Paris Blues

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Paris Blues
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Joanne Woodward incarne Lillian Corning
Titre original Paris Blues
Réalisation Martin Ritt
Scénario Walter Bernstein
Irene Kamp
Jack Sher
Lulla Rosenfeld
Acteurs principaux
Sociétés de production Diane Productions
Jason Films
Monica Corp.
Monmouth
Pennebaker Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film musical
Comédie dramatique
Durée 98 min
Sortie 1961

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Paris Blues est un film américain réalisé par Martin Ritt, sorti en 1961.

Synopsis[modifier | modifier le code]

À Paris, Ram Bowen, un tromboniste américain qui ne vit que pour le jazz, rencontre en allant accueillir à la gare Saint-Lazare le célèbre trompettiste Wild Man Moore, deux compatriotes; Lilian et son amie noire Connie, venues visiter la capitale durant quelques jours. En se rendant au Club 33, la boîte de jazz où joue Ram, les Américaines font la connaissance du saxophoniste noir Eddie Cook qui semble s'être établi à Paris pour fuir le racisme ambiant aux États-Unis. Les idylles respectives de Ram et Eddie avec Lilian et Connie vont remettre en question la vie artistique des deux musiciens, notamment celle de Ram qui, en pleine création, a obtenu un rendez-vous décisif avec un éditeur musical notable auquel il a envoyé sa composition Paris Blues. La déception de Ram, après son entrevue avec l'éditeur qui lui conseille de se perfectionner, et le grand amour qu'Eddie éprouve pour Connie, vont les convaincre de suivre les deux jeunes femmes aux États-Unis. Mais au moment de partir, Ram décide que c'est à Paris qu'il trouvera sa voie tandis qu'Eddie ajourne son départ, promettant à Connie de la rejoindre plus tard.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Scénario[modifier | modifier le code]

Dans le roman d’Harold Flender dont le film s’inspire, il n’est question que de la relation d’un musicien noir avec une institutrice noire en visite à Paris. Les producteurs demandèrent qu’on ajoute au scénario l’histoire d’un couple blanc. Selon TCM, bien que cela n’ait jamais été confirmé, la première intention de la production aurait été de mettre en scène une aventure amoureuse entre un homme noir et une femme blanche (ou vice versa), comme une partie du public s'est d'ailleurs exprimé dans ce sens à la sortie du film, disant que l'œuvre aurait ainsi été plus forte et l’histoire d’amour plus intéressante[2],[3].

Casting[modifier | modifier le code]

  • Deux couples d’amoureux sont au casting, Joanne Woodward et Paul Newman, mariés dans la vie, et Diahann Carroll et Sidney Poitier, épris l’un de l’autre depuis leur rencontre sur le tournage de Porgy and Bess (1959), mais mariés avec d’autres... De ce fait, ils essayaient de rester éloignés l’un de l’autre pour éviter toutes tentations, mais ne purent résister aux rôles qu’on leur proposait, car, pour la première fois dans le cinéma américain, on mettait en scène un jeune couple de Noirs vivant une relation romantique et moderne identique à celles qu’on confiait habituellement aux acteurs blancs, et Diahann Carroll d’ajouter que Martin Ritt « a montré une certaine conscience sociale et politique et a présenté les Noirs comme des êtres humains normaux ». Mais Sidney Poitier avoua qu’il était « misérable » durant le tournage à Paris à cause d’une situation insupportable, car sa femme et ses enfants étaient auprès de lui tandis qu’il tenait le rôle de l’amant d’une femme qu’il aimait réellement dans l’une des villes les plus romantiques du monde[2],[3].
  • Louis Armstrong incarne le musicien « Wild Man Moore », une des rares fois dans sa filmographie où il n'apparaît pas en tant que « lui-même »[2],[3].

Tournage[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

  1. Take the "A" Train, musique de Billy Strayhorn
  2. You Know Something?
  3. Battle Royal, avec Louis Armstrong à la trompette
  4. Bird Jungle
  5. What's Paris Blues?
  6. Mood Indigo, paroles d'Irving Mills et musique de Barney Bigard/Duke Ellington
  7. Autumnal Suite
  8. Nite
  9. Wild Man Moore, avec Louis Armstrong à la trompette
  10. Paris Stairs
  11. I Wasn't Shopping
  12. Guitar Amour
  13. A Return Reservation
  14. Paris Blues

Distinctions[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Thèmes et contexte[modifier | modifier le code]

Film nostalgique et représentatif du mouvement de la première avant-garde cinématographique dite aussi « impressionniste » qui, à l’orée des années 1960, évoque un Paris mythique en noir et blanc de parti-pris : Saint-Germain-des-Prés, ses existentialistes (Marie Séoul, patronne du club, rappelle Juliette Gréco et Le Tabou), sa vie de bohème (Ram Bowen) ou marginale (le guitariste drogué Michel Duvigne). Point de carte postale de Paris vue par un Américain, l’action se déroule par un froid automne, raison de plus pour s’attarder dans la cave où le jazz coule à flots et profiter de son ambiance chaleureuse et endiablée : on pense à Boris Vian avec sa « trompinette », à Miles Davis ou à Sidney Bechet. Les protagonistes célèbrent « l’âme de Paris » : Eddie dit à Connie que ce qui compte « ce n’est pas ce que l’on voit de la ville, mais son atmosphère » ou Lillian qui, en ouvrant la fenêtre en face des toits, déclare à Ram que « Paris ressemble exactement aux peintures qu’elle en a vues ». Si l’on identifie Notre-Dame de Paris, le temps d’une nuit glaciale, ou les Champs-Élysées, battus par les vents, il faut avoir été « impressionné » par Paris pour reconnaître ses Halles d’autrefois : livraison d’un cageot de victuailles ou Eddie et Connie aux prises avec les fils de gruyère de la traditionnelle gratinée à l’oignon dégustée dans un troquet au milieu de la nuit... L’épilogue est éloquent : à la gare Saint-Lazare, les afficheurs recouvrent l’immense image du musicien Wild Man Moore par une publicité pour les publications Larousse car, derrière cette anthologie figée de noms illustres, artistes ou intellectuels, se cachent des êtres humains qui ont souffert et aimé, et que Paris a aimé, et qui ont fait sa légende...

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Crédité par erreur « Pederson » au générique
  2. a b c et d Source : The TCM Movie Database États-Unis.
  3. a b c et d Traduction libre de l'anglais par l'éditeur.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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