞTI CANALIZARE

De grandes polémiques ont lieu entre partisans de l'orthographe étymologique et ceux de l'orthographe phonémique jusqu'en 1881, lorsque l'Académie roumaine tranche en faveur de cette dernière. Cependant, les confrontations entre adeptes des deux principes ne cessent pas, puisqu'il reste des éléments étymologiques dans cette orthographe.

Les réformes les plus importantes qui touchent l'orthographe, allant généralement dans le sens de sa simplification, sauf les deux dernières, sont appliquées en 1904, 1932, 1953, 1964 et 1993.

Au début du XXe siècle, on simplifie la graphie comme suit :

  • On réduit la transcription de la voyelle /ɨ/ à â et à î. En effet, en raison du principe étymologique, on la notait aussi par ê et par û.
  • Toujours pour renforcer le caractère phonémique de la graphie, on ne note plus le /ə/ évolué de e latin par ĕ : împĕratîmpărat ’empereur’.
  • La brève disparaît aussi de ĭ notant /j/ et /ʲ/ (grecĭgreci ’Grecs’) et de ŭ /w/ : noŭnou.
  • On élimine aussi pour /d/ latin évolué en /z/ : izi ’jour’.

En 1953, on élimine la lettre â, puis, en 1964, on la réintroduit, mais seulement dans le mot român et ses dérivés, pouvant aussi être utilisée dans les noms de famille (exemple : Brâncuşi). En 1993, on revient aux règles d'avant 1953 concernant â. (Voir plus loin des détails sur cette lettre.)

En 1926, dans la République autonome soviétique socialiste moldave de l'époque, on a commencé à écrire le roumain avec un alphabet cyrillique basé sur l'alphabet russe, utilisé ensuite en République soviétique socialiste moldave jusqu'en 1989. Il est toujours utilisé en Transnistrie (voir alphabet « moldave ») étant composé des lettres ci-dessous :

Lettres A
a
Б
б
В
в
Г
г
Д
д
E
e
Ж
ж
Ӂ
ӂ
З
з
И
и
Й
й
К
к
Л
л
M
м
Н
н
O
o
П
п
Р
р
C
c
T
т
У
у
Ф
ф
Х
х
Ц
ц
Ч
ч
Ш
ш
Ы
ы
Ь
ь
Э
э
Ю
ю
Я
я
Équivalents
roumains
a b v g, gh d e, ie j g[9] z i i c, ch l m n o p r s t u f h ț c[9] ș â, î i[19] ă iu ia, ea

L'écriture roumaine actuelle

L'alphabet latin

L'alphabet latin roumain est constitué de 31 lettres :

A a, Ă ă, Â â, B b, C c, D d, E e, F f, G g, H h, I i, Î î, J j, K k, L l, M m, N n, O o, P p, R r, S s, Ș ș, T t, Ț ț, U u, V v, X x, Z z.

Q q, W w et Y y ne font pas partie de l'alphabet roumain de base ; ces lettres ne sont utilisées que pour écrire les mots importés, tels que quasar, watt, et yoga.

Les noms officiels des lettres ont varié au cours du temps. Aujourd'hui, l'Académie Roumaine[20] accepte plusieurs variantes dont le nombre, pour certaines consonnes, arrive à trois. La liste comprend les lettres q, w et y aussi :

a, ă, â din a, be/bî, ce/cî, de/dî, e, ef/fe/fî, ge/ghe/gî, haş/hî, i, î din i, je/jî, ka/kapa, el/le/lî, em/me/mî, en/ne/nî, o, pe/pî, kü, er/re/rî, es/se/sî, şe/şî, te/tî, ţe/ţî, ve/vî, dublu ve/dublu vî, ics, igrec, ze/zet/zî

Le diacritique correct sous les lettres Ș et Ț est la virgule souscrite, mais c'est la cédille qui s'est imposée dans la saisie sur ordinateur, à cause de l'absence des variantes correctes dans les jeux de caractères, ce qui fait que ces lettres s'écrivent d'habitude Ş et Ţ, bien que le diacritique correct aient été introduit dans Unicode 3 à la demande de l'Académie roumaine.

Valeurs phonémiques des lettres et des groupes de lettres

Lettres :

Lettre Transcription API Descripition Exemple
a
/a/
à peu près a français arc ’arc’
ă
/ə/
à peu près a anglais dans about ’au sujet de’ ăsta ’celui-ci’
â
/ɨ/
à peu près ы russe dans вы ’vous’ cântec ’chanson’
b
/b/
b français bine ’bien’
c
/k/
c français dans certaines positions corb ’corbeau’
d
/d/
d français drept ’droit’
e
/e/
ni fermé comme é ni ouvert comme è, moyen elev ’élève’
//
semi-voyelle, prononcée dans la même syllabe avec la voyelle qui la suit deal ’colline’
/je/
comme illé dans mouillée este ’il/elle est’
f
/f/
f français film ’film’
g
/g/
g français dans certaines positions grav ’grave’
h
/h/
aspiré comme dans Ha! ha! hotel ’hôtel’
i
/i/
i français dans certaines positions idee ’idée’
/j/
y dans yeux ied ’chevreau’
/ʲ/
à peu près i dans pieux lupi ’loups’
î
même prononciation que celle de â înger ’ange’
j
/ʒ/
j français joc ’jeu’
k
/k/
k kilogram ’kilo’
l
/l/
l français larg ’large
m
/m/
m français mare ’mer’
n
/n/
n français nas ’nez’
o
/o/
à peu près o français om ’homme’
//
semi-voyelle, prononcée dans la même syllabe que la voyelle qui la suit soare ’soleil’
p
/p/
p français pas ’pas’
q
seulement dans des mots étrangers, prononcé comme dans ceux-ci
r
/r/
r roulé rar ’rare’
s
/s/
s français dans certaines positions sac ’sac’
ș
/ʃ/
ch dans chauve șacal ’chacal’
t
/t/
t français tren ’train’
ț
/t͡s/
ts dans tsar țintă ’cible’
u
/u/
ou français urs ’ours’
/w/
nouă ’neuf’ (chiffre)
v
/v/
v français vin ’vin’
w
seulement dans des mots étrangers, prononcé comme dans ceux-ci
x
/ks/
x français taxi ’taxi’
/gz/
exact ’exact’
y
seulement dans des mots étrangers, prononcé comme dans ceux-ci
z
/z/
z français zonă ’zone’

Groupes de lettres :

Groupe de lettres Transcription API Description Exemple
c + e ou i /t͡ʃ/ + /e/ ou /i/ tch dans tchèque cer ’ciel’
cinci ’cinq’
ch + e ou i /k/ qu dans question chestiune ’question’
chinină ’quinine’
g + e ou i /d͡ʒ/ dj dans Adjani ger ’gel’
ginere ’gendre’
gh + e ou i /g/ gu dans guide Gheorghe ’Georges’
ghidon ’guidon’

L'orthographe roumaine

Plaques de nom de rue, l'une d'avant 1993 (en haut), l'autre d'après cette année (en bas)

L'orthographe roumaine est phonémique dans une grande mesure par rapport à celle du français. Les exceptions sont des concessions faites aux principes morphologique et étymologique.

L'exception la plus manifeste est la transcription de la voyelle /ɨ/ par deux lettres, â et î. La règle actuelle est qu'on écrit â à l'intérieur des mots (exemple : a cânta ’chanter’) et î en fin ou en début de mot (ex. a coborî ’descendre’, respectivement a începe ’commencer’). Dans le dernier cas, si le mot reçoit un préfixe, on garde î : a reîncepe ’recommencer’. Cette règle a une base étymologique, le fait que, dans beaucoup de cas, â provient d'un a latin (ex. cantare > a cânta), alors que î initiale de mot a pour origine i latin : in > în ’dans’. L'utilisation de â a provoqué beaucoup de polémiques au cours du temps. Les arguments qui s'y opposent évoquent d'un côté la simplicité de l'orthographe phonémique, d'un autre – le caractère scientifiquement infondé de la règle. Le fait est qu'elle a été adoptée au cours d'une séance de l'Académie du 17 février 1993[21], où deux linguistes seulement étaient présents, dont l'un a voté contre et l'autre s'est abstenu. En effet, rien ne justifie l'utilisation de â dans les mots d'origine non latine. De plus, â ne provient pas toujours d'un a dans les mots hérités du latin (ex. ventus > vânt ’vent’, rivus > râu ’rivière’, fontana > fântână ’fontaine’, aduncum > adânc ’profond’)[22], et î initiale de mot pas toujours d'un i (ex. angelus > înger ’ange’). Pour ces raisons, à côté de linguistes, il y a aussi des écrivains et des journalistes roumains qui ne se plient pas à cette règle.

Un autre écart par rapport à l'orthographe phonémique est la transcription e de la diphtongue /je/ au début de quelques mots. Cette diphtongue se transcrit d'habitude ie (ex. iepure ’lièvre’, a ieşi ’sortir’) mais les pronoms personnels eu ’je, moi’, el ’il, lui’, ei ’ils, eux’, ele ’elles’ et des formes du verbe a fi ’être’ (indicatif présent ești ’tu es’, este / e ’il/elle est’ ; imparfait de l'indicatif eram, erai, era, eram, eraţi, erau) suivent à l'écrit une tradition littéraire, bien que leur début se prononce /je/.

Une difficulté pour les apprenants de roumain est que les semi-voyelles ne se distinguent pas à l'écrit des voyelles correspondantes. C'est pourquoi les dictionnaires précisent que dans des mots comme iunie ['ju.ni.e] ’juin’ ou poezie [po.e'zi.e] ’poésie’ il y a hiatus entre i et e, alors que le plus souvent elles forment une diphtongue : miel [mjel] ’agneau’, piesă ['pje.sə] ’pièce’.

Bien que l'accent tonique puisse frapper toute syllabe parmi les cinq dernières d'un mot, sa place n'est pas marquée, sauf dans les dictionnaires. C'est très rare ailleurs, seulement s'il y a risque de confusion entre homographes. Par exemple, la phrase A făcut trei copii. peut signifier ’Il/Elle a fait trois copies.’ mais aussi ’Il/Elle a fait trois enfants.’ C'est pourquoi, si le contexte n'est pas assez clair, on met un accent aigu sur la voyelle accentuée : cópii ’copies’, copíi ’enfants’.

La ponctuation et l'utilisation des majuscules présentent quelques différences par rapport au français :

L'alphabet cyrillique

En république de Moldavie, il existe une région sécessionniste, sous contrôle de facto russe, appelée « Transnistrie », dont la langue d'état est le russe, mais où le roumain, sous le nom de « moldave », est également officiel, mais s'écrit en caractères cyrilliques. Cette situation a été celle de l'ensemble de la république de Moldavie à l'époque où celle-ci faisait partie de l'Union soviétique, jusqu'au 31 août 1989, lorsqu'un système de translittération, adopté par le Parlement de la Moldavie par la loi n° 3462, a permis le retour à la graphie latine[23].

Sur les armoiries de la Transnistrie sécessionniste, au milieu, la mention Република Молдовеняскэ Нистрянэ est en roumain, mais en graphie cyrillique (Republica Moldovenească Nistreană : "République moldave du Dniestr", nom officiel). Côté gauche elle est en russe, côté droit en ukrainien.

Les lettres cyrilliques utilisées en roumain / moldave à l'époque soviétique et aujourd'hui en Transnistrie, sont différentes de l'ancien alphabet cyrillique spécifique du roumain[24], car elles sont issues de l'alphabet russe, conformément au décret soviétique du 27 février 1938 qui avait imposé l'écriture cyrillique[25]. Conformément au décret moldave du 31 août 1989, elles sont translittérées de la façon suivante en alphabet latin :

А
A
Б
B
В
V
Г
G, mais Gh devant e ou i
Д
D
Е
E
Ж
J
Ӂ
Ge ou Gi, mais G devant e ou i
З
Z
И
I
Й
I
К
C, mais Ch devant e ou i
КС
X
Л
L
М
M
Н
N
О
O
П
P
Р
R
С
S
Т
T
У
U
Ф
F
Х
H
Ц
Ţ
Ч
Ce ou Ci, mais C devant e ou i
Ш
Ş
Ы
Î
Ь final
I
Э
Ă
Ю
Iu
Я
Ea

Notes et références

  1. Dimitrie Cantemir, Descriptio Moldaviae, 1716, ; Mihail Kogălniceanu, article dans la revue Alăuta românească, 1838.
  2. D'après Ion-Aurel Candrea, Dicţionarul enciclopedic ilustrat „Cartea românească”, 1re partie, Cartea românească, Bucarest, imprimé entre 1926 et 1931.
  3. Phonème qui ne fait plus partie du système phonologique du roumain standard.
  4. Dans les emprunts au grec, correspondait à η, dans les mots roumains et slaves apparaissait devant une consonne ou en fin de mot.
  5. À la différence de И, dans les emprunts au grec, I correspondait à ι, et dans les mots roumains et slaves apparaissait devant une voyelle.
  6. Au début des mots.
  7. À l'intérieur et à la fin des mots.
  8. S'employait en parallèle avec О, aussi bien dans les emprunts que dans les mots roumains.
  9. a b c d e et f Devant e et i.
  10. En fin de mot, semi-voyelle à peine perceptible correspondant à /u/, qui n'est plus prononcée aujourd'hui.
  11. Diphtongue, donc /e̯/ est une semi-voyelle correspondant à /e/.
  12. Transcrivait /ɨ/ médiane ou finale de mot.
  13. a b c et d Utilisée pour transcrire les mots d'origine grecque, surtout les noms propres.
  14. Daniele Pantaleoni, Observaţii asupra textelor româneşti vechi cu alfabet latin (1570-1703), Philologica Jassyensia, An III, Nr. 1, 2007, p. 39-56
  15. Misterski, H., Le "Pater noster" roumain dans la transcription latine, Studia Romanica Posnaniensia, Poznan, 1983, vol. 10, pp. 13-17
  16. Carte de rugăciuni pentru evlavia homului chrestian (Livre de prières pour la dévotion de l'homme chrétien), Vienne, 1779.
  17. Le dictionnaire de Buda.
  18. Gramatica românească (Grammaire roumaine), Sibiu, 1828.
  19. En fin de mot, pour /ь/.
  20. Dicţionar ortografic, ortoepic şi morfologic al limbii române, 2e édition, Bucarest, Editura Univers Enciclopedic, 2005.
  21. Hotărârea Adunării generale a Academiei Române din 17 februarie a 1993, privind revenirea la "â" şi "sunt" în grafia limbii române (Résolution de l'Assemblée générale de l'Académie roumaine du 17 février 1993 concernant le retour à « â » et « sunt » dans la graphie du roumain), adoptée aussi par l'Académie de sciences de la Moldavie, dans son Dicţionar ortografic românesc (ortoepic, morfologic, cu norme de punctuaţie), Litera, Chişinău, 2003.
  22. Exemples donnés par le linguiste George Pruteanu, dans son article De ce scriu cu Î din I (Pourquoi j'écris avec Î de I), où il se prononce contre cette règle. D'autres linguistes qui s'y opposent sont Mioara Avram, Emanuel Vasiliu, Dumitru Irimia, Eugen Coşeriu, Alf Lombard.
  23. Loi n° 3462 publiée au Bulletin officiel n° 9 (N-3462-XI) de cette même année : Gheorghe Negru: Politica lingvistică din R. S. S. Moldovenească ("Politique ethnolinguistique en R.S.S. Moldave"), ed. Prut international, Chișinău 2000, ISBN 9975-69-100-5, 132 pp., et site historique [1].
  24. Denis Deletant, Slavonic letters in Moldova, Wallachia & Transylvania from the tenth to the seventeenth centuries, éd. Enciclopedică, Bucarest 1991 et Costache Negruzzi, Courrier des deux sexes, I, nr. 22, p. 337–343
  25. Gheorghe Negru : La politique ethnolinguistique de la R.S.S. Moldave, éd. Prut International, Chisinau 2000, ISBN 9975-69-100-5, pages 20-24.

Bibliographie

  • (ro) Marius Sala (dir.), Enciclopedia limbilor romanice (Encyclopédie des langues romanes), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucarest, 1989.
  • (ro) Académie roumaine, Dicţionarul ortografic, ortoepic şi morfologic al limbii române (Dictionnaire orthographique, orthoépique et morphologique de la langue roumaine) (DOOM2), Univers Enciclopedic, Bucarest, 2005.

Liens externes