Soubrette

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Eva Gonzalès, La Soubrette, vers 1865-1870.

Une soubrette est, selon les acceptions :

Théâtre et cinéma[modifier | modifier le code]

Au théâtre, la soubrette, une servante, sert l'intrigue de ses maîtres sans oublier les siennes, à l'image de la Colombine de la commedia dell'arte. Ce personnage, comme la confidente, permet à l'auteur de tenir le spectateur au courant des pensées intimes des principaux protagonistes ; à la différence de celle-ci, elle rabat les prétentions au raffinement des personnages principaux en exposant les motifs les plus terre-à-terre de leurs actions. Elle agit souvent secrètement, alimentant éventuellement des quiproquos. Elle forme avec sa maîtresse le pendant féminin de la relation maître-valet au théâtre. « Tous les valets, toutes les soubrettes mentent effrontément »[1]. Goldoni, Molière en donnent de fréquents exemples, et pour des comédiennes de leurs troupes, c'est un emploi[2].

Marivaux, par des intrigues parallèles ou croisées entre maîtres et domestiques, rapproche la soubrette des rôles principaux.

Le cinéma utilise parfois les mêmes codes, des actrices comme Pauline Carton ou Paulette Dubost se spécialisant dans cet emploi, agglutinant à la tradition théâtrale des éléments du type de la grisette parisienne.

Télévision italienne[modifier | modifier le code]

En italien, le terme français soubrette a été récupéré pour désigner dans le langage courant les présentatrices accortes de la télévision italienne[3], ayant fait leur carrière exclusivement au petit écran, sans passer par le théâtre et n'ayant pas d'autre talent particulier que celui d'animer une émission de variétés. De fait, les premières soubrettes de la télévision italienne provenaient du monde du théâtre et tenaient face à la caméra le même rôle qu'elles avaient sur les planches[4].

Érotisme[modifier | modifier le code]

Soubrette, huile sur toile, Alexander Mann, 1883.

Fantasme ou réalisation d'un informel droit de cuissage patronal, la jeune servante entre rapidement dans la littérature érotique. Au XIXe siècle le déguisement de soubrette fait partie des artifices de la prostitution[5].

Étymologie[modifier | modifier le code]

« Soubrette » vient de l'occitan provençal soubreto (« affecté, qui fait la précieuse »)[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Simone Dufief, « Le mensonge est en effet l'élément dramatique par excellence », Le Petit chose : périodique de culture populaire et de documentation universitaire,‎ , p. 110 (lire en ligne) citant Alphonse Daudet, « Le mensonge au théâtre », dans Pages inédites de critique dramatique (1874-1880), Paris, (lire en ligne), p. 160.
  2. Arambasin 2002.
  3. (it) « Le dieci soubrette più amate della tv italiana », sur donnamoderna.com,
  4. (it) « showgirl in "Sinonimi e Contrari" », sur treccani.it
  5. Florence Rochefort, « Compte rendu du Livre des courtisanes. Archives secrètes de la Police des mœurs (1861-1876). Texte présenté par Gabrielle Houbre, Paris, Tallandier, 2006 », Clio, no 26,‎ , p. 232-264 (lire en ligne).
  6. « SOUBRETTE : Définition de SOUBRETTE », sur cnrtl.fr

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nella Arambasin, « Monsieur Proust de Céleste Albaret, un modèle d'autobiographie ancillaire au service du portrait de l'artiste », dans Bertrand Degott, Pierre Nobel (éds.), Images du mythe, images du moi. Mélanges offerts à Marie Miguet-Ollagnier, Besançon, Presses Universitaires Franc-Comtoises, (lire en ligne), p. 115-125.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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