Isneauville

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Isneauville
Isneauville
L'église Saint-Germain et le monument aux morts.
Image illustrative de l’article Isneauville
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Rouen
Intercommunalité Métropole Rouen Normandie
Code postal 76230
Code commune 76377
Démographie
Gentilé Isneauvillais
Population
municipale
3 657 hab. (2021 en augmentation de 30,98 % par rapport à 2015)
Densité 446 hab./km2
Population
agglomération
527 170 hab. (1999)
Géographie
Coordonnées 49° 29′ 58″ nord, 1° 08′ 36″ est
Altitude Min. 164 m
Max. 172 m
Superficie 8,2 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Rouen
(banlieue)
Aire d'attraction Rouen
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bois-Guillaume
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Isneauville
Liens
Site web isneauville.fr

Isneauville (/is.no.vil/) est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Isneauville est traversée par la route de Neufchâtel et se trouve au kilomètre 7 de la route nationale 28.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Les lignes de bus F1 et 37 desservent Isneauville.

La ligne de bus F1 forme, avec le métro, la principale liaison entre le nord et le sud de l'agglomération. La ligne dessert Isneauville et permet de rejoindre le centre-ville de Rouen en environ 30 minutes ou Bois-Guillaume-Bihorel en une dizaine de minutes.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 875 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouen à 7 km à vol d'oiseau[4], est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 817,9 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Isneauville est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rouen, une agglomération inter-départementale regroupant 50 communes[11] et 467 575 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (59,2 %), zones urbanisées (24,2 %), forêts (7,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,3 %), prairies (3,7 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Isnelvilla en 1145; Isniauvilla en 1239[17]; Ysneauvilla en 1247; Iniauville en 1337; Ineauville en 1472; Ineauville en 1518; Isneauville en 1602[18].

La graphie Iniauville témoigne de l'ancienne prononciation : iau forme populaire et dialectale correspondant à eau (cf. normand iau « eau ») et amuïssement régulier de [s] devant une autre consonne. En effet, le -s n'était plus prononcé, malgré sa réintroduction vers le XVIIe siècle à l'écrit. La prononciation actuelle « iss'nôvil' » est moderne et constitue une lecture littérale du toponyme[17].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural », appellatif toponymique très fréquent en Normandie, précédé d'un nom de personne comme c'est le plus souvent le cas[17].

En l'occurrence l'anthroponyme qui précède l'appellatif -ville est un surnom : Isnel, qui signifie « le rapide »[17], Marie-Thérèse Morlet le cite sous la forme latinisée Isnellus[17]. Le terme isnel est issu du vieux bas francique *snel (cf. néerlandais snel, allemand schnell « vite, rapide », vieil anglais snell « rapide »). On retrouve cet adjectif par exemple dans ce vers de la Chanson de Roland, texte anglo-normand :

« Devant lu rei est venuz Pinabels. Granz est e forz e vassals e isnel », c'est-à-dire « Pinabel est venu devant le roi; il est à la fois grand, fort, courageux et rapide ». Le surnom a donc une coloration flatteuse et se perpétue dans le nom de famille Ysnel[17].

Remarque : le nom de personne Isnellus / Snellus semble attesté uniquement dans des textes de provenance normande ou anglo-normande, tout comme l'adjectif isnel « rapide »[19]. Isneau- représente donc très probablement le nom de personne [anglo-]scandinave Snjallr / *Snell[19],[20].

Homonymie avec Igneauville (Seine-Maritime, [H]isnelvilla vers 1040)[17].

Histoire[modifier | modifier le code]

Au début du XIXe siècle, on exhume, près de l'école, plusieurs tombeaux de pierre, renfermant des vases et des armes, qui témoignent d'un implantation franque. On estime toutefois que l'occupation du site est bien antérieure à cette époque[21].

Aux XIIe et XIIIe siècles, d'importants travaux d'essartage sont entrepris sous l'autorité des moines de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen, qui établissent des colonies de peuplement. Dès lors, l'habitat se densifie[21].

Un retranchement fut commencé à Isneauville en 1870, en vue de protéger Rouen contre les Prussiens. On y amena deux gros canons, qui ne furent même pas mis en batterie[22].

Au XXe siècle, et plus particulièrement depuis 1968, la commune connaît un accroissement démographique spectaculaire. Isneauville reste cependant une commune résidentielle environnée de forêts[21].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1817   Colombel   Instituteur
1851   Duboc    
1864 après 1874 Pierre François Colombel    
Les données manquantes sont à compléter.
mars 1977 mars 1989 Michel Houssaye[23]    
mars 1989 2014 Gérard Ducable UDF puis UDI-NC Médecin
2014 30 septembre 2022 Pierre Peltier DVD Réélu pour le mandat 2020-2026[24]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].

En 2021, la commune comptait 3 657 habitants[Note 3], en augmentation de 30,98 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0078509009719889821 0241 0411 002
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 0181 0231 025855843832836821740
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
733704720703737706693747809
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
7598431 2141 4032 2102 3242 3622 5042 887
2021 - - - - - - - -
3 657--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • L'église Saint-Germain[29]. Cette église aurait été donnée en 1161 à l'abbaye de Saint-Ouen par Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen, pour subvenir aux besoins de l'infirmerie des religieux[22]. Elle est mentionnée dès le XIIe siècle. Quelques fenêtres aujourd'hui murées, rappellent qu'elle était jadis surmontée d'une tour-lanterne. L'édifice actuel conserve les marques des remaniements successifs : le chœur et la nef sont reconstruits au XVIe siècle ; la partie haute est élevée au siècle suivant sur la base de l'ancien clocher (XIIe ou XIVe siècle) par Jean-Baptiste Le Brument, les bas-côtés datent du XIXe siècle. En 1874 et en 1876, la nef devenue trop petite - surtout l'été quand les bourgeois rouennais viennent séjourner dans leurs maisons de plaisance - est doublée de deux imposants bas-côtés. Ces travaux d'agrandissement, menés par l'architecte Jacques-Eugène Barthélémy, entrainent l'édification d'une nouvelle façade[21]. Les belles fenêtres du chœur ont conservé quatre vitraux de 1553. Les peintures murales datent du XVIIe siècle[22].
  • Manoir avec colombier, XVIIe siècle[30],[31].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Isneauville et Rouen », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Rouen - Jardin » (commune de Rouen) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Rouen - Jardin » (commune de Rouen) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine - définition », sur Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 de Rouen », sur Insee (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur Insee, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur Insee, (consulté le ).
  14. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Rouen », sur Insee (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. a b c d e f et g François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, éditions Picard 1979, p. 97 - 98.
  18. Charles de Robillard de Beaurepaire et Dom Jean Laporte, Dictionnaire topographique de la Seine-Maritime, 2 t., Paris, 1982 - 1984, p. 541.
  19. a et b Guy Chartier, « Les noms de personne scandinaves dans les chartes des ducs de Normandie entre 911 et 1066 » in Nouvelle revue d'onomastique, Année 1995, 25-26, p. 148 (lire en ligne sur Persée) [1]
  20. Snjallr sur le site de Nordic Names (lire en anglais)
  21. a b c et d « Isneauville », dans Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Charenton-le-Pont, Éditions Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », , 1389 p. (ISBN 2-84234-017-5) .
  22. a b et c Joseph Bunel et Albert Tougard, Géographie du département de la Seine-Inférieure. Arrondissement de Rouen, E. Cagniard, (ISBN 2-86743-057-7).
  23. « Isneauville : l’espace Michel-Houssaye, du nom de l’ancien maire, a été inauguré », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne).
  24. https://www.paris-normandie.fr/actualites/politique/municipales-2020-pierre-peltier-retrouve-son-fauteuil-de-maire-a-isneauville-MK16857902, « Municipales 2020. Pierre Peltier retrouve son fauteuil de maire à Isneauville : Le conseil municipal s’est réuni le jeudi 25 mai 2020 pour élire le maire et ses adjoints », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Conseiller municipal depuis 1989, premier adjoint depuis 2008, maire depuis 2014, Pierre Peltier a été réélu. Seul candidat aux élections municipales, il présentait une liste largement renouvelée sans étiquette ».
  25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  29. Notice no IA00019759, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  30. Notice no IA00019758, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. Serge Rouverand (préf. Philippe Manneville), Colombiers en Seine-Maritime, Darnétal, Petit à petit, , 130 p. (ISBN 2-914401-54-X), p. 36.
  32. Recueil de notices biographiques et bibliographiques sur les personnages célèbres nés en Normandie et sur ceux qui se sont seulement distingués par leurs actions ou par leurs écrits, Volume 3