Wikipédia:Sélection/Anglo-Saxons

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Ælle (roi du Sussex)

Portrait fantaisiste d'Ælle dans l'atlas The Theatre of the Empire of Great Britaine de John Speed (1610-1611).
Portrait fantaisiste d'Ælle dans l'atlas The Theatre of the Empire of Great Britaine de John Speed (1610-1611).

Ælle, Aelle ou Ella aurait été le premier roi du Sussex, dans le sud de l'Angleterre, à partir de 477 et peut-être jusqu'en 514. Les informations à son sujet sont si maigres que son existence même ne peut être affirmée avec certitude.

D'après la Chronique anglo-saxonne, rédigée environ quatre siècles après sa mort, Ælle et trois de ses fils, venus d'Europe continentale, auraient débarqué en Grande-Bretagne près de l'actuel promontoire de Selsey Bill et affronté les Bretons à plusieurs reprises. En 491, ils auraient remporté une victoire sur le site du village actuel de Pevensey et massacré tous leurs adversaires. Si les événements rapportés par la tradition sont invérifiables, la toponymie du Sussex montre clairement que la région est soumise à une colonisation extensive des Saxons à une date très reculée, ce qui tend à prouver qu'il s'agit bien d'une de leurs premières conquêtes.

Ælle est, selon le chroniqueur du VIIIe siècle Bède le Vénérable, le premier roi à avoir exercé l'« imperium » (ou suzeraineté) sur les autres royaumes anglo-saxons au sud du Humber. La Chronique anglo-saxonne en fait le premier des bretwaldas, ou « seigneurs de Bretagne », mais rien ne prouve que ce titre ait existé à son époque. La date de mort d'Ælle est inconnue, de même que l'identité de son successeur à la tête des Saxons du Sud. Ce peuple ne réapparaît dans les sources qu'au moment de sa christianisation, près de deux siècles plus tard.

Æthelbald (roi de Mercie)

Ce fragment d'une croix retrouvé à Repton pourrait être une représentation d'Æthelbald.
Ce fragment d'une croix retrouvé à Repton pourrait être une représentation d'Æthelbald.

Æthelbald, Aethelbald ou Ethelbald est roi de Mercie de 716 à sa mort, en 757.

Issu d'une branche cadette de la famille royale mercienne, Æthelbald est chassé du royaume par son cousin Ceolred et se réfugie auprès de l'ermite Guthlac de Croyland, qui lui aurait prédit son avènement. Il s'empare du pouvoir à la mort de Ceolred. Durant son long règne de trente-neuf ans, il exerce sa domination sur les royaumes anglo-saxons voisins, redonnant à la Mercie la prééminence qu'elle a connue au siècle précédent sous les rois Penda et Wulfhere. Le chroniqueur Bède le Vénérable le décrit ainsi comme suzerain de toute l'Angleterre au sud du Humber, bien qu'il n'apparaisse pas dans la liste des bretwaldas dressée dans la Chronique anglo-saxonne. Il joue aussi un rôle important dans les affaires ecclésiastiques en participant au concile de Clofesho et en exemptant d'impôts toutes les églises de son royaume.

Æthelbald est tué par ses gardes du corps en 757. Son successeur Beornred, d'origine inconnue, règne moins d'un an avant d'être remplacé par Offa, qui poursuit l'expansion commencée par Æthelbald. Il laisse à la postérité une image négative, notamment en raison d'une lettre que lui adresse le missionnaire Boniface pour lui reprocher ses nombreux manquements à la morale chrétienne.

Æthelbald (roi du Wessex)

Miniature d'Æthelbald dans une généalogie royale du xive siècle (British Library, Royal MS 14 B VI).
Miniature d'Æthelbald dans une généalogie royale du xive siècle (British Library, Royal MS 14 B VI).

Æthelbald est roi du Wessex de 855 à sa mort, en 860.

Deuxième fils du roi Æthelwulf, Æthelbald commence à apparaître sur les chartes de son père au début des années 840 et participe à ses côtés à la victoire d'Aclea sur les Vikings en 851. Lorsque Æthelwulf se rend en pèlerinage à Rome, en 855, il confie le Wessex proprement dit à Æthelbald et le Kent à son troisième fils Æthelberht.

Æthelwulf rentre en Angleterre l'année suivante, mais Æthelbald refuse de lui rendre le pouvoir, soutenu par une partie des élites ouest-saxonnes. En fin de compte, le pays échappe à la guerre civile grâce à un partage territorial entre père et fils dont les modalités sont incertaines. La partie dévolue à Æthelbald pourrait être soit la moitié occidentale du Wessex, soit le Wessex tout entier.

Après la mort d'Æthelwulf, en 858, Æthelbald reste (ou redevient) roi du Wessex entier. Il épouse peu après Judith de France, la deuxième femme de son père. Bien que cette union soit dénoncée par le moine Asser quelques décennies plus tard, elle ne semble pas avoir fait scandale à l'époque. Ce mariage ne produit aucun enfant, et c'est Æthelberht, le frère cadet d'Æthelbald, qui lui succède sur le trône du Wessex à sa mort, en 860.

Æthelberht (roi du Wessex)

Miniature d'Æthelberht dans une généalogie royale du XIVe siècle (British Library, Royal MS 14 B VI).
Miniature d'Æthelberht dans une généalogie royale du XIVe siècle (British Library, Royal MS 14 B VI).

Æthelberht est roi du Wessex de 860 à sa mort, en 865.

Il est le troisième fils du roi Æthelwulf. Sa date de naissance est inconnue, mais il commence à apparaître sur les chartes de son père en 854. L'année suivante, Æthelwulf se rend en pèlerinage à Rome. Il confie la régence du Wessex proprement dit à Æthelbald, l'aîné de ses fils survivants, tandis qu'Æthelberht reçoit la garde des régions du sud-est de l'Angleterre (Kent, Sussex, Surrey et Essex) conquises par la maison de Wessex au début du IXe siècle. Il est possible qu'il ait rendu ces régions à son père à son retour de Rome, en 856.

Après la mort d'Æthelwulf, en 858, Æthelberht redevient (ou reste) souverain du sud-est de l'Angleterre. Son frère aîné Æthelbald, qui est devenu roi du Wessex, meurt deux ans plus tard. Æthelberht réunit alors l'intégralité des possessions de la maison de Wessex sous son autorité, mettant fin à la pratique consistant à confier le sud-est à un cadet de la maison royale. Les seuls événements connus de son bref règne sont deux raids vikings en 860 et 864. À sa mort, à l'automne 865, il est inhumé auprès d'Æthelbald en l'abbaye de Sherborne, dans le Dorset. Son frère cadet Æthelred lui succède.

Æthelberht (roi du Kent)

Statue d’Æthelberht à la cathédrale de Cantorbéry.
Statue d’Æthelberht à la cathédrale de Cantorbéry.

Æthelberht, Aethelbert ou Ethelbert (mort le ) est roi du Kent de 580 ou 590 jusqu'à sa mort. Il est le premier souverain anglo-saxon converti au christianisme.

Fils et successeur d'Eormenric, il épouse (probablement avant son avènement) la princesse mérovingienne Berthe, fille du roi de Paris Caribert. En 597, il accueille dans son royaume la mission grégorienne envoyée par le pape Grégoire Ier pour évangéliser la Grande-Bretagne. Il reçoit le baptême à une date inconnue et commence à promouvoir le christianisme dans le Kent. Il pourvoit l'Église en terres à Cantorbéry, où est fondée la future abbaye Saint-Augustin.

Sous l'influence d'Æthelberht, les rois Sæberht d'Essex et Rædwald d'Est-Anglie se convertissent à leur tour. Le Kent semble détenir à cette époque une certaine autorité sur le reste de l'Angleterre. D'après Bède le Vénérable, Æthelberht exerce l'imperium sur les autres royaumes anglo-saxons. La Chronique anglo-saxonne lui attribue le titre de bretwalda, ou « souverain de Bretagne ».

Æthelberht est à l'origine d'un code de lois rédigé en vieil anglais. Il s'agit du plus ancien document législatif connu rédigé dans une langue germanique. Sous son règne, le Kent est un pays prospère qui commerce de manière intensive avec le continent et où la monnaie recommence à circuler pour la première fois depuis l'arrivée des Anglo-Saxons.

Æthelberht meurt en 616 et son fils Eadbald lui succède. Pour son rôle dans la propagation du christianisme parmi les Anglo-Saxons, il est considéré comme saint par plusieurs dénominations chrétiennes et fêté le 24 février, le 25 février ou le 27 mai.

Æthelflæd

Æthelflæd dans le cartulaire de l'abbaye d'Abingdon, vers 1220. Manuscrit de la British Library, Cotton MS Claudius B VI, f.14.
Æthelflæd dans le cartulaire de l'abbaye d'Abingdon, vers 1220. Manuscrit de la British Library, Cotton MS Claudius B VI, f.14.

Æthelflæd ou Ethelfleda, probablement née dans les années 870 et morte en 918, est la fille aînée du roi de Wessex Alfred le Grand.

Épouse de l'ealdorman Æthelred de Mercie, elle règne à ses côtés jusqu'à sa mort, en 911, après quoi elle gouverne seule la Mercie, cas extraordinaire pour l'époque. Elle poursuit avec succès la lutte contre les Vikings en collaboration avec son frère Édouard l'Ancien et fonde plusieurs forteresses dans les Midlands pour défendre son pays contre les Vikings. Elle dirige également une campagne contre les Gallois.

Après s'être emparée des forteresses vikings de Derby et Leicester, Æthelflæd meurt à Tamworth le . Elle ne laisse qu'une fille, Ælfwynn, qui est rapidement déposée par Édouard. Celui-ci unit ainsi la Mercie au Wessex, préparant la naissance du royaume d'Angleterre.

Æthelred (roi de Mercie)

Un vitrail moderne de l'église Saint-Jean de Chester présentant sa fondation par Æthelred en 689.
Un vitrail moderne de l'église Saint-Jean de Chester présentant sa fondation par Æthelred en 689.

Æthelred est roi de Mercie, royaume anglo-saxon des Midlands, de 675 à 704.

Fils de Penda, Æthelred monte sur le trône à la mort de son frère Wulfhere. Dès sa première année de règne, il envahit le royaume de Kent et ses troupes détruisent la ville de Rochester. En 679, il met en déroute l'armée de son beau-frère Ecgfrith de Northumbrie à la bataille de la Trent. Cette victoire importante marque la fin de l'influence northumbrienne au sud du Humber. En revanche, ses efforts pour rétablir la domination mercienne dans le sud de l'Angleterre sont vains.

Æthelred est un souverain pieux et généreux à l'égard de l'Église. Son règne voit la réorganisation des évêchés anglais par l'archevêque de Cantorbéry Théodore de Tarse. Æthelred se lie également d'amitié avec l'évêque northumbrien Wilfrid durant l'exil de ce dernier : il lui confie des responsabilités épiscopales en Mercie et le soutient lors du concile d'Austerfield.

Æthelred épouse la princesse northumbrienne Osthryth, qui est assassinée en 697. Il abdique en 704, laissant le trône à son neveu Cenred, le fils de Wulfhere. Après son abdication, il devient moine à l'abbaye de Bardney, qu'il avait fondée avec son épouse. C'est là qu'il est inhumé après sa mort, survenue à une date inconnue. Son fils Ceolred devient roi après Cenred, en 709. Il est possible qu'il ait eu un autre fils nommé Ceolwald, qui est mentionné dans une liste de rois comme l'éphémère successeur de Ceolred.

Æthelred (seigneur des Merciens)

L'Angleterre divisée entre Anglo-Saxons et Vikings en 878, peu avant l'arrivée au pouvoir d'Æthelred
L'Angleterre divisée entre Anglo-Saxons et Vikings en 878, peu avant l'arrivée au pouvoir d'Æthelred

Æthelred ou Ethelred (mort en 911) est le souverain de la Mercie du début des années 880 à sa mort.

D'origine inconnue, Æthelred arrive au pouvoir après la disparition de Ceolwulf II, le dernier roi de Mercie. Son autorité est limitée à la moitié occidentale du royaume, le reste ayant été conquis par les Vikings et formant une partie du Danelaw. Les sources ne s'accordent pas sur son titre : il est décrit comme un simple ealdorman, comme « seigneur des Merciens » ou même comme roi à part entière par les textes gallois et irlandais.

Æthelred reconnaît rapidement la suzeraineté du roi du Wessex Alfred le Grand, peut-être à la suite d'une invasion ratée du pays de Galles en 881. L'alliance entre les deux souverains anglo-saxons est scellée par le mariage d'Æthelred avec Æthelflæd, la fille d'Alfred. Cette union prend vraisemblablement place vers 886, au moment de la reconquête de Londres par Alfred, qui remet la ville, dépendance traditionnelle du royaume de Mercie, à son gendre.

Æthelred participe aux campagnes anglaises contre les Vikings entre 892 et 896 aux côtés de son beau-frère Édouard, le fils d'Alfred. Il s'illustre notamment en 893, lorsqu'une armée de Merciens, de Ouest-Saxons et de Gallois remporte sous sa direction la bataille de Buttington.

Certaines sources laissent entendre que sa santé décline dans les années 900 et que son épouse Æthelflæd prend en charge le gouvernement de la Mercie. À sa mort, en 911, elle lui succède comme « dame des Merciens ». Leur fille Ælfwynn règne brièvement sur la Mercie à la mort d'Æthelflæd, en 918, avant que son oncle Édouard, fils et successeur d'Alfred, ne la dépose pour annexer la Mercie.

Æthelred et Æthelflæd sont tous deux inhumés à Gloucester, dans le prieuré Saint-Oswald qu'ils ont fondé avant 900.

Æthelred (roi du Wessex)

Pièce à l'effigie d'Ethelred.
Pièce à l'effigie d'Ethelred.

Æthelred ou Ethelred est roi du Wessex de 865 à sa mort, en 871. Il est parfois appelé Æthelred Ier pour le distinguer du roi d'Angleterre Æthelred le Malavisé.

Quatrième fils du roi Æthelwulf, Æthelred succède à son frère aîné Æthelberht sur le trône. Son bref règne est principalement marqué par la lutte contre les Vikings de la Grande Armée, qui envahissent le Wessex en 870. Æthelred et son frère cadet Alfred sont vaincus à la bataille de Reading en janvier 871, mais ils remportent la bataille d'Ashdown quatre jours plus tard. Deux autres défaites s'ensuivent pour les Anglais, à Basing fin janvier et à Meretun deux mois plus tard. Æthelred collabore par ailleurs avec le royaume voisin de Mercie, sur lequel règne son beau-frère Burgred, en alignant ses monnaies sur les siennes. C'est la première frappe monétaire commune à tout le sud de l'Angleterre.

Æthelred meurt peu après le jour de Pâques de l'an 871, alors qu'il n'a pas trente ans, et il est enterré à Wimborne Minster, dans le Dorset. Bien qu'il laisse deux fils, Æthelhelm et Æthelwold, c'est Alfred qui lui succède en raison de leur jeune âge. Æthelwold tente de s'emparer du pouvoir après la mort d'Alfred, en 899, mais il échoue et le trône se transmet par la suite parmi les descendants d'Alfred. La lignée d'Æthelred se poursuit au moins jusqu'au début du XIe siècle.

Æthelstan

Æthelstan présente un livre à saint Cuthbert. Vie de saint Cuthbert, Corpus Christi College, Parker Ms.183, f.1v.
Æthelstan présente un livre à saint Cuthbert. Vie de saint Cuthbert, Corpus Christi College, Parker Ms.183, f.1v.

Æthelstan ou Athelstan (vers 894 – 27 octobre 939) est roi des Anglo-Saxons, puis des Anglais, de 924 à sa mort. Il est considéré comme le premier roi d'Angleterre et l'un des plus grands monarques de la période anglo-saxonne de l'histoire du pays.

Fils d'Édouard l'Ancien, Æthelstan est d'abord reconnu roi par les Merciens, et rencontre une certaine résistance dans le Wessex, qui a peut-être élu roi son demi-frère Ælfweard pour succéder à Édouard. Ælfweard ne survit que quelques semaines à leur père, mais Æthelstan n'est sacré roi qu'en septembre 925. Il conquiert le royaume viking d'York en 927 et devient le premier roi anglo-saxon dont l'autorité s'étend à toute l'Angleterre. En 934, il envahit le royaume d'Écosse et contraint le roi Constantin II à reconnaître son autorité. Écossais et Vikings s'allient contre Æthelstan et envahissent l'Angleterre en 937, mais il remporte une victoire retentissante sur leur coalition à Brunanburh.

Sous le règne d'Æthelstan, le gouvernement du royaume devient plus centralisé : il exerce un contrôle accru sur la production de chartes et convoque fréquemment à ses conseils des personnalités importantes venues de régions périphériques. Des rois étrangers, notamment gallois, assistent également à ces conseils, témoignage de leur soumission à Æthelstan. Son activité diplomatique s'étend à toute l'Europe, notamment à travers le mariage de ses sœurs à plusieurs souverains du continent. Il subsiste une grande quantité de textes de lois de son règne : ses réformes législatives s'appuient sur celles de son grand-père Alfred le Grand et témoignent de sa préoccupation quant aux atteintes à la loi et aux menaces qu'elles font peser sur l'ordre social. Æthelstan est également un roi dévot, un collectionneur de reliques et fondateur d'églises réputé. Sa cour devient l'un des principaux centres du savoir du pays, annonçant la réforme bénédictine de la fin du siècle.

Jamais marié, Æthelstan ne laisse pas d'héritier pour lui succéder. C'est son demi-frère cadet Edmond qui monte sur le trône à sa mort, en 939. Les Vikings profitent de la situation pour reprendre York, qui n'est définitivement reconquise par les Anglais qu'en 954.

Æthelstan A

La charte S 416, rédigée par Æthelstan A en 931, enregistre une donation du roi Æthelstan à son serviteur Wulfgar d'un terrain à Ham, dans le Wiltshire. C'est l'une des deux chartes d'Æthelstan A dont l'original subsiste.
La charte S 416, rédigée par Æthelstan A en 931, enregistre une donation du roi Æthelstan à son serviteur Wulfgar d'un terrain à Ham, dans le Wiltshire. C'est l'une des deux chartes d'Æthelstan A dont l'original subsiste.

Æthelstan A est un scribe anglo-saxon responsable de l'établissement des chartes du roi d'Angleterre Æthelstan entre 928 et 935. Son identité est inconnue ; « Æthelstan A » est le nom qui lui est conventionnellement donné par les historiens modernes.

Vingt chartes rédigées par Æthelstan A subsistent, qui documentent des dons de terres par le roi Æthelstan à divers bénéficiaires, laïcs ou ecclésiastiques. Ce sont des documents précieux pour les historiens, car elles donnent davantage de détails que les autres chartes de cette époque, notamment la date et le lieu de leur rédaction. Elles présentent également des listes de témoins beaucoup plus longues qu'à l'accoutumée, qui comprennent des rois du pays de Galles, d'Écosse et de Strathclyde. Æthelstan y est titré « roi des Anglais », voire « roi de toute la Bretagne », ce qui reflète la grandeur dont souhaite se parer le souverain.

Les chartes d'Æthelstan A se distinguent également par l'emploi du « style herméneutique », une forme de latin particulièrement élaborée. Après 935, date de la dernière charte connue d'Æthelstan A, ce style cesse d'être employé au profit d'une langue plus simple, ce qui suggère qu'il travaillait seul et non au sein d'un scriptorium royal. Le style herméneutique connaît un regain de faveur à partir des années 960 et caractérise le mouvement de réforme bénédictine de la fin du Xe siècle.

Æthelwig

L'entrée pour l'année 1078 du manuscrit D de la Chronique anglo-saxonne enregistre la mort d'Æthelwig le jour de la Sainte-Julienne.
L'entrée pour l'année 1078 du manuscrit D de la Chronique anglo-saxonne enregistre la mort d'Æthelwig le jour de la Sainte-Julienne.

Æthelwig est un prélat anglais mort en 1077 ou 1078. Il est abbé d'Evesham, dans le Worcestershire, de 1058 à sa mort.

Réputé pour ses compétences juridiques, il est chargé de gérer les domaines de l'abbaye d'Evesham, ainsi que ceux de l'évêque de Worcester Ealdred. Après son élection à la tête de l'abbaye, il sert d'adjoint à Ealdred et son nom est évoqué pour reprendre le siège de Worcester lorsque Ealdred est élu archevêque d'York. En tant qu'abbé, il s'efforce de recouvrer des terres perdues par Evesham et d'en acquérir de nouvelles.

Après la conquête normande de l'Angleterre, Æthelwig fait partie des rares Anglais auxquels le nouveau roi Guillaume le Conquérant accorde sa confiance. Il se voit confier des pouvoirs importants dans l'ouest du pays et accueille des réfugiés de la dévastation du Nord de l'Angleterre en 1069-1070. Il reste fidèle à Guillaume lors de la révolte des comtes de 1075.

La vie d'Æthelwig est principalement connue grâce à une Vita rédigée après sa mort qui a servi de source au Chronicon Abbatiae de Evesham, une histoire de l'abbaye d'Evesham compilée au XIIIe siècle.

Æthelwold (fils d'Æthelred)

Une pièce de monnaie au nom d'Alwaldus.
Une pièce de monnaie au nom d'Alwaldus.

Æthelwold est un prince de la maison de Wessex mort en 902 ou 903.

Il est l'un des deux fils du roi du Wessex Æthelred. À la mort de son père, en 871, lui et son frère Æthelhelm sont encore jeunes. Un roi adulte étant jugé plus à même de défendre le Wessex contre les Vikings de la Grande Armée, ils sont écartés de la succession au profit de leur oncle Alfred. Ce dernier ne leur lègue qu'une poignée de domaines dans son testament, réservant le gros de son héritage à son fils Édouard, qu'il souhaite voir lui succéder.

Après la mort d'Alfred, en 899, Æthelwold dispute le trône à Édouard. Ses revendications sont fondées sur son statut d'ætheling, prince de sang éligible à la succession. Il prend le contrôle des villes de Wimborne et Christchurch, dans le Dorset, mais ne parvient pas à rassembler suffisamment de troupes pour affronter l'armée d'Édouard et il se réfugie dans le royaume viking d'York, où il est reconnu comme roi et des pièces sont frappées en son nom. Il réunit une flotte et recueille le soutien des habitants de l'Essex en 901 ou 902.

L'année suivante, Æthelwold est également reconnu roi par les Vikings d'Est-Anglie et mène les troupes de ce royaume dans un raid sur les terres d'Édouard. Ce dernier réplique par un raid en Est-Anglie, mais il se retire sans affronter son cousin. Cependant, ses troupes du Kent s'attardent et rencontrent les Vikings à la bataille du Holme. Ces derniers sont victorieux, mais au prix de lourdes pertes, dont Æthelwold. Sa disparition met un terme à la menace qu'il constituait pour l'autorité d'Édouard.

Æthelwulf (roi du Wessex)

Æthelwulf dans un manuscrit généalogique du xiiie siècle (British Library, Royal MS 14 B V).
Æthelwulf dans un manuscrit généalogique du xiiie siècle (British Library, Royal MS 14 B V).

Æthelwulf est roi du Wessex de à sa mort, le .

Fils du roi du Wessex Ecgberht, il devient le souverain du Kent et des autres royaumes du sud-est de l'Angleterre en 825, après la victoire de son père à la bataille d'Ellendun. Il succède à son père à la tête du Wessex à sa mort. Son règne connaît quelques attaques vikings et voit le maintien de bonnes relations avec le royaume anglo-saxon voisin de Mercie. Ses dernières années sont marquées par un pèlerinage à Rome en 855 et par la révolte de son fils aîné Æthelbald à son retour en Angleterre. Afin d'éviter une guerre civile, Æthelwulf partage son royaume avec lui.

Æthelwulf souffre d'une piètre réputation chez les historiens jusqu'à la fin du XXe siècle : il est considéré comme un roi médiocre, dominé par sa piété. Cette image est progressivement réévaluée, et les historiens actuels soulignent ses compétences de monarque. Sous son règne, la maison de Wessex gagne en puissance et en prestige, et c'est sur les fondations posées par Æthelwulf que son fils Alfred le Grand peut bâtir ses succès.

Aldfrith

Une pièce d'argent frappée sous le règne d'Aldfrith.
Une pièce d'argent frappée sous le règne d'Aldfrith.

Aldfrith est roi de Northumbrie de 685 à sa mort, le ou 705.

Fils du roi Oswiu et de la princesse irlandaise Fín, Aldfrith passe sa jeunesse en Irlande. En 685, son demi-frère aîné Ecgfrith est tué à la bataille de Nechtansmere contre les Pictes et Aldfrith est retiré du monastère d'Iona pour lui succéder. Ses vingt années de règne sont paisibles et principalement marquées par des disputes avec l'évêque d'York Wilfrid, un personnage majeur de la jeune Église northumbrienne. Il est apparemment le premier souverain de ce royaume à frapper des sceattas, de petites pièces d'argent qui remplacent les grandes monnaies en or utilisées jusqu'alors par les Anglo-Saxons.

Bède le Vénérable, Alcuin et Étienne de Ripon décrivent Aldfrith comme un homme d'une grande érudition. Il subsiste des textes qui lui sont attribués. Son règne marque le début d'une période florissante pour la Northumbrie dans le domaine culturel, avec notamment la production des Évangiles de Lindisfarne et du Codex Amiatinus, deux manuscrits bibliques richement enluminés. À sa mort, son jeune fils Osred est écarté par un certain Eadwulf, d'ascendance inconnue, qui règne pendant quelques mois avant que les partisans d'Osred n'imposent celui-ci sur le trône.

Alphège de Cantorbéry

On demande conseil à Alphège. Miniature du Speculum historiae de Vincent de Beauvais (vers 1400-1410) attribuée au Maître de la Cité des dames. Bibliothèque royale des Pays-Bas, 72 A 24.
On demande conseil à Alphège.
Miniature du Speculum historiae de Vincent de Beauvais (vers 1400-1410) attribuée au Maître de la Cité des dames. Bibliothèque royale des Pays-Bas, 72 A 24.

Alphège ou Ælfhēah en vieil anglais, également appelé Elphège ou Alfège, est un ecclésiastique anglo-saxon né vers 953-954 et mort le .

La piété d'Alphège, moine ermite à l'abbaye de Bath, lui vaut d'être promu évêque de Winchester en 984, puis archevêque de Cantorbéry en 1006. Durant ses six années d'archiépiscopat, il promeut le culte de son prédécesseur Dunstan et encourage l'éducation. En 1011, il est capturé par des maraudeurs vikings. Ayant refusé d'être échangé contre une rançon, il est lynché l'année suivante.

Alphège est canonisé en 1078. Un siècle plus tard, Thomas Becket, son lointain successeur, lui remet son âme avant d'être assassiné.

Anna (roi d'Est-Anglie)

Anna est roi d'Est-Anglie du début des années 640 jusqu'à sa mort, survenue en 653 ou en 654.

Neveu de Rædwald, le premier roi historiquement attesté d'Est-Anglie, Anna monte sur le trône après la mort de Sigeberht et Ecgric au combat face à Penda, le souverain païen du royaume voisin de Mercie. Son règne est mal connu, faute de documentation, mais semble avoir été marqué par une rivalité constante avec Penda. En 645, Anna accueille à sa cour Cenwalh, roi du Wessex, chassé de son royaume par Penda. Cenwalh se convertit au christianisme durant son séjour en Est-Anglie et encourage la christianisation de ses sujets après son retour au Wessex en 648.

En 651, Penda attaque le monastère est-anglien de Cnobheresburg et contraint à son tour Anna à l'exil. Peu après son retour, en 653 ou 654, il est confronté à une nouvelle attaque de Penda et trouve la mort avec son fils Jurmin en affrontant les Merciens à Bulcamp, près de Blythburgh. Son frère Æthelhere lui succède à la tête des Angles de l'Est. Il laisse l'image d'un souverain pieux, notamment parce que ses trois filles Seaxburh, Æthelthryth et Æthelburh entrent dans les ordres et sont considérées comme des saintes.

Asser (moine)

Un fac-similé de la première page de l'unique manuscrit connu de l'Histoire du roi Alfred d'Asser.
Un fac-similé de la première page de l'unique manuscrit connu de l'Histoire du roi Alfred d'Asser.

Asser est un moine et écrivain gallois mort en 908 ou 909.

Originaire de St David's, dans le Dyfed, Asser rejoint la cour du roi de Wessex Alfred le Grand vers 885. Il fait partie du cercle d'érudits recrutés par Alfred en vue d'initier un renouveau des lettres et de l'éducation dans son royaume. Asser participe ainsi au programme alfrédien de traductions en vieil anglais de textes latins, apportant son aide au roi dans la traduction de la Règle pastorale du pape Grégoire le Grand. Il occupe le poste d'évêque de Sherborne dans les dernières années de sa vie.

En 893, Asser rédige la Vita Ælfredi regis Angul Saxonum (Histoire du roi Alfred), une courte biographie en latin d'Alfred. Ce texte, qui s'inspire en partie de modèles carolingiens, s'adresse vraisemblablement à un public gallois. Bien qu'elle soit partisane, cette biographie constitue une source fondamentale pour l'étude du règne d'Alfred. Son unique exemplaire manuscrit connu est détruit lors d'un incendie en 1731, mais son texte subsiste grâce à des transcriptions réalisées auparavant. L'authenticité de l'Histoire du roi Alfred fait désormais consensus parmi les chercheurs contemporains, bien qu'elle ait été ponctuellement remise en question par des historiens voulant l'attribuer à un auteur plus tardif.

Augustin de Cantorbéry

Représentation d'Augustin, détail d'une miniature d'un manuscrit du Roman de Brut, XIVe siècle, British Library, Egerton 3028.
Représentation d'Augustin, détail d'une miniature d'un manuscrit du Roman de Brut, XIVe siècle, British Library, Egerton 3028.

Augustin est un moine bénédictin mort entre 604 et 609. Chef de la mission envoyée pour convertir les Anglo-Saxons, il devient le premier archevêque de Cantorbéry en 597.

Prieur dans une abbaye de Rome, Augustin est choisi par le pape Grégoire le Grand pour prendre la tête de la mission grégorienne. Après son arrivée en Angleterre, en 597, il reçoit du roi Æthelberht de Kent l'autorisation de s'installer à Cantorbéry et de prêcher dans le royaume de Kent. Æthelberht lui-même finit par recevoir le baptême. Augustin établit des évêchés à Londres et Rochester en 604, et il est probable qu'il fonde également des écoles pour la formation d'un clergé local.

Augustin meurt à une date incertaine entre 604 et 609. Il est considéré comme « l'apôtre des Anglais » et l'un des fondateurs de l'Église anglaise. Son ministère est principalement connu grâce à l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, rédigée au début du VIIIe siècle. Il est vénéré comme saint et fêté le 26 (jour anniversaire de sa mort) ou le 27 mai.

Bataille d'Hastings

Harold Rex Interfectus Est : la mort du roi Harold sur le champ de bataille, représentée sur la Tapisserie de Bayeux.
Harold Rex Interfectus Est : la mort du roi Harold sur le champ de bataille, représentée sur la Tapisserie de Bayeux.

La bataille d'Hastings s'est déroulée le à une dizaine de kilomètres au nord de la ville d'Hastings, dans le Sussex de l'Est. Elle oppose le dernier roi anglo-saxon d'Angleterre, Harold Godwinson, au duc de Normandie Guillaume le Conquérant, qui remporte une victoire décisive.

Hastings s'inscrit dans la crise de succession ouverte par la mort du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur en . Élu et sacré successeur d'Édouard, Harold doit faire face aux invasions lancées par des prétendants à la couronne. Il vainc le roi de Norvège Harald Hardrada le à Stamford Bridge, dans le Yorkshire, mais pendant ce temps, le duc Guillaume de Normandie a débarqué dans le Sussex, au sud du pays, à plus de 350 km. Harold se précipite à sa rencontre à marche forcée.

La bataille dure du matin jusqu'au soir du . Postées au sommet de la colline de Caldbec, les troupes anglaises résistent aux premiers assauts ennemis derrière leur mur de boucliers. Les Normands ont alors recours à une ruse : l'aile gauche feint de fuir avant de se retourner sur les Anglais lancés à leur poursuite. L'armée anglaise finit par céder et se débander après la mort d'Harold, et la victoire revient à Guillaume.

Grâce à sa victoire, le duc de Normandie peut marcher jusqu'à Londres, et il est sacré roi d'Angleterre le jour de Noël à Westminster. Même si la conquête normande de l'Angleterre n'est véritablement achevée que plusieurs années plus tard, la bataille d'Hastings marque un tournant dans l'histoire de l'Angleterre, dont elle inaugure la période anglo-normande.

Beonna

Un sceat de Beonna.
Un sceat de Beonna.

Beonna ou Beorna est un roi d'Est-Anglie de la deuxième moitié du VIIIe siècle.

Son règne est très mal connu. La documentation le concernant est principalement d'ordre numismatique, avec plus d'une centaine de pièces connues frappées à son nom, majoritairement retrouvées dans les trésors enterrés à Middle Harling, dans le Norfolk, et Burrow Hill, dans le Suffolk. Les rares mentions dans les sources écrites indiquent qu'il monte sur le trône à la mort d'Ælfwald, le dernier roi attesté de la dynastie des Wuffingas, en 749, et qu'il partage le royaume avec Alberht et (peut-être) Hun. La date et les circonstances de la fin de son règne sont inconnues.

Beorhtwulf

Une charte émise vers 845 par laquelle Beorhtwulf accorde à son thegn Forthred des terres à Wotton Underwood, dans le Buckinghamshire, en échange d'un paiement de 30 mancus et 900 shillings.
Une charte émise vers 845 par laquelle Beorhtwulf accorde à son thegn Forthred des terres à Wotton Underwood, dans le Buckinghamshire, en échange d'un paiement de 30 mancus et 900 shillings.

Beorhtwulf ou Berhtwulf est roi de Mercie de 839 ou 840 à sa mort, vraisemblablement survenue en 852.

D'ascendance inconnue, il appartient peut-être à la famille de Beornwulf, qui règne sur la Mercie dans les années 820. Il succède à Wiglaf à la tête d'un royaume affaibli par les luttes dynastiques et la montée en puissance du Wessex voisin. Son règne est principalement marqué par les offensives des Vikings sur les rivages de son royaume : il subit une défaite face à eux à Londres en 851.

Beorhtwulf et son épouse Sæthryth ont deux fils, Beorhtfrith et Beorhtric, mais aucun d'eux ne lui succède sur le trône. C'est un certain Burgred, d'origine inconnue, qui monte sur le trône après lui.

Cædmon

Ce monument à la mémoire de Cædmon a été érigé dans le cimetière de l’église Sainte-Marie à Whitby en 1898.
Ce monument à la mémoire de Cædmon a été érigé dans le cimetière de l’église Sainte-Marie à Whitby en 1898.

Cædmon est un poète anglo-saxon de la deuxième moitié du VIIe siècle. C’est le plus ancien poète anglais de langue vernaculaire dont le nom soit connu. Son histoire est rapportée par le moine Bède le Vénérable dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais, une chronique rédigée quelques décennies plus tard. Simple serviteur à l’abbaye de Whitby du temps de l’abbesse Hilda (657-680), Cædmon aurait appris à composer des vers à la suite d’un rêve d’inspiration divine. Malgré son analphabétisme, il serait devenu par la suite un moine zélé et un poète chrétien prolifique.

Avec Bède et le roi Alfred le Grand, Cædmon fait partie des rares poètes anglo-saxons dont subsistent à la fois le nom, quelques éléments biographiques et une partie de l’œuvre. De son œuvre, pléthorique d’après Bède, ne reste que l’Hymne de Cædmon, une louange en neuf vers de Dieu le Créateur. Ce poème, l’un des plus anciens connus en vieil anglais, applique les techniques traditionnelles de la poésie épique germanique à des concepts chrétiens qui sont encore neufs pour les Anglo-Saxons. Les poèmes du manuscrit Junius ont longtemps été attribués à Cædmon, mais cette théorie est aujourd'hui abandonnée. Il reste malgré tout couramment considéré comme le « père de la poésie anglaise ».

Cædwalla

Cædwalla confirme les privilèges accordés à Wilfrid (fresque du début du xvie siècle à la cathédrale de Chichester).
Cædwalla confirme les privilèges accordés à Wilfrid (fresque du début du xvie siècle à la cathédrale de Chichester).

Cædwalla (vers 659 – 20 avril 689) est roi du Wessex de 685 ou 686 à 688, année de son abdication.

Exilé du Wessex durant sa jeunesse, Cædwalla réalise son premier coup d'éclat en envahissant le royaume des Saxons du Sud et en tuant leur roi Æthelwealh. Chassé peu après par deux vassaux du roi défunt, il prend sa revanche après être monté sur le trône du Wessex. Durant son court règne, il soumet le Sussex, conquiert l'île de Wight et étend également sa domination sur le Surrey et le Kent, qu'il envahit à deux reprises. Bien qu'il n'ait pas reçu le baptême, il entretient de bonnes relations avec l'évêque Wilfrid et apporte son soutien à l'Église.

Cædwalla abdique en 688, peut-être en raison de blessures reçues durant la conquête de l'île de Wight. Ine lui succède à la tête des Saxons de l'Ouest. De son côté, l'ancien roi se rend en pèlerinage à Rome. Il y meurt le 20 avril 689, quelques jours après avoir été baptisé par le pape Serge Ier.

Casque de Benty Grange

Le casque de Benty Grange.
Le casque de Benty Grange.

Le casque de Benty Grange est un casque anglo-saxon avec une figurine de sanglier en guise de cimier.

Ce casque, qui remonte au VIIe siècle, est découvert en 1848 par Thomas Bateman à l'occasion de fouilles dans un tumulus à la ferme de Benty Grange, dans le Derbyshire, qui correspond à la tombe d'un individu de haut rang. Il s'agit de la première découverte d'un casque de la période anglo-saxonne (cinq autres ont été retrouvés depuis).

Le casque se compose d'une structure en fer sur laquelle sont fixées des plaques de corne, tandis que l'intérieur est recouvert de tissu ou de cuir. Les parties organiques se sont décomposées et seule la structure métallique subsiste. Ses décorations suggèrent que ce n'est pas un objet purement utilitaire, mais qu'il joue aussi un rôle cérémoniel. La plus remarquable est la figurine de sanglier, mais le nasal porte une croix chrétienne, preuve du syncrétisme qui règne dans une Angleterre en pleine christianisation.

Dans la culture germanique, le sanglier permet d'invoquer la protection divine : des casques ornés de sanglier sont mentionnés à plusieurs reprises dans le poème Beowulf. Le casque de Benty Grange est l'un des rares objets de ce genre retrouvés par l'archéologie, avec le casque Pioneer. Le sanglier de Guilden Morden coiffait vraisemblablement à l'origine un casque similaire.

Le casque est exposé au Weston Park Museum de Sheffield. Une reconstitution du casque original a été produite pour le musée en 1986.

Casque Pioneer

Le casque Pioneer.
Le casque Pioneer.

Le casque Pioneer ou casque de Wollaston est un casque anglo-saxon du VIIe siècle.

Il est découvert en mars 1997 à Wollaston, dans le Northamptonshire. Il se trouve dans un état fragmentaire, avec un côté et l'arrière manquants. Bien qu'il soit peu décoré, il s'agit d'un objet prestigieux, dont le propriétaire était vraisemblablement un guerrier de haut rang.

Son élément le plus notable est la figurine de sanglier qui lui sert de cimier. Dans la culture germanique, cet animal permet d'invoquer la protection divine : des casques ornés de sangliers sont mentionnés à plusieurs reprises dans le poème Beowulf. Le casque Pioneer est l'un des rares objets de ce genre retrouvés par l'archéologie, avec le casque de Benty Grange.

Il est exposé au Royal Armouries Museum de Leeds. Son nom fait référence à l'entreprise Pioneer Aggregates, qui a financé les fouilles et la restauration de l'objet.

Casque de Shorwell

Réplique du casque de Shorwell réalisée par Dave Roper (Ganderwick Creations).
Réplique du casque de Shorwell réalisée par Dave Roper (Ganderwick Creations).

Le casque de Shorwell est un casque anglo-saxon de la première moitié du VIe siècle découvert en 2004 à Shorwell, sur l'île de Wight.

Ce casque a été retrouvé dans la tombe d'un guerrier de haut rang avec d'autres objets de prestige, dont une épée. Réduit en plus de quatre cents morceaux, il est d'abord identifié comme un simple récipient en fer. Ce n'est qu'après sa reconstitution que sa véritable nature est dévoilée. Il est conservé au British Museum depuis 2006, mais pas exposé.

Parmi les six casques anglo-saxons connus, celui de Shorwell est le seul à ne pas relever de la catégorie des « casques à crête » nordiques ; il est en effet d'inspiration franque. C'est un objet fonctionnel et solide, conçu à partir de huit morceaux de fer rivetés ensemble et presque totalement dépourvu de décoration extérieure.

Casque de Sutton Hoo

Le casque de Sutton Hoo reconstitué est exposé au British Museum.
Le casque de Sutton Hoo reconstitué est exposé au British Museum.

Le casque de Sutton Hoo est un casque anglo-saxon de la fin du VIe siècle ou du début du VIIe siècle découvert en 1939 lors des fouilles menées sur le site archéologique de Sutton Hoo, dans le Sud-Est de l'Angleterre.

Il est constitué d'une coiffe en fer à laquelle sont accrochés des protège-joues, un protège-nuque et un masque facial, également en fer. Ce dernier est dominé par une image de dragon formée par les sourcils, le nez et la moustache. Le reste du casque est décoré de plaques en bronze qui portent des motifs guerriers attestés sur d'autres objets du haut Moyen Âge germanique. Découvert dans la chambre funéraire du tertre no 1 de Sutton Hoo avec d'autres artéfacts de grande qualité, le casque appartenait vraisemblablement à une personne de haut rang du royaume d'Est-Anglie, peut-être le roi Rædwald (mort vers 624).

Au moment de sa découverte, le casque de Sutton Hoo est réduit en plus de 500 fragments. Une première reconstitution est effectuée par Herbert Maryon en 1945-1946 pour le British Museum. En 1970-1971, Nigel Williams en réalise une seconde qui bénéficie des critiques adressées à celle de Maryon et de nouvelles fouilles menées à Sutton Hoo entre 1965 et 1970. Cette deuxième reconstitution est devenue un objet emblématique de l'histoire de l'Angleterre médiévale.

Ceawlin

Carte des lieux mentionnés dans la Chronique anglo-saxonne en rapport avec Ceawlin.
Carte des lieux mentionnés dans la Chronique anglo-saxonne en rapport avec Ceawlin.

Ceawlin, également orthographié Ceaulin ou Caelin (mort vers 593) est un roi du Wessex, dans le Sud-Ouest de l'actuelle Angleterre. Il est peut-être le fils de Cynric et le petit-fils de Cerdic, qui, selon la Chronique anglo-saxonne, a conduit les premiers Saxons sur le territoire du futur royaume de Wessex. L'époque de Ceawlin correspond à l'achèvement de l'invasion anglo-saxonne de la Bretagne ; à sa mort, les Bretons ont été presque entièrement chassés du Sud de l'Angleterre.

La chronologie de la vie de Ceawlin est très incertaine : selon les sources, son règne a duré sept, dix-sept ou trente-deux ans, et l'exactitude, voire la véracité de certaines dates de la Chronique anglo-saxonne ont été remises en question. La Chronique mentionne plusieurs batailles de Ceawlin entre 556 et 592, parmi lesquelles le premier affrontement connu entre différents groupes d'Anglo-Saxons. Il semble néanmoins que, sous le règne de Ceawlin, le Wessex ait connu une expansion territoriale importante, bien qu'elle ait été, en partie, perdue par la suite au profit d'autres royaumes anglo-saxons. La Chronique le liste également comme l'un des huit bretwaldas, nom donné aux souverains ayant exercé la suzeraineté sur tout le Sud de l'Angleterre ; on ignore cependant l'étendue exacte de son pouvoir.

Ceawlin meurt vers 593, un an après avoir été déposé, peut-être par son successeur Ceol. Diverses sources lui donnent deux fils, Cutha et Cuthwine, mais les généalogies présentant ce détail ne sont pas fiables.

Cenred (roi de Mercie)

La Mercie au début du VIIIe siècle.
La Mercie au début du VIIIe siècle.

Cenred ou Coenred (fl. 675-709) est roi de Mercie de 704 à 709. Il est le fils du roi Wulfhere et de son épouse Ermenilda de Kent. À la mort de son père, en 675, son oncle Æthelred devient roi. Celui-ci abdique pour entrer dans les ordres en 704, et Cenred monte alors sur le trône.

On ne sait pas grand-chose du bref règne du Cenred, en-dehors d'une mention d'invasions galloises dans une source contemporaine. Cenred abdique en 709 pour se rendre en pèlerinage à Rome, où il se fait moine et meurt à une date inconnue. Ni femme ni enfants ne lui sont connus, bien que des chroniques ultérieures fassent de lui l'ancêtre du roi Wigstan de Mercie (mort en 849). Son cousin Ceolred, fils d'Æthelred, lui succède.

Cenwulf (roi de Mercie)

Monnaie de Cenwulf.
Monnaie de Cenwulf.

Cenwulf (également orthographié Coenwulf ou Kenulf) est roi de Mercie de 796 à sa mort, en 821.

À la mort d'Ecgfrith, fils et éphémère successeur du puissant Offa, Cenwulf, qui ne leur est pas apparenté, accède au pouvoir. Dès son avènement, il est confronté à la rébellion des habitants du Kent et de l'Est-Anglie, qui avaient été soumis par Offa. Le Kent est reconquis dès 798, tandis que l'Est-Anglie conserve son indépendance jusqu'en 805 au plus tard. Cenwulf mène également plusieurs campagnes contre les Gallois et entre en conflit avec la Northumbrie à au moins une occasion, tout en y soutenant vraisemblablement les adversaires du roi Eardwulf.

Une longue querelle oppose Cenwulf à Wulfred, archevêque de Cantorbéry, qui s'oppose au contrôle séculier des établissements religieux. Leur antagonisme est tel que Wulfred se retrouve empêché d'exercer ses fonctions pendant au moins quatre années. Ce n'est qu'après la mort de Cenwulf que la situation est apaisée au terme de négociations entre sa fille Cwenthryth et l'archevêque.

Le successeur de Cenwulf est son frère Ceolwulf, qui ne règne que deux ans avant d'être déposé. D'après une légende ultérieure, le fils de Cenwulf, Cynehelm, aurait été assassiné dans le cadre de luttes intestines. Quoi qu'il en soit, Ceolwulf est le dernier membre de la famille de Cenwulf à gouverner la Mercie. L'hégémonie mercienne sur le sud de l'Angleterre ne survit guère à Cenwulf, dont les successeurs sont éclipsés par l'ascension du Wessex.

Chronique anglo-saxonne

La première page de la Chronique de Peterborough.
La première page de la Chronique de Peterborough.

La Chronique anglo-saxonne (Anglo-Saxon Chronicle) est un ensemble d'annales en vieil anglais relatant l'histoire des Anglo-Saxons. Leur rédaction débute dans le royaume de Wessex sous le règne d'Alfred le Grand, à la fin du IXe siècle. De multiples copies des annales sont distribuées aux monastères d'Angleterre et ensuite mises à jour indépendamment les unes des autres.

Le manuscrit original de la Chronique est perdu, mais il en subsiste neuf copies, dont l'état de conservation et l'importance historique varient. La rédaction de la plus ancienne copie subsistante semble avoir débuté vers la fin du règne d'Alfred, tandis que la plus récente est composée à l'abbaye de Peterborough au début du XIIe siècle et mise à jour jusqu'en 1154. Les différentes copies de la Chronique reflètent souvent les intérêts et les biais des abbayes où elles ont été rédigées. Il leur arrive de faire preuve de partialité dans leur récit, voire d'omettre complètement certains événements. Certaines se contredisent également entre elles.

Malgré ces problèmes, la Chronique constitue la principale source historique pour la période comprise entre l'abandon de la Bretagne par les Romains en 410 et la conquête normande de l'Angleterre en 1066 : une grande partie des informations présentes dans la Chronique n'apparaît nulle part ailleurs. Ses manuscrits sont également des sources importantes pour l'histoire de la langue anglaise : la fin du texte de la « Chronique de Peterborough » est notamment l'un des plus anciens exemples connus de moyen anglais.

Sept des neuf manuscrits subsistants de la Chronique anglo-saxonne sont conservés à la British Library. Les deux autres se trouvent à Oxford et Cambridge.

Deusdedit de Cantorbéry

L'entrée pour l'année 655 de la Chronique de Peterborough enregistre le sacre de l'archevêque Deusdedit.
L'entrée pour l'année 655 de la Chronique de Peterborough enregistre le sacre de l'archevêque Deusdedit.

Deusdedit est un prélat chrétien mort le . C'est le sixième archevêque de Cantorbéry et le premier Anglo-Saxon à occuper ce poste.

Originaire du Wessex, Deusdedit est choisi pour succéder à Honorius après dix-huit mois d'interrègne. Il est sacré par l'évêque Ithamar de Rochester le . Durant ses neuf années d'archiépiscopat, l'autorité du siège de Cantorbéry ne dépasse apparemment pas les frontières du royaume du Kent et les sources ne mentionnent que de rares actions à mettre à l'actif de Deusdedit.

Après sa mort, Deusdedit est considéré comme saint, comme la plupart des premiers archevêques de Cantorbéry. Le moine Goscelin rédige son hagiographie à l'occasion du transfert de ses reliques, en 1091. Sa fête est célébrée le 14 juillet par les Églises catholique, orthodoxe et anglicane.

Eadbald (roi du Kent)

Pièce frappée sous le règne d'Eadbald.
Pièce frappée sous le règne d'Eadbald.

Eadbald est roi de Kent de 616 à sa mort, le 20 janvier 640.

Fils du roi Æthelberht et de la princesse franque Berthe, Eadbald succède à son père, qui a fait du Kent le plus puissant royaume de l'Angleterre anglo-saxonne. Resté païen alors qu'Æthelberht était devenu le premier roi anglo-saxon à se convertir au christianisme, Eadbald ne reçoit le baptême qu'un certain temps après son avènement et se sépare de sa première femme à la demande de l'Église. Il se remarie avec Emma, une princesse franque, qui lui donne deux fils, Eormenred et Eorcenberht, ainsi qu'une fille, Eanswith.

Sous le règne d'Eadbald, le rayonnement du royaume de Kent diminue, mais il reste suffisamment puissant pour conserver son indépendance vis-à-vis d'Edwin de Northumbrie, notamment grâce au fructueux commerce qu'il pratique avec les royaumes francs. Le Kent et la Northumbrie entretiennent de bonnes relations, symbolisées par le mariage d'Edwin avec Æthelburg, la sœur d'Eadbald. Après la mort d'Edwin, en 632 ou 633, Æthelburg retourne dans le Kent, mais elle envoie ses enfants à la cour franque, à l'abri des intrigues d'Eadbald et d'Oswald, le successeur d'Edwin. La dynastie royale du Kent s'unit également à celle d'Est-Anglie à travers le mariage d'Eorcenberht et Seaxburh, fille du roi Anna d'Est-Anglie.

À la mort d'Eadbald, en 640, son fils Eorcenberht lui succède. Il est possible qu'Eormenred ait régné conjointement avec son père ou son frère.

Eadred

Eadred dans un manuscrit généalogique du xiiie siècle (MS Royal MS 14 B V, British Library).
Eadred dans un manuscrit généalogique du xiiie siècle (MS Royal MS 14 B V, British Library).

Eadred ou Edred (vers 923 – ) est roi des Anglais de 946 à sa mort.

Dernier fils du roi Édouard l'Ancien, Eadred succède à son frère aîné Edmond Ier, assassiné alors que ses fils sont encore jeunes. Il s'entoure des mêmes conseillers qu'Edmond, parmi lesquels leur mère Eadgifu, l'archevêque Oda de Cantorbéry et l'ealdorman Æthelstan d'Est-Anglie. Il compte également parmi ses proches les abbés Dunstan de Glastonbury et Æthelwold d'Abingdon et favorise leur programme de réforme monastique, même si ses actions montrent qu'il n'y adhère pas totalement.

Comme son frère aîné, Eadred hérite d'un royaume d'Angleterre unifié mais ne tarde pas à perdre le contrôle de la Northumbrie, qui choisit pour roi le Norvégien Éric à la Hache sanglante. La lutte pour le contrôle de cette région dure jusqu'à l'expulsion d'Éric, en 954, après quoi Eadred nomme Osulf de Bamburgh ealdorman de Northumbrie.

Eadred souffre vers la fin de sa vie d'une grave maladie. Il meurt âgé d'une trentaine d'années seulement, sans jamais s'être marié. Ses neveux Eadwig et Edgar, les fils d'Edmond, lui succèdent tour à tour sur le trône.

Eadwig

Eadwig dans une généalogie royale du XIIIe siècle (MS Royal 14 B V, British Library).
Eadwig dans une généalogie royale du XIIIe siècle (MS Royal 14 B V, British Library).

Eadwig ou Edwy, né vers 940 ou 941 et mort le , est roi des Anglais de 955 à sa mort.

Il est le fils aîné d'Edmond Ier. Trop jeune pour succéder à son père lorsque celui-ci est tué, en 946, il ne devient roi qu'à la mort de son oncle Eadred. Dès son avènement, il entre en conflit avec l'abbé Dunstan de Glastonbury, qui est contraint de s'exiler en Flandre. Il effectue de très nombreuses donations au cours de sa première année de règne, ce qui pourrait refléter une tentative de s'attacher des fidèles ou de récompenser ses partisans au détriment de l'entourage de ses prédécesseurs.

En 957, Eadwig partage l'Angleterre avec son frère cadet Edgar, qui en reçoit la moitié septentrionale. Les sources présentent cette division comme la conséquence d'une révolte des ennemis d'Eadwig, mais il est également possible qu'elle ait été consentie et peut-être même prévue dès son arrivée au pouvoir. L'année suivante, l'archevêque Oda de Cantorbéry procède à l'annulation du mariage d'Eadwig au prétexte qu'il est trop proche parent de sa femme Ælfgifu.

Eadwig meurt en 959 sans laisser d'enfants et Edgar devient seul roi de toute l'Angleterre. Il souffre d'une mauvaise réputation posthume alimentée par les hagiographes et chroniqueurs ultérieurs, qui le décrivent comme irresponsable et incompétent pour mieux encenser Dunstan et les autres tenants de la réforme bénédictine anglaise, un courant religieux qui atteint son apogée à l'époque d'Edgar. Les historiens modernes commencent à remettre en question le portrait négatif d'Eadwig à la fin du XXe siècle au profit d'une approche plus nuancée de son règne, qui reste difficile à cerner en raison de sources peu nombreuses et parfois contradictoires.

Ealdred

Ealdred ou Aldred est un prélat anglais mort le .

Après avoir été abbé de Tavistock, Ealdred est élu évêque de Worcester en 1046. À partir de 1056, il administre également le diocèse de Hereford après la mort de l'évêque Leofgar. Outre ses devoirs religieux, il est également un proche conseiller du roi Édouard le Confesseur et réalise plusieurs voyages diplomatiques pour son compte. Il participe également à la défense de ses diocèses contre les Gallois.

Ealdred est élu archevêque d'York à Noël 1060, mais il n'abandonne l'évêché de Worcester qu'en 1062. En tant qu'archevêque, il assure la construction et l'embellissement de plusieurs églises dans son diocèse et s'efforce de réformer son clergé. Lors de la crise de succession qui suit la mort d'Édouard le Confesseur en janvier 1066, il apporte son soutien à Harold Godwinson, et il est possible que ce soit lui qui l'ait couronné roi. Après la mort d'Harold à Hastings, il commence par rallier Edgar Ætheling avant de se soumettre à Guillaume le Conquérant, qu'il sacre le à Westminster.

Le nouveau roi reste méfiant à l'égard de la noblesse et du haut clergé anglo-saxons, et Ealdred fait partie de ceux qu'il ramène avec lui en Normandie en 1067 pour mieux les surveiller. Lorsque le Nord de l'Angleterre se révolte contre Guillaume en 1068, Ealdred lui reste fidèle. Il meurt l'année suivante, et le roi nomme un Normand, Thomas de Bayeux, pour lui succéder.


Eardwulf (roi de Northumbrie)

Le Nord de l'Angleterre à l'époque d'Eardwulf.
Le Nord de l'Angleterre à l'époque d'Eardwulf.

Eardwulf est roi de Northumbrie de 796 à 806, et peut-être à nouveau de 808 à une date inconnue, vers 810 ou 812, voire 830.

D'origine noble, Eardwulf est mentionné pour la première fois vers 791, lorsque le roi Æthelred Ier tente de le faire tuer, sans succès. Æthelred est assassiné en avril 796, et Eardwulf monte sur le trône un mois plus tard, après l'éphémère règne d'Osbald. Son arrivée au pouvoir ne satisfait pas tous les assassins d'Æthelred, et l'un d'eux, Wada, se révolte contre Eardwulf. Il est vaincu et tué à Billington Moor en 798. Le roi Cenwulf de Mercie apporte son soutien aux opposants d'Eardwulf, incitant ce dernier à entreprendre une campagne contre la Mercie en 801. La paix est rapidement conclue entre les deux royaumes.

Eardwulf est déposé en 806 et remplacé par un certain Ælfwald. D'après une source carolingienne, il récupère le pouvoir deux ans plus tard, avec l'aide de Charlemagne et du pape Léon III, mais les sources anglo-saxonnes sont muettes à ce sujet. On ignore ainsi tout de son éventuel second règne, ainsi que la date de son décès : des dates allant de 810 à 830 ont été proposées. Son fils Eanred et son petit-fils Æthelred II règnent par la suite sur la Northumbrie.

Eardwulf est couramment identifié au « saint Hardulph » auquel est dédiée l'église de Breedon on the Hill, dans le Leicestershire. C'est peut-être là qu'il a été inhumé.

Earpwald

La mort d'Earpwald imaginée par le cartographe John Speed dans son Theatre of the Empire of Great Britaine (1610-1611).
La mort d'Earpwald imaginée par le cartographe John Speed dans son Theatre of the Empire of Great Britaine (1610-1611).

Earpwald, Eorpwald ou Erpenwald est un souverain du royaume d'Est-Anglie dans la première moitié du VIIe siècle.

Fils de Rædwald, il accède au pouvoir vers 624, puis se convertit au christianisme sous l'influence d'Edwin de Northumbrie à une date incertaine, 627 ou 632. Peu après avoir reçu le baptême, il est assassiné par un noble nommé Ricberht, dont les motifs sont vraisemblablement aussi politiques que religieux, et l'Est-Anglie retourne au paganisme pour quelques années, jusqu'à l'avènement de Sigeberht.

Earpwald est le premier roi anglo-saxon à mourir pour la foi chrétienne, ce qui lui vaut d'être vénéré comme un saint martyr de l'Église. Son règne n'est quasiment connu que par l'entremise de l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable. Il pourrait avoir été inhumé à Sutton Hoo.

Ecgberht (roi du Wessex)

Portrait d'Ecgberht dans un manuscrit généalogique du XIIIe siècle (British Library Royal MS 14 B V).
Portrait d'Ecgberht dans un manuscrit généalogique du XIIIe siècle (British Library Royal MS 14 B V).

Ecgberht ou Egbert est roi du Wessex de 802 jusqu'à sa mort, en 839.

Fils du roi Ealhmund de Kent, il est contraint à l'exil dans les années 780 par les rois Offa de Mercie et Beorhtric de Wessex. Après s'être réfugié à la cour de Charlemagne, il s'empare du trône du Wessex à la mort de Beorhtric. Les vingt premières années de son règne sont peu documentées, mais il parvient vraisemblablement à préserver son indépendance vis-à-vis de la Mercie, qui est alors le plus puissant royaume de l'île.

En 825, Ecgberht remporte la bataille d'Ellendun contre Beornwulf de Mercie et s'empare dans la foulée de l'Essex, du Kent, du Sussex et du Surrey, régions qui se trouvaient jusqu'alors dans l'orbite mercienne. Quatre ans plus tard, en 829, il vainc Wiglaf de Mercie et le chasse de son royaume, dont il prend le contrôle, avant de recevoir la soumission du roi de Northumbrie. Les triomphes d'Ecgberht, qui domine alors toute l'Angleterre, lui valent le titre de bretwalda dans la Chronique anglo-saxonne.

Ecgberht ne parvient cependant pas à asseoir durablement son hégémonie, et Wiglaf reprend le pouvoir en Mercie moins d'un an après avoir été chassé du pouvoir. Néanmoins, le Kent, le Sussex et le Surrey restent acquis au Wessex, et Ecgberht les attribue à son fils Æthelwulf, qui y règne sous son autorité. À la mort d'Ecgberht, Æthelwulf lui succède à la tête du Wessex, mais les royaumes du Sud-Est ne sont entièrement intégrés que deux décennies plus tard.

Ecgric

Ecgric, Ecric ou Egric est roi d'Est-Anglie au début du VIIe siècle.

Déjà associé au pouvoir par Sigeberht vers le début des années 630, Ecgric lui succède après son abdication, vers 632 ou 634. Quelques années plus tard, peut-être en 635 ou 636, l'Est-Anglie est attaquée par les armées de Penda, le roi païen de Mercie. Sigeberht quitte son monastère pour diriger la défense du royaume aux côtés d'Ecgric, mais ils sont tous deux tués au combat.

Edmond Ier

Edmond dans un manuscrit généalogique de la fin du xiiie siècle (MS Royal MS 14 B V, British Library).
Edmond dans un manuscrit généalogique de la fin du xiiie siècle (MS Royal MS 14 B V, British Library).

Edmond Ier, né en 920 ou 921 et mort le , est roi des Anglais de 939 à sa mort.

Fils d'Édouard l'Ancien et petit-fils d'Alfred le Grand, il a pour mère Eadgifu, la troisième femme d'Édouard. Il monte sur le trône à la mort de son demi-frère aîné Æthelstan et se retrouve confronté au roi viking Olaf Gothfrithson, qui s'empare du royaume viking d'York et étend son autorité sur la région des Cinq Bourgs. Edmond est contraint d'accepter ce partage de l'Angleterre, mais il profite de la mort d'Olaf en 941 pour renverser la situation. Il reconquiert les Cinq Bourgs en 942, puis chasse Olaf Kvaran d'York en 944. L'année suivante, il mène une campagne dévastatrice contre les Bretons du royaume de Strathclyde et en confie la garde au roi écossais Malcolm Ier.

Edmond accorde sa confiance aux mêmes conseillers qu'Æthelstan, au premier rang desquels les évêques Ælfheah de Winchester et Oda de Ramsbury, qui est nommé archevêque de Cantorbéry en 941, ainsi que l'ealdorman Æthelstan Demi-Roi. Il subsiste trois codes législatifs promulgués sous son règne, qui s'efforcent de contrôler les faides meurtrières et témoignent du caractère de plus en plus sacré de l'institution royale.

Après un règne d'à peine six ans, Edmond trouve la mort dans une rixe à l'âge de vingt-cinq ans et son frère cadet Eadred lui succède. Ses deux fils Eadwig et Edgar, issus de son mariage avec Ælfgifu, deviennent rois à leur tour après Eadred.

Édouard l'Ancien

Broche en argent imitant une monnaie d'Édouard (vers 920).
Broche en argent imitant une monnaie d'Édouard (vers 920).

Édouard l'Ancien est roi des Anglo-Saxons de 899 à sa mort, le .

À la mort de son père Alfred le Grand, en 899, Édouard est confronté à la révolte de son cousin Æthelwold, qui revendique le trône. Sa mort rapide, en 902, laisse Édouard libre de poursuivre la reconquête du Danelaw avec l'aide de sa sœur Æthelflæd, qui règne sur la moitié occidentale de la Mercie avec son mari Æthelred. Les campagnes d'Édouard et Æthelflæd sont couronnées de succès et voient la reconquête des principales forteresses occupées par les Vikings dans les Midlands. Après la mort de sa sœur, en 918, Édouard détrône sa fille Ælfwynn, qui lui avait succédé comme dame des Merciens, et annexe la région à son royaume. À la fin des années 910, il règne ainsi sur toute l'Angleterre au sud du Humber, et les rois du pays de Galles reconnaissent sa suzeraineté. Il meurt en 924, après avoir maté une révolte des Merciens et des Gallois à Chester. Son fils aîné Æthelstan lui succède.

Si les chroniqueurs médiévaux louent les succès militaires d'Édouard, les historiens modernes tendent à le négliger, notamment en raison de la rareté des sources écrites datant de son règne. Il souffre également de la comparaison avec son père. Son rôle dans la formation d'un royaume d'Angleterre unifié est réévalué à partir de la fin du XXe siècle.

Édouard le Martyr

Un penny d'argent frappé à Ipswich sous le règne d'Édouard.
Un penny d'argent frappé à Ipswich sous le règne d'Édouard.

Édouard le Martyr, né vers 962, mort le , est roi d'Angleterre de 975 à sa mort.

Fils aîné, peut-être illégitime, du roi Edgar, il lui succède à sa mort, mais non sans heurt, car une partie de la noblesse préfère rallier son demi-frère cadet Æthelred. C'est en grande partie le soutien des archevêques Dunstan de Cantorbéry et Oswald d'York qui permet à Édouard, encore adolescent, d'être couronné.

Le bref règne d'Édouard est marqué par une violente réaction anti-monastique : la noblesse profite de la succession difficile et de la jeunesse du roi pour déposséder les monastères bénédictins du royaume des biens que leur avait cédés le roi Edgar. Dans le domaine politique, la querelle opposant les deux principaux nobles du royaume, les ealdormen Ælfhere de Mercie et Æthelwine d'Est-Anglie, est près de dégénérer en guerre civile ouverte.

Édouard est assassiné à Corfe Castle après moins de trois ans de règne, dans des circonstances troubles, et Æthelred lui succède. Il est rapidement considéré comme saint et martyr, et son culte prospère à l'abbaye de Shaftesbury, où ses reliques sont transportées en 981. Plusieurs hagiographies lui sont consacrées, dans lesquelles il apparaît fréquemment comme une victime des machinations de sa belle-mère Ælfthryth, la mère d'Æthelred. L'Église orthodoxe, l'Église catholique et l'Église d'Angleterre le fêtent le .

Edwin (roi de Northumbrie)

Edwin et Paulin imaginés par le cartographe John Speed dans son Theatre of the Empire of Great Britaine (1610-1611).
Edwin et Paulin imaginés par le cartographe John Speed dans son Theatre of the Empire of Great Britaine (1610-1611).

Edwin ou Eadwine (vers 585 – 12 octobre 633) est roi de Deira et de Bernicie de 616 à sa mort. Il est le deuxième monarque à régner en même temps sur ces deux royaumes du nord de l'Angleterre, qui fusionnent par la suite pour donner la Northumbrie, et le premier à se convertir au christianisme.

Fils du roi du Deira Ælle, Edwin est contraint à l'exil lorsque le roi Æthelfrith de Bernicie conquiert le Deira. Ses pérégrinations le conduisent à la cour du roi Rædwald d'Est-Anglie, qui vainc Æthelfrith en 616, permettant à Edwin de monter sur les trônes de Bernicie et de Deira. Après la mort de son protecteur Rædwald vers 624, Edwin devient le plus puissant souverain de Grande-Bretagne : Bède le Vénérable l'inclut dans sa liste des rois ayant exercé l'imperium sur les autres monarques anglo-saxons, et la Chronique anglo-saxonne lui attribue le titre de bretwalda, ou « souverain de Bretagne ».

Edwin reçoit le baptême en 627 sous l'influence de sa femme, la princesse Æthelburh de Kent, et du missionnaire romain Paulin, qui devient le premier évêque d'York. Après dix-sept ans de règne, Edwin est vaincu et tué en 633 à la bataille de Hatfield Chase par les armées coalisées du Gallois Cadwallon ap Cadfan et du païen Penda de Mercie. L'œuvre de sa vie ne lui survit pas. La Bernicie et le Deira sont à nouveau séparées sous deux rois païens, et leur réunification est le fait d'Oswald, un fils de son rival Æthelfrith.

Éric Håkonsson

Éric Håkonsson (Eiríkr Hákonarson en vieux norrois), né vers 963 et décédé vers 1024, était un jarl norvégien. Jarl de Lade (dans le Trøndelag actuel), il gouverne la Norvège de 1000 à 1015. Il a notamment participé aux batailles du détroit de Hjörung et de Svolder, ainsi qu’à la conquête de l’Angleterre par Knut le Grand.

Éric est le fils de Håkon Sigurdsson, jarl de Lade. Sa famille paternelle, établie de longue date dans le Trøndelag, est, à cette époque, farouchement opposée au pouvoir des rois de Norvège, et n’hésite pas à faire alliance avec les Danois pour préserver son indépendance. Son père meurt en 995, en fuite après sa défaite face à Olaf Tryggvason, qui se proclame roi de Norvège. Éric lui succède en tant que jarl de Lade, mais doit fuir à l’étranger.

En l’an 1000, allié au roi Sven de Danemark, il défait Olaf Tryggvason à la bataille de Svolder. Le Trøndelag retrouve ainsi un semblant d’autonomie et le jarl Éric gouverne, aux côtés de son frère Svein Håkonsson, la Norvège pour le compte du roi Sven, dont il a épousé une fille, Gyða. En 1015, il laisse le gouvernement de la Norvège à Svein et participe à la conquête danoise de l’Angleterre aux côtés de Knut le Grand. Après la victoire de Knut en 1016, il obtient le titre de comte de Northumbrie. Il meurt probablement autour de 1024. Treize ans plus tard, son fils, Håkon Eiriksson, règne également sur la Norvège.

Honorius de Cantorbéry

L'entrée pour l'année 627 de la Chronique de Peterborough enregistre le sacre de l'archevêque Honorius.
L'entrée pour l'année 627 de la Chronique de Peterborough enregistre le sacre de l'archevêque Honorius.

Honorius est un prélat chrétien mort le . Membre de la mission grégorienne envoyée en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme, il devient le cinquième archevêque de Cantorbéry à la mort de Juste, entre 627 et 631.

Durant son archiépiscopat, il consacre Ithamar de Rochester, le premier évêque anglais autochtone, et encourage les efforts missionnaires de Félix auprès des Angles de l'Est. Son autorité ne dépasse cependant pas les frontières du Kent et de l'Est-Anglie. À sa mort, en 653, il est le dernier survivant de la mission grégorienne. Il est par la suite considéré comme saint et fêté le 30 septembre. Son successeur, Deusdedit, est le premier archevêque de Cantorbéry natif d'Angleterre.

Hygeberht

Carte des diocèses anglais sous le règne d'Offa, avec la nouvelle province de Lichfield (en vert)
Carte des diocèses anglais sous le règne d'Offa, avec la nouvelle province de Lichfield (en vert)

Hygeberht (également appelé Hygebeorht, Higbert ou Hygebald) est un prélat anglo-saxon de la deuxième moitié du VIIIe siècle.

Évêque de Lichfield à partir de 779, Hygeberht est élevé au rang d'archevêque en 787 en accord avec le souhait du roi Offa de Mercie, qui cherche vraisemblablement à réduire l'autorité de l'archevêque de Cantorbéry sur son royaume. Malgré les réticences du chapitre de Cantorbéry à reconnaître la nouvelle situation, c'est Hygeberht qui sacre l'archevêque Æthelhard en 793.

Après la mort d'Offa, en 796, son successeur Cenwulf s'efforce de rétablir la situation antérieure. Il obtient gain de cause au concile de Clofesho, en 803, qui décide le retour de Lichfield au rang de simple évêché. Mais Hygeberht n'occupe déjà plus ce poste à cette date : il abdique entre 799 et 801, et c'est en tant qu'abbé qu'il assiste à ce concile. C'est là sa dernière apparition dans les sources.

Ine (roi du Wessex)

Portrait d'Ine dans le vitrail de la Transfiguration de la cathédrale Saint-André de Wells (début du XXe siècle).
Portrait d'Ine dans le vitrail de la Transfiguration de la cathédrale Saint-André de Wells (début du XXe siècle).

Ine est roi du Wessex de 688 ou 689 à 726. Il est principalement connu pour son œuvre législative.

Il se révèle incapable de conserver les gains territoriaux réalisés par son prédécesseur Cædwalla, qui avait soumis une grande partie du Sud de l'Angleterre à son autorité. À la fin du règne d'Ine, les royaumes du Kent, du Sussex et d'Essex se sont libérés de la domination des Saxons de l'Ouest. Il parvient toutefois à garder le contrôle de l'actuel Hampshire, et il étend son royaume vers le sud-ouest aux dépens des Bretons de Cornouailles.

Ine est le premier roi du Wessex, et le premier roi anglo-saxon en dehors du Kent, à émettre un code de lois. Son texte offre un éclairage important sur l'histoire de la société anglo-saxonne et illustre la foi chrétienne d'Ine. Le commerce connaît une croissance importante sous son règne, ce dont témoigne l'expansion de la ville d'Hamwic, l'actuelle Southampton. Les premières pièces de monnaie frappées au Wessex datent vraisemblablement de cette période, bien qu'il n'en subsiste aucune portant le nom d'Ine.

Ine abdique en 726 pour se rendre en pèlerinage à Rome, suivant l'exemple de son prédécesseur. Æthelheard lui succède sur le trône du Wessex.

Juste de Cantorbéry

Statue de Juste dans la cathédrale de Rochester.
Statue de Juste dans la cathédrale de Rochester.

Juste (Justus en latin) est un prélat chrétien mort entre 627 et 631. Membre de la mission grégorienne envoyée en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme, il devient le premier évêque de Rochester, puis le quatrième archevêque de Cantorbéry.

Arrivé dans le royaume de Kent en 601, Juste est sacré évêque de Rochester par l'archevêque Augustin trois ans plus tard, en 604. Il est contraint de fuir en Francie après la mort du roi Æthelberht de Kent, en 616, mais il retrouve son diocèse dès l'année suivante. À la mort de Mellitus, en 624, il lui succède comme archevêque. Il est vénéré comme saint et fêté le 10 novembre, jour anniversaire de sa mort.

Laurent de Cantorbéry

La pierre tombale de Laurent à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry.
La pierre tombale de Laurent à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry.

Laurent (Laurence ou Lawrence en anglais, Laurentius en latin) est un prélat chrétien mort le . Membre de la mission grégorienne envoyée en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme, il devient le deuxième archevêque de Cantorbéry après Augustin, le chef de la mission, mort entre 604 et 609.

Durant son archiépiscopat, Laurent s'efforce en vain d'amener les évêques de l'Église celtique à adopter les coutumes romaines. Il est également confronté à une réaction païenne dans le royaume de Kent après la mort du roi Æthelberht, son premier souverain chrétien, en 616. Le fils et successeur d'Æthelberht, Eadbald, finit par adopter à son tour la religion chrétienne. Sa conversion est généralement attribuée à Laurent, mais elle pourrait s'être produite après sa mort.

Laurent est révéré comme un saint après sa mort. Il est fêté le 3 février. Son successeur à Cantorbéry est Mellitus, un autre membre de la mission grégorienne.

Leofric (évêque)

La première page du Missel de Leofric mentionne en latin et en vieil anglais que ce manuscrit est un don de l'évêque Leofric à la cathédrale d'Exeter.
La première page du Missel de Leofric mentionne en latin et en vieil anglais que ce manuscrit est un don de l'évêque Leofric à la cathédrale d'Exeter.

Leofric, parfois francisé en Léofric, est un prélat anglais mort le . Il est évêque de Crediton et de Cornouailles de 1046 à 1050, puis premier évêque d'Exeter de 1050 jusqu'à sa mort.

Probablement originaire des Cornouailles, Leofric suit des études en Europe continentale où il fait la connaissance du prince anglais en exil Édouard le Confesseur et devient son chapelain. Lorsque Édouard rentre en Angleterre, en 1041, Leofric l'accompagne. Devenu roi l'année suivante, Édouard récompense sa fidélité en lui offrant des terres, puis les sièges épiscopaux du Devon et de Cornouailles.

En 1050, Leofric fusionne ses deux diocèses et déplace son siège épiscopal à Exeter, une ville plus grande et plus prospère que Crediton. Il effectue de nombreux dons à sa cathédrale, notamment plusieurs dizaines de livres. À sa mort, en 1072, la cathédrale d'Exeter bénéficie grâce à lui d'une des bibliothèques les mieux fournies de toute l'Angleterre. Plusieurs de ces manuscrits subsistent au début du XXIe siècle, le plus célèbre étant le recueil de poésie vieil-anglaise connu sous le nom de Livre d'Exeter.

Liste des rois du Kent

L'ascendance d'Æthelberht II dans le Textus Roffensis, un manuscrit du xiie siècle qui comprend l'une des quatre recensions de l'« Anglian collection ».
L'ascendance d'Æthelberht II dans le Textus Roffensis, un manuscrit du xiie siècle qui comprend l'une des quatre recensions de l'« Anglian collection ».

La liste des rois de Kent réunit les souverains du royaume anglo-saxon de Kent, depuis ses fondateurs légendaires, les frères Hengist et Horsa, qui auraient vécu au milieu du Ve siècle, jusqu'à son annexion au royaume de Wessex, au début du IXe siècle.

Grâce à l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, cette liste peut être établie avec précision jusqu'à la mort du roi Wihtred, en 725. Après cette date, l'histoire du Kent doit être reconstituée à partir de sources moins précises, comme les chartes et monnaies émises par les rois, dont la succession est par conséquent plus difficile à reconstruire, d'autant que la royauté est à cette époque régulièrement partagée entre deux monarques dont l'un gouverne la moitié orientale du royaume et l'autre, la moitié occidentale.

Mellitus

La pierre tombale de Mellitus à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry.
La pierre tombale de Mellitus à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry.

Mellitus est un prélat chrétien mort le . Membre de la mission grégorienne envoyée en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme, il devient le premier évêque de Londres, puis le troisième archevêque de Cantorbéry.

Arrivé dans le royaume de Kent en 601, avec la deuxième vague de missionnaires, Mellitus est sacré évêque de Londres par l'archevêque Augustin de Cantorbéry en 604 et baptise Sæberht, le roi des Saxons de l'Est. Le pape Grégoire le Grand, commanditaire de la mission, lui écrit pour recommander aux missionnaires de procéder à une conversion graduelle des Anglo-Saxons, en faisant de leurs temples des églises et de leurs sacrifices des fêtes chrétiennes.

Après la mort des protecteurs de la mission grégorienne, les rois Sæberht et Æthelberht de Kent, Mellitus est chassé de Londres vers 617 par les fils païens de Sæberht. Il se réfugie en Francie, puis rentre en Angleterre après la conversion d'Eadbald, le fils et successeur d'Æthelberht. Néanmoins, il ne peut retrouver son siège londonien. Il devient archevêque de Cantorbéry en 619, succédant à Laurent. Après sa mort, cinq ans plus tard, il est vénéré comme saint.

Mission grégorienne

La cathédrale de Cantorbéry vue depuis les ruines de l'abbaye fondée par le missionnaire Augustin.
La cathédrale de Cantorbéry vue depuis les ruines de l'abbaye fondée par le missionnaire Augustin.

La mission grégorienne est une entreprise missionnaire envoyée par le pape Grégoire le Grand en Grande-Bretagne à la fin du VIe siècle pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme. Entre son arrivée sur le sol anglais en 597 et la mort du dernier missionnaire en 653, elle parvient à implanter la religion chrétienne dans le sud de la Grande-Bretagne.

Au cours du Ve siècle, l'ancienne province romaine de Bretagne est progressivement colonisée par des tribus germaniques pratiquant leur propre religion au détriment des autochtones celtes partiellement christianisés. En 596, Grégoire le Grand envoie un groupe de quarante missionnaires pour convertir Æthelberht, le souverain du royaume du Kent, dont la femme, Berthe, est une princesse mérovingienne chrétienne. Au-delà du simple accroissement du nombre de chrétiens, Grégoire cherche probablement à renforcer l'influence de la papauté en Europe.

Les missionnaires, menés par Augustin, débarquent dans le Kent en 597. Æthelberht les autorise à prêcher dans sa capitale de Cantorbéry, et il reçoit le baptême avant 601, date à laquelle le pape envoie une deuxième vague de missionnaires. Plusieurs sièges épiscopaux sont fondés dans les années qui suivent, à Rochester dans le Kent et à Londres dans le royaume voisin d'Essex. Dans l'esprit de Grégoire, Augustin doit devenir un archevêque métropolitain avec autorité sur le clergé celtique, mais ce dernier refuse de se soumettre aux missionnaires romains, qui sont peut-être perçus comme des agents des envahisseurs anglo-saxons par les Bretons.

La mort d'Æthelberht, en 616, est suivie d'un retour en force du paganisme dans le sud. Si Eadbald, le successeur d'Æthelberht, finit par se convertir à son tour, le siège épiscopal de Londres doit être abandonné par son détenteur, le missionnaire Mellitus. Pendant ce temps, la mission progresse dans le nord de l'Angleterre : le mariage du roi Edwin de Northumbrie avec Æthelburg, la fille d'Æthelberht, s'accompagne d'une vague de conversions dans la région, due aux efforts du missionnaire Paulin, qui devient le premier évêque d'York après le baptême d'Edwin, en 627. Cependant, ce dernier meurt au combat en 633 et sa veuve s'enfuit vers le Kent avec Paulin. La conversion de la Northumbrie, dans les décennies qui suivent, est finalement le fait de missionnaires irlandais.

Malgré les revers qu'elle subit, la mission grégorienne est à l'origine de l'établissement du christianisme romain dans le Kent et les régions environnantes. En réintroduisant la culture romaine en Grande-Bretagne, elle contribue également au développement des arts et du droit anglo-saxons. La succession des archevêques de Cantorbéry remonte de manière ininterrompue jusqu'à Augustin, le premier primat d'Angleterre.

Olaf Gothfrithson

Une mention d'Olaf, appelé Anlafus rex Hẏberniæ (« Olaf roi d'Irlande ») dans la Chronique de Melrose (MS Cotton Faustina B ix).
Une mention d'Olaf, appelé Anlafus rex Hẏberniæ (« Olaf roi d'Irlande ») dans la Chronique de Melrose (MS Cotton Faustina B ix).

Olaf Gothfrithson (Óláfr Guðrøðarson en vieux norrois, Amlaíb mac Gofraid en vieil irlandais, Ánláf en vieil anglais) est un roi viking actif dans les îles Britanniques dans la première moitié du Xe siècle. Il règne sur Dublin de 934 à 939, puis sur York de 939 jusqu'à sa mort, en 941.

Fils du roi de Dublin Gothfrith, Olaf appartient aux Uí Ímair, la dynastie des descendants d'Ivar. Il succède à son père à sa mort. En 937, il étend son autorité sur les Vikings de Limerick en s'emparant de leur roi Amlaíb Cenncairech. La même année, il s'allie avec le roi écossais Constantin II contre le roi anglais Æthelstan en vue de reconquérir le royaume viking d'York, sur lequel son père a brièvement régné en 927. Leur campagne se termine par une défaite à la bataille de Brunanburh.

En 939, Olaf profite de la mort d'Æthelstan pour retraverser la mer d'Irlande et s'établir comme roi à York, laissant le royaume de Dublin à son frère Blácaire. Lors d'une rencontre à Leicester, il conclut un accord avec Edmond, le successeur d'Æthelstan, concernant la division de l'Angleterre. Les Vikings ne tardent pas à rompre cet accord en occupant la région des Cinq Bourgs, un événement qui prend peut-être place après la mort d'Olaf en 941. Son cousin Olaf Kvaran lui succède à York.

Offa (roi de Mercie)

Monnaie d'Offa.
Monnaie d'Offa.

Offa est roi de Mercie de 757 à sa mort, en juillet 796.

Il monte sur le trône dans un contexte troublé : Æthelbald, roi depuis 716, est assassiné en 757, et son successeur Beornred ne règne que quelques mois avant d'être supplanté par Offa. Après avoir rétabli l'autorité mercienne sur les peuples des Midlands, Offa étend vers 770 sa suzeraineté sur les royaumes de Kent et de Sussex. Il s'allie avec le roi Beorhtric de Wessex et soumet l'Est-Anglie dans les années 780.

À la fin de son règne, Offa est sans conteste le plus puissant monarque de Grande-Bretagne. Il entretient une correspondance avec Charlemagne et finance la construction de nombreux établissements religieux, malgré ses relations conflictuelles avec l'archevêque de Cantorbéry Jænberht. Il ne parvient cependant pas à établir une dynastie durable : son fils et successeur Ecgfrith ne lui survit que cinq mois, et c'est un cousin éloigné, Cenwulf, qui devient roi après lui.

De nombreux historiens considèrent Offa comme le plus important monarque anglo-saxon avant Alfred le Grand. Un témoignage évident de sa puissance est la digue d'Offa, une barrière de terre de 130 km de long édifiée sous son règne à la frontière du pays de Galles. Son règne a longtemps été considéré comme une étape vers l'unification de l'Angleterre, mais ce point de vue n'est plus majoritaire parmi les historiens.

Paulin d'York

Statue de Paulin à la cathédrale de Rochester.
Statue de Paulin à la cathédrale de Rochester.

Paulin ou Paulinus (mort le ) est un missionnaire romain et le premier évêque d'York.

Membre de la mission envoyée par le pape Grégoire Ier pour convertir les Anglo-Saxons, Paulin débarque en Angleterre en 604. Après quelques années passées dans le Kent, il est sacré évêque, probablement en 625, et accompagne la princesse Æthelburg de Kent en Northumbrie, où elle épouse le roi Edwin. Paulin réussit à convertir Edwin et un certain nombre de ses sujets au christianisme et construit plusieurs églises en Northumbrie. Après le décès d'Edwin en 633, il fuit la région avec Æthelburg et retourne dans le Kent, où il occupe jusqu'à sa mort le poste d'évêque de Rochester.

Paulin est vénéré comme un saint par les Églises catholique et anglicane. Il est fêté le 10 octobre.

Penda

Vitrail du cloître de la cathédrale de Worcester représentant la mort de Penda.
Vitrail du cloître de la cathédrale de Worcester représentant la mort de Penda.

Penda (mort le ) est un roi de Mercie de la première moitié du VIIe siècle.

Le règne de Penda, qui commence à une date incertaine, est marqué par de nombreuses campagnes militaires contre les peuples voisins. Il s'attaque avec succès aux Saxons de l'Ouest et aux Angles de l'Est, mais c'est face aux Northumbriens qu'il remporte ses plus grandes victoires, à Hatfield Chase contre Edwin en 633, puis à Maserfield contre Oswald en 642. Il est alors le plus puissant monarque de Grande-Bretagne, et son royaume s'étend d'un bout à l'autre des Midlands. Il trouve la mort au combat à la bataille de la Winwaed face à Oswiu, le successeur d'Oswald.

Principalement connu grâce à l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, où il joue un rôle d'antagoniste face aux rois chrétiens de Northumbrie, Penda est le premier grand roi guerrier de Mercie, préfigurant la suprématie mercienne du VIIIe siècle. Il est également le dernier grand monarque anglo-saxon païen. Bien qu'il accepte la présence de missionnaires dans son royaume, la christianisation des Midlands ne débute réellement que sous le règne de ses fils Wulfhere et Æthelred.

Rædwald

Le casque de parade retrouvé à Sutton Hoo (ici sa reconstitution par le musée Royal Armouries) appartenait peut-être à Rædwald.
Le casque de parade retrouvé à Sutton Hoo (ici sa reconstitution par le musée Royal Armouries) appartenait peut-être à Rædwald.

Rædwald ou Redwald est roi d’Est-Anglie dans le premier quart du VIIe siècle. C’est le premier souverain de ce royaume dont on connaisse davantage que le seul nom, principalement grâce à l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable.

Rædwald se convertit au christianisme lors d’un séjour au royaume du Kent, sans pour autant abandonner totalement ses anciennes croyances. Après avoir vaincu Æthelfrith de Northumbrie sur la rivière Idle vers 616/617, il place le prince Edwin de Deira, qui s’était réfugié à sa cour, sur le trône northumbrien. Selon Bède, Rædwald est le quatrième des rois anglo-saxons à avoir exercé l’imperium sur toute l’Angleterre au sud de l’Humber, et la Chronique anglo-saxonne en fait l’un des huit bretwaldas, bien qu’il soit impossible d’évaluer avec certitude l’étendue de son pouvoir.

Rædwald meurt vers 624, et son fils Earpwald lui succède. Il pourrait être le roi enterré dans le tertre numéro 1 de Sutton Hoo, bien que d’autres candidats aient été avancés.

Réforme bénédictine anglaise

Le frontispice de la charte de 966 par laquelle le roi Edgar réforme le monastère du New Minster, à Winchester (MS Cotton Vespasian A.viii, British Library), représente le roi entouré de Pierre et Marie aux pieds d'un Christ en gloire.
Le frontispice de la charte de 966 par laquelle le roi Edgar réforme le monastère du New Minster, à Winchester (MS Cotton Vespasian A.viii, British Library), représente le roi entouré de Pierre et Marie aux pieds d'un Christ en gloire.

La réforme bénédictine ou réforme monastique est un mouvement religieux et intellectuel que connaît le royaume d'Angleterre dans la seconde moitié du Xe siècle. Très inspiré de la réforme clunisienne qui se développe sur le continent à la même période, il cherche à remplacer le clergé séculier, souvent constitué d'hommes mariés, par des moines tenus au célibat et au respect de la règle de saint Benoît. Les chefs de file de cette réforme sont les prélats Dunstan de Cantorbéry, Oswald de Worcester et Æthelwold de Winchester, qui occupent les principaux sièges épiscopaux anglais des années 960 à 980.

La majeure partie des monastères fondés en Angleterre aux VIIe et VIIIe siècles sont d'obédience bénédictine, mais le monachisme connaît un net déclin au IXe siècle. Le roi Alfred le Grand prend conscience de ce problème et s'efforce d'y remédier. Le cosmopolitisme de la cour de son petit-fils Æthelstan permet à Dunstan et Æthelwold d'entrer en contact avec des bénédictins venus d'Europe. Le roi Edgar, le neveu d'Æthelstan, partage les objectifs des réformateurs et facilite leurs entreprises, d'autant que la couronne en ressort plus puissante. Le mouvement décline à partir de la fin du Xe siècle, après la mort d'Edgar en 975 et des principaux réformateurs dans les années qui suivent.

Les conséquences de la réforme sur les plans artistique et intellectuel sont importantes. Les ateliers mis en place par Æthelwold se distinguent par la qualité de leurs enluminures, et les monastères réformés produisent de nombreux textes latins en prose et en vers dans le style herméneutique alors en vogue en Angleterre. L'école fondée par Æthelwold à Winchester joue un rôle crucial dans l'élaboration d'un standard écrit du vieil anglais, notamment grâce à Ælfric, son élève le plus célèbre.

Les textes médiévaux concernant la réforme sont tous issus du mouvement réformateur ou de ses partisans, qui condamnent fermement le clergé séculier, accusé d'être corrompu et pas à la hauteur de la tâche. Les historiens commencent à remettre en question ce point de vue à la fin du XXe siècle.

Le Retour de Beorhtnoth, fils de Beorhthelm

La statue de Beorhtnoth (ou Byrhtnoth) à Maldon.
La statue de Beorhtnoth (ou Byrhtnoth) à Maldon.

Le Retour de Beorhtnoth, fils de Beorhthelm (The Homecoming of Beorhtnoth Beorhthelm's Son) est une pièce de théâtre en vers allitératifs de J. R. R. Tolkien parue en 1953. Son action se déroule en Angleterre, peu après la défaite des Anglo-Saxons face aux Vikings à la bataille de Maldon. Elle met en scène Torhthelm et Tídwald, deux serviteurs chargés d'aller récupérer le corps de leur seigneur Beorhtnoth, tombé au combat lors de cette bataille.

Tolkien situe sa pièce dans la continuité du poème en vieil anglais La Bataille de Maldon. Elle est précédée d'une introduction, dans laquelle Tolkien retrace brièvement le contexte historique du récit, et suivie d'un essai sur le mot anglo-saxon ofermod, qui apparaît dans La Bataille de Maldon pour décrire le caractère de Beorhtnoth et dont le sens exact est incertain.

Ricberht

Ricberht ou Ricbert est un Anglo-Saxon ayant vécu au VIIe siècle.

Il n'est connu qu'à travers l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, qui le décrit comme un païen ayant assassiné le roi Earpwald d'Est-Anglie vers 627. Bien que Bède ne le précise pas, il est possible que Ricberht soit ensuite monté sur le trône pour régner sur les Angles de l'Est pendant les trois années qui séparent la mort d'Earpwald de l'avènement de Sigeberht. Cette période constitue une interruption dans la christianisation du royaume d'Est-Anglie, débutée sous Earpwald et reprise sous Sigeberht. Ricberht pourrait ainsi incarner une réaction païenne aux progrès de la nouvelle religion.

Robert de Jumièges

Robert de Jumièges ou Robert Champart (mort entre 1052 et 1055) est un prélat normand du XIe siècle.

Prieur de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen, Robert devient abbé de l'abbaye de Jumièges en 1037 et y supervise la construction d'une nouvelle abbatiale dans le style roman. Il se lie d'amitié avec le prince anglais Édouard le Confesseur, qui monte sur le trône d'Angleterre en 1042 et nomme Robert évêque de Londres en 1044, puis archevêque de Cantorbéry en 1051. Il est le premier Normand à occuper ce siège, mais son archiépiscopat ne dure que dix-huit mois. Durant cette période, il s'attire l'inimitié du puissant comte Godwin de Wessex en essayant de lui reprendre des domaines qui dépendaient historiquement de Cantorbéry. Il finit par être chassé du royaume et déposé en septembre 1052. Revenu à Jumièges, il y meurt à une date inconnue, peut-être le 26 mai 1055.

D'après le chroniqueur normand Guillaume de Jumièges, Robert serait retourné en Normandie en 1051 ou en 1052 pour informer le duc Guillaume qu'Édouard souhaitait lui léguer le trône d'Angleterre. Les historiens s'interrogent sur la date exacte de ce voyage, si tant est qu'il ait effectivement eu lieu. Le traitement de Robert par les Anglais est l'une des raisons invoquées par Guillaume le Conquérant pour sa conquête de l'Angleterre en 1066.

Rohan (Terre du Milieu)

L'emblème du Rohan est un cheval blanc sur fond vert.
L'emblème du Rohan est un cheval blanc sur fond vert.

Le Rohan est un royaume de l'univers de fiction de la Terre du Milieu créé par J. R. R. Tolkien. Il apparaît dans son roman Le Seigneur des anneaux, où il sert de cadre à une partie des événements relatés dans les livres des Deux Tours et du Retour du roi. Son histoire est développée dans des textes parus à titre posthume dans Contes et légendes inachevés.

Composé de grandes plaines herbeuses, le Rohan est le pays des Rohirrim, un peuple humain réputé pour ses chevaux. Fidèles alliés du Gondor, les Rohirrim participent à la guerre de l'Anneau contre le Seigneur des ténèbres Sauron. Ils remportent la bataille de la Ferté-au-Cor sur les armées de l'Isengard et contribuent à la défaite du Mordor aux Champs du Pelennor.

Pour développer la culture des Rohirrim, Tolkien s'inspire des Anglo-Saxons tels qu'ils sont dépeints dans la poésie vieil-anglaise, au point que le critique Tom Shippey les décrit comme « des Anglo-Saxons à dos de cheval ». La langue qu'il leur fait parler est un dialecte du vieil anglais et la résidence royale de Meduseld est calquée sur Heorot, le grand hall du roi Hrothgar dans le poème vieil-anglais Beowulf.

Sanglier de Guilden Morden

Dessin de 1904.
Dessin de 1904.

Le sanglier de Guilden Morden est une figurine en bronze du VIe ou VIIe siècle représentant un sanglier. Découverte dans une tombe anglo-saxonne à Guilden Morden, dans le Cambridgeshire, elle est léguée au British Museum en 1904 par Herbert Fordham, le fils de son découvreur.

Le sanglier est représenté de manière simplifiée : c'est surtout sa longue crinière qui permet de l'identifier. La forme des pattes avant et arrière suggère qu'il était monté à l'origine sur un autre objet, vraisemblablement un casque. Des casques ornés de figurines de sanglier sont mentionnés à plusieurs reprises dans le poème Beowulf, et deux casques de ce genre ont été retrouvés en Angleterre : ceux de Benty Grange et de Wollaston. Dans la culture germanique, le sanglier est un animal symboliquement important, qui joue un rôle protecteur.

Seax de Beagnoth

Le seax de Beagnoth, exposé au British Museum.
Le seax de Beagnoth, exposé au British Museum.

Le seax de Beagnoth, ou scramasaxe de la Tamise, est un couteau à un tranchant anglo-saxon du IXe siècle. Il a été découvert dans la Tamise en 1857 et se trouve désormais au British Museum de Londres.

Ce seax est une arme de prestige qui présente des motifs complexes en incrustations de cuivre, de bronze et de fils d'argent. L'un des côtés de la lame porte deux inscriptions en runes anglo-saxonnes : les vingt-huit lettres de cet alphabet, suivies du nom ᛒᛠᚷᚾᚩᚦ (Beagnoth). L'alphabet joue probablement un rôle magique, tandis que le nom pourrait être celui du propriétaire de l'arme ou du forgeron.

Les autres armes blanches d'origine anglo-saxonne ou viking gravées de caractères présentent soit des inscriptions en alphabet latin sur la lame, soit des inscriptions runiques sur la garde ou le fourreau. Le seax de Beagnoth est l'une des rares armes de cette époque dont la lame arbore des runes, et le seul objet connu portant l'intégralité de l'alphabet runique anglo-saxon.

Sigeberht (roi d'Est-Anglie)

Sigeberht ou Sigebert est roi d'Est-Anglie au début des années 630. Son règne, principalement connu grâce à l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, est marqué par la conversion définitive de son royaume au christianisme.

Selon les sources, Sigeberht est le fils ou le beau-fils de Rædwald. Son nom suggère un lien avec le royaume d'Essex ou la dynastie mérovingienne. Exilé en Francie sous le règne d'Earpwald, fils et successeur de Rædwald, il y reçoit le baptême et une éducation chrétienne. Il monte sur le trône d'Est-Anglie après la mort d'Earpwald. Dès son avènement, il demande à Félix de Burgondie d'évangéliser son royaume. Il institue des écoles pour enseigner le latin, sur le modèle de celles qu'il a connues dans les royaumes francs.

Vers 632 ou 634, il abdique en faveur d'Ecgric, qui régnait jusqu'alors à ses côtés, et se retire dans un monastère. Quelques années plus tard, l'Est-Anglie est attaquée par les armées de Penda, roi païen de Mercie. Sigeberht est tiré de sa retraite pour mener ses anciens sujets au combat, mais Ecgric et lui sont vaincus et tués. Il est vénéré comme martyr après sa mort.

Siward Barn

L'entrée pour 1071 de de la Chronique de Peterborough mentionne « Siward bearn » (premiers mots de la quatrième ligne).
L'entrée pour 1071 de de la Chronique de Peterborough mentionne « Siward bearn » (premiers mots de la quatrième ligne).

Siward Barn, ou Sigeward Bearn en vieil anglais (fl. 1066-1087), est un grand propriétaire foncier anglais du XIe siècle. Il fait partie des principaux résistants à l'autorité de Guillaume le Conquérant dans les années qui suivent la conquête normande de l'Angleterre, en 1066.

La Chronique anglo-saxonne rapporte qu'il est fait prisonnier en 1071 sur l'île d'Ely, où il a rejoint d'autres rebelles comme Hereward l'Exilé, l'évêque Æthelwine de Durham et l'ancien comte de Northumbrie Morcar. Ses terres sont confisquées et redistribuées, principalement au seigneur anglo-normand Henri de Ferrières qui apparaît comme leur nouveau propriétaire dans le Domesday Book, compilé en 1086.

Siward fait partie des prisonniers de haut rang libérés par Guillaume sur son lit de mort, en 1087. Il n'est plus mentionné après cette date, mais certains historiens proposent de l'identifier au « Siward, comte de Gloucester » mentionné dans le récit que font des sources plus tardives de la fondation de Nova Anglia, une colonie anglaise sur les rivages de la mer Noire.

Siward de Northumbrie

Portrait imaginaire de Siward par James Smetham (1861).
Portrait imaginaire de Siward par James Smetham (1861).

Siward (mort en 1055) est un comte anglais de la première moitié du XIe siècle.

Probablement d'origine danoise, Siward commence sa carrière en Angleterre sous le règne de Knut le Grand. Il gouverne au nom du roi le sud de la Northumbrie, autour de la ville d'York, à partir de 1033 au plus tard. En 1041, il unifie toute la Northumbrie après l'assassinat du comte de Bamburgh Eadulf, qui tenait la région au nord du Tees. Son mariage avec Ælfflæd, la sœur d'Eadulf, lui permet vraisemblablement d'asseoir son autorité sur la région. Il étend par la suite son emprise sur les comtés anglais du Northamptonshire et du Huntingdonshire, dans les Midlands, et reprend peut-être aussi le Cumbria au royaume de Strathclyde.

Siward envahit l'Écosse en 1054 et remporte une grande victoire sur le roi Macbeth, qui coûte cependant la vie à son fils aîné Osbeorn. Le comte meurt de dysenterie l'année suivante et est inhumé à l'église Saint-Olave d'York. Son autre fils, Waltheof, devient à son tour comte de Northumbrie après la conquête normande de l'Angleterre.

Plus de cinq siècles après sa mort, la campagne écossaise de Siward apparaît de manière romancée dans le dernier acte de la pièce Macbeth de William Shakespeare.

Stigand

Stigand représenté sur la tapisserie de Bayeux.
Stigand représenté sur la tapisserie de Bayeux.

Stigand est un ecclésiastique anglais mort le 21 ou le 22 février 1072. Il est archevêque de Cantorbéry de 1052 à 1070.

Issu d'une famille anglo-scandinave, Stigand entre au service du roi Knut le Grand en tant que chapelain de la fondation royale d'Ashingdon en 1020. Il joue ensuite un rôle de conseiller auprès du roi, puis de ses fils et successeurs. Sous le règne d'Édouard le Confesseur, Stigand semble devenir le principal responsable de l'administration du royaume. Il est nommé évêque d'Elmham en 1043, puis évêque de Winchester quatre ans plus tard. En 1052, il est choisi pour succéder à l'archevêque de Cantorbéry Robert de Jumièges, qui s'est enfui d'Angleterre. Comme son prédécesseur n'est pas mort, il ne bénéficie pas d'une légitimité incontestée, et plusieurs évêques anglais élus dans les années qui suivent préfèrent être sacrés par son homologue d'York, voire par le pape.

Ayant conservé le siège de Winchester en plus de celui de Cantorbéry, Stigand accumule au fil des ans une immense fortune personnelle : il est le troisième homme le plus riche d'Angleterre en 1066, après le roi Édouard et le comte Harold Godwinson. Cette année-là, il assiste aux derniers instants du roi, puis au couronnement de son successeur, Harold. Après la mort de ce dernier à la bataille d'Hastings en octobre, il se soumet à Guillaume le Conquérant. Le jour de Noël, il assiste au sacre de Guillaume, mais n'y officie pas : c'est l'archevêque d'York Ealdred qui couronne le nouveau roi.

En dépit de pressions croissantes, Stigand continue à apparaître à la cour et à consacrer des évêques pendant plus de trois ans. Il est déposé en 1070 par des légats pontificaux et emprisonné à Winchester, où il trouve la mort deux ans plus tard. Par la suite, les Normands noircissent volontiers son image pour justifier de la nécessité de réformer le clergé anglais.

J. R. R. Tolkien


John Ronald Reuel Tolkien est un écrivain, poète, philologue et professeur d'université anglais, né le à Bloemfontein et mort le à Bornemouth. Il est principalement connu pour ses romans Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.

Après des études à Birmingham et à Oxford et l'expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale, Tolkien devient professeur assistant (reader) de langue anglaise à l'université de Leeds en 1920, puis professeur de vieil anglais à l'université d'Oxford en 1925 et professeur de langue et de littérature anglaises en 1945, toujours à Oxford. Il prend sa retraite en 1959. Durant sa carrière universitaire, il défend l'apprentissage des langues, surtout germaniques, et bouleverse l'étude du poème anglo-saxon Beowulf avec sa conférence Beowulf : Les Monstres et les Critiques (1936). Son essai Du conte de fées (1939) est également considéré comme un texte crucial dans l'étude de ce genre littéraire.

Tolkien commence à écrire pour son plaisir dans les années 1910, élaborant toute une mythologie autour de langues qu'il invente. L'univers ainsi créé, la Terre du Milieu, prend forme au fil des réécritures et compositions. Son ami C. S. Lewis l'encourage dans cette voie, de même que les autres membres de leur cercle littéraire informel, les Inklings. En 1937, la publication de Le Hobbit fait de Tolkien un auteur pour enfants estimé. Sa suite longtemps attendue, Le Seigneur des anneaux, est d'une tonalité plus sombre. Elle paraît en 1954-1955 et devient un véritable phénomène de société dans les années 1960, notamment sur les campus américains. Tolkien travaille sur sa mythologie jusqu'à sa mort, mais ne parvient pas à donner une forme achevée au Silmarillion. Ce recueil de légendes des premiers âges de la Terre du Milieu est finalement mis en forme et publié à titre posthume en 1977 par son fils et exécuteur littéraire Christopher, en collaboration avec Guy Gavriel Kay. Depuis, Christopher Tolkien publie régulièrement des textes inédits de son père…

Wiglaf (roi de Mercie)

Le Sud de l'Angleterre sous le règne de Wiglaf.
Le Sud de l'Angleterre sous le règne de Wiglaf.

Wiglaf est roi de Mercie de 827 à 829, puis de 830 à sa mort, survenue en 839 ou 840.

D'ascendance incertaine, il monte sur le trône d'un royaume en proie à d'intenses luttes dynastiques et dont la mainmise sur le reste de l'Angleterre est remise en question par l'ascension du Wessex. Après seulement trois années de règne, il est chassé du pouvoir en 829 par Egbert de Wessex, qui prend directement le contrôle de la Mercie. Néanmoins, Wiglaf recouvre son trône dès l'année suivante, et conserve le pouvoir pendant la décennie qui suit.

Le très faible nombre de monnaies frappées durant son second règne trahit peut-être une relation de vassalité vis-à-vis d'Egbert, mais il n'en existe aucune preuve explicite, et Wiglaf se comporte par ailleurs en souverain parfaitement indépendant. Il rétablit l'influence mercienne dans une partie de ses anciennes dépendances, notamment dans le Berkshire et en Essex, mais les autres restent acquises au Wessex.

Wiglaf meurt en 839 ou 840. Une tradition de l'abbaye d'Evesham lui donne pour successeur son fils Wigmund, mais la plupart des sources ne le mentionnent pas et font succéder à Wiglaf un certain Beorhtwulf, qui ne lui est pas apparenté. Wiglaf est inhumé à Repton, près de Derby.

Wihtred

Photographie de quatre stèles basses alignées dans un cimetière.
Tombes de quatre rois de Kent à l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry. Celle de Wihtred est la troisième en partant de la gauche.

Wihtred, né vers 670, est roi de Kent de 690 ou 691 environ jusqu'à sa mort, le 23 avril 725.

Fils d'Ecgberht Ier et frère d'Eadric, Wihtred monte sur le trône après une période confuse, durant laquelle le royaume de Kent est brièvement conquis par Cædwalla de Wessex et déchiré par des conflits dynastiques. Il succède à Oswine, probablement issu d'une autre branche de la famille royale.

Les annales de l'époque ne rapportent que de rares incidents survenus au cours du long règne de Wihtred. Peu après son avènement, il promulgue un code de lois qui a été préservé dans un manuscrit, le Textus Roffensis. Ces lois prêtent une attention importante aux droits de l'Église et punissent notamment les mariages irréguliers et les cultes païens. À sa mort, en 725, ses trois fils Æthelberht, Eadberht et Alric lui succèdent.

Wilfrid

Vitrail à l'effigie de Wilfrid dans la cathédrale de Chichester.
Vitrail à l'effigie de Wilfrid dans la cathédrale de Chichester.

Wilfrid ou Wilfrith, né vers 633 et mort en 709 ou 710, est un religieux anglo-saxon.

Originaire de Northumbrie, Wilfrid bénéficie dans sa jeunesse du soutien de la reine Eanflæd et étudie à Lindisfarne et à Cantorbéry avant de se rendre sur le continent pour poursuivre sa formation à Lyon et à Rome. De retour en Angleterre, il joue un rôle important dans l'adoption de la méthode romaine du calcul de la date de Pâques lors du concile de Whitby en 664. Nommé évêque d'York la même année, il ne le devient effectivement qu'en 669 et fait preuve d'une grande activité dans son diocèse en fondant plusieurs églises et monastères. L'important pouvoir qu'il détient en tant que seul évêque du Nord de l'Angleterre suscite la méfiance du roi Ecgfrith et de l'archevêque Théodore de Tarse, qui le dépose en 678. Après avoir fait appel en vain au pape, Wilfrid s'exile dans le royaume de Sussex, où il entreprend la conversion des Saxons du Sud et fonde l'évêché de Selsey.

Wilfrid retrouve brièvement son siège d'York dans la deuxième moitié des années 680, mais il en est à nouveau chassé en 691 par le successeur d'Ecgfrith, Aldfrith. Il se rend alors en Mercie et apporte son soutien à l'effort missionnaire en direction de la Frise. En 702, un concile réuni afin de régulariser la situation de Wilfrid décide la confiscation de tous ses biens. Il tente une nouvelle fois de plaider sa cause à Rome, mais ses opposants profitent de son absence pour l'excommunier. Le pape intercède en sa faveur, et après la mort d'Aldfrith, un accord est conclu entre les différentes parties, laissant à Wilfrid les monastères de Hexham et Ripon. Il meurt quelques années plus tard, en 709 ou 710.

Peu après sa mort, Étienne de Ripon rédige une hagiographie de Wilfrid, la Vita sancti Wilfrithi, qui constitue la principale source des historiens modernes à son sujet. Bède le Vénérable parle également beaucoup de lui dans ses écrits, de manière moins dithyrambique. Le portrait de Wilfrid que ces sources permettent de dessiner est contrasté : un prélat ambitieux au train de vie dispendieux qui se montre néanmoins tout dévoué à son Église, comme en témoignent ses efforts missionnaires et ses fondations. Il fait rapidement l'objet d'un culte, avec une fête le 24 avril ou le 12 octobre.

Wulfhere (roi de Mercie)

Statues de l'évêque Chad et des rois Peada et Wulfhere à la cathédrale de Lichfield.
Statues de l'évêque Chad et des rois Peada et Wulfhere à la cathédrale de Lichfield.

Wulfhere est roi de Mercie de 658 jusqu'à sa mort, en 675.

Fils de Penda, Wulfhere devient roi après une révolte contre la domination northumbrienne en Mercie. Son avènement marque la fin de la suprématie d'Oswiu de Northumbrie sur le sud de l'Angleterre. Il étend son autorité sur la vallée de la Tamise aux dépens du Wessex et conquiert l'île de Wight et les régions environnantes, qu'il offre au roi Æthelwalh de Sussex. Sa domination s'étend également sur le Surrey, l'Essex et le Kent, mais pas sur la Northumbrie.

Wulfhere est le premier roi chrétien de Mercie, mais la date et les raisons de sa conversion sont inconnues. Il meurt encore jeune, probablement de maladie, et son frère Æthelred lui succède. Il est décrit dans la Vita sancti Wilfrithi comme « un homme à l'esprit fier, et à la volonté insatiable ».