Awala-Yalimapo

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Awala-Yalimapo
Awala-Yalimapo
Vue du village Yalimapo depuis la plage des Hattes.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Guyane
Département Guyane
Arrondissement Saint-Laurent-du-Maroni
Intercommunalité Communauté de communes de l'Ouest guyanais
Maire
Mandat
Jean-Paul Féreira
2020-2026
Code postal 97319
Code commune 97361
Démographie
Population
municipale
1 516 hab. (2021 en augmentation de 9,93 % par rapport à 2015)
Densité 8,1 hab./km2
Géographie
Coordonnées 5° 44′ 28″ nord, 53° 55′ 40″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 9 m
Superficie 187,4 km2
Type Commune rurale et littorale
Élections
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Awala-Yalimapo
Géolocalisation sur la carte : Guyane
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Awala-Yalimapo
Liens
Site web awala-yalimapo.fr

Awala-Yalimapo [awala jalimapo] est une commune française de Guyane, située à l’extrême nord-ouest de la Guyane, à plus de 60 km de Saint-Laurent-du-Maroni. Elle est traditionnellement et majoritairement habitée par les Amérindiens Kali'nas, peuple autochtone amérindien de Guyane.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les communes limitrophes sont Mana.

Localisation[modifier | modifier le code]

À environ 22 kilomètres de Mana, à l'extrême nord-ouest de la Guyane française, la commune s'étend entre l'embouchure du fleuve Mana et du Maroni, peu avant l'estuaire du fleuve. Le territoire communal est délimité :

  • au nord, par l'océan Atlantique ;
  • à l'ouest, par le Maroni ;
  • au sud par la crique Canard puis par une ligne s'étendant selon une direction sud-est rejoignant le CD 9 ;
  • à l'est, par une ligne traversant la Pointe Isère puis le CD 22 et longeant ensuite le CD 9 jusqu'au lieu-dit Saint Antoine.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les communes limitrophes sont les suivantes :

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La commune se trouve sur les rives du Maroni et de l'océan Atlantique.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat y est de type équatorial humide, type Af selon la classification de Köppen.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Awala-Yalimapo est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

La commune, bordée par l'océan Atlantique au nord et par le Maroni à l'ouest, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[4]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[5],[6].

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

La commune regroupe deux villages et un hameau amérindiens. Une communauté kali'na y vit.

  • Awala, sur le littoral près de l'embouchure du Maroni et longeant la Mana.
  • Yalimapo, au niveau de l'embouchure du Maroni.
  • et le hameau de Possoly (crique coswine).

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Logement[modifier | modifier le code]

En 2006, il y avait 324 logements à Awala-Yalimapo. Parmi ceux-ci 83,3 % sont des résidences principales, 8,3 % des résidences secondaires et enfin 8,3 % des logements sont vacants[7].

Évolution du nombre de logements par catégorie

  1967 1974 1982 1990 1999 2006
Résidences principales 60 76 73 112 176 270
Résidences secondaires, logements occasionnels 3 2 10 57 14 27
Logements vacants 28 0 34 7 13 27
Total 91 78 117 176 204 324
Sources des données : Insee[8]

De même, la même année, 91,5 % des personnes sont propriétaires et 4,8 % sont locataires[7].

Les logements se répartissent entre maison individuelle et appartement représentant respectivement 90,7 % et 0,6 %. Enfin le parc immobilier se compose de 28,5 % de 1 pièce, 22,6 % de 2 pièces, 20,0 % de 3 pièces, 14,1 % de 4 pièces et 14,8 % de 5 pièces ou plus[7].

Il est à noter que 13,3 % des logements sont des habitations de fortune, 1,5 % sont des cases traditionnelles et 27,8 % sont des maisons ou immeubles fait de bois[7]. Enfin, seulement 5,2 % des logements ont le tout à l'égout, 1,5 % ont l'eau chaude et 44,8 % ont de l'électricité[7].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Awala (awara) est un mot kali'na qui désigne un palmier (Astrocaryum vulgare) et, en français, le fruit de celui-ci.

Histoire[modifier | modifier le code]

La commune a été administrativement créée le 31 décembre 1988 par sa séparation de la commune de Mana, souhaitée par les populations Kali'nas des villages d’Aouara et des Hattes qui avait autrefois accueilli un camp dépendant du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, appelé camp des Hattes.

Dix ans après, en 1999, la population d'Awala-Yalimapo était estimée à 887 habitants, mais avec un taux d’accroissement de + 3,4 % par an. La population avait déjà augmenté de 1982 à 1990 à la suite des conflits armés du Suriname qui ont poussé des familles entières de la région d’Albina et de Galibi à s'établir en Guyane à Awala Yalimapo. En 2000, environ 60 % de la population a moins de vingt ans.

Un site funéraire amérindien a été découvert à la fin des années 1950. Des travaux archéologiques récents ont mis au jour de nouveaux artefacts[9].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques[modifier | modifier le code]

La commune a une tendance politique de gauche. En effet, l'actuel maire de Awala-Yalimapo, Jean Paul Ferreira, est élu sous l'étiquette divers gauche et ce depuis l'année 2001.

Administration municipale[modifier | modifier le code]

La commune a été créée par la volonté des habitants de garantir leurs droits territoriaux. L'espace foncier est géré conjointement par l'autorité communale et coutumière. L'autorité coutumière dispose d'un arrêté reconnaissant ses droits d'usages collectifs exclusifs.

Le chef Michel Thérèse a été élu par la population de Awala. Le chef Daniel William a été élu par la population de Yalimapo. Les conseils coutumiers bénéficient de l'appui des organisations mandatées et membres de la Fédération des Organisations Autochtones de Guyane-FOAG (membre pour la Guyane française de la COICA - Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien).

Afin de trouver le consensus sur cette gestion partagée, une commission a été mise en place « la commission mixte commune-communauté » par la délibération no 51.01 du conseil municipal, le 26 juillet 2001.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires[10]
Période Identité Étiquette Qualité
2001 En cours
(au 24 octobre 2020[11])
Jean-Paul Ferreira divers gauche  

Population et société[modifier | modifier le code]

Cette commune est peuplée majoritairement d'Amérindiens Kali'nas.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].

En 2021, la commune comptait 1 516 habitants[Note 2], en augmentation de 9,93 % par rapport à 2015 (Guyane : +10,29 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1671652082926308871 1981 3051 379
2021 - - - - - - - -
1 516--------
De 1961 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Insee de 1968 à 2006[14] puis à partir de 2006[15])
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

La Journée du Manioc est organisée chaque année en mai.

Durant la période de juillet à août, se réalisent des manifestations de cérémonies traditionnelles : Omakano, Epekotono (cérémonie de levée de deuil). La culture reste très vivace et la langue régionale est largement pratiquée.

La commune organise des évènements de plus en plus fameux : festival kiyapane (juillet), jeux kali'na (décembre).

En 2005, Awala-Yalimapo a accueilli le 7e congrès de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (COICA).

Enseignement[modifier | modifier le code]

Il y a une école primaire sur le sol communal, nommée groupe scolaire Yamanale.

Pour continuer les études au collège, les élèves se rendent à Mana (collège Léo-Othily), à Saint-Laurent-du-Maroni ou à Mana pour aller au lycée.

En 2006, la population scolarisée comprenait, par tranche d'âge, 69,8 % des enfants de 2 à 5 ans, 96,2 % des enfants de 6 à 14 ans, 80,0 % des 15 et 17 ans, 17,8 % des 18 à 24 ans, 0 % des 25 à 29 ans et 1,0 % des plus de 30 ans[16].

Sur l'ensemble de la population non scolarisée, 1,9 % sont titulaires d'un CEP, 7,4 % du BEPC, 18,3 % du CAP ou du BEP, 4,2 % du BAC ou un équivalent, 1,7 % d'un BAC +2 et 1,4 % d'un diplôme de niveau supérieur. 65,2 % de cette population n'a pas de diplôme[16].

Équipements culturels[modifier | modifier le code]

  • Le centre des arts et de la culture kal'ina
  • Centre d'études et de protection des tortues marines à Yalimapo.
  • Écomusée. Centre WWF : exposition sur les tortues marines, écloserie.

Cultes[modifier | modifier le code]

Eglise Sainte-Bernadette.

Économie[modifier | modifier le code]

Emploi[modifier | modifier le code]

Taux de chômage
2008 2013 2018
Commune[I 1] 43,9 % 44,4 % 49,5 %
Département[I 2] 18,4 % 20,3 % 21,2 %
France entière[I 3] 8,3 % 10 % 10 %

En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 840 personnes, parmi lesquelles on compte 67,6 % d'actifs (18,1 % ayant un emploi et 49,5 % de chômeurs) et 32,4 % d'inactifs[Note 3],[I 1]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.

La commune est hors attraction des villes[Carte 1],[I 4]. Elle compte 105 emplois en 2018, contre 74 en 2013 et 90 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 154, soit un indicateur de concentration d'emploi de 68,5 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 61,9 %[I 5].

Sur ces 154 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 70 travaillent dans la commune, soit 45 % des habitants[I 6]. Pour se rendre au travail, 61,3 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,3 % les transports en commun, 29,3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 6 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 7].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Sainte-Bernadette d'Awala.
  • Ancien bâtiment datant de l'époque du bagne.
  • Vestiges du bagne de la crique Coswine.
  • Église Sainte-Bernadette d'Awala. L'église est dédiée à sainte Bernadette Soubirous.

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Artisanat kali'na[modifier | modifier le code]

  • Vannerie : yamatu (panier à couvercle).
  • Mule (petit siège traditionnel), malaka (maraca), popiki (poupée), ankysa, petits animaux en terre cuite (kawana, tortue luth).

Gastronomie[modifier | modifier le code]

Patrimoine environnemental[modifier | modifier le code]

Awala-Yalimapo est connu pour la plage de Yalimapo, naguère longue de 5 kilomètres, où des centaines de tortues luth venaient pondre. Cette plage est l'une des dernières grandes zones de ponte de tortues luths.

De février à juillet environ, ce sont les tortues luth, tortues vertes qui se succèdent pour venir y pondre. Le site est protégé par la mise en place de la réserve naturelle nationale de l'Amana, mais le braconnage des tortues ou de leurs œufs, bien qu'il ait été réduit s'y poursuit, notamment par l'existence d'une demande. Les cas de violence restent toutefois marginaux. La pêche illégale reste un danger pour les tortues marines.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes et cartes[modifier | modifier le code]

  • Notes
  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  3. Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
  • Cartes
  1. Agence nationale de la cohésion des territoires, « Carte de la commune dans le zonage des aires d'attraction de villes. », sur l'observatoire des territoires (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

Site de l'Insee[modifier | modifier le code]

Autres sources[modifier | modifier le code]

  1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  5. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  6. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  7. a b c d et e Marché immobilier, source INSEE
  8. Données démographiques d'après l'INSEE compulsées par le
  9. Un an de prospection à Awala-Yalimapo, les premiers résultats par Claude Coutet
  10. Préfecture de Guyane - Bienvenue
  11. « Municipales 2020 : trois maires intronisés ce samedi 24 octobre », sur La Première,
  12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  14. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
  15. pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021
  16. a et b « Recensement de la population française de mars 1999, fiche profil (Formation : scolarisation et diplômes) », sur recensement.insee.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geoffroy Filoche, « Les Amérindiens de Guyane française, de reconnaissances disparates en bricolages juridiques. L’exemple des Kali’na d’Awala-Yalimapo », Journal de la société des américanistes, vol. 97, no 2,‎ , p. 343–368 (ISSN 0037-9174 et 1957-7842, DOI 10.4000/jsa.11857, lire en ligne, consulté le ).