Xàtiva

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Xàtiva
Játiva (es)
Blason de Xàtiva
Héraldique
Drapeau de Xàtiva
Drapeau
Xàtiva
Vue de Xàtiva.
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de la Communauté valencienne Communauté valencienne
Province Drapeau de la province de Valence Province de Valence
Comarque Costera
District judic. Xàtiva
Maire
Mandat
Roger Cerdà i Boluda (PSPV)
Depuis 2015
Code postal 46800
Démographie
Gentilé Xativenc/a ou Xativí/ina (ca)
Setabense (es)
Population 30 072 hab. ()
Densité 393 hab./km2
Géographie
Coordonnées 38° 59′ 25″ nord, 0° 31′ 16″ ouest
Altitude 115 m
Superficie 7 656 ha = 76,56 km2
Localisation
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Xàtiva
Liens
Site web www.xativa.es

Xàtiva, en valencien et officiellement[1],[2],[3] (en espagnol : Játiva), est une commune d'Espagne de la province de Valence dans la Communauté valencienne. Elle est le chef-lieu de la comarque de la Costera. Elle est située dans la zone à prédominance linguistique valencienne[4].

L'illustre famille des Borgia et le célèbre peintre José de Ribera sont originaires de cette ville.

Géographie[modifier | modifier le code]

Climatologie[modifier | modifier le code]

Le climat de Xàtiva est méditerranéen ; par sa situation relativement éloignée de la côte et dans des vallées, les étés sont plus chauds que dans d'autres zones de la Communauté valencienne ; elle enregistre fréquemment les maxima de température de la province en été.

Localités limitrophes[modifier | modifier le code]

Vue panoramique de Xàtiva

Le territoire municipal de Xàtiva est voisin de celui des communes suivantes : Alcàntera de Xúquer, L'Alcúdia de Crespins, Anna, Barxeta, Bellús, Beneixida, Benigànim, Canals, Carcaixent, Càrcer, Cerdà, Enguera, L'Ènova, Estubeny, Genovés, La Granja de la Costera, Guadasséquies, Llanera de Ranes, La Llosa de Ranes, Llocnou d'en Fenollet, Manuel, Montesa, Novetlè, L'Olleria, Rafelguaraf, Rotglà i Corberà, Sellent, Simat de la Valldigna, Torrella, Vallés et Villanueva de Castellón, toutes dans la province de Valence.

Histoire[modifier | modifier le code]

Portrait de Philippe V la tête en bas, au Museu de l'Almodí de Xàtiva, en signe de « vengeance » contre l'incendie de la cité en 1707.

Xàtiva fut fondée par les Ibères, sous le nom de Ibi, Tibi, ou Saiti. Elle se développa pendant les époques grecque et phénicienne. Pendant l'Empire romain, elle s'appelait Saetabis et on lui ajouta le titre d'Augusta en l'honneur de l'empereur. Elle eut beaucoup d'importance comme nœud de communication. Durant l'époque wisigothe, ses évêques assistèrent aux conciles de Tolède.

Durant l'époque musulmane, elle s'appelait Medina Xateba, d'abord rattachée à Tolède, ensuite à Cordoue. Elle fit également partie d'Almería, du territoire de la Taïfa de Dénia, de Murcie et de Valence. Durant ses derniers temps comme cité islamique, elle fut capitale d'une Kora, province formée d'une cinquantaine de villages. À l'époque musulmane, Xàtiva est connue par certains auteurs comme le berceau du papier en Europe ; il y arrive en 1056[5].

Après la conquête, Jacques Ier d'Aragon, dit le Conquérant, instaura Royaume de Valence et respecta la mosquée ; la ville devint la capitale du territoire du Júcar, de 1244 à 1707. La frontière avec le territoire de Valence était le fleuve Júcar et elle arrivait au sud jusqu'à Villena et Xixona. Plusieurs de ses villages se distinguèrent à cette époque, comme Gandia ou Dénia.

La famille Borja, originaire de la ville de Borja en Aragon, la quittent au XIIIe siècle afin de participer à la Reconquista de Xàtiva, où ils s'établissent une fois celle-ci prise[6]. Cette famille donna à Xàtiva deux papes : Calixte III et Alexandre VI, honorés par des statues devant la cathédrale de la ville.

Xàtiva fut historiquement la deuxième ville la plus importante du royaume de Valence, après sa capitale.

Durant et après la guerre de Succession, Xàtiva souffrit du siège des troupes des Bourbons ; elle fut ensuite incendiée et les femmes et les enfants qui se trouvaient dans l'église Saint-François furent massacrés. Le nom de la cité fut changé par Philippe V en San Felipe ou Colonia Nueva de San Felipe[7]. Dans les faits, il tenta d'effacer toute trace de l'ancienne cité pour créer un châtiment exemplaire en guise d'avertissement sérieux aux autres localités qui s'étaient opposées à lui[8].

Les habitants de Xàtiva conservent une rancœur toujours vive contre ce monarque, et il fait traditionnellement l'objet de diverses manifestations satiriques à l'occasion de la féria du mois d'août (Fira d'Agost). Les habitants de Xàtiva sont affublés du surnom de socarrats (« grillés ») en référence à ce tragique épisode de son histoire.

En 1822 elle fut la capitale d'une province propre grâce à la persévérance et au travail de Joaquín Lorenzo Villanueva, qui aida également la ville à récupérer son nom original (officiellement dans sa version castillane) le . En 1833 cependant, la nouvelle division provinciale la réintégra à la province de Valence[9].

Monuments[modifier | modifier le code]

Vue nocturne de la cathédrale de la Seu
Vue depuis le château de Xàtiva
Hôpital Royal de Xàtiva (XVe siècle)
Retable d'azulejos à la gloire de la ville. Musée de la Seu (XVIIIe siècle)

Parmi les principaux monuments de Xàtiva on peut citer :

  • La Collégiale Sainte-Marie de Xàtiva ou Seu. La cathédrale constituée de trois nefs, transept, a commencé à être construite au XIVe siècle. Le musée de la cathédrale (Museu Colegial) expose des pièces de grande valeur, notamment des retables du maître de Xàtiva, des tableaux de Jacomart, Joan Reixach, etc.
  • Le musée de l'Almodí : à l'époque arabe, l'almudín était le lieu destiné à l'entreposage et à la vente du blé. Il a été agrandi dans la première moitié du XVIe siècle, en style gothique tardif. Reconverti en musée municipal, il recèle de nombreuses œuvres de valeur : tableaux de José de Ribera, Luca Giordano, Carducho, Palomino, Juan Bautista Mazo, Gaspar Requena, José Garcia Hidalgo, de l'école de Teniers, Pieter Brueghel le Jeune, Rembrandt, Murillo y Diego Vélasquez, et le fameux portrait de Philippe V par Josep Amoros (exposé tête en bas en représailles contre ce roi sanguinaire), ainsi qu'une collection de tuiles en céramique peinte[10].
  • La forteresse ou château, d'origine ibère et romaine ; cependant la majeure partie des murs et torreones qui sont conservés, sont de technique islamique ou de style gothique. C'était la prison d'État des rois d'Aragon. Son sommet offre un panorama de toute la région alentour : au nord, la cité et la plaine du fleuve Júcar, au sud, les terres non irriguées et les montagnes Grossa, Mariola et Benicadell, à l'ouest, la frontière avec la Castille, tandis qu'à l'est on devine la mer Méditerranée.
  • L’Hôpital Royal, situé en face de la cathédrale, institution fondée par un particulier au début du XVe siècle et placée sous l'administration de la Confrérie de la Vierge. Sa partie la plus ancienne est la chapelle, construite au milieu du XVe siècle, dont la façade aux arcs en accolade ornés de pinacles, de pignons et d'un chœur d'anges musiciens qui entourent la Vierge, est une pure merveille de la Renaissance. L'intérieur, gravement affecté par l'incendie de 1707, a été reconstruit au milieu du XVIIIe siècle[11].
  • La maison natale d'Alexandre VI.
  • L'ermitage de Sainte Anne.
  • Des couvents, palais et maisons nobiliaires des XVIIe et XVIIIe siècles.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'albereda de Jacques Ier d'Aragon à Xàtiva
Évolution démographique de Xàtiva[12]
1857 1887 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1981 1991 2000 2006
15.747 14.099 12.600 12.737 14.148 15.087 18.263 18.092 19.896 21.578 23.755 24.586 25.478 28.474

Entre le recensement de 1887 et le précédent, Xàtiva connut une augmentation de sa population en intégrant l'ancienne commune d'Anahuir.

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires, depuis la transition démocratique.

Législature Nom du Maire Parti politique
1979-1983 Manuel Casesnoves Soldevilla PSPV-PSOE
1983-1987 Josep Miquel Calabuig Adriá PSPV-PSOE
1987-1991 Josep Miquel Calabuig Adriá PSPV-PSOE
1991-1995 Josep Miquel Calabuig Adriá PSPV-PSOE
1995-1999 Alfonso Rus Terol PP
1999-2003 Alfonso Rus Terol PP
2003-2007 Alfonso Rus Terol PP
2007-2011 Alfonso Rus Terol PP
2011-2015 Alfonso Rus Terol PP
2015- Roger Cerdà i Boluda PSPV-PSOE

Gastronomie et fêtes traditionnelles[modifier | modifier le code]

Ses plats traditionnels sont le arròs al forn (riz au four), l'arnadí (dessert à base de courge, de patate douce et d'amande) et l'almoixàvena (d'origine arabe).

Depuis 1250 et par privilège royal conféré par Jacques Ier d'Aragon, on y célèbre du 15 au une importante feria (la fira d'agost). C'était à l'origine une foire au bétail. Actuellement[Quand ?], elle combine les activités d'une fête foraine et celles d'un grand marché. Elle est l'occasion de célébrations traditionnelles variées.

La Semaine sainte y est célébrée avec une intense ferveur.

Personnalités liées à Xàtiva[modifier | modifier le code]

Les Borja[modifier | modifier le code]

Les Borgia (Borja en valencien), famille des papes Calixte III et Alexandre VI, sont originaires de Xàtiva (où leur famille, originaire de Borja en Aragon, s'établit au XIIIe siècle lors de la Reconquista) et Gandia, où ils avaient leurs palais. Parmi eux :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ca) Decret del Ple del Consell pel qual hom aprova el canvi del nom del municipi de Játiva pel de Xàtiva, Butlletí Oficial del Consell del País Valencià número 15 de l'1 de febrer del 1980.
  2. (ca) Empar Minguet i Tomàs, Els processos de normalització lingüística en l'àmbit municipal valencià, Valence, Universitat de València, , 1199 p. (ISBN 84-370-6368-X), p. 385
  3. Officiel depuis le 20 février 1981 (auparavant Játiva).
  4. Loi 4/1983 du 23 novembre 1983 relative à l'utilisation et l'enseignement du valencien
  5. (s. dir.) Bertrand Gille, Histoire des techniques, Gallimard, coll. « La Pléiade », (ISBN 978-2-07-010881-7)
  6. L. Collison-Morley, Histoire des Borgia, Payot, Paris, 1934, p. 9.
  7. Decreto real de 27 de noviembre 1707 sobre la denominació de San Phelipe, antes Xàtiva
  8. Voir à ce sujet l'ouvrage de Ventura Pascual i Beltran, Datos para la història del Exterminio de Játiva en la guerra de Sucesión, 1925.
  9. FUSTER, Joan, Nosaltres, els valencians, Edicions 62, Barcelone, 1996, (ISBN 84-297-1294-1) p.56
  10. (es)Xàtiva Histórica y Monumental - Museo de L'Almodí, sur le site touristique de la ville de Xàtiva.
  11. (es)Xàtiva Histórica y Monumental - Hospital Real, sur le site touristique de la ville de Xàtiva.
  12. Source: Instituto Nacional de Estadística de España. Alteraciones de los municipios en los Censos de Población desde 1842, Series de población de los municipios de España desde 1996.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Varaciones de los municipios de España desde 1842, Ministerio de administraciones públicas, , 364 p. (lire en ligne) [PDF]
  • (en) Isabel De los Angeles O'Connor, A forgotten community : the Mudejar Aljama of Xàtiva, 1240 - 1327, Leiden [u.a.] Brill, 2003 (ISBN 9789004128460)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]