Woody Guthrie

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Woody Guthrie
Description de l'image Woody Guthrie NYWTS.jpg.
Informations générales
Nom de naissance Woodrow Wilson Guthrie
Naissance
Okemah, Oklahoma
Décès (à 55 ans)
New York City
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Genre musical Folk, chanson contestataire
Instruments Guitare, harmonica, mandoline, fiddle
Années actives 1930 - 1956
Labels Folkways Records

Woody Guthrie (né le à Okemah, Oklahoma - mort le ) est un chanteur et guitariste folk américain.

Son père le baptisa Woodrow Wilson Guthrie en hommage à Woodrow Wilson, alors candidat à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle. Sa mère est morte de la maladie de Huntington qu'elle a transmise à son fils.

Il est le père d'Arlo Guthrie et le grand-père de Sarah Lee Guthrie.

Débuts

Woody Guthrie est le troisième d'une famille de cinq enfants.

Son père, Charley Edwards Guthrie, quitta le sud du Texas et s'installa dans le Territoire Indien, aujourd'hui l'Oklahoma en 1897. Il y exerça la profession de cowboy pour plusieurs propriétaires de ranches situés à l'est d'Okmulgee dans les territoires de la Nation Creek. Après trois ans, il s'orienta vers l'enseignement de la calligraphie puis en 1902 travailla comme vendeur de livres pour un marchand à Welt près d'Okemah. Sa mère, Nora Sherman Guthrie s'installa dans la même région avec ses parents autour de 1900 (la date exacte n'est pas connue). Ils se marièrent le 14 février 1904.

L'héritage culturel de Woody Guthrie est très métissé : un microcosme de la culture de l'Oklahoma, son père venait du sud, sa mère du nord et les demi-frères de son père étaient des descendants d'Indiens de la région. Figure de proue du mouvement folk des années 1960, Woody Guthrie est avant tout un musicien de country. Après une enfance marquée par d'innombrables tragédies et notamment la mort accidentelle de sa soeur brulée vive, [réf. nécessaire], Woody doit, dès l'adolescence, vivre de ses talents de multi-instrumentiste en jouant dans la rue. Au début des années 30, la fin de l'eldorado pétrolier dans sa région natale pousse Woody Guthrie vers le Texas, où il s'installe dans la petite ville de Pampa pour rejoindre son père. Il y rencontre Mary Jennings qu'il épouse. Le couple a trois enfants. Il forme avec son beau-frère et un troisième ami un trio musical The Corn Cob Trio. Woody Guthrie passe beaucoup de temps à la bibliothèque de Pampa et dévore tous les livres qui lui tombent sous la main. Il se met également au dessin et vend ses oeuvres dans la rue[réf. nécessaire]. La crise économique rend sa situation précaire et vers 1935, il quitte sa famille et vit de petits boulots itinérants.

Années californiennes

Il s'engage très jeune dans l'action politique. Parti pour la Californie, comme des milliers de ces Okies chassés par la misère de l'Oklahoma, et dont le roman (et le film) Les Raisins de la Colère racontent l'épopée, Woody Guthrie s'installe alors au cœur des luttes sociales, s'opposant avec sa guitare et ses chansons aux milices des entreprises fruitières ou à la complaisance des policiers de l'État californien. Sa réputation de redoutable agitateur lui vaut nombre de démêlés avec la police et la justice[citation nécessaire]. Mais ses chansons protestataires attirent aussi l'attention des auditeurs de country music et des folkloristes new-yorkais. L'une de ses plus célèbres chansons de protestation est sans conteste le titre Deportee que lui a inspiré un crash d'avion transportant à son bord des émigrés mexicains, survenu le 29 janvier 1948. Ce qui aiguisa le plus son esprit de révolte fut le traitement de la presse chargée de couvrir l'événement vis-à-vis de ces vingt-huit sinistrés qui ne virent leur nom aucunement cités par celle-ci ; que ce soit par écrit ou par la radio, arguant du fait qu'ils s'agissait uniquement « d'expulsés ». Pour la petite anecdote, la chanson était à l'origine un poème du chanteur, dont la musique additionnelle fut composée par Martin Hoffman et popularisée plus tard par Pete Seeger.

Son expérience des Dust Bowls, les tempêtes de poussière, lui inspire tout un cycle de chansons, auxquelles il ajoutera une ballade sur Tom Joad, le héros de Steinbeck, auquel il s'identifie.

À la fin des années 1930, partisan enthousiaste du New Deal de Franklin D. Roosevelt, il est embauché par la Bonneville Power Administration pour chanter devant les ouvriers qui bâtissent des barrages sur le Columbia. Il en tire un autre cycle de chansons à la fois poétiques et politiques.

Woody Guthrie en train de jouer de la guitare (8 mars 1943).

New York

Après de nombreuses péripéties, le label Capitol offre à Woody Guthrie un contrat d'enregistrement exclusif. Au lieu de l'accepter, il quitte la Californie et part s'installer à New York. Il devient l'un des favoris de Greenwich Village. Son folklore protestataire exercera une influence majeure sur tous les futurs protest singers, comme Pete Seeger avec qui il fonde au début des années 1940 l'éphémère mais influent groupe Almanac Singers et avec lequel il participera plus tard fréquemment à des Hootenanny, Bob Dylan (qui lui rend visite à l'hôpital où il termine sa vie dès son arrivée à New-York, et lui consacre une chanson dans son premier disque), Joan Baez ou Bruce Springsteen[1].

Sa fin

Woody Guthrie est mort le , vaincu par la maladie de Huntington. Sa musique a eu une influence considérable et fait partie de la culture contemporaine des États-Unis ; ses textes réputés à l'image de son tempérament sont portés par une musique reconnue comme brute et sans fioritures, et son œuvre est incontestablement devenue une référence très importante de la chanson américaine.

La fin de sa vie est reconstituée dans le film Alice's Restaurant, en 1969. Joseph Boley interprète Woody, lors d'une scène où son fils Arlo vient lui rendre visite à l'hopital.

En 1976 sort le film En route pour la gloire (Bound for Glory), réalisé par Hal Ashby et adapté de sa biographie. Le rôle du chanteur est joué par David Carradine. Ce film raconte son départ de Pampa au Texas, son voyage jusqu'en Californie et le début de sa carrière de chanteur, jusqu'à son départ pour New York. En 1977, le film a concouru pour la Palme d'or au Festival de Cannes. Toujours en 1977, il a reçu l'Oscar de la meilleure image (Best cinematography) et de la meilleure musique (Best Music, Original Song Score and Its Adaptation or Best Adaptation Score). Il était également nommé dans les catégories meilleur film, scénario, montage et costumes.

Son engagement politique

Fier de ses convictions politiques engagées, il inscrivait sur toutes ses guitares la phrase : This Machine Kills Fascists (« Cette machine tue les fascistes »), et ce dès les années 1930. Cet engagement était dans l'Amérique de l'époque moins facile qu'on ne pourrait le penser maintenant [2].

Il s'engage également contre l'exécution de Sacco et Vanzetti en écrivant plusieurs chansons célébrant ces deux militants anarchistes et fustigeant la justice américaine qui les avait envoyés sur la chaise électrique en 1927[3].

Chansons

  • The House of the Rising Sun (adaptation de Woody Guthrie d'après une chanson traditionnelle)
  • The Dodger Song (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • I Ain't Got No Home (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Do Re Mi (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Hard, Ain't It Hard (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • I Ride An Old Paint (adaptation de Woody Guthrie d'après une chanson traditionnelle)
  • This Land is Your Land (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Liza Jane (Paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Put My Little Shoes Away (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Round and Round Hitler's Grave (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Talkin' Hard Luck Blues (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Deportee (paroles & musique de Woody Guthrie)
  • Grand Coolee Dam (à l'époque de la construction des baraques Hoover)
  • L'ensemble de l'album Ballades de Sacco et Vanzetti sauf N°5 face B (le chant du monde LDX 74467)
  • All You Fascists Bound To Lose (1944)

Woody Guthrie est l'auteur d'environ 1400 chansons[4].

Notes

5. Le groupe punk The Casualties lui consacre une chanson, In It For Life, dans l'album Under Attack, y faisant son éloge.

  1. En effet, ces artistes firent de nombreuses reprises de Guthrie, que ce soit sur des albums ou bien en concert.
  2. Comme en témoignent les images ([1], [2], [3]) de Woody Guthrie tenant sa guitare. (Biographie)
  3. Two good men, Vanzettis letter, Vanzettis rock, We welcome to heaven, Old judge Thayer
  4. (bio)Woody Guthrie Ain't Got No Home, Ed Cray

Bibliographie

  • Woody Guthrie, En route pour la gloire, Paris, Albin Michel, Rock & folk, 1990, (ISBN 2226041265) : autobiographie écrite en 1943.
  • Woody Guthrie, Cette machine tue les fascistes, Paris, Albin Michel, Rock & folk, 1978, (ISBN 2226006028)
  • Woody Guthrie, La Maison de terre, Paris, Flammarion, 2014, (ISBN 978-2-08-131424-5)

Filmographie

Liens externes

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