Quenouille

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Sainte Marguerite filant au pré, Livre d'heures d'Étienne Chevalier.

Une quenouille est un instrument ancien utilisé pour le filage des matières textiles et surtout du lin, du chanvre ou de la laine, mais elle peut être utilisée avec toutes les fibres que l'on file habituellement.

Description[modifier | modifier le code]

Tige de bois ou d'osier qui peut être décorée, la quenouille sert à maintenir et stocker les fibres qui ne sont pas encore filées, afin qu'elles ne s'emmêlent pas et qu'il soit facile de les utiliser. Les fibres sont enroulées autour de la quenouille et maintenues en place à l'aide d'un ruban.

La quenouille s'utilise

  • soit avec un rouet, elle est alors placée tout près de la bobine ;
  • soit avec un fuseau ; dans ce cas on la tient sous un bras et on maintient le fuseau de l'autre main.

Culture[modifier | modifier le code]

Quenouille étrusque (fin du VIIe -1re moitié du VIe siècle av. J.-C.)[1].
Une quenouille en style typique valdôtain à la Foire de Saint-Ours.

La quenouille a une grande valeur symbolique

Elle était le symbole d’un travail exclusivement féminin depuis l’Antiquité. C'est pourquoi l’épisode d’Hercule-Héraklès filant aux pieds d’Omphale, à qui il a été vendu comme esclave, marque le comble de son humiliation et une inversion de l'ordre du monde. L’expression « tomber en quenouille » signifie, pour un bien ou des droits nobiliaires, d’échoir à une femme, avec une connotation péjorative.

La quenouille est l’attribut de la déesse grecque Artémis, de la déesse germanique Perchta, de la déesse gauloise Brigantia et de son équivalent irlandais Brigit. Elle est ensuite attribuée à plusieurs reines Berthe, enfin de saintes des Églises catholique et orthodoxe, notamment celles qui étaient bergères.

Les Évangiles des quenouilles, œuvre du XVe siècle, est un recueil humoristique de recettes de bonne femme traditionnelles et d'anecdotes.

Quenouilles russes - Musée d'art russe de Saint-Petersourg
Quenouilles russes - Musée d'art russe de Saint-Petersbourg


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cerveteri, nécropole du Laghetto, tombe 445, fin du VIIe-1re moitié du VIe siècle av. J.-C., pâte de verre, L = 25,7 cm, inv. 2013.4.362, Cerveteri, musée national cérétain.
  2. Bernard Rio, Le cul bénit. Amour sacré et passions profanes, Coop Breizh, (ISBN 978-2-84346-582-6).

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