École nationale supérieure de chimie de Mulhouse

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École nationale supérieure de chimie de Mulhouse
L'École de chimie au début du XXe siècle.
Histoire
Fondation
Statut
Type
Grande école d'ingénieurs interne à l'Université de Haute Alsace
Nom officiel
Ecole nationale supérieure de chimie de MulhouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Régime linguistique
Membre de
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
253 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Budget
1,5 million d’euro ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Ville
Carte

L'École nationale supérieure de chimie de Mulhouse (ENSCMu) (prononcer ènsmu) a été la première école de chimie à être fondée en France, en 1822, par des industriels dont l’objectif était de développer la formation de leurs employés, et donc la compétitivité de leurs entreprises. L'ENSCMu est l'une des composantes de l'université de Haute-Alsace. Elle fait aujourd’hui partie de la Fédération Gay-Lussac, qui réunit 19 écoles françaises de chimie et de génie chimique. L'enseignement dispensé à l'école aborde tous les domaines de la chimie, ainsi qu’une formation pratique poussée. Elle fait également partie du réseau Alsace Tech qui regroupe les 9 grandes écoles d'ingénieurs d'Alsace.

L’histoire de l’ENSCMu

Les origines

1750 : une industrie de l’impression sur étoffes se lance à Mulhouse modifiant le cadre économique et social de cette modeste bourgade, rattachée à la Confédération suisse. Éprouvant quelques difficultés à fixer solidement les nouveaux colorants sur les étoffes et ainsi diversifier les coloris, l’idée de créer une école de chimie à Mulhouse fut lancée, afin de former des chimistes spécialisés dans l’application des colorants.

La création

Ainsi fut créé « le cours de chimie appliquée aux Arts » dont l’ouverture se fit le 1er mars 1822 et dispensé au Collège Municipal de Mulhouse[1]. En 1854, les classes industrielles du collège municipal furent détachées de ce dernier pour former l'École professionnelle de Mulhouse. En 1866, à partir du cours de chimie, est créée la Section de Chimie Indépendante, rattachée comme annexe à l'École supérieure des sciences appliquées (école créée par le gouvernement en 1854[2].). En 1870 la guerre éclata et l'École supérieure des sciences appliquées fut fermée. Seule l'École professionnelle put être sauvée ainsi que la Section de chimie qui devint en 1871 l'École municipale de chimie industrielle, financée par la ville de Mulhouse et supportée par la Société industrielle.

La nouvelle École

L'École de chimie au début du XXe siècle

Avec l’augmentation des effectifs, le manque de place commence à se sentir, et un nouveau bâtiment est construit en 1879. La nouvelle École de chimie est lancée et en 1880, Émile Noelting est appelé à sa direction. Chimiste chevronné, il développa les cours de chimie appliquée aux colorants et à l'industrie textile, branche dans laquelle il s'était spécialisé. Pendant les vingt années où Noelting dirigea l'établissement, l'École connut donc un développement constant. Elle accueillait de très nombreux étrangers, dont un fort contingent d'étudiants russes, qui devaient être à l'origine du développement de l'industrie de la manutention textile, dans leur pays. Au début du XXe siècle, l'École de chimie de Mulhouse est une institution en plein essor, de réputation internationale, dotée d'installations et de matériel très modernes pour l'époque. En 1908, pour la première fois une jeune fille s'inscrit à l'École, mademoiselle Aimée Stepanoff.

Les guerres mondiales

1914-1918 : les effectifs chutent brutalement en raison de la guerre, l’École est occupée par les militaires allemands 1919 : la guerre est terminée et la vie de l’École reprend de plus belle avec 113 inscrits contre 15 en 1914. Le 4 décembre 1930 est créée la Fondation de l’École supérieure de chimie de Mulhouse. En 1934, l'École supérieure de chimie est l'une des premières écoles, sinon la première, à instaurer un enseignement de « chimie des matières plastiques » donc de chimie macromoléculaire. En 1935, la Commission des titres d'ingénieur, nouvellement créée en juillet 1934, reconnaît d'emblée et sans conditions le diplôme ESCM. De 1939 à 1945, en raison de l'occupation, l’ESCM est hébergée dans les bâtiments de l'Institut de chimie de la Faculté des Sciences de Lyon, qui abritent l'École de chimie industrielle de Lyon.

L’après-guerre

En 1948, l’ESCM., encore privée, est assimilée par décret à une École nationale supérieure d'ingénieurs (ENSI) et rattachée à l’université de Strasbourg en 1957 mais ne sera finalement nationalisée qu’en 1977 sous le nom d’École nationale supérieure de chimie de Mulhouse avec pour sigle ENSCMu et non pas ENSCM, déjà attribué à l’École nationale supérieure de chimie de Montpellier.

L'accident

Le 24 mars 2006 à 12h24 une violente explosion survenue dans un des laboratoires de recherche détruit une partie de l’École, provoque le décès de l’un de ses enseignants et blesse gravement une stagiaire. La majorité de la surface détruite, près de 4 000 m2, était principalement dédiée aux laboratoires de recherche et quelques salles d'enseignement et de travaux pratiques, causant 24,7 M€ de dégâts matériels. Les causes exactes de cette explosion qui est probablement due à une fuite accidentelle d'éthylène, ne sont pas, au 26 octobre 2009, connues[3].

L'École nationale supérieure de chimie de Mulhouse a été officiellement réintégrée à l'UHA en octobre 2006 après cet accident.

En août 2009, le bâtiment soufflé est démoli pour un montant de 150 k€. Le chantier de reconstruction, chiffré à 43 M€, devrait se terminer courant 2012[3].

L'actualité

  • septembre 2006: la rentrée a eu lieu normalement, de nombreux travaux ayant été réalisés pendant l'été.
  • avril 2007: l'école se dote d'une junior entreprise : Horizons Alsace Chimie (HAC)

L’enseignement de l’ENSCMu

Le diplôme ingénieur

La formation au métier d'ingénieur chimiste est la principale vocation de l'ENSCMu. Le diplôme sanctionnant cette formation est le diplôme d'ingénieur de l'École nationale supérieure de chimie de Mulhouse[4]. Ce diplôme, obtenu en trois ans après une classe préparatoire ou une admission parallèle, est proposé avec trois spécialisations :

Les diplômes universitaires

Certains enseignements de l'ENSCMu peuvent être validés pour l'obtention de la licence de chimie physique de l'UHA. Les élèves-ingénieurs qui le souhaitent peuvent ainsi obtenir, en cours de scolarité, un diplôme reconnu.

Il est également possible de valider un master en parallèle du diplôme ingénieur. Ces masters de l'université de Haute-Alsace sont au nombre de trois :

Les ingénieurs-chimistes titulaires d'un master ont, par la suite, la possibilité de préparer une thèse de doctorat.

Partenaires et réseaux de l'école

L'ENSCMu a pris part à plusieurs réseaux différents afin de communiquer avec les entreprises, les institutions ou encore les étudiants dont:

  • La Fédération Gay-Lussac qui regroupe pas moins de 19 Écoles nationales supérieures de chimies et génie chimique.
  • Le réseau Alsace Tech qui regroupe les 14 grandes écoles d'ingénieurs d'Alsace. Il a pour vocation de mutualiser les moyens des différentes écoles ainsi que d'accroître leur lisibilité au niveau national et international.

Liens externes

Notes

  1. En parallèle à Paris, l'Athénée et le Conservatoire des arts et métiers assurent aussi des cours de chimie appliquée. Les enseignements de Antoine-François Fourcroy, Louis-Nicolas Vauquelin, Charles Delezenne, Théophile-Jules Pelouze, Louis Joseph Gay-Lussac, Frédéric Kuhlmann, Charles Adolphe Wurtz, Jean Pierre Louis Girardin et Marcellin Berthelot témoignent de l'essor de la chimie française, à Paris, Rouen, Lille, Lyon.
  2. Simultanément à Lille en 1854, est créée l'École des arts industriels et des mines, elle aussi dérivée des cours municipaux de mécanique et de chimie, soutenue par l'industrie locale et la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, société savante locale.
  3. a et b DNA du 8 août 2009
  4. Arrêté du 6 décembre 2006 fixant la liste des écoles habilitées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé