Hattonchâtel

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Hattonchâtel
Hattonchâtel
Entrée du château.
Blason de Hattonchâtel
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Commercy
Commune Vigneulles-lès-Hattonchâtel
Statut Ancienne commune
Commune associée
Maire délégué Christophe LEBLAN
Code postal 55210
Code commune 55233
Démographie
Gentilé Chations
Population 100 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 48° 59′ 31″ nord, 5° 42′ 07″ est
Historique
Fusion 1973
Commune(s) d'intégration Vigneulles-lès-Hattonchâtel
Localisation
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Hattonchâtel

Hattonchâtel est une ancienne commune française du département de la Meuse en région Grand Est. Elle est associée à celle de Vigneulles-lès-Hattonchâtel depuis 1973.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village est situé sur un éperon rocheux à une altitude de 355 m, et domine de 80 m la plaine de la Woëvre et le lac de Madine.

Le promontoire est protégé en tant que Logo des sites naturels français Site inscrit naturel.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Anciennement mentionné : Atona (812) ; Castrum Haddonis (1015) ; Hattoni-castrum (1047) ; Hattoni-castrum, Hadonis-castrum, Hattonis-castrum, Hatton-castel (XIe siècle) ; Hadonis-castrum (1060) ; Hattonis-castellum (1082) ; Haidonis-castrum (1103) ; Hatonis-castrum (1158) ; Attoni-castrum (1180) ; Scil. turrim Hatoni-castri (1210) ; Scilicet turrim Hattonis-castri (1218) ; Ad firmitatem de Hattonis-castro (1222) ; Hardonchastel, Hadonchastel (1240) ; Hadonchatel (1247) ; Hathonchastel (1267) ; Hatonchasteil (1285) ; Hattonchastel (1331) ; Hathonchasteil (1337) ; Hatonchastel (1399) ; Hathonium-castrum (1502) ; Haton (1535) ; Hatouchastel (1549) ; Hattomchastel (1566) ; Hatton-Chasteau (1642) ; Hatton-Château (1671) ; Hattonchâteau (1738) ; Haton-Châtel, Haton-Château (1749)[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Vers 859, Hatton, évêque de Verdun de 847 à 870 à l'époque carolingienne, décide d'installer sur ce promontoire, qui porte alors le nom de « Mont aux Bruyères », sa résidence principale et d'y construire un château. Il y établit également une chapelle qu'il fait par la suite ériger en paroisse.

Au Xe siècle, Mathilde de Saxe, épouse de Godefroid Ier de Verdun, encouragée par Gerbert d'Aurillac, le futur pape Sylvestre II[2], défend la forteresse d'Hattonchâtel, jusqu’à l’extrêmité, contre Lothaire, roi de France, qui retient son mari prisonnier. Lothaire est forcé d’en lever le siège vers 980[3],[4],[5].

En 1328, la paroisse d'Hattonchâtel devient église collégiale et prend le titre d'église Saint-Michel[1].

Pendant le Moyen Âge, la ville est la première forteresse de l'évêché et le siège ordinaire de sa cour des Grands-Jours : une charte de 1352 précise qu'Hattonchâtel est le principal lieu où les évêques font frapper monnaie jusqu'en 1546, date à laquelle Hattonchâtel passe dans la maison de Lorraine[6].

La commune a eu des seigneurs dont la maison est éteinte depuis longtemps et qui portaient « de sable à la croix d’or, écartelé de Clermont en Argonne, qui est d’azur à six annelets d’argent, posés trois, deux, un et traversés de dards de même »[1].

En 1636, durant la guerre de Trente ans, Hattonchâtel est assiégée durant 15 jours par les troupes suédoises qui se retiraient de France. Le village est alors saccagé et brûlé.

Durant la Première Guerre mondiale, le village situé non loin de la ligne de front est dévasté. Le château sera reconstruit à partir de 1923 par Henri Jacquelin, architecte normand originaire d’Évreux, grâce au financement de la femme d'affaires et philanthrope américaine Belle Skinner, dans un le style néo-renaissance. Il produira l'ultime château troubadour de Lorraine, un pastiche qui utilisait des vestiges de l'édifice du XIe siècle.

Le , la commune d'Hattonchâtel est rattachée à celle de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, sous le régime de la fusion-association[7],[8].

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
Les données manquantes sont à compléter.
Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
    René Banzet (1931-2021)    
  En cours Christophe Leblan    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
397400430468505506511482498
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
413425432421409378360340327
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
319280230122149176187139103
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
8270-------
2016 2020 - - - - - - -
102--------
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1968[8])

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Architecture civile[modifier | modifier le code]

  • Château-fort (MH[9]), classé monument historique par le Ministère français de la Culture depuis 1986, est une propriété privée. Le château est géré comme un hôtel, un centre de mariage et de congrès.

48° 59′ 33″ N, 5° 42′ 21″ E

  • Maison gothique aux arcades, construite vers le XIVe siècle. C'est sous les arcades de cette maison, appelée le Châtelet, devant le grand puits, que le prévôt d'Hattonchâtel rend la justice. (MH).
  • Maison des voûtes du XIIe siècle (romano-gothique) MH.
  • Le lavoir Skinner, construit en 1921 grâce aux subsides de Miss Skinner, architecture japonaise et art médiéval.
  • La mairie-école, construite en 1923 grâce aux subsides de Miss Skinner.
  • Ancienne maison des familles Aubert, Legagneur et Salmon-Legagneur, reconstruite après la Grande Guerre.
  • Monument aux morts de 1914-1918 dont la figure principale, une femme en recueillement devant la dépouille de son enfant, est due au sculpteur Ernest Nivet ; celle-ci orne également le monument aux morts de la ville de La Châtre dans l'Indre.

Architecture religieuse[modifier | modifier le code]

Elle a été rebâtie par les chanoines au XIVe siècle puis restaurée après la Première Guerre mondiale (vitraux modernes de Jacques Grüber).

  • A côté de l'église un cloître, construit en 1328 (MH).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Mathilde de Saxe, comtesse de Flandre, puis comtesse de Basse-Lotharingie.
  • Hubert Michel Fortuné Legagneur, né à Hattonchâtel en 1797, mort à Paris en 1876. Magistrat, pair de France, commandeur de la Légion d'honneur. Tombe à Hattonchâtel.
  • Charles-Auguste Salmon (1805-1892). Magistrat. Député de la Meuse en 1848 et 1849. Délégué par le gouvernement français aux pourparlers de paix en 1871 chargé de la défense des intérêts des magistrats et officiers ministériels de la Lorraine et de l'Alsace annexées par l'Allemagne. Sénateur de la Meuse en 1876. Correspondant de l'Institut (Acad. des Sc. Morales et Politiques). Tombe à Hattonchâtel.
  • Rupprecht de Bavière, prince héritier, fils du dernier roi de Bavière Louis III. Maréchal de l'armée allemande. Occupa Hattonchâtel pendant la guerre de 1914-1918.
  • Miss Belle Skinner, américaine, bienfaitrice d'Hattonchâtel dont elle contribua à relever les ruines après la guerre de 1914-1918. On lui doit la reconstruction du château, de la Mairie-école et du lavoir.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Hattonchâtel Blason
Parti au premier d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent ; au second, écartelé au I et au IV de sable à la croix d'argent, au II et au III d'azur à six annelets d'argent disposés 3, 2, 1[10],[1].
Détails
On trouve réunies, dans le blason de cette localité, les armes des ducs de Lorraine, ainsi que celles de ses anciens seigneurs[10].
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Félix Liénard, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, 1872.
  2. Antoine Dufresne, Notice sur quelques antiquités trouvées dans l'ancienne province Leuke (évêché de Toul), S. Lamort, (lire en ligne)
  3. Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, Impr. Contant-Laguerre, (lire en ligne)
  4. Charles-Joseph Panckoucke et Jacques Thévin, Encyclopédie méthodique : Géographie moderne (tome premier), Chez Panckoucke, (lire en ligne)
  5. E. Henriquet, Gêoraphie historique, statistique et administrative du département de la Meuse, Impr. Librairie de Renaudin, (lire en ligne)
  6. Constant Lapaix, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Évêchés, (lire en ligne)
  7. Commune d'Hattonchâtel (55233) sur le site de l'INSEE
  8. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Hattonchâtel », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales.
  9. « Château d'Hattonchâtel », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. a et b Constant Lapaix, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Évêchés, Nancy, Chez l'auteur