Yánnis Kókkos

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Yánnis Kókkos (grec moderne : Γιάννης Κόκκος) est un scénographe et metteur en scène et costumier grec né le à Athènes (Grèce).

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Athènes en 1944, Yánnis Kókkos, dès un très jeune âge, s’intéresse à l’art et plus particulièrement à la création de décors, de costumes ainsi que de dessins. D’ailleurs, dès l’âge de 11 ans, il participe à une exposition, dans sa ville natale, de dessin et de maquette. C’est cette passion pour l’art qui le pousse à s’installer en France en 1963. Celui-ci est un décorateur, scénographe et metteur en scène qui accorde une très grande importance au répertoire de théâtre mondial. Après des études de scénographie à l'École supérieure d'art dramatique de Strasbourg, il réalise, dès 1965, l'espace et les costumes de nombreuses pièces et opéras[1].

Dès 1969, il collabore avec Antoine Vitez, qu'il accompagne au Théâtre de Chaillot en 1981 ; ils y créent ensemble Le Héron d'AxionovLa Mouette de TchekhovAïda Vaincue et Falsch de Kalisky. Parallèlement, Yánnis Kókkos crée des scénographies pour Jacques Lassalle : Théâtre de chambre de Michel VinaverRemagen d'après Anna Seghers en 1978, Tartuffe en 1991. Pour Pierre-Étienne Heymann : Lux in tenebris et La Mère de Brecht, Jean-Pierre Vincent, Jean-Michel Ribes, etc. En 1976, il fonde avec René Loyon une compagnie dont le nom - Je/Ils - est inspiré d'Adamov, avec laquelle ils signeront la création en 1980 de Voyages avant l'an 40. C'est en 1987 que Yánnis Kókkos signe sa première mise en scène, La Princesse Blanche, de Rilke. Le metteur en scène tenait également des propos engagés sur le sujet de la politique ou encore de l’économie, car comme il le dit dans le livre de Georges Banu, Yánnis Kókkos Le Scénographe et le héron : « le théâtre ne prend racine que s’il touche la cité tout entière. » il était donc important pour Kokkos que son travail rejoigne tous les citoyens.

Parallèlement à ses activités au théâtre, Yánnis Kókkos s'intéresse au « théâtre musical » et à la mise en scène d'opéra dès 1970 ; il accompagne ainsi Jacques Lassalle pour Lohengrin, le Macbeth d'Antoine Vitez en 1984, ou encore L'Oresteia de Iannis Xenakis. Créateur touche-à-tout, Yánnis Kókkos s'essaye également au cirque (Paris-Pékin avec Alexis Gruss, 1985), au théâtre de marionnettes, à l'événementiel (Cérémonie d'ouverture des deuxièmes Jeux de la Francophonie en 1994), ou encore à la danse, avec le chorégraphe John Neumeier. De plus, Yánnis Kókkos a animé, à l’École national de théâtre de Montréal, quelques ateliers de scénographie et de mise en scène afin d’expliquer sa démarche artistique.

Costume[modifier | modifier le code]

Yánnis Kókkos attribue une importance toute particulière aux costumes des acteurs qu’il dirige. Ainsi, selon lui, le point de départ de sa conception est l’acteur, car c’est lui qui mène le costume et non le costume qui mène l’acteur. De ce fait, Kokkos attribue une place de taille aux acteurs, il dit même qu’ils sont eux-mêmes les personnages. Il commence son travail en se demandant de quelle façon ce corps (l’acteur) pourrait-il s’habiller, ensuite il porte une attention à l’habillement de chaque acteur dans la vie de tous les jours afin qu’ils se sentent bien dans leurs costumes et que le costume leur colle bien à la peau. Par la suite, il imagine les costumes dans l’espace scénique de la pièce, car le travail de Yánnis Kókkos est très axé sur l’espace et les mouvements de l’acteur, donc il pense également à ceux-ci ainsi qu’à la respiration du comédien lors de la conception. Il laisse même une certaine liberté aux acteurs afin de trouver leur costume, car il dit que cette démarche les aide à entrer dans la peau de leur personnage. Enfin, Kokkos choisi minutieusement les tissus avec lesquels il travaille, car certains tissus reflètent davantage la lumière sur scène que d’autres, donc il se doit d’étudier avec précaution plusieurs différents tissus. Une des grandes inspirations pour Yánnis Kókkos est nul autre que Damiani, car il exécute ces costumes avec une humanité, tout particulièrement dans les pièces de Sthreler.

Mise en scène[modifier | modifier le code]

Les mises en scène de Yánnis Kókkos sont surtout misées sur l’espace de la scène et les mouvements de l’acteur. Selon lui, le théâtre est mesuré par la taille du corps humain, donc toutes ces décisions sont prises en fonction de l’acteur. Kokkos désire également livrer des mises en scène qui suppriment les artifices ainsi que le superflu De plus, il souhaite que ces mises en scènes soient claires pour le public et que celles-ci puissent bien comprendre les différentes teintes de son travail. Kokkos se donne également comme boulot de créer un certain contraste entre la scène et le public.

Ces mises en scène sont signées d’une très grande justesse, car il les construit très minutieusement, et il travaille avec une équipe sous un principe d’échange dans lequel ils ont tous droit à leur opinion. Tout d’abord, Kokkos écoute, dans le cas d’un opéra, ou lis, dans le cas d’une pièce, à plusieurs reprises afin d’entrer le plus possible dans l’univers de l’œuvre. Le metteur en scène possède également un très grand intérêt pour le cinéma, donc il lui arrive même de créer des plans découpés comme au cinéma afin de mieux visualiser ces œuvres. Anne Blanchard, sa femme, l’aide beaucoup lors de son cheminement. De plus, il écrit lui-même les livrets de ces spectacles. Ses inspirations pour ces mises en scène sont très variées et difficile à cerner, cependant, il aime bien observer les gens dans leur vie de tous les jours.

Scénographie[modifier | modifier le code]

Selon Yánnis Kókkos, la scénographie est beaucoup plus large que la composition du décor puisque, pour lui, être scénographe désigne l’art de peindre la scène et de participer à la totalité de la pièce. Cette façon de penser face à la scénographie est apparu en Grèce beaucoup plus tôt, comparativement à en France, durant les années 60. À cette époque, les Français ne faisaient que monter des décors de théâtre puisqu’ils n’étaient que des menuisiers ou encore des peintres. Donc, bien qu’il ne soit pas nationaliste, c’est entre autres grâce à sa nationalité grecque que Yánnis Kókkos a pu travailler sur plusieurs différents aspects de la scénographie tels que : la frontalité, les acteurs, les costumes et les personnages. Encore une fois, le travail de Kokkos est beaucoup mené par l’espace scénique et par son intérêt pour le cinéma, donc il apporte une importance immense au cadrage de ses œuvres, et même parfois y inclut un cyclorama. Pour lui, l’espace est primordial pour un succès, donc les mouvements de ses acteurs le sont également.

Mise en scène d'opéras (2016 - 2002)[modifier | modifier le code]

Des chefs d'orchestre comme Claudio Abbado, Ricardo Muti , Armin Jordan, Sir Charles Mackeras, Sir Richard Armstrong, Gabrielle Gatti, David Robertson, Sir Eliot Gardiner, Kazuchi Ono, Zubin Mehta, Tugan Sokhiev et Valery Gergiev ont dirigé certaines de ces productions.

Scénographie (2004 - 1966)[modifier | modifier le code]

Exposition[modifier | modifier le code]

  • Voir des étoiles - le théâtre de Victor Hugo mis en scène, scénographie de Yannis Kokkos. Mai-. Catalogue aux éditions Actes Sud
  • Exposition "Scènes de Yannis Kokkos" tous les jours de 10h à 18h, au Centre national du costume de scène CNCS. Quartier Villars - Route de Montilly 03000 Moulins. Du 25 mai au 07 novembre 2021.

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

  • Dany Porché, 10 rendez-vous en compagnie de Yannis Kokkos, Actes Sud, coll. « Papiers », 2005 (ISBN 978-2-7427-5547-9)
  • Le scénographe et le héron : Yannis Kokkos (auteur) -  Georges Banu (direction) - Paru en  - Essai (ISBN 978-2-7427-5388-8)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Banu, Yannis Kokkos, troisième édition, le scénographe et le héron, acte sud, « le temps du théâtre », 2006, 225 pages
  • Philip Wickham, Yannis Kokkos, le scénographe et le héron, Jeu 62, 1992, p. 99–100.
  • Rodrigue Villeneuve, De la scénographie à la scénographie, L’Annuaire théâtral no 11, 1992, p. 29–40.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]