Récipient

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Accumulation de récipients.
De gauche à droite : écuelle, bol, jatte.

Un récipient est un objet creux destiné à recevoir des produits solides (poudres, granulés...), liquides ou gazeux.

Les récipients, ouverts ou fermés, sont utilisés dans de nombreux domaines de la vie quotidienne, notamment pour la cuisine, dans l'industrie chimique, dans les transports (conditionnement), etc.

Leur taille est très variable, depuis les cuves utilisées pour le stockage de produits pétroliers jusqu'à la coupelle du chimiste, en passant par les nombreux ustensiles de cuisine, tels que casseroles, marmites, etc.

Un récipient peut être en argile, roche, céramique, métal, verre, bois, plastique, carton, papier, élastomère, éléments naturels creusés, peau, végétaux, tissu, éventuellement revêtu...

La terminologie relative à la dénomination des récipients et à leurs différentes parties est issue du lexique et de la typologie de la céramique qui a de nombreux liens avec les récipients façonnés dans d'autres matériaux (métal, bois, coloquinte, écorce, vannerie, peau, cuir, pierre)[1].

Étymologie, synonymie[modifier | modifier le code]

Récipient, du latin recipiens, recipientis « qui reçoit », apparait en 1555[2] comme adjectif épithète de « vaisseau » (« mot général à toute chose, qui contient en sa concavité choses liquides ou seiches »[3]; il va être utilisé au XVIIe siècle comme substantif synonyme de vaisseau et finalement supplanter ce terme.

Terminologie relative à la dénomination des récipients[modifier | modifier le code]

Cette terminologie varie selon leur matière, leur forme, leur taille, leur destination, mais aussi en fonction du lieu et des époques, ce qui explique qu'un même récipient peut être désigné par plusieurs noms différents[4].

Les différentes parties d'un récipient et leur terminologie[modifier | modifier le code]

Vocabulaire descriptif d'une céramique.
Marmite tripode à couvercle, à base très courte en disque, avec trois pieds[5] éversés, à grosse panse globulaire, à anse à poucier[6], à col évasé souligné par deux cannelures.

Au niveau archéologique, les parties d'un récipient, décoratives ou plastiques « sont appelés les « éléments diagnostiques » dans la mesure où ils participent à l’interprétation morphologique, décorative et à l'attribution chronoculturelle[7]. »

Un récipient est constitué de trois parties principales[8] : la base (partie inférieure), parfois surélevée par un pied, aménagement qui peut comporter un pied unique[9] ou plusieurs (récipient tripode, tétrapode... polypode) ; le corps (appelé aussi panse, il correspond à la partie principale qui peut être surmonté par l'épaulement ou épaule) ; l'encolure (appelée rebord, elle correspond à la partie supérieure qui entoure l'ouverture et peut inclure trois éléments : le col ou goulot, le bord[10] et la lèvre[11]). Ces trois parties sont délimitées par des points d'inflexion ou d'intersection qui permettent de les distinguer.

Les éléments de préhension peuvent être[12] : des anses (anses latérales, diamétrales, en pont, en étrier), des oreilles, une queue, des mamelons, boutons ou pitons[13].

Analogie avec le corps humain[modifier | modifier le code]

Pot sur vaste piédouche à ressaut, à panse piriforme et col étroit se terminant par une lèvre peu marquée.

La morphologie de nombreux récipients (marmite, amphore, vase...) et leur adjonction éventuelle d'une paire d'éléments de préhension, peut évoquer le corps humain. De plus, même si leur modelé n'est pas une allusion explicite à l'anatomie humaine, ces ustensiles façonnés par l'homme sont étroitement associés à des activités essentielles (cuisine, stockage de produits alimentaires). Ces motifs expliquent probablement pourquoi la description morphologique de ces récipients recourt à une terminologie anthropomorphique : les termes qui désignent leurs diverses parties (lèvre, encolure, col, collier, oreilles, épaule, flanc, panse, pied) empruntent un rapport à la fois métaphorique et métonymique avec le corps humain[14].

Récipients célèbres[modifier | modifier le code]

Expressions liées[modifier | modifier le code]

  • « Avoir le bocal » : avoir la grosse tête, faire le prétentieux.
  • « C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes » : préférer les méthodes ou choses anciennes aux nouvelles pratiques.
  • « En deux coups de cuillère à pot » : vite fait et bien fait.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. André D'Anna, La céramique. La poterie du néolithique aux temps modernes, Errance, , p. 135.
  2. CNRTL, Étymologie en ligne
  3. Jean Nicot, Thresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne,, 1606. Entrée en ligne
  4. Marie Hélène Santrot, Jacques Santrot, Céramiques communes gallo-romaines d'Aquitaine, Éditions du CNRS, .
  5. Les trois pieds permettent à cet ustensile de le déposer sur les braises.
  6. Cet appendice surmontant l'anse facilite la préhension.
  7. Jessie Cauliez, Gaëlle Delaunay, Véronique Duplan, « Nomenclature et méthode de description pour l'étude des céramiques de la fin du Néolithique en Provence », Préhistoires Méditerranéennes, Association pour la promotion de la préhistoire et de l’anthropologie méditerranéennes, vol. 10-11,‎ , p. 65.
  8. Hélène Balfet, Marie-France Fauvet-Berthelot, Susana Monzon, Lexique et typologie des poteries, CNRS éditions, , p. 21-25
  9. Le pied a une forme de couronne plus ou moins dégagée ou une forme combinant une tige et un socle.
  10. Le bord peut être redressé, éversé ou rentrant.
  11. La lèvre, partie terminale du rebord, prend différentes formes : plate, arrondie, interne du récipient. La surface de la lèvre peut se présenter sous la forme arrondie, aplanie, amincie, épaissie vers l’extérieur, vers l’intérieur des deux côtés, ourlée vers l’intérieur ou l’extérieur, débordante extérieure, éversée, en biseau interne, externe ou des deux côtés à rainure interne. Cf Morphologie de la lèvre, Jessie Cauliez, « 2900-1900 av. n.-è. Une méthodologie et un référentiel pour un millénaire de produits céramiques dans le Sud-Est de la France », Préhistoires Méditerranéennes, 2011
  12. Hélène Balfet, Marie-France Fauvet-Berthelot, Susana Monzon, Lexique et typologie des poteries, CNRS éditions, , p. 26
  13. Les types de préhension, Jessie Cauliez, « 2900-1900 av. n.-è. Une méthodologie et un référentiel pour un millénaire de produits céramiques dans le Sud-Est de la France », Préhistoires Méditerranéennes, 2011
  14. Nessim Henry Henein, Poterie et potiers d'Al-Qasr, Institut français d'archéologie orientale, , p. 42

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]