Nébuleuse

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Détail de la nébuleuse de l'Aigle par le télescope spatial Hubble.

Une nébuleuse (du latin nebulosus, « flou », de nebula, « nuage ») est, en astronomie, un objet céleste composé de gaz raréfié, de plasma ou de poussières interstellaires. Avant les années 1920, le terme désignait tout objet du ciel d’aspect diffus. Étudiées par des astrophysiciens spécialisés dans l'étude du milieu interstellaire, les nébuleuses jouent un rôle clé dans la naissance des étoiles.

Histoire[modifier | modifier le code]

Nébuleuse du Crabe, un rémanent de la supernova de l'an 1054.

Le terme de « nébuleuse » est utilisé jusqu'au début du XXe siècle pour désigner tout objet céleste d’aspect diffus. À partir des années 1920, l'astronome Edwin Hubble montre que l'aspect alors nébuleux de certains astres (les galaxies) n'est dû qu'à la résolution insuffisante des instruments utilisés[réf. nécessaire].

Depuis cette époque, on entend par « nébuleuse » toute région du milieu interstellaire particulièrement riche soit en gaz (le plus souvent de l'hydrogène), soit en poussière interstellaire, soit des deux. Charles Messier dresse à partir de 1781 un catalogue de 110 objets : des nébuleuses, mais aussi des amas d'étoiles et des galaxies.

Les nébuleuses sont prises en photo depuis l'invention de la technique. On en conserve les premières images à l'Observatoire de Paris[1].

Formation stellaire[modifier | modifier le code]

Les nébuleuses peuvent former des systèmes d'étoiles en s'effondrant sous l'effet de la gravitation. Ainsi, le Système solaire se serait formé à partir d’une nébuleuse solaire. Ce scénario a été évoqué pour la première fois au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle par Emmanuel Kant et Pierre-Simon de Laplace.

Types de nébuleuses[modifier | modifier le code]

On distingue deux grandes familles de nébuleuses :

Les nébuleuses peuvent être subdivisées en six types.

Nébuleuses planétaires[modifier | modifier le code]

À 650 années-lumière, la nébuleuse de l'Hélice (NGC 7293) est une des nébuleuses planétaires les plus proches de la Terre.

Les nébuleuses planétaires sont des nébuleuses en émission qui sont la marque d'une étoile de faible masse en fin de vie et préfigurent le destin du Soleil. Souvent petites, rondes et relativement brillantes, les astronomes les ont longtemps confondues avec des planètes, d'où leur nom. Les astronomes savent maintenant que les nébuleuses planétaires n'ont aucun rapport avec les planètes. Quand une petite étoile (moins de huit masses solaires) vieillit et finit de consommer tout son hydrogène, puis son hélium, son cœur s'effondre pour former une naine blanche, tandis que les couches externes sont expulsées par la pression de rayonnement. Ces gaz forment un nuage de matière qui s'étend autour de l'étoile à une vitesse d'expansion de 20 à 30 kilomètres par seconde. Ce nuage est ionisé par les photons ultraviolets émis par l'étoile qui est devenue très chaude. Elles jouent un rôle crucial dans l'enrichissement de notre univers, transformant l'hydrogène primordial en éléments plus lourds et expulsant ces nouveaux éléments dans le milieu interstellaire. La première nébuleuse planétaire découverte est la nébuleuse de l'Haltère dans la constellation du Petit Renard, observée par Charles Messier en 1764. Ce sont des objets qui évoluent assez rapidement, sont souvent très colorés et leurs images sont parmi les plus spectaculaires.

Rémanents de supernova[modifier | modifier le code]

Les rémanents de supernova sont des nébuleuses en émission très étendues et sont le résultat de l'explosion violente d'une étoile de masse élevée. Elles arborent souvent une structure filamenteuse caractéristique qui évoque de la dentelle.

Une supernova peut se former selon deux voies :

La première supernova observée depuis l'invention du télescope, SN 1885A dans la galaxie d'Andromède, date de 1885.

Bulles de Wolf-Rayet[modifier | modifier le code]

D'un aspect voisin de celui des vestiges de supernova, ces bulles de gaz résultent de l'expulsion progressive des couches externes d'une étoile extrêmement chaude et massive. Elles comptent parmi les étoiles les plus massives connues. Les deux bulles de Wolf-Rayet les plus célèbres sont certainement la nébuleuse du Croissant (NGC 6888) et la nébuleuse Casque de Thor (NGC 2359).

Régions HII[modifier | modifier le code]

La nébuleuse d'Orion, une nébuleuse en émission et en réflexion.

Ces nébuleuses en émission sont caractérisées par l'excitation d'un nuage d'hydrogène et sont souvent associées à un amas ouvert d'étoiles jeunes ou en formation.

Nébuleuses par réflexion[modifier | modifier le code]

Identiques en nature aux nébuleuses obscures, elles reflètent partiellement la lumière d'une étoile située à proximité.

Nébuleuses obscures[modifier | modifier le code]

La nébuleuse de la Tête de Cheval, une nébuleuse obscure.

Constituées de poussières et de gaz nobles, elles absorbent en partie la lumière qui les traverse et voilent donc ce qui se trouve derrière elles. Dans le spectre visible, on ne peut les détecter que par contraste sur un champ d'étoiles ou une nébuleuse.

Nébuleuses particulières[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nébuleuses », sur bibnum.obspm.fr, Observatoire de Paris (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]