The The

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The The
Pays d'origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre musical Post-punk, rock alternatif, new wave
Années actives Depuis 1979
Labels 4AD, Some Bizzare, Epic, Nothing Records/Interscope, Lazarus/Cineola
Site officiel thethe.com
Composition du groupe
Membres Matt Johnson
Anciens membres Keith Laws, Tom Johnston, Peter Ashworth, Colin Lloyd Tucker, Simon Fisher Turner, David Palmer, Johnny Marr, James Eller, D. C. Collard, Jim Fitting, Keith Joyner, Jared Michael Nickerson, Eric Schermerhorn, Brian MacLeod, Gail Ann Dorsey, Spencer Campbell, Earl Harvin

The The est un groupe musical britannique post-punk, formé en 1979 par le chanteur Matt Johnson. Il est actif sous diverses formes depuis, Johnson étant le seul membre constant du groupe. The The obtient des critiques élogieuses et un succès commercial au Royaume-Uni, avec 15 singles classés dans les charts.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Matt Johnson grandit à Londres au-dessus d'un pub tenu par son père. Son oncle est propriétaire d'un club où se produisent, entre autres, The Kinks et Muddy Waters[1]. Trop jeune pour participer activement au bouillonnement punk, il « s'interroge sur les prolongements esthétiques possibles à donner au mouvement »[1]. Il place des annonces dans le New Musical Express en 1977, à la recherche de musiciens dans le style de Syd Barrett, The Velvet Underground, The Residents et Throbbing Gristle[2]. Tout en tentant de lancer son groupe, il distribue dans des concerts underground une cassette démo de son travail pour se faire connaître[3]. Il enregistre son premier album, Spirits, en 1979 en collaboration avec Colin Lloyd-Tucker du studio De Wolfe Music, resté inédit jusqu'à sa parution en 2020 sous le titre See Without Being Seen.

The The fait ses débuts sur scène à l'Africa Centre de Londres le , en ouverture des groupes Scritti Politti et PragVEC[4]. Le groupe n'est alors composé que de Johnson aux chant, piano électrique, guitare et bandes enregistrées, et Keith Laws aux synthétiseur et bandes. Le nom « The The » est suggéré par Laws. Simultanément, Johnson travaille avec le combo synth-pop expérimental The Gadgets.

En 1980, Peter Ashworth et Tom Johnston deviennent le batteur et le bassiste du groupe pour une courte durée. Bien que n'y ayant pas participé, ils sont crédités sur le premier single Controversial Subject / Black and White sorti sur 4AD[1]. En format duo, The The donne des concerts avec Wire, Cabaret Voltaire, DAF, This Heat, The Birthday Party et Scritti Politti.

Au début de 1981, The The réalise le titre Untitled pour la compilation Some Bizzare. En septembre de la même année, Johnson et Laws signent un accord avec Some Bizzare Records[1] et sortent le single Cold Spell Ahead. Matt Johnson commence à jouer de tous les instruments lui-même, tandis que Laws part pour poursuivre ses études. Johnson est ensuite signé par Ivo Watts-Russell chez 4AD pour enregistrer un album solo, Burning Blue Soul[1]. Celui-ci sera réattribué des années plus tard à The The. Vers la fin de 1981, Colin Lloyd-Tucker et Simon Fisher-Turner rejoignent le groupe pour une série de concerts acoustiques à Londres.

Les années solo (1982-1987)[modifier | modifier le code]

Se libérant des contraintes du groupe, Johnson fait passer The The à un niveau supérieur et passe les années suivantes à collaborer avec un large éventail d'individus créatifs, changeant librement de personnel d'un projet à l'autre. Le single suivant de The The est une réinterprétation de Cold Spell Ahead, désormais intitulé Uncertain Smile. Produit à New York par Mike Thorne, il atteint la 68e place au Royaume-Uni[2]. Cette version met en avant le saxophone et la flûte de Crispin Cioe plutôt que le piano de Jools Holland qui figure sur la version album.

En 1982, le premier album de The The, The Pornography of Despair, est enregistré mais n'est jamais officiellement mixé ni publié[1]. Plusieurs morceaux (Mental Healing Process, Leap into the Wind, Absolute Liberation) sont diffusés par la suite en tant que bonus sur le single This Is the Day. Three Orange Kisses from Kazan et Waitin' for the Upturn (avec Steve James Sherlock à la flûte et au saxophone) datent également de cette époque et apparaissent sur d'autres faces B. Vers 1982, The The joue une série de quatre concerts au Marquee Club avec Marc Almond à la guitare et au chant. Johnson participe également au groupe Marc and the Mambas d'Almond.

The The sort son premier album officiel, le classique Soul Mining, en 1983[1]. Produit par Johnson et Paul Hardiman, il présente la participation de nombreux musiciens, dont le batteur Zeke Manyika d'Orange Juice, Jools Holland au piano, Thomas Leer et J. G. Thirlwell de Foetus, David Johansen des New York Dolls, Harry Beckett et Paul Wickens. Il contient le single This Is the Day, no 71 au Royaume-Uni.

Pour l'album Infected de 1986, The The n'est toujours composé que de Johnson, complété par des musiciens de sessions et des amis tels que Zeke Manyika et les chanteuses Neneh Cherry et Anna Domino. C'est un album engagé politiquement, très critique sur son époque[2]. Il engendre quatre singles classés dans les charts britanniques, notamment Heartland, qui atteint le Top 30. Il est accompagné d'un long métrage, Infected: The Movie, tourné en Bolivie, au Pérou et à New York[5]. Il contient plusieurs clips dirigées par différents réalisateurs, principalement Tim Pope et Peter Christopherson (de Throbbing Gristle)[6].

Tout au long de 1986-1987, Johnson fait de nombreuses tournées dans le monde avec Infected: The Movie, projetant le film dans les salles de cinéma au lieu de donner des concerts. Le film est également diffusé deux fois dans son intégralité sur Channel 4 au Royaume-Uni et sur MTV aux États-Unis. En 1987, sur une proposition de Billy Bragg, Johnson monte un spectacle à Londres avec Manyika, interprétant des versions dépouillées de chansons politiques telles que Heartland, pour soutenir la coalition de musiciens Red Wedge et la campagne électorale du Parti travailliste. Cette expérience convainc Johnson de reconstituer un vrai groupe.

Retour au groupe (1988-2002)[modifier | modifier le code]

En 1988, The The est à nouveau un vrai groupe, Johnson ayant recruté l'ex-guitariste des Smiths Johnny Marr, l'ex-bassiste de Nick Lowe James Eller et l'ex-batteur d'ABC David Palmer comme membres à part entière. Cette formation enregistre l'album Mind Bomb avec la chanteuse invitée Sinéad O'Connor. Il comprend le single The Beat(en) Generation, le mieux classé à ce jour. L'album atteint la 4e place du UK Albums Chart[7]. Le claviériste D.C. Collard est ajouté à la formation officielle en 1989 et le groupe entame une longue tournée internationale en 1989-1990 intitulée The The Versus The World. La chanteuse Melanie Redmond y participe pour la partie européenne. Un film live, réalisé par Tim Pope, est tourné au Royal Albert Hall lors des trois derniers concerts.

Some Bizzare publie l'album Dusk en 1993, qui se classe no 2 en Angleterre[7], suivi d'une autre tournée mondiale, Lonely Planet, au cours de laquelle la composition du groupe est remaniée ; Marr et Eller sont remplacés par le guitariste Keith Joyner, le bassiste Jared Michael Nickerson et l'harmoniciste Jim Fitting, après que Johnson a déménagé le groupe aux États-Unis. Palmer se retire au milieu de la tournée et est remplacé par l'ancien batteur de Stabbing Westward, Andy Kubiszewski. Le groupe est la tête d'affiche du festival de Reading en 1993.

Un autre long métrage, From Dusk Til Dawn, toujours réalisé par Tim Pope, est tourné à la Nouvelle-Orléans et à New York. Johnson et Johnny Marr y présentent divers personnages de la scène underground new-yorkaise tels que la sexologue Annie Sprinkle, l'écrivain et conteur Quentin Crisp, le fondateur des Guardian Angels Curtis Sliwa et l'acteur porno Rick Savage.

Hanky Panky, l'album de 1995, est entièrement composé de reprises de Hank Williams. Il est enregistré par un nouveau groupe composé de Johnson, Collard, Fitting, de l'ancien guitariste d'Iggy Pop Eric Schermerhorn, de l'ancienne bassiste de David Bowie Gail Ann Dorsey et du batteur Brian MacLeod. Un album expérimental intitulé Gun Sluts est enregistré en 1997, mais n'est pas publié, car jugé « anticommercial » par le label[8]. The The rompt alors sa relation de dix-huit ans avec Sony et va chez Interscope, sur le label Nothing Records de Trent Reznor[3].

En 2000, The The, désormais composé de Johnson, Schermerhorn, du bassiste Spencer Campbell et du batteur Earl Harvi, publie NakedSelf et se lance dans une nouvelle tournée internationale de 14 mois. Mis à part des bandes originales de films, NakedSelf est le dernier album studio de The The à ce jour. Cette formation enregistre deux chansons inédites, Deep Down Truth, avec Angela McCluskey au chant, et Pillar Box Red, sorties en 2002 sur la compilation 45 RPM: The Singles of The The. En , le groupe fait une apparition unique au Meltdown Festival en tant qu'invité de David Bowie. Il s'agit de la dernière représentation en public de The The.

Hiatus (2003-2017)[modifier | modifier le code]

Dans les années qui suivent, le groupe se compose uniquement de Johnson et de son ami et collaborateur de longue date J. G. Thirlwell, alias Foetus, et du jeune réalisateur Benn Northover. À partir de 2003, Johnson se tient à l'écart du public et se concentre principalement sur le travail de la bande sonore, illustrant de nombreux films documentaires, de fiction ou des installations artistiques[9]. Des musiques de The The ont été choisies pour illustrer des films tels que Decoder de Jürgen Muschalek, Nowhere de Gregg Araki ou Judge Dredd de Sylvester Stallone, ce qui incite Johnson à se lancer dans l'écriture de bandes originales de films.

Il compose pour les documentaires du réalisateur anglais Nichola Bruce, One Man Show: Dramatic Art of Steven Berkoff en 1995 et Moonbug, sur les alunissages d'Apollo, prix spécial du jury au Festival international du film de Houston en 2011. Il travaille sur les films Best Wishes Bernhard, Snapshots From Reality, Going Live, The Island Amid the Worlds, Bilder av Dina et Penthouse North de sa compagne, la cinéaste suédoise Johanna St Michaels[9], Tony et Hyena de son frère Gerard Johnson[2], Je t'aime Infiniment de Corine Shawi et Nikolaj Bendix Skyum Larsen, et End of Season du même Larsen. Ces musiques font l'objet de plusieurs albums de bandes originales appelés Cinéola series[9].

En mai 2007, The The sort un nouveau single, Mrs. Mac, uniquement en téléchargement sur son site Web. Le morceau est une chanson autobiographique sur le premier jour d'école de Johnson lorsqu'il était enfant à Stratford, dans l'est de Londres. Tous les instruments et le chant sont interprétés par Johnson. Dans la foulée est annoncée la sortie d'un nouvel album intitulé The End of the Day , qui doit contenir des reprises de The The par les musiciens préférés par Matt Johnson, comme Elysian Fields, J.G. Thirlwell, Elbow, Rob Ellis, John Parish, Meja, Angela McCluskey ou Paul Webb, mais celui-ci ne sort pas avant plusieurs années.

La chanson This is the Day est utilisée dans plusieurs campagnes publicitaires (Levi's, M&M's, Amazon), dans le film I Feel Pretty (2018) et dans des séries télévisées. Elle est reprise en 2011 par le groupe britannique Manic Street Preachers.

Au fil du temps, Matt Johson crée également plusieurs médias pour diffuser son travail : le label Cinéola pour publier ses musiques de films sous forme de CD, Radio Cinéola, une webradio présentant ses travaux en cours, y compris de nombreuses collaborations avec d'autres musiciens, DJ, compositeurs, poètes, photographes…[9] et Fifty First State Press, une maison d'édition.

Reformation et nouveau matériel (2017-présent)[modifier | modifier le code]

A l'occasion du Record Store Day 2017, The The sort un nouveau single intitulé We Can't Stop What's Coming, en collaboration avec Johnny Marr[9]. Un nouveau coffret triple vinyle, Radio Cineola: Trilogy, contenant The End of the Day, The Inertia Variations et Midnight to Midnight paraît en 2017 en édition limitée. On y trouve des reprises de The The par d'autres artistes, un poème de John Tottenham et des interviews[9].

En 2018, 31 concerts ont lieu principalement au Royaume-Uni, en Europe (Irlande, Suède, Danemark et Portugal), aux États-Unis et à l'Opéra de Sydney[9]durant le "Comeback Special Tour".

En sort la bande originale du film Muscle réalisé par Gerard Johnson. Le premier morceau de cet EP est I Want 2 B U, une nouvelle chanson sortie en single pour le Record Store Day 2020. Un album live enregistré au Royal Albert Hall en 2018, The Comeback Special, est publié le [10].

Le 24 février 2023, The The sort un nouveau single format 45 tours intitulé $1 One Vote! avec Mrs Mac en face B (titre déjà sorti en téléchargement en 2007, mais sans version physique l'époque). Pour ce nouveau single, on retrouve le dernier line-up de la tournée Comeback Special, Earl Harvin à la batterie, Barrie Cadogan et Gillian Glover aux chœurs, et le retour d'Eric Schermerhorn à la guitare[11].

Fin 2023, The The annonce une nouvelle tournée, la 1ère depuis le "Comeback Special Tour" de 2018 qui se déroulera en septembre 2024 pour l'Europe (Royaume-uni, Allemagne, Pays-bas, Pays scandinaves) et en novembre 2024 en Australie/Nouvelle-Zélande sous le nom de "Ensouled World Tour".

Membres du groupe[modifier | modifier le code]

La composition du groupe varia beaucoup autour de la figure centrale de Matt Johnson, chanteur et guitariste.

1980-1981[modifier | modifier le code]

  • Matt Johnson : voix, multi-instruments
  • Bruce Gilbert : guitare, piano
  • Graham Lewis : guitare, piano

1983[modifier | modifier le code]

  • Matt Johnson : chant, guitare
  • Keith Laws : claviers
  • Jools Holland (claviériste invité) en 1982 pour Uncertain Smile

1986[modifier | modifier le code]

Matt Johnson collabore avec Neneh Cherry, Anne Dudley (Art of Noise) et Roli Mosimann (Swans) pour l'album Infected.

1989–1993[modifier | modifier le code]

  • Matt Johnson
  • Johnny Marr (ex guitariste des Smiths)
  • James Eller : basse
  • D.C. Collard : claviers
  • Dave Palmer : batterie

1995[modifier | modifier le code]

2000[modifier | modifier le code]

2018[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Compilations & Live[modifier | modifier le code]

Bandes originales[modifier | modifier le code]

  • 2011 : Tony: London Serial Killer (film de Gerard Johnson)
  • 2012 : Moonbug
  • 2015 : Hyena

Singles[modifier | modifier le code]

  • 1980 : Controversial Subject
  • 1981 : Cold Spell Ahead
  • 1982 : Uncertain Smile
  • 1983 : Perfect
  • 1983 : This Is the Day
  • 1986 : Sweet Bird of Truth
  • 1986 : Heartland
  • 1986 : Infected
  • 1987 : Slow Train to Dawn
  • 1989 : The Beat(en) Generation
  • 1989 : Gravitate to Me
  • 1989 : Armageddon Days Are Here (Again)
  • 1990 : Jealous of Youth
  • 1993 : Dogs of Lust
  • 1993 : Slow Emotion Replay
  • 1993 : Love Is Stronger than Death
  • 1994 : Dis-infected
  • 1995 : I Saw the Light
  • 2000 : Shrunken Man
  • 2007 : Mrs Mac
  • 2017 : We Can't Stop What's Coming
  • 2020 : I Want 2 B U
  • 2023 : $1 One Vote!

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « The The – Soul Mining (Réédition) », sur Magic, (consulté le )
  2. a b c et d (en) Jeremy Allen, « The The – 10 of the best », sur The Guardian, (consulté le ).
  3. a et b « The The », sur Universal Music (consulté le )
  4. (en) Colin Larkin, Encyclopedia of Popular Music, Guinness Publishing, , 2e éd. (ISBN 3-54063293-X), p. 2190
  5. Gabrielle Davroy, « "Infected" de The The, un des albums les plus chers et les plus choquants sortis en 1986 », sur RTBF, (consulté le ).
  6. Gerard Bar-David, « Mad Matt », Best, no 222,‎ (lire en ligne).
  7. a et b (en) « The The », Official Charts (consulté le ).
  8. Alexis Bernier, « La formation du laborieux Matt Johnson sort son premier album depuis cinq ans », sur Libération, (consulté le )
  9. a b c d e f et g David Jegou, « The The – « J’étais convaincu qu’on m’avait oublié  » Interview », sur Addict-Culture.com, (consulté le )
  10. (en) « The Comeback Special – Live at the Royal Albert Hall in 2018 », sur TheThe.com, (consulté le )
  11. (en-US) « $1 ONE VOTE! », sur THE THE (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]