L'Hôtel du mal

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L'Hôtel du mal
Épisode de Angel
Titre original Are You Now or Have You Ever Been?
Numéro d'épisode Saison 2
Épisode 2
Réalisation David Semel
Scénario Tim Minear
Diffusion Drapeau des États-Unis États-Unis : sur The WB

Drapeau de la France France : sur TF1

Chronologie
Liste des épisodes

L'Hôtel du mal est le 2e épisode de la saison 2 de la série télévisée Angel.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Vue extérieure des Los Altos Apartments, ayant servi de décors extérieurs pour l'hôtel Hypérion.

Angel demande à Wesley et Cordelia de faire des recherches sur l'hôtel Hypérion, aujourd'hui abandonné. Wesley et Cordelia découvrent rapidement que de nombreux accidents bizarres ont eu lieu dans l'hôtel et qu'Angel y a vécu à une période. Plus tard, ils apprennent que le groom de l'hôtel a été arrêté pour le meurtre d'un client (un représentant de commerce) et qu'une cliente, une certaine Judy recherchée pour vol, est en fuite et est présumée morte.

De nombreux flashbacks présentent Angel en 1952 occupant une chambre de cet hôtel. Il aide, un peu contre son gré, une jeune femme prénommée Judy à se cacher de son petit ami. L'occupant de la chambre voisine de celle d'Angel, un représentant de commerce, se suicide, Angel y étant totalement indifférent. Le manager et le groom de l'hôtel, sous l'influence d'une voix qui chuchote, dissimulent son cadavre. Les clients de l'hôtel se posent des questions à ce sujet tandis que Judy avoue à Angel que l'homme qui est à sa recherche est en fait un détective privé. Judy a en effet volé de l'argent à la banque où elle était employée quand elle a été licenciée à cause de ses origines en partie afro-américaines. Angel l'aide à cacher l'argent au sous-sol, entend des murmures et se rend compte que quelque chose de démoniaque manipule les occupants de l'hôtel. Il cherche une formule pour forcer le démon à se matérialiser mais, quand il revient, Judy a été retrouvée par le privé. Pour détourner l'attention, elle accuse Angel du meurtre du représentant, et les clients enragés, et sous l'influence du démon, le pendent. Quand ils sont partis, Angel se libère de sa corde et le démon apparait, se réjouissant de la paranoïa qu'il a causé et affirmant à Angel que la culpabilité qu'éprouve Judy le nourrira pour une vie entière. Quand le démon demande à Angel s'il compte faire quelque chose pour aider les occupants de l'hôtel, Angel lui répond qu'il les lui abandonne.

Dans le présent, Angel retrouve l'argent qu'il avait caché et entend à nouveau des murmures. Il prévient Wesley et Cordelia qu'un démon Thesulac, qui se nourrit des peurs de ses victimes, hante l'hôtel. Angel compte le rendre corporel avec un rituel afin de pouvoir le tuer. Les trois membres d'Angel Investigations accomplissent le rituel avec l'aide de Gunn et le Thesulac, une fois matérialisé, est électrocuté par Angel. Dans une chambre, Angel trouve Judy, désormais très âgée. Juste avant de mourir, Judy s'excuse d'avoir trahi et fait pendre Angel et celui-ci lui pardonne. Il annonce ensuite à son équipe qu'ils prennent leurs quartiers dans l'hôtel.

Production[modifier | modifier le code]

L'observatoire Griffith, où ont été tournées certaines scènes de l'épisode.

Stuart Blatt, le chef décorateur de la série, explique qu'après l'explosion ayant détruit les locaux d'Angel Investigations à la fin de la saison 1, les responsables de la série lui ont donné l'occasion de créer des décors beaucoup moins exigus. Joss Whedon a suggéré l'idée d'un hôtel abandonné, dans le style de l'hôtel du film Barton Fink, pour servir de nouveau QG au groupe. L'équipe de décoration a mis dix semaines pour créer ces nouveaux et spacieux décors[1]. Les extérieurs de l'hôtel ont été filmés aux Los Altos Apartments, sur Wilshire Boulevard, qui avaient déjà été utilisés comme décors dans l'épisode L'Étrange Docteur Meltzer[2]. Les scènes extérieures de nuit entre Angel et Judy ont été tournées à l'observatoire Griffith, qui offre un panorama sur Los Angeles et qui a déjà servi notamment de décor à la scène finale de La Fureur de vivre[3].

Tim Minear a écrit cet épisode qui explore le passé d'Angel et le présente comme cynique et ne voulant pas être impliqué dans la vie des gens. Accusé par certains fans de faire de la continuité rétroactive par rapport aux scènes de l'épisode Acathla, qui présentent Angel vivant dans la rue à New York, Minear répond qu'il ne pense vraiment pas que le personnage aurait pu vivre ainsi depuis le début de la malédiction lui ayant rendu son âme en 1898. Il ajoute que c'est certainement à partir du moment où Angel a quitté l'hôtel Hypérion dans les années 1950 qu'il a commencé sa descente aux enfers l'ayant conduit dans la rue[4].

Références culturelles[modifier | modifier le code]

Le titre original de l'épisode, Are You Now or Have You Ever Been?, renvoie à la question « Are you now, or have you ever been a member of the Communist Party? » posée durant les interrogatoires par la commission du Sénat chargée d'enquêter pendant le maccarthysme[5]. La chambre qu'occupe Angel porte le numéro 217, le même que celui de la chambre hantée dans le roman Shining (1977) de Stephen King. Le nom du détective privé C. Mulvihill s'inspire de celui d'un personnage du film Chinatown (1974) de Roman Polanski. Le personnage de Judy présente des similitudes avec deux personnages de films d'Alfred Hitchcock, Madeleine dans Sueurs froides (1958) et Marion dans Psychose (1960)[6]. La scène entre Angel et Judy à l'observatoire Griffith est un hommage au film La Fureur de vivre[7].

Statut particulier[modifier | modifier le code]

L'épisode est composé en grande partie de flashbacks présentant Angel dans les années 1950, et marque l'installation d'Angel Investigations dans l'hôtel Hyperion. Daniel Erenberg, du site Slayage, évoque un épisode « influencé par le film noir et fascinant dans sa façon de dévoiler une période méconnue de la vie d'Angel »[8]. Noel Murray, du site A.V. Club, estime qu'il est « habile et rondement mené », et « admirablement bien structuré par Tim Minear »[9]. Ryan Bovay, du site Critically Touched, lui donne la note de A, évoquant un épisode « unique et mémorable », merveilleux dans « sa réalisation, son design, sa photographie et son atmosphère », toutes ses qualités en faisant son unique faiblesse car il y a trop à voir et à raconter et le rythme en devient « épuisant »[10]. Nikki Stafford écrit qu'il s'agit de l'un de ses épisodes favoris de la série car il est une excellente représentation des années 1950 et montre une nouvelle facette d'Angel[7]. Samuel Roberts, du magazine SciFiNow, le classe à la 7e place des meilleurs épisodes de la série, soulignant que c'est « une puissante métaphore et une description très convaincante de cette époque » ainsi que « l'histoire indépendante à la thématique la plus ambitieuse de la série »[11].

Analyse[modifier | modifier le code]

Pour Sara Upstone, dans Reading Angel, l'épisode explore l'exclusion et les préjudices raciaux et sociaux dans l'histoire de Los Angeles. On peut y voir une famille d'afro-américains se faire refuser une chambre à l'hôtel sous prétexte qu'il est complet et des images de la chasse aux communistes menée par le maccarthysme, qui bat alors son plein, passent à la télévision. La paranoïa que le démon Thesulac instille chez les occupants de l'hôtel est à mettre en parallèle avec la peur du communisme qui sévit à l'époque. Le fait qu'Angel soit lynché par la foule pour avoir aidé une femme d'origine afro-américaine reflète aussi les violences racistes[12]. Pour Stacey Abbott, l'épisode présente un Angel détaché de l'humanité, froid et renfermé, qui ressemble à Angelus mais sans son sadisme. Sa décision d'abandonner les occupants de l'hôtel à leur sort préfigure le sentiment de futilité de sa mission qu'il va éprouver plus tard dans la saison et le fait qu'il laisse Darla et Drusilla massacrer les employés de Wolfram & Hart dans l'épisode Retrouvailles[13]. On peut constater également en cela qu’Angel n’est pas frappé par les craintes et préjugés que connaissent les humains les uns envers les autres, ou encore le racisme. Il semble uniquement les constater sans manifester une quelconque opinion à ce sujet. Par exemple lors de la scène où il surprend 2 hommes qui apparaissent comme amants, ce qui pour le contexte de l’époque aurait pu être mal vu, mais qu’il y est totalement indifférent, ou plus clairement lorsque Judy lui explique que son sang n’est pas pur car elle a des origines noires, et qu’Angel lui rétorque simplement que ce n’est que du sang, sans prendre en considération que ses origines puissent être un quelconque problème car elle reste avant tout humaine. Cet aspect psychologique et intéressant du point de vue d’Angel peut trouver une explication logique dans le fait qu’Angel étant un vampire torturé par les remords, sa nature fait qu’il considère tous les humains à part entière, et que peu importe leurs orientations ou convictions, Angel les verra toujours et avant tout comme des humains en réalisant qu’il devra toujours veiller à ne pas sombrer dans le mal en buvant le sang de l’un d’entre eux. Angel est donc complètement détaché de tout ce qui pourrait créer de l’animosité entre les êtres humains en ce sens qu’Angel est tout simplement détaché de l’humanité et de tous leurs vices.

Il est curieux de remarquer des ressemblances entre l'hôtel Hypérion et le Cecil Hotel, hôtel également à Los Angeles, construit dans les années 1920, et qui fut aussi le théâtre de faits divers troublants, suicides, meurtres, etc.

Distribution[modifier | modifier le code]

Acteurs crédités au générique[modifier | modifier le code]

Acteurs crédités en début d'épisode[modifier | modifier le code]

  • Melissa Marsala : Judy Kovacs
  • John Kapelos : Ronald Meeks, le manager de l'hôtel
  • Tommy Hinkley : C. Mulvihill, le détective privé
  • Brett Rickaby : Denver
  • Scott Thompson Baker : l'acteur
  • J. P. Manoux : Frank Gilnitz, le groom

Lien externe[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Hotel Living », sur BBC (consulté le )
  2. (en) « Inside Outside », sur BBC (consulté le )
  3. (en) « Hollywood on Location », sur seeing-stars.com (consulté le )
  4. (en) Edward Gross, « Writer-producer Tim Minear on directing Darla », sur TimMinear.net (consulté le )
  5. (en) « Are You Now or Have You Ever Been », sur BBC (consulté le )
  6. (en) « Movie Connections », sur Internet Movie Database (consulté le )
  7. a et b (en) Nikki Stafford, Once Bitten : An Unofficial Guide to the World of Angel, ECW Press, , 425 p. (ISBN 1-55022-540-5), p. 155-156
  8. (en) Daniel Erenberg, « Best of the Best, Part Two », sur Slayage (consulté le )
  9. (en) Noel Murray, « Are You Now or Have You Ever Been? », sur A.V. Club (consulté le )
  10. (en) Ryan Bovay, « Are You Now or Have You Ever Been? », sur criticallytouched.com (consulté le )
  11. (en) Samuel Roberts, « Top 10 Best Angel Episodes », SciFiNow (consulté le )
  12. (en) Sara Upstone, Reading Angel : The TV Spin-off With a Soul, Londres, I. B. Tauris, , 265 p. (ISBN 1-85043-839-0), p. 105-106
  13. (en) Stacey Abbott, « Walking the Fine Line Between Angel and Angelus », sur Slayage (consulté le )