Télécran

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Le télécran (telescreen dans la version originale en anglais) est un objet fictif inventé par George Orwell dans son roman 1984 publié en 1949. Il s'agit à la fois d'un système de télévision qui diffuse en permanence les messages de propagande du Parti, et de vidéo-surveillance qui permet à la Police de la Pensée d’entendre et de voir ce qui se fait dans chaque pièce où se trouve un individu. Le télécran est présent dans les appartements de tous les membres du Parti. Les prolétaires n'y sont pas soumis car ils ne représentent pas une menace pour le Parti : « La grande majorité d'entre eux n'a pas de télécran à domicile » (1984, Chapitre 7).

On ne peut arrêter le télécran à aucun moment. Il est juste possible de réduire le volume sonore. Seuls les membres du Parti intérieur peuvent, semble-t-il, arrêter le télécran qui se trouve à leur domicile pendant une courte période. Cet objet est décrit comme « une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur » ou « une plaque de métal oblongue qui ressemble à un miroir terni et occupe une partie du mur »[1].

Orwell s'est emparé d'une innovation qui faisait débat à l'époque : la télévision, dont le nom était en lui-même tout un programme. La confusion entre récepteur et caméra était, en outre, une inquiétude répandue aux débuts de la télévision, certaines des rares personnes équipées se croyant surveillées par l'appareil.

Le rapprochement a été fait avec le panopticon[2],[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Traductions respectives par Amélie Audiberti et par Josée Kamoun de « an oblong metal plaque like a dulled mirror which formed part of the surface of the [right-hand] wall ».
  2. Marie-Claire Rouyer, « Introduction », p. 11–19 (17), et Louis Roux, « Secrets d'État : Du pouvoir et du savoir en Nouvelle-Atlantide », p. 225–238 (233), dans Marie-Claire Rouyer (dir.) et Groupe d'études et de recherches britanniques (Bordeaux III) (dir.), Figures du souverain, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 338 p. (ISBN 2-86781-191-0).
  3. Bernard Gensane, « Patriote et écrivain : Orwell s'en va-t-en guerre », p. 110.

Bibliographie[modifier | modifier le code]