Willy Coppens

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Le chevalier Willy Coppens de Houthulst (né le à Watermael-Boitsfort et mort le à Anvers) est un as de l'aviation belge de la Première Guerre mondiale avec 37 victoires homologuées et six probables et un écrivain. En récompense de ses éminents services lors de la Première Guerre mondiale, il est créé baron par le roi Baudouin Ier en 1960 et autorisé à joindre à son nom les mots « de Houthulst ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Willy Coppens est le fils de l'artiste-peintre orientaliste Omer Coppens et d'Hélène Gheude. Il se marie à Genève le avec Ariane Martin avec qui il a eu deux enfants. Il est le neveu d'Alphonse Cabra, lieutenant-général dans l'armée belge et explorateur et de Berthe Gheude de Contreras, exploratrice.

Dans sa jeunesse, il se passionne pour la mécanique et la moto. Pendant les vacances en famille à La Panne, en , il imagine et crée un char à voile qu’il monte et pilote avec fougue sur la plage[1]. Le char monté sur pneus est doté d'une voile houari de 5 m2.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Milicien en 1912 dans le 2e régiment de Grenadiers, il est rappelé dans l'armée belge au début de la guerre. En , il passe à sa requête dans l'aviation. Deux mois plus tard, il obtient son brevet civil de pilote en Angleterre, puis il est envoyé à l'école militaire belge d'aviation d'Étampes[2].

Son service actif débute à la fin 1916 par des vols de reconnaissance à Houthem dans la 6e escadrille. Le 8 avril 1917, il est transféré à la 4e escadrille, toujours pour des vols de reconnaissance.

Le roi Albert 1er décore et félicite Willy Coppens.

À sa demande, il est transféré dans la chasse en juillet 1917[1] à la 1re escadrille de l'as Fernand Jacquet. C'est là qu'il commence à voler en août 1917 avec un avion Hanriot HD 1 qu'il fait peindre en bleu turquoise. Pour cette raison, les Allemands le surnommeront le « Diable bleu » .

Son survol de Bruxelles à hauteur des toits le rendent célèbre. Le , il traverse de long en large la capitale et va rendre visite à ses parents qu'il salue d'un battement d'ailes, puis rentre à sa base malgré les chasseurs allemands qui tentent de l'abattre[3].

Toujours en février 1918, il passe à la 9e escadrille où il devient un spécialiste dans la chasse de Drachens (ballons de repérage de l'artillerie) ce qui lui vaut le surnom du « tueur de Drachen » . Il emprunte aux Français une munition spéciale, les fusées Le Prieur, ancêtres des roquettes, avec lesquelles il fait des ravages contre les ballons ennemis. Cette munition impose de s'approcher à moins de 50 mètres du ballon, ce qui est extrêmement risqué car les servants de l'engin sont fortement armés et les troupes au sol tirent inlassablement sur tout avion intrus. Comme la destruction de ballons était une opération risquée, celle-ci était également comptabilisée comme une victoire aérienne.

Trente-quatre de ses trente-sept victoires sont ainsi obtenues en abattant des Drachens, le reste concernant des avions. Le , il obtient sa première victoire en abattant un avion à Boishoucke, début d'une longue série de victoires sur les ballons et avions allemands. Le 9 septembre 1918, il est promu lieutenant[3].

Le , alors qu'il vient de détruire un ballon, il est blessé grièvement par des tirs de mitrailleuse à la jambe gauche. Il parvient à ramener son avion dans les lignes amies et doit être amputé d'une jambe. Il restera plus de huit mois à l'hôpital à se remettre de ses blessures[1].

Hanriot HD 1
Hanriot HD 1

Le roi Albert Ier a dit de lui : « Là-haut, dans le ciel, vous avez montré ce que peuvent les Belges. » Et Willy Coppens d'ajouter «...grâce au Hanriot H.D.1 ».

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Dans l'entre-deux-guerres, il est attaché de l'armée de l'air belge auprès de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie et de la Suisse. En 1925, Willy Coppens est promu capitaine et major en 1933[1]. En , il effectue, un saut de 6 000 mètres en parachute, pulvérisant le record d’Europe détenu alors par l’Allemagne.

De 1934 à 1940, il est commandant de l’Aéronautique Militaire et inspecteur de la Défense Aérienne[3].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il prend sa retraite à Genève en Suisse en 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, il intervient, via la Croix-Rouge et les organisations internationales, pour aider et secourir les prisonniers belges en Allemagne[3].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il revient habiter La Panne, près des lieux où il s’était, jadis, illustré. Peu avant sa fin, il s’installe dans une résidence à Anvers où il meurt le .

Anecdote : un jour, Coppens rentre à la base dans un appareil très abîmé pendant sa mission. Comme on l'en félicite, il répond : « Bien sûr que je l'ai ramené, j'en avais besoin pour rentrer ! » .

Distinctions et hommages[modifier | modifier le code]

Il est anobli en 1919 sous le nom de chevalier Coppens de Houthulst par le roi Albert Ier, du nom de la forêt au-dessus de laquelle il remporte plusieurs de ses victoires. En 1960, il est fait baron par le roi Baudouin; il est également promu lieutenant-colonel à titre honoraire[3].

Il y a une rue Willy Coppens à Watermael-Boisfort et une place Willy Coppens à Klerken où est érigée une stèle à sa mémoire.

Décorations obtenues:

(Italie) ;

Victoires[modifier | modifier le code]

Un Hanover CL allemand
Date Heure Escadrille Appareil Adversaire Lieu
12.20 9e Hanriot (en) Scout Saint-Georges-sur-l'Aa
7.10 9e Hanriot Ballon Zarren
9.55 9e Hanriot Ballon Houthulst
8.07 9e Hanriot Ballon Houthulst
9.45 9e Hanriot Ballon Houthulst
6.40 9e Hanriot Ballon Houthulst
9.22 9e Hanriot Ballon Zonnebeke
7.47 9e Hanriot Ballon Ploegsteert
6.45 9e Hanriot Ballon Warneton
6.46 9e Hanriot Hannover CL Ploegsteert
6.30 9e Hanriot Ballon Bovekerke
8.30 9e Hanriot Ballon Gheluvelt
8.34 9e Hanriot Ballon Passendale
9.30 9e Hanriot Ballon Passendale
18.55 9e Hanriot Ballon Bovekerke
19.20 9e Hanriot Ballon Ruyterhoek
5.57 9e Hanriot Ballon Houthulst
7.30 9e Hanriot Ballon Geluwe
7.31 9e Hanriot Ballon Wervik
7.34 9e Hanriot Ballon Comines
19.20 9e Hanriot Ballon Ruyterhoek
7.50 9e Hanriot Ballon Reutel
6.05 9e Hanriot Ballon Leffinge
6.25 9e Hanriot Ballon Ruyterhoek
7.45 9e Hanriot Ballon Leffinge
14.55 9e Hanriot Ballon Ploegsteert
14.57 9e Hanriot Ballon Warneton
11.02 9e Hanriot Ballon Ten-Brielen
9.23 9e Hanriot Ballon Wercken
11.05 9e Hanriot Ballon Leffinge
11.06 9e Hanriot Ballon Leffinge
10.05 9e Hanriot Biplace Leffinge
15.20 9e Hanriot Ballon Leffinge
8.14 9e Hanriot Ballon Lendelede
8.20 9e Hanriot Ballon Cruypenaerde
6.00 9e Hanriot Ballon Praatbos
6.05 9e Hanriot Ballon Torhout

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Feuilles volantes, J.E. Goosens, Bruxelles, 1927[4]
  • Becs et plumes, Rouffé, 1928
  • Jours envolés : mémoires, Nouvelles éditions latines, 1932
  • Albert Ier, aviateur, Éditions du Comité des œuvres sociales du Ministère de l'air, 1934
  • Un homme volant, Jan Olieslagers, Les éditions Rex, 1935
  • L'homme a conquis le ciel (illustré par Marcel Jeanjean), Hachette, 1937
  • Commentaires sur l'aviation de chasse, conférence, 1938
  • Reclassements. Hélice en croix, Éditions du Rhône-Genève, 1945
  • Reclassements. II, Vue cavalière, Éditions du Rhône-Genève, 1946
  • La grande conquête, Marabout éd., Verviers, 1955
  • Introduction et adaptation de Cap 300, Léon Divoy, Pierre de Meyere éd., Bruxelles, 1965
  • La justice belge cul par-dessus-tête : cartes sur table, D.M.N. éd., Bruxelles, 1967
  • La justice belge déculottée : épilogue, D.M.N. éd., Bruxelles, 1968
  • Gens sans honneur : j'accuse, D.M.N. éd. Bruxelles, 1969
  • Polenri Spaak : pour servir à l'histoire de notre décadence, illustré par Bugh, D.M.N. éd. Bruxelles, 1970
  • Aviateurs célèbres au temps des hélices, Éditions Erel, Ostende, 1973
  • Une figure de proue : Jan Olieslagers, Éditions Everling, Arlon, 1973
  • Londres et Paris en contrepoint, Éditions Erel, Ostende, 1974
  • Jours envolés, réédition, Editions De Schorre, 2018
  • Bevlogen dagen, heruitgeven, Uitgeverij De Schorre, 2018

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Etienne Reunis, Nouvelle bibliographie nationale - Volume 4, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , 408 p. (lire en ligne), p. 66-68
  2. « L'aviateur W. Coppens de l'armée belge », in Le Pays de France, no 210, 24 octobre 1918, p. 3
  3. a b c d et e Wilfried Tersago et Jacques Schelfaut, « Mémoriel Willy Coppens de Houthulst » [PDF], sur Les vieilles tiges de l'aviation belge ASBL (consulté le )
  4. Avec un portrait de l'auteur par Lucien Wollès, (1862-1938).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Christopher Campbell, Aces and aircraft of World War I, Poole, Dorset, Blandford Press, , 144 p. (ISBN 978-0-7137-0954-4, OCLC 7441309)
  • Yves William Delzenne et Jean Houyoux, Le nouveau dictionnaire des Belges : de 1830 à nos jours, Bruxelles, Le Cri éditions La Libre Belgique, , 351 p. (ISBN 978-2-87106-212-7), p. 103
  • (nl) Ludo Vrancken, De geschiedenis van de Belgische militaire vliegerij, 1910-1918 : een geïllustreerde geschiedenis, Bruxelles, Musée royal de l'Armée, , 335 p. (ISBN 90-71936-16-3)
  • Robert Sainte, L'Épi mûr : D'après le journal de guerre de Carlo Verbessem, pilote de chasse, juillet 1914 : décembre 1917, Bruxelles, Racine, , 126 p. (ISBN 978-2-87386-148-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]