Xertigny

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Xertigny
Xertigny
Château des brasseurs.
Blason de Xertigny
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Épinal
Intercommunalité Communauté de communes de la Vôge vers les Rives de la Moselle
Maire
Mandat
Véronique Marcot
2014-2020
Code postal 88220
Code commune 88530
Démographie
Gentilé Xertinois(es)
Population
municipale
2 650 hab. (2014)
Densité 53 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 02′ 46″ nord, 6° 24′ 24″ est
Altitude 461 m
Min. 297 m
Max. 617 m
Superficie 50,25 km2
Élections
Départementales Xertigny
Localisation
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Liens
Site web www.mairie-xertigny.fr

Xertigny est une commune française située dans le département des Vosges, en région Lorraine.

Ses habitants sont couramment appelés les Xertinois. L'appellation savante de Certiniaciens est aujourd'hui inusitée.

Géographie

Xertigny se situe sur le plateau de la Vôge à 17 km au sud d'Épinal, à 19 km à l'ouest de Remiremont et à 12 km au nord-est de Bains-les-Bains.

Les voies de communication convergent vers le centre, mais l'habitat reste assez dispersé dans les divers hameaux : Moyenpal, Granges, Amerey, La Gare, Le Charmois, La Regingotte, Le Bozet, Le Roulier, Les Granges Richard. Le territoire non bâti se partage entre prairies et forêts, ces dernières couvrant plus de 1 800 ha.

Écarts et lieudits
  • Moyenpal, Granges, Amerey, La Gare, Le Charmois, La Regingotte, Le Bozet, Les Granges Richard, Rasey, le Roulier, Blanc Murger.

Toponymie

D'un nom de personne germanique Scatto(n) + -iacum[1].
Scatiniaco (XIe-XIIe siècle), Eschateingneix (1272), Eschatignei (XIIIe siècle), Scatinheio, (1334), Xartigny (1409).

Histoire

Xertigny fut primitivement un campement romain, Certinium, sur la voie reliant Bains-les-Bains à Baccarat. En 730, une religieuse, sainte Walburge, aurait fait jaillir une fontaine ; elle est devenue la patronne de la paroisse.

En 1335, la communauté se dote d'un maire.

La guerre de Trente Ans (1618-1648) fait rage à Xertigny[2]. À Amerey, le nom du lieu-dit les Bombédeyes[3] trouve son origine dans le bombardement d'une maison chemin de la Louvière, tandis que la tradition orale d'Amerey[4] localise un cimetière de soldats suédois au lieu-dit « Le Pré Malgras ».

Vue de Xertigny (Claude-Henri Watelet, 1762).

En 1642, la peste est également la cause d'une mortalité importante. Un grand cimetière est établi en rase campagne, sur le chemin de l'étang des Mottes[2].

Après la guerre de Trente Ans, Xertigny et Amerey font partie, jusqu'à la Révolution du comté de Fontenoy[5].

Le , Xertigny est choisi comme l'un des 60 chefs-lieux de canton des Vosges.

Le , Alexis Lallemand, propriétaire des forges d'Uzemain, installe une usine pour l'affinage de la fonte, de la ferraille et l'étirage du fer, dans un terrain qui lui appartient, sur le lit du ruisseau d'Amercy, au lieu-dit « Les Battants de Rosey ».

1865 : le jeune haut-marnais Victor Champion, venu se fixer au chef-lieu de la Vôge après des études brassicoles à l’école bavaroise de Weihenstephan fonde la brasserie «La Lorraine» à l'effigie de Jeanne d'Arc. Sa succession revient à son gendre Henri Trivier et la société regroupe à travers la France, cinq brasseries et de nombreuses tavernes et dépôts. Rachetée par la toute puissante brasserie meurthe-et-mosellane de Champigneulles, La Lorraine ferme définitivement ses portes, le 30 septembre 1966[6].

Mai 1982 : Un spectaculaire accident ferroviaire survient au viaduc de Granges. Suite à une collision avec un véhicule de travaux, un train tombe du viaduc[7].

Blason Blasonnement :
D'or à la bande de gueules chargée de trois anilles d'argent.
Commentaires : Ce blason a été retenu en novembre 1957, avec l'aval de MM. Blaudez et Mathieu, héraldistes spinaliens. Il reprend le blason lorrain dont les alérions sont remplacés par des anilles qui représentent l'initiale X du nom de la commune.

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs[8]
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 En cours Véronique Marcot    
1989 2001 Marc Boullée    
1973 1989 Michel Bidaud    
1959 1973 Jean-François Duprés    
Période Identité Étiquette Qualité
1952 1959 Jules Bougel . .
1950 1952 Marius Becker . .
1943 1950 Georges Colnot . .
1941 1943 Édouard Laureau . .
1927 1941 Georges Colnot . .
1925 1927 Henry Cadet . .
1919 1925 Maurice Demenge . .
1906 1919 Camille Harteman . .
1884 1906 Nicolas Del Vial . .
1981 1884 Nicolas Thomassin . .
1878 1880 Jacques Petitjean . .
1871 1878 Georges Baudouin . .
1860 . Lecomte . nommé par l'empereur
1846 . Cholez . nommé par le roi
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 2 650 habitants, en diminution de −4,26 % par rapport à 2009 (Vosges : −1,78 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
2 4662 6522 7833 1343 2233 5783 7623 8713 680
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
3 9923 9033 8603 9243 8253 7343 5813 5883 525
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
3 4563 4623 2053 0083 0392 9233 0153 0653 280
1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014 -
3 2243 0753 1902 9712 8102 8222 7682 650-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
Histogramme de l'évolution démographique

Cadre de vie

Lieux et monuments

L'église Sainte-Walburge.
  • Église Sainte-Walburge : l'église fut incendiée durant l'offensive allemande en 1940. Elle fut reconstruite en 1951. Elle possède 8 vitraux de Gabriel Loire, représentant les saints vosgiens. Son clocher comporte sept cloches de différentes tailles qui ont chacune un parrain et une marraine. La plus grande d'entre elles est Walburge et la plus petite Thérèse. D'après la légende, sainte Walburge aurait laissé une pelote de laine se dérouler et aurait construit l'édifice à l'endroit où celle-ci aurait terminé sa route. L'orgue est de 1948[14].
  • Château des Brasseurs (XIXe siècle) : construit par le brasseur Victor Champion sur les fondations de l’ancien presbytère de l’Orémus. C'est un château de style Renaissance construit suivant les plans de l’architecte des beaux-arts, François Clasquin. Cet édifice est maintenant la mairie de Xertigny.
  • Château de Semouse (XIXe siècle), au hameau de La Forge de Semouse.
  • Le viaduc ferroviaire
  • La cascade du Gué du .Saut (sur le ruisseau du Rechentreux : affluent de la Semouse).
  • La faisanderie et les étangs du bois Baudoin.
  • Tous les deux ans, une fête des pissenlits offre un corso fleuri. Fêterécemment stoppée[Quand ?].
  • La localité est jumelée avec Lauf, cité allemande de 4 000 âmes en Forêt-Noire.

Personnalités liées à la commune

Nées à Xertigny
  • Jean-Georges Didier (dit « Jaugeot »). Prêtre. (né le 7 juillet 1822, Xertigny, mort le 9 février 1896, Xertigny). Il fut ordonné le 5 juin 1852. Son entrée au séminaire de Versailles, est tardive. Son ordination a lieu en région parisienne, car l’évêché de Versailles est très pauvre en vocations sacerdotales. Aussi, l’évêque de ce diocèse fait appel aux séminaristes vosgiens pour étoffer ses ministères. Prêtre éclectique, sa vie est fertile en événements et surtout semée d’embûches. Curé de Saint-Lambert (Versailles) durant vingt-huit ans, il revient dans les Vosges à la paroisse de Domèvre-sur-Avière en 1880, puis à Ainvelle en 1892. Xertigny lui doit la première idée de son hospice Saint-André, la construction d’une école et l’église Sainte-Marie des Aulnouzes situé au Molieu près de La Chapelle-aux-Bois, commencée et continuée parmi les plus grandes tribulations ; l’abbé Didier n’ayant pas de permis de construire et surtout l’autorisation de l’évêché vosgien[8].
  • Le général Marie François Ganeval, né le 29 septembre 1853[15], général tué à Seddul Bahr lors de la Bataille des Dardanelles en 1915.
  • André Sérot (né le , Xertigny - mort le , Jérusalem, Israël) : militaire. Le colonel Sérot avait une devise « Servir sans se servir ». Ceci caractérisait bien ce militaire mort pour la paix en Terre Sainte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son épouse née Berthe Grünfelder (1898-1971) est arrêtée le 23 juin 1943 par la Gestapo de Clermont-Ferrand puis déportée en Allemagne à Ravensbrück. Elle sera libérée par le comte Folke Bernadotte. Engagé volontaire en 1914, André Sérot passe à l’aviation et durant la « drôle de guerre » accomplit des missions suicides sur le sol allemand. Il connaît six langues, aura dix-huit noms d’emprunt, le crâne rasé et la nuque prussienne. Médiateur des Nations unies à la Libération, il est assassiné à Jérusalem aux côtés du Suédois Folke Bernadotte par le groupe STERN (ou Lehi groupe choc de la Hagana dont le chef était Menahem Begin). Le corps de ce grand chrétien repose au cimetière de Xertigny après avoir eu des obsèques nationales tant aux Invalides à Paris que dans sa ville natale.
Ayant participé à la vie de la commune
  • Victor Champion, brasseur. (né le àPressigny, Haute-Marne - mort le , Xertigny) Fondateur en 1890 à Xertigny de la brasserie La Lorraine à l’effigie de Jeanne d’Arc. Cet établissement se lance dans la commercialisation de bières, d’eaux, de liqueurs et spiritueux, portant le nom de Pilsen Ale, Cristal Château, Hicherelle ou Mousquetaire. Destiné à reprendre une petite brasserie à Monthureux-sur-Saône appartenant à son oncle Nestor Virey, ce fils d’agriculteur étudie l’art brassicole en Allemagne en l’école de la brasserie Weihenstephan à Freisning près de Munich en Bavière. Cette école étant considérée à cette époque comme la plus importante au monde. Victor Champion s’y familiarise avec le procédé bavarois de fermentation basse, puis après divers stages, il vient pratiquer son métier à Xertigny à la brasserie de La Cense avant de racheter l’usine Thirion qui périclite au centre ville. À la fin du XIXe siècle, La Lorraine jouit d’une renommée internationale, primée aux différentes Expositions universelles. À son décès, sa succession revient à son gendre Henri Trivier, originaire de Dijon, qui épouse sa fille Berthe. Il est inhumé dans la chapelle familiale, au cimetière de Xertigny. Il était grand-père de quatre petits-enfants, Marguerite, Pierre, Alice et Jean[6].
  • Léon Didier, chimiste-photographe. (né le à Dompaire - mort le à Xertigny) Pionnier de la photographie couleur, Léon Didier dit « Jolo », résidant à Xertigny sur la place des Tilleuls, a participé avec succès aux recherches de la photographie couleur. Dès 1895, ayant quitté l’instruction publique, il est en contact avec de nombreux laboratoires. Quatre ans après, il prend un premier brevet en vue de l’obtention de photographies en couleurs sur papier, d’après les trois clichés de la sélection trichrome. Ces méthodes furent surtout étudiées à la maison Geisler à Raon-l'Étape. En 1904, il fait breveter son procédé mais la France ne possédant pas alors d’industrie de la chimie des colorants, il doit aller poursuivre ses recherches en Allemagne dans les ateliers de la Farben où le réputé docteur Koenig reconnaît officiellement ses prépondérantes découvertes. Léon Didier sera ensuite à la tête d’un laboratoire à Paris et en Suisse à Zurich. Il est inhumé au cimetière de Xertigny. Toutefois, à l’instar de son homonyme, l’abbé Jean-Georges Didier, la municipalité du chef-lieu de la Vôge décide d’abandonner sa tombe au cours de l’année 2006, et d’oublier définitivement son illustre compatriote.
  • Henri Trivier, brasseur. (né le , Dijon, Côte-d'Or - mort le , Xertigny). Fils unique d’Émile Trivier et de Justine Carré, propriétaires d’une importante brasserie dijonnaise sous l’appellation Trivier-Carré, il poursuit de brillantes études qui le mènent au baccalauréat, puis dans le secteur de la chimie. Toutefois il veut entrer à l’École polytechnique mais il obéit à son père qui l’oriente vers la très réputée école de brasserie austro-hongroise de Mödlung. La suite de ses études brassicoles est dirigée en Bavière à la brasserie de Weihenstephan en Allemagne puis à celle de Carlsberg. Au décès de son père, il hérite des biens familiaux et se fixe momentanément en Bourgogne. Jeune diplômé, Henri Trivier trouve fortuitement le bonheur dans les Vosges à Xertigny où il s’installe et collabore avec Victor Champion. Deux ans plus tard, il prend pour épouse Berthe, la seconde fille du brasseur local (1887). Au décès de son beau-père (1891), il assure seul la direction de l’établissement qu’il maintient pendant les trente années qui suivent, au rang des premières brasseries de la région Est de la France. En 1921, la firme Trivier-Champion devient une société anonyme. La bière de Xertigny La Lorraine, jouit dans tout l’Hexagone et dans les colonies française, d’une réputation ancienne. Celle-ci est maintes fois consacrée par les plus hautes récompenses aux diverses expositions. Quand Henri Trivier disparaît, ses trois enfants Pierre, Alice et Jean, perpétuent la dynastie. Il repose dans la chapelle familiale au cimetière communal[6].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Henri Martin, Combats de juin 1940 à Bains-les-Bains et à Darney : additifs pour Xertigny et Dounoux, Le Souvenir français, Épinal, 1966, 64 p.
  • Bertrand Munier, Xertigny, des hommes et des événements, Éditions Jean-Pierre Kruch.
  • Bertrand Munier, Xertigny et son canton, A. Sutton, Joué-lès-Tours, 1999, 127 p. (ISBN 2-8425-3400-X)

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. Toponymie générale de la France: Tome 2, Formations non-romanes - Ernest Nègre
  2. a et b Historique de Xertigny sur le site de la mairie de Xertigny
  3. Cadastres successifs jusqu'au début du XXe siècle
  4. Gabrielle Thiébaut, Directrice d'école primaire, 1902-1998
  5. Abbé C. Olivier, Histoire de Fontenoy, Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1894
  6. a b et c L’Activité brassicole en Lorraine, Pasteur au service de la bière, Bertrand Munier, Éditions Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2001, ISBN 2-84253-617-7.
  7. Actualités dans le quotidien La Liberté de l'Est, mai 1982
  8. a et b De 1871 à 2001 : Mémoires en Images, Xertigny et son Canton, Bertrand Munier, éditions Alan Sutton, ISBN 2-84253-400-X.
  9. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  10. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  13. Source : Villes et Villages Fleuris
  14. Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 641 à 644
    Présentation des orgues de l’église Sainte-Walburge de Xertigny
  15. [ sur SGA]