Mulot

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Mulot
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Mulot » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Apodemus sylvaticus, le Mulot sylvestre.

Taxons concernés

Mulot est un nom vernaculaire ambigu.

Cependant l'usage[1] désigne souvent sous cette appellation n'importe quel rongeur campagnard, comme :

  • les campagnols, qui sont les premiers visés par l'usage abusif du terme mulot ;
  • le rat des moissons, qui ressemble beaucoup à une miniature de mulot.

Dans cette catégorie, l'usage commun distingue surtout « mulot » et « souris », le premier étant généralement considéré comme une sorte de « souris des champs », lorsqu'à l'automne les mulots tendent à pénétrer dans les maisons.

Les musaraignes qui, vues de loin et malgré leur nez pointu, ressemblent plus ou moins à des souris, sont aussi parfois qualifiées par erreur de mulots.

Physiologie, comportement et écologie[modifier | modifier le code]

Les caractéristiques générales des mulots sont celles des rongeurs, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.

Étymologie et nomenclature[modifier | modifier le code]

Au XIIIe siècle, le mot est écrit mulos au pluriel, variante de mulet, lui-même sans doute un diminutif de mul ou muli, à rapprocher de la taupe qui se dit mol en néerlandais ou encore mole en anglais[2].

En 1606, dans le Thresor de la langue française de Nicot, le mot mulot est associé à l'espèce Mus agrestis[3]. Il s'agit alors probablement de notre Campagnol souterrain (Microtus subterraneus) actuel[4].

En 1694, la première édition du Dictionnaire de L'Académie française ne fait plus référence à une espèce précise mais à une sorte de souris qui fait des terriers dans les champs et les jardins[3].

En 1758, Duhamel du Monceau (de l'Académie Royale des sciences) décrit les « mulots » comme de « petites souris de jardin qui mangent les fruits, les semences, et qui souvent endommagent les racines des plantes. » (La physique des arbres; où il est traité de l'anatomie des plantes et de l'économie végétale. Paris 1758...).

Dans la 6e édition de 1832-1835, le Dictionnaire de L'Académie française précise en plus que l'animal a une couleur rousse et signale qu'on donne ce nom aussi aux campagnols. Mais la 8e édition de 1932-1935 dénonce cette dénomination abusive et précise la différence avec le campagnol qui est de couleur « brune et à queue courte »[3].

Noms vernaculaires et noms scientifiques correspondants[modifier | modifier le code]

Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés[5] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.

Le mulot dans la culture[modifier | modifier le code]

Mulot est parfois utilisé en France comme terme pour désigner la souris d'ordinateur, par allusion à Jacques Chirac, puis à sa marionnette dans Guignols de l'info[9]. En effet, en 1996, lors de l'inauguration de la Bibliothèque François Mitterrand, Jacques Chirac avait naïvement demandé à son ministre de la Culture de l’époque, Jacques Toubon, ce qu’était... une souris, les interlocuteurs étaient dépités par la méconnaissance totale de l'informatique du président de la République.

L'expression ancienne « endormir le mulot » voulait dire, aux XVIIe et XVIIIe siècles, surprendre ou amuser quelqu'un pour mieux le tromper[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. dictionnaire de l'Académie française
  2. Mulot sur Le Trésor de la Langue Française Informatisé (TLFI) , consulté en mars 2010
  3. a b c et d Mulot dans les Dictionnaires d'autrefois, des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles, sur Atilf
  4. Edmond de Selys-Longchamps, Essai monographique sur les Campagnols des environs de Liege, Publié en 1836. Original provenant de l'Université de Gand. Numérisé le 26 octobre 2007 Lire le document en ligne page 11
  5. Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  6. a b c d et e Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  7. a b c d e f g et h (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0-444-51877-0), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
  8. a b c et d (en) Derwent, Thesaurus of agricultural organisms: pests, weeds and diseases, Volume 1. Derwent Publications, Ltd. Éditions CRC Press, 1990. 1529 pages. (ISBN 0-412-37290-8), 9780412372902. Rechercher dans le document numérisé
  9. Chirac veut taxer les clics de "mulot"

Voir aussi[modifier | modifier le code]