Wikipédia:Lumière sur/Janvier 2014

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Programme du mois

Mercredi 1er janvier 2014

L'équipe de France de football participe à la Coupe du monde de football de 1934 organisée en Italie du 27 mai au . Pour sa deuxième participation à la compétition, dont elle n'est pas tête de série, la France est éliminée dès son premier match en huitième de finale par l'Autriche, l'un des grands favoris du tournoi.

La France se qualifie aisément pour la compétition en battant le Luxembourg un mois et demi avant le début de la phase finale sur le large score de six buts à un. Le comité de sélection, composé de Raoul Caudron, Jean Rigal, Maurice Delanche et Gaston Barreau, constitue la sélection en emmenant quelques joueurs ayant participé à la Coupe du monde quatre ans auparavant, dont les trois joueurs les plus expérimentés de la sélection, Alexis Thépot, Edmond Delfour et Étienne Mattler, mais aussi plusieurs jeunes joueurs, dont Fritz Keller, Jean Nicolas, Roger Rio, Alfred Aston et Joseph Alcazar. L'équipe est de plus accompagnée par un entraîneur anglais, George Kimpton, embauché par la Fédération comme formateur.

Jeudi 2 janvier 2014

Photo d'une Sittelle kabyle mâle.
Photo d'une Sittelle kabyle mâle.

La Sittelle kabyle (Sitta ledanti), également connue sous le nom de sittelle de Ledant, est une espèce d'oiseaux de la famille des Sittidae. C'est une sittelle de taille moyenne, mesurant environ 12 cm. Les parties supérieures sont gris bleuté, les parties inférieures d'une couleur chamois pâle tirant vers le gris. Le mâle se distingue de la femelle par l'avant noir de sa calotte. L'espèce est sédentaire ; elle se nourrit d'arthropodes en été, de graines en hiver. La saison de reproduction a lieu vers mai-juin. Le nid, bâti dans un trou d'arbre, abrite une ponte de trois ou quatre œufs, couvés par la femelle. Les oisillons sont nourris par les deux parents.

La Sittelle kabyle est l'unique espèce d'oiseaux endémique d'Algérie, où elle ne peuple plus que certaines forêts de conifères du nord du pays. Son nom scientifique rend hommage à Jean-Paul Ledant, le naturaliste amateur belge qui a découvert l'oiseau en  ; la description de l'oiseau est réalisée par l'ornithologue français Jacques Vielliard. La nouvelle de cette découverte surprend grandement le monde de l'ornithologie et fait l'objet d'une couverture médiatique internationale. La Sittelle kabyle est étroitement apparentée à la Sittelle de Krüper (Sitta krueperi). L'oiseau ne possède plus qu'une aire de répartition relictuelle et limitée, menacée par les incendies, l'érosion et l'action humaine ; l'espèce est donc considérée comme « en danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Vendredi 3 janvier 2014

Couverture du premier numéro, mars 1852.
Couverture du premier numéro, mars 1852.

La Maison d'Âpre-Vent, Bleak House en anglais, neuvième roman publié par Charles Dickens – d'abord en vingt feuilletons entre mars 1852 et septembre 1853, puis en un unique volume la même année –, est l'une de ses premières grandes œuvres panoramiques. Il y décrit l'Angleterre comme une bleak house, c'est-à-dire une « demeure de désolation », que ravage un système judiciaire irresponsable et vénal incarné par le chancelier (Chancellor), engoncé dans la gloire embrumée de la Chancellerie (Court of Chancery). L'histoire s'enracine en effet dans une succession contestée devant le tribunal, l'affaire « Jarndyce contre Jarndyce » (Jarndyce v. Jarndyce), qui affecte de près ou de loin tous les personnages et concerne un testament obscur ainsi que de grosses sommes d'argent.

Les attaques dirigées contre l'appareil judiciaire s'appuient sur l'expérience que Dickens en avait acquise en tant que clerc. Sa mise en scène sans complaisance des lenteurs, du caractère byzantin de la loi et de la cour de justice reflète l'exaspération montante de son époque vis-à-vis du système ; il a parfois été jugé que le roman avait préparé les esprits aux réformes des années 1870. Mais Dickens écrit à un moment où le système est déjà en train de changer : si les « six clercs et maîtres » cités dans le premier chapitre ont été respectivement supprimés en 1842 et en 1852, la question d'une réforme encore plus radicale est à l'ordre du jour. Ce contexte pose le problème de la période dans laquelle La Maison d'Âpre-Vent est supposé se dérouler ; à s'en tenir aux seuls faits historiques, l'action se situerait avant 1842, ce dont un certain nombre de lecteurs aurait eu conscience, mais cette datation bute sur d'autres aspects du roman, si bien que le débat reste ouvert.

Le stratagème de la double narration – un récit à la troisième personne, rendant compte des démêlés de la loi et du beau monde, et un récit à la première personne, incarnée par Esther Summerson – permet à Dickens de lier, tout en les opposant, l'expérience domestique aux grands problèmes publics.

La Maison d'Âpre-Vent fait en effet écho à de nombreux événements marquants non seulement de la vie de Dickens, mais de l'actualité, reflétant ainsi la plupart de ses préoccupations personnelles, politiques et sociales et, comme tous ses romans, présentant une véritable anatomie de la société, dont la plupart des caractéristiques s'identifient facilement pour les lecteurs de l'époque. Cette vision, cependant, ne prétend pas à l'objectivité, mais donne la préséance aux opinions, préférences et partis-pris de l'auteur, parmi lesquels domine la conviction que le salut dépend de ce qu'il appelle les valeurs du cœur chez chaque individu.

Samedi 4 janvier 2014

Martin Dumollard en 1861.
Martin Dumollard en 1861.

Martin Dumollard, né le à Tramoyes dans l'Ain en France et mort guillotiné, le à Montluel également dans l'Ain, est un journalier, connu pour avoir commis des agressions et des assassinats de domestiques lyonnaises. Les futures victimes sont abordées à Lyon par Dumollard qui leur propose une place attrayante en Côtière de l'Ain. Convaincues, elles finissent par le suivre et, durant leurs pérégrinations à pied, Dumollard les agresse. La totalité des douze agressions ou tentatives d'agressions connues se produisent à la fin des années 1850 et au début des années 1860 jusqu'à celle de Marie Pichon le 28 mai 1861. Il est alors rapidement arrêté ainsi que sa femme et complice, Marie-Anne Martinet. Celle-ci se charge de faire recel des effets personnels des domestiques pour son utilisation propre ou pour la revente. Leur procès se déroule du 29 janvier au 1er février 1862 : Martin Dumollard est condamné à mort et son épouse à vingt ans de travaux forcés. Cette affaire, qui précède d'une trentaine d'années celle de Joseph Vacher, a eu un grand retentissement en France et est souvent considérée comme la première affaire contemporaine de tueur en série dans ce pays. Dumollard est notamment évoqué dans Les Misérables de Victor Hugo.

Dimanche 5 janvier 2014

Statue du dieu chacal Anubis
Statue du dieu chacal Anubis

Anubis est un dieu funéraire de l'Égypte antique, maître des nécropoles et patron des embaumeurs, représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme un homme à tête de canidé. La signification du mot Anubis, inpou en égyptien ancien, Anoub en copte, Ἄνουβις (Anoubis) en grec ancien, demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une onomatopée traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a probablement été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent charognards opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres.

Les principales épithètes du dieu Anubis mettent en avant ses liens avec les grandes nécropoles du pays et son rôle de divinité funéraire qu'il y exerce. Son culte est attesté à travers tout le territoire égyptien depuis le XXXIIe siècle avant J.-C. et a été intense durant plus de trois millénaires pour ne s'éteindre qu'entre les IVe et VIe siècles de notre ère à la suite de l'essor du christianisme. Si Anubis est une divinité nationale, il est toutefois régionalement très lié aux XVIIe et XVIIIe nomes de Haute-Égypte et plus particulièrement à la ville de Hardaï, plus connue sous le nom grec de Cynopolis, la « ville du chien ».

Les prêtres égyptiens sont à l'origine de multiples traditions relatives aux liens familiaux d'Anubis en faisant de lui le fils de la vache primordiale Hésat ou le fils de avec Nephtys. Une version transmise par le grec Plutarque au IIe siècle de notre ère, fait de lui le fils adultérin de Nephtys avec Osiris. Quand ce dernier est assassiné et démembré par Seth, Anubis participe avec Isis et Nephtys à la reconstitution du corps d'Osiris, inaugurant par ce geste la pratique de la momification. Assigné à la surveillance du « Bel Occident » — un euphémisme pour le pays des morts —, Anubis accueille les défunts auprès de lui. Il momifie les corps afin de les rendre imputrescibles et éternels, il purifie les cœurs et les entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évalue les âmes lors de la pesée du cœur, puis accorde de nombreuses offrandes alimentaires aux défunts ayant accédé au rang de dignes ancêtres.

Lundi 6 janvier 2014

Statue du roi Gudea de Lagash, xxiie siècle av. J.-C., Metropolitan Museum.
Statue du roi Gudea de Lagash, xxiie siècle av. J.-C., Metropolitan Museum.

Lagash est une ancienne ville du pays de Sumer, en Basse-Mésopotamie (actuellement en Irak), et un royaume dont elle était au moins à l'origine la capitale. Cette ancienne cité-État comprenait, en plus de la ville éponyme située sur le site actuel d'Al-Hiba, Girsu (le site actuel de Tello), ville sainte où se trouve le sanctuaire de la divinité tutélaire du royaume, Ningirsu, et d'où proviennent la plupart des découvertes archéologiques et épigraphiques qui permettent de connaître l'histoire du royaume de Lagash.

Les découvertes archéologiques sur les deux sites principaux du royaume recouvrent environ cinq siècles, de 2500 à 2000 avant J.-C. Cela correspond à trois périodes de l'histoire mésopotamienne : le dynastique archaïque IIIB (DA IIIB, 2500-2340 av. J.-C.), la période d'Akkad (2340-2150 av. J.-C.), et la période néo-sumérienne (2150-2000 av. J.-C.). Ce territoire est le mieux connu de Basse-Mésopotamie pour la seconde moitié du IIIe millénaire av. J.-C., fournissant une documentation majeure sur la civilisation sumérienne, qui a principalement été redécouverte grâce aux fouilles du site de Tello accomplies à partir de 1877. Les avancées scientifiques concernent aussi bien le domaine de l'art, grâce aux nombreuses œuvres exhumées sur place, que les conceptions religieuses et politiques sumériennes et l'économie ou la société, documentée par plus de 30 000 tablettes administratives retrouvées à Tello.

Mardi 7 janvier 2014

Elmer Lach en 1942.
Elmer Lach en 1942.

Elmer James Lach (né le à Nokomis ville de la Saskatchewan au Canada) est un joueur professionnel de hockey sur glace. Il joue toute sa carrière professionnelle avec les Canadiens de Montréal dans la Ligue nationale de hockey et remporte avec eux la Coupe Stanley à trois reprises en 1944, 1946 et 1953. En 1945, il remporte le trophée Hart, ainsi que le championnat des pointeurs de la LNH avec 80 points, avant de gagner le premier trophée Art-Ross remis par la LNH en 1948. Il fait partie de la Punch Line avec Toe Blake et Maurice Richard. Il est intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1966 alors que son chandail numéro 16 est retiré au cours de la cérémonie du Centenaire des Canadiens en même temps que le 3 d'Émile « Butch » Bouchard, le 4 décembre 2009.

Mercredi 8 janvier 2014

Un guerrier géant
Un guerrier géant

Les géants de Mont-Prama (en italien : Giganti di monte Prama) sont des statues en grès remontant à la période de l'histoire sarde dite de la culture nuragique. Découverts en 1974 par un agriculteur dans l'ouest de la Sardaigne, les fragments des statues ont été exhumés dans la localité de Mont'e Prama, sur le territoire de la commune de Cabras, dans la péninsule du Sinis une région de la province d'Oristano en Italie. D'une hauteur de 2 mètres à 2,5 mètres, elles auraient été taillées au plus tôt vers le Xe siècle av. J.-C., même si cette datation fait débat, en particulier du fait de l'imprécision des premières fouilles. Les circonstances de leur destruction ne sont pas éclaircies et sont parfois mises en relation avec la prise de contrôle de la Sardaigne par les Carthaginois.

Quatre campagnes de fouilles archéologiques, effectuées entre 1975 et 1979, sous la direction des archéologues Giovanni Lilliu et Enrico Atzeni, ont permis de mettre au jour plus de 5 000 fragments qui ont été entreposés pendant trente ans au musée archéologique national de Cagliari. Leur restauration a commencé en 2005, et la conception de structures propres à chaque œuvre a permis d'en reconstituer un certain nombre, les pièces ayant été classées par types : pugilistes, guerriers, archers. En outre, les fouilles ont permis de découvrir des maquettes des plus importantes structures architecturales de cette civilisation : des nuraghes et des bétyles.

Jeudi 9 janvier 2014

Michel (à droite) et Edmond Navratil.
Michel (à droite) et Edmond Navratil.

Michel Marcel Navratil (plus simplement Michel Navratil, présenté en 1912 sous le surnom de « Lolo » et le pseudonyme d'« Hoffmann »), né à Nice le 12 juin 1908 et mort à Montpellier le 30 janvier 2001, est un rescapé français du naufrage du Titanic et professeur d'université en philosophie.

À l'âge de trois ans, le 10 avril 1912, il embarque sur le Titanic à Southampton, accompagné de son petit frère Edmond et de son père Michel. Ce dernier a subtilisé ses enfants à la garde de leur mère alors que le couple est en instance de divorce. Les deux enfants, rescapés du naufrage après avoir été embarqués sans leur père dans le dernier canot de sauvetage, sont identifiés avec difficulté mais sont finalement réunis un mois plus tard avec leur mère. Michel Navratil obtient par la suite un doctorat en philosophie puis devient professeur à l'université de Montpellier.

Michel Navratil a acquis une certaine notoriété, d'abord parce que la presse s'est intéressée à cette affaire peu après le naufrage, dans la mesure où les Navratil étaient les seuls enfants rescapés n'ayant été réclamés par aucun parent. De plus, à partir des années 1980 et de la découverte de l'épave, Michel Navratil commence à prendre la parole en public et livre son témoignage, attirant de nouveau l’intérêt des médias. Enfin, parce qu'il est le dernier rescapé masculin du Titanic à mourir, et le dernier de nationalité française. Plusieurs livres ont été publiés afin de relater l'histoire de la famille, en particulier Les Enfants du « Titanic » écrit par Élisabeth Navratil, sa fille.

Vendredi 10 janvier 2014

Vue d'artiste de Genesis.
Vue d'artiste de Genesis.

Genesis est une sonde spatiale développée par l'agence spatiale américaine, la NASA, dont l'objectif était de ramener sur Terre des échantillons des particules du vent solaire, flux d'ions et électrons énergétiques produit par le Soleil. La finalité de la mission était d'analyser en laboratoire les ions pour déterminer la composition du Soleil en éléments chimiques et la proportion des différents isotopes. Genesis est la cinquième mission du programme Discovery qui rassemble des missions spatiales d'exploration scientifique du système solaire de faible coût.

Genesis est lancée le 3 décembre 2001 par une fusée Delta II puis est placée en orbite autour du point de Lagrange L1 pour effectuer la collecte des particules solaires durant deux ans. À la fin de cette phase, Genesis se dirige vers la Terre. À la suite d'une erreur commise durant l'assemblage de la sonde spatiale, la capsule qui ramène les échantillons de vent solaire ne déploie pas son parachute et s'écrase le 8 septembre 2004 à plus de 300 km/h dans la région désertique de l'Utah où elle devait être récupérée. Malgré les dégâts infligés aux collecteurs de particules et la contamination induite, une grande partie des échantillons de vent solaire s'avère exploitable après un long travail de nettoyage mettant en œuvre plusieurs techniques. L'analyse des collecteurs se poursuit toujours en 2013 mais les objectifs qui consistaient à améliorer d'un facteur 3 à 10 notre connaissance des proportions des éléments présents dans le Soleil, sont considérés comme en voie d'être atteints par les scientifiques.

Samedi 11 janvier 2014

Brundage en 1974.
Brundage en 1974.

Avery Brundage, né le à Détroit aux États-Unis et mort le à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne de l'Ouest, est un athlète, dirigeant sportif et collectionneur d'art américain. Il est le cinquième président du Comité international olympique (CIO), en fonction de 1952 à 1972.

Brundage naît dans une famille de la classe ouvrière en 1887 à Détroit. Cinq ans plus tard, il déménage à Chicago. Il étudie l'ingénierie à l'université de l'Illinois et devient coureur sur piste. En 1912, il participe aux Jeux olympiques d'été en pentathlon, en décathlon et en lancer du disque. Son meilleur résultat est un sixième rang dans le pentathlon. Brundage est trois fois champion national sur piste entre 1914 et 1918 et fonde une entreprise de construction en 1915. Il gagne ensuite sa vie grâce à son entreprise et ses investissements, n'acceptant pas d'argent pour ses performances sportives.

Brundage travaille ensuite dans l'administration sportive. Il monte rapidement les échelons dans les associations américaines. En tant que dirigeant sportif aux États-Unis, il combat fortement le boycott des Jeux olympiques d'été de 1936 organisés en Allemagne dans le contexte du nazisme et de la persécution des Juifs. Brundage amène avec succès une équipe américaine aux Jeux, mais la participation de cette dernière est controversée. Il est élu membre du CIO cette année-là et devient rapidement une figure majeure du mouvement olympique. Il devient le premier président non-européen du CIO en 1952.

Au poste de président, Brundage défend l'amateurisme et combat la commercialisation des Jeux olympiques, bien que ses positions soient vues comme déconnectées du sport moderne. Ses derniers Jeux en tant que président, organisés à Munich en 1972, sont marqués par la polémique : à la cérémonie commémorative suivant le meurtre de onze athlètes israéliens par des terroristes, Brundage décrie la politisation du sport et, refusant d'annuler les épreuves restantes, déclare que « les Jeux doivent continuer ». Cette phrase est applaudie par le public, mais la décision de poursuivre les Jeux sera fortement critiquée par la suite. Ses actions en 1936 et 1972 seront vues comme des marques d'antisémitisme.

Dimanche 12 janvier 2014

La première apparition du pape François au balcon de Saint-Pierre de Rome, entouré du camerlingue Tarcisio Bertone et du secrétaire du conclave Lorenzo Baldisseri.
La première apparition du pape François au balcon de Saint-Pierre de Rome, entouré du camerlingue Tarcisio Bertone et du secrétaire du conclave Lorenzo Baldisseri.

Le conclave de 2013 est le conclave à l'issue duquel le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio a été élu pape sous le nom de François, devenant le successeur de Benoît XVI, celui-ci ayant renoncé à sa charge le . Il se déroule les 12 et , en cinq tours d'un scrutin auxquels participent, au sein de la chapelle Sixtine, cent quinze cardinaux électeurs.

Après huit années d'un pontificat consacré à la réconciliation au sein de l'Église catholique mais fortement agité par des scandales, comme l'affaire des fuites, les accusations de pédophilie impliquant des prélats ou les soupçons liés aux finances du Vatican, le pape Benoît XVI, élu en 2005, déclare le renoncer au ministère pétrinien, en raison d'une santé déclinante. Par un acte historique qui ne s'était pas produit depuis le XVe siècle, le pape, devenu « émérite », laisse à son successeur la reprise en main d'une Église soumise à ces défis, non sans avoir toutefois peaufiné l'organisation du conclave par son motu proprio Normas Nonnullas, visant à assouplir le délai d'ouverture tout en renforçant la notion de secret du huis clos.

Pendant que la presse du monde entier tente de dresser une liste de papabili et que les affaires courantes du Vatican sont laissées à la responsabilité du camerlingue Tarcisio Bertone, les dix congrégations générales qui précèdent le conclave, présidées par le doyen du Collège Angelo Sodano, permettent à plus de cent cinquante cardinaux d'évaluer la situation de l'Église, au cours de 161 interventions portant sur les questions de réforme de la Curie romaine ou l'évangélisation, mais aussi sur le profil du nouveau pape. C'est à cette occasion que le cardinal Jorge Mario Bergoglio réalise une intervention remarquée et considérée, dès après le scrutin, comme déterminante dans le choix des électeurs en sa faveur.

L'entrée en conclave se déroule selon les règles de la constitution apostolique Universi Dominici Gregis. La chapelle Sixtine, où sont enfermés les électeurs, ainsi que la résidence Sainte-Marthe, où ils sont logés, sont aménagées pour garantir le secret du huis clos. À la date de vacance du siège apostolique, cent dix-sept cardinaux ont moins de quatre-vingts ans et ont donc le devoir de participer au scrutin. Cependant, les cardinaux Darmaatmadja, archevêque émérite de Jakarta, et O'Brien, archevêque émérite de Saint Andrews et Édimbourg, font savoir qu'ils ne se rendent pas au conclave, l'un pour raison de santé, l'autre à la suite de sa démission du diocèse, ramenant le nombre d'électeurs à cent quinze. Le premier vote se déroule le et, après quatre nouveaux tours le lendemain, le scrutin se concrétise par la fumée blanche et l'Habemus papam annonçant la désignation du cardinal argentin Bergoglio, qui prend le nom de François.

Lundi 13 janvier 2014

La maison Gabrielle-Roy en 2010.
La maison Gabrielle-Roy en 2010.

La maison Gabrielle-Roy, située dans un quartier résidentiel de Saint-Boniface au Canada, est la résidence natale de l'écrivaine canadienne Gabrielle Roy. Construite en 1905, il s'agit d'une grande maison de style Four Square, un style architectural courant au début du XXe siècle au Manitoba, qui s'en distingue néanmoins par sa véranda et sa lucarne.

Gabrielle Roy a occupé cette maison de sa naissance en 1909 jusqu'en 1937. Elle a habité l'imaginaire de l'auteur, en particulier dans le roman Rue Deschambault. Achetée par un organisme en 1997, elle a été restaurée à son état de 1918 et convertie en maison-musée en 2003. Elle a été reconnue structure du patrimoine de Winnipeg en 1982, reconnue site provincial du patrimoine par la province du Manitoba en 2001 et désignée lieu historique national du Canada en 2009.

Mardi 14 janvier 2014

Juments Jaca Navarra.
Juments Jaca Navarra.

La Jaca Navarra (en basque Nafarroako zaldiko), ou cheval navarrais, est une race de petit cheval de travail originaire de la communauté forale de Navarre, région autonome du nord de l'Espagne. Menacée de disparition au milieu du XXe siècle en raison de la motorisation, la race est désormais protégée, notamment grâce à la création d'un troupeau de référence à Sabaiza. Une association d'éleveurs a été formée en 1999 et un registre d'élevage ouvert en 2001. Deux ans plus tard, le danger d'extinction qui pèse sur la Jaca Navarra est reconnu à son tour.

De nos jours, la race est surtout élevée pour sa viande, dans sa région originelle. Grâce à sa conformation adaptée au marché, ce petit cheval bai très robuste, d'environ 1,30 m, s'élève de manière extensive à l'état semi-sauvage. La population est de quelques centaines d'individus, environ 900 chevaux en 2011.

Mercredi 15 janvier 2014

Photographie montrant une femme aux cheveux noirs, Natalia Kills, portant une robe argentée et empoignant un microphone doré.
Photographie montrant une femme aux cheveux noirs, Natalia Kills, portant une robe argentée et empoignant un microphone doré.

Saturday Night est une chanson de l'auteur-compositrice-interprète britannique Natalia Kills, issue de son second album studio, Trouble. Le morceau, composé par Kills et produit par Jeff Bhasker, est commercialisé en guise de second single de l'enregistrement. Mêlant des éléments de synthpop et de bubblegum pop, il traite du désenchantement qui se produit au cours de l'adolescence et aborde les expériences inusitées vécues par l'interprète dans sa jeunesse.

Agréablement bien reçue par la presse, la chanson est saluée pour son refrain et ses paroles mêlant ses émotions et ses souvenirs de jeunesse. Les références faites à la violence domestique et au système carcéral sont également appréciées par les journalistes. Le public réserve néanmoins un accueil plus froid au titre qui se classe uniquement dans un palmarès, en Nouvelle-Zélande, dans les trente meilleurs ventes.

Un vidéoclip, réalisé par le cinéaste Guillaume Doubet, est mis en ligne afin de faire la promotion de la chanson. Celui-ci dépeint les difficultés familiales vécues par Kills au cours de son enfance. Le titre, interprété en direct pour la première fois lors d'une célébration organisée par Untitled Magazine, à New York, est dévoilé à la fin du mois de juin 2013. En plus d'être promu par de nombreuses interprétations en direct, un maxi comprenant divers remixes est mis en vente.

Jeudi 16 janvier 2014

But du Yougoslave Katalinski en 1974.
But du Yougoslave Katalinski en 1974.

L'équipe de Yougoslavie de football, créée en 1920 et dissoute en 1992, est la sélection de joueurs yougoslaves représentant le pays dans les compétitions internationales de football masculin. Elle défend successivement les couleurs du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, du Royaume de Yougoslavie, de la République fédérative populaire de Yougoslavie et enfin de la République fédérative socialiste de Yougoslavie.

Malgré plusieurs générations de joueurs renommés pour leur qualité technique, la Yougoslavie n'a remporté qu'un seul titre majeur, la médaille d'or des Jeux olympiques de 1960. Elle a cependant brillé régulièrement en compétition internationale, en atteignant les finales des Championnats d'Europe de 1960 et 1968, et l'une des huit premières places lors de sept des quatorze Coupes du monde qui se sont tenues entre 1930 et 1990.

Avec la dissolution progressive de la Yougoslavie, l'équipe nationale laisse la place au début des années 1990 aux sélections de Croatie et de Slovénie, de Macédoine, de Bosnie-Herzégovine, de Serbie et du Monténégro (ces deux dernières rassemblées au sein de la République fédérale de Yougoslavie de 1992 à 2003). La Serbie est considérée par la Fédération internationale de football association (FIFA), le Comité international olympique et l'Union des associations européennes de football (UEFA) comme l'héritière juridique et statistique des sélections de l'équipe de Yougoslavie.

Vendredi 17 janvier 2014

Matt Selman, le scénariste principal du jeu.
Matt Selman, le scénariste principal du jeu.

Les Simpson, le jeu est un jeu vidéo d'action et de plates-formes développé, édité et distribué par Electronic Arts, commercialisé sur consoles PlayStation 2, PlayStation 3, PlayStation Portable, Xbox 360, Nintendo DS et Wii. Basé sur l'univers de la série télévisée d'animation Les Simpson, ainsi que sur le film du même nom, le jeu est commercialisé en Amérique du Nord en octobre 2007 et dans le reste du monde le mois suivant. Le jeu présente une histoire inédite rédigée par trois des scénaristes de la série : Tim Long, Matt Selman et Matt Warburton. Dans cette histoire, la famille Simpson découvre sa participation à un nouveau jeu vidéo des Simpson. Le jeu, comme la série, parodie des éléments de la culture populaire, des autres jeux vidéo, ainsi que son éditeur, Electronic Arts.

Dans Les Simpson, le jeu, les cinq membres de la famille Simpson — Homer, Marge et Maggie, Bart et Lisa — apprennent qu'ils font partie d'un jeu vidéo et qu'ils sont dotés de super-pouvoirs les aidant à résoudre plusieurs problèmes. À la fin, ils doivent sauver leurs prédécesseurs 8-bits de Will Wright et de leur propre créateur, Matt Groening. La famille Simpson voyage à travers quatre scénarios et seize niveaux parodiant d'autres jeux afin de collectionner des cartes clés utilisées pour infiltrer le manoir de leur créateur et sauver leurs prédécesseurs de la destruction.

Les Simpson, le jeu est accueilli de manière mitigée à positive par l'ensemble des critiques et rédactions. Ces dernières louent la qualité des graphismes et du scénario, qui incluent de nombreuses parodies d'autres jeux vidéo, mais déplorent la courte durée du jeu et la pauvreté du système de caméras virtuelles, qui ne fonctionne pas toujours de manière optimale. Les Simpson, le jeu est récompensé dans la catégorie du meilleur jeu vidéo basé sur un film ou une série télévisée à la cérémonie des Spike Video Game Awards de 2007, et nommé pour le meilleur scénario vidéoludique à la cérémonie des Writers Guild of America Awards. Le 9 novembre 2013, 6,78 millions d'exemplaires du jeu, tous supports confondus, ont été vendus à travers le monde.

Samedi 18 janvier 2014

Finale de la Coupe d'Asie des nations 1984 entre l'Arabie saoudite et la Chine.
Finale de la Coupe d'Asie des nations 1984 entre l'Arabie saoudite et la Chine.

L'équipe d'Arabie saoudite de football (arabe : منتخب السعودية لكرة القدم) est la sélection de joueurs de football saoudiens représentant le pays lors des compétitions régionales, continentales et internationales sous l'égide de la fédération d'Arabie saoudite de football.

L'équipe nationale dispute, et remporte, la première rencontre de son histoire en 1957, face à la Syrie. Malgré une affiliation de la fédération à la Confédération asiatique de football puis à la FIFA dès 1956, la sélection ne s'engage pour la première fois dans les éliminatoires d'une Coupe d'Asie des nations qu'en 1975 et dispute ses premières qualifications à une phase finale de Coupe du monde en 1976.

Elle compte à son palmarès trois victoires en Coupe d'Asie des nations (1984, 1988 et 1996), ainsi que trois finales perdues, et a participé à quatre phases finales de Coupe du monde entre 1994 et 2006. Elle a également remporté la Coupe arabe des nations et la Coupe du Golfe des nations, respectivement deux et trois fois.

Les « Faucons », ou les « Verts », comme ils sont surnommés, disputent leurs rencontres à domicile au Stade international du Roi-Fahd, situé dans la capitale saoudienne, Riyad.

Les Saoudiens sont actuellement au 87e rang mondial selon le classement FIFA et au 9e rang asiatique. L'équipe est entraînée par l'Espagnol Juan Ramón López Caro, qui occupe ce poste depuis juillet 2013.

Dimanche 19 janvier 2014

Un Mallorquín.
Un Mallorquín.

Le Mallorquín ou Majorquin (Cavall Mallorquí en catalan) est une race de chevaux de selle à la robe noire, autochtone de Majorque, l'une des îles Baléares en Espagne, à laquelle il doit son nom. Il est très proche du cheval Minorquin, et souvent confondu avec lui. Vraisemblablement issu de chevaux celtiques et notamment du cheval catalan, il est introduit sur l'île de Majorque avec de nombreux croisements au XIXe siècle. La motorisation ayant raison de son développement, il manque de disparaître dans les années 1970.

Une association d'éleveurs se mobilise en 1981 pour sauver la race, et obtient l'ouverture d'un stud-book en 1988. Il existe moins de 400 individus Mallorquíns recensés en 2012, mais leur utilisation dans les loisirs équestres les préserve désormais de l'extinction. Sobre et rustique, de taille moyenne et de constitution raffinée, le cheval Mallorquín reste essentiellement élevé à Majorque.

Lundi 20 janvier 2014

Le château du Lude en 2007.
Le château du Lude en 2007.

Le château du Lude se situe dans la commune du Lude dans le département français de la Sarthe.

Situé parmi les châteaux de la Loire les plus au nord, le site est occupé dès le Moyen Âge et devient un point stratégique aux confins du Maine, de l'Anjou et de la Touraine. Occupé par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, le château devient la propriété de Jean Daillon, chambellan du roi Louis XI, en 1457. Pendant deux siècles, les Daillon œuvrent à l'embellissement du château, et transforment l'ancienne forteresse médiévale en logis de plaisance. Réaménagé à la fin du XVIIIe siècle par la marquise de la Vieuville, puis un siècle plus tard par le marquis de Talhouët, le château du Lude témoigne de quatre siècles d'architecture française.

Les jardins, façonnés par les différents propriétaires du lieu, ont servi de cadre à un son et lumière qui a fait la renommée du Lude pendant près de quarante ans. Ils accueillent depuis le début des années 2000 plusieurs manifestations, comme la Fête des jardiniers, au cours de laquelle est décerné le prix P.J. Redouté. Le château du Lude détient le label « Jardin remarquable ».

Mardi 21 janvier 2014

L'équipe de Maurice de football est la sélection de joueurs de football mauriciens représentant le pays lors des compétitions internationales sous l'égide de la Fédération de Maurice de football. Ses joueurs sont surnommés les « Dodos », animal emblématique du pays aujourd'hui disparu.

L'équipe nationale dispute la première rencontre de son histoire en 1947 face à La Réunion, match remporté sur le score de deux buts à un. À la suite de l'affiliation de la fédération à la Confédération africaine de football en 1963 puis à la FIFA en 1964, la sélection s'engage pour la première fois dans les éliminatoires d'une Coupe d'Afrique des nations en 1968 et dispute ses premières qualifications à une phase finale de Coupe du monde en 1972.

Elle compte à son palmarès une participation à une phase finale de la Coupe d'Afrique des nations en 1974 et deux victoires aux Jeux des îles de l'océan Indien en 1985 et 2003. Elle est également finaliste de cette compétition en 1990 et en 2011.

Le « Club M », son autre surnom à Maurice, dispute ses rencontres à domicile au Stade George-V, stade de 6 200 places, construit en 1955 et modernisé en 2003, situé à Curepipe. Les Mauriciens sont au 177e rang mondial selon le classement FIFA et au 45e rang de la Confédération africaine de football. L'équipe est entraînée par le Mauricien Akbar Patel, qui a pris son poste en 2009.

Mercredi 22 janvier 2014

Tartares lituaniens (par Bronisław Gembarzewski, 1897).
Tartares lituaniens (par Bronisław Gembarzewski, 1897).

Les Tartares lituaniens étaient des combattants musulmans regroupés en une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et ayant servi dans l'armée française de 1812 à 1814. Descendants de familles tatares originaires de Crimée, ils furent organisés en un escadron (qui comptait dans ses rangs un imam) au début de la campagne de Russie à laquelle ils prirent part sous les ordres du chef d'escadron Achmatowicz. À la suite de la mort de ce dernier à Vilna, le capitaine Ulan prit le commandement de ce corps à l'existence plutôt éphémère, qui participa ensuite aux campagnes d'Allemagne et de France avant d'être dissous à la Première Restauration.

Du fait de leur petit effectif, les cavaliers tartares combattaient souvent au sein de régiments plus importants, tels que le 1er régiment de lanciers polonais de la Garde impériale. L'uniforme, en particulier celui des trompettes, n'est connu que grâce aux documents du « manuscrit de Marckolsheim » publié en 1960. Au début, la tenue était principalement verte (couleur importante pour les musulmans), mais cette teinte distinctive ne fut ensuite arborée que sur la flamme du bonnet ; ce dernier présentait également des insignes religieux, à savoir un croissant surmonté d'étoiles en cuivre.

Jeudi 23 janvier 2014

Couverture du premier numéro, mars 1852.
Couverture du premier numéro, mars 1852.

La Maison d'Âpre-Vent, Bleak House en anglais, publié entre mars 1852 et septembre 1853, est, avec plus de soixante personnages, l'un des plus peuplés des romans de Charles Dickens.

Certains ne sont que de fugitifs passants, comme Miss Wisk au nom éloquent, qui ne fait qu'une brève apparition au mariage de Caddy Jellyby, jeune fille tenant un rôle important dans l'intrigue ; pour autant, chacun d'eux, émanant de toutes les strates sociales, se trouve étroitement relié au schéma général. Ils sont tour à tour décrits par les deux narrateurs, l'un, anonyme, s'exprimant à la troisième personne pour rendre compte des démêlés de la loi et du beau monde, l'autre, Esther Summerson, la seule véritable héroïne du roman, qui raconte en contrepoint son histoire personnelle, vécue sept années auparavant, puis qui finit par rattraper son homologue en participant directement à l'histoire.

Certains ne se retrouvent que dans un seul récit ; d'autres, mais ils restent peu nombreux, vont de l'un à l'autre en certaines occasions, ce qui implique l'établissement de passerelles narratives ; ainsi, par le stratagème de cette double narration (double narrative), que Paul Schlicke, et il n'est pas le seul, juge « audacieux », Dickens les présente sous plusieurs facettes, les deux points de vue s'avérant complémentaires.

De plus, la double narration rend leur caractérisation à deux mains plus complexe, ce qui donne l'occasion à Dickens de déployer une large palette de procédés alliant la satire au pathos, des emprunts aux traditions littéraires ou populaires, à l'actualité et au mythe. Enfin, chaque personnage remplit une fonction bien délimitée au sein de cette vaste structure apparemment échevelée, mais dont la cohérence, l'unité et aussi la finalité se dégagent peu à peu d'inexorable façon.

Vendredi 24 janvier 2014

L'Empire allemand de 1871-1918. En excluant les populations germanophones du multiculturel Empire d'Autriche, cette construction géographique représente une solution petite-allemande.
L'Empire allemand de 1871-1918. En excluant les populations germanophones du multiculturel Empire d'Autriche, cette construction géographique représente une solution petite-allemande.

L'unification de l'Allemagne, sous la forme d'un État-nation, eut officiellement lieu le dans la galerie des Glaces du château de Versailles, en France. Les princes allemands s'y rassemblèrent après leur victoire lors de la Guerre franco-prussienne pour proclamer Guillaume Ier de Prusse empereur du nouvel Empire allemand. Cependant, le processus de rassemblement des populations germanophones d'Europe avait commencé depuis le début du siècle.

Le Saint-Empire romain germanique, qui regroupait plus de 300 entités politiques indépendantes, fut effectivement dissous après l'abdication de François II le au cours de la Troisième Coalition menée contre Napoléon Bonaparte. En dépit des bouleversements politiques, administratifs et légaux qui suivirent la fin de l'Empire, les habitants des régions germanophones de l'ancien empire possédaient des traditions linguistiques et culturelles communes qui furent approfondies par leurs expériences partagées lors des guerres de la Révolution française et des campagnes napoléoniennes. Le libéralisme offrait une base intellectuelle pour l'unification en concurrençant les modèles dynastiques et absolutistes d'organisation sociale et politique. Économiquement, la création du Zollverein (union douanière) prussienne en 1818 et son expansion ultérieure aux États de la Confédération germanique réduisirent la compétition entre ces derniers. L'émergence de nouveaux modes de transport facilita le commerce et les rencontres parfois hostiles entre les germanophones d'Europe centrale.

Le modèle des sphères d'influences diplomatiques résultant du congrès de Vienne en 1814-1815 à la suite des guerres napoléoniennes établissait la domination autrichienne sur l'Europe centrale. Cependant, les négociateurs à Vienne sous-évaluèrent les conséquences de la puissance grandissante de la Prusse au sein des États allemands et n'anticipèrent pas que celle-ci pourrait concurrencer l'Autriche pour fédérer ces derniers. Cette rivalité proposait deux solutions au problème de l'unification : la Solution petite-allemande (Allemagne sans l'Autriche) ou la Solution grande-allemande (Allemagne et Autriche).

Les historiens continuent à débattre pour savoir si Otto von Bismarck, le ministre-président de Prusse, avait un plan défini pour étendre la Confédération de l'Allemagne du Nord de 1866 aux derniers États allemands au sein d'une unique entité ou s'il souhaitait simplement étendre le pouvoir du royaume de Prusse. Ils concluent que de nombreux facteurs, associés à la force de la Realpolitik de Bismarck, menèrent de nombreux petits États allemands à réorganiser leurs armées, leurs systèmes politiques, économiques et leurs relations diplomatiques au XIXe siècle. La réaction aux nationalismes français et danois fournit un moteur pour l'expression de l'unité allemande. Les succès militaires, principalement prussiens, dans trois guerres régionales générèrent de l'enthousiasme et de la fierté, que les politiciens purent utiliser pour promouvoir l'unification. Cette expérience faisait écho aux accomplissements communs lors des guerres napoléoniennes, et en particulier lors de la Sixième Coalition en 1813-1814. En établissant la solution petite-allemande, l'unification politique et administrative de 1871 résolut au moins temporairement le problème du dualisme germanique entre l'Allemagne, d'une part, et l'Autriche, d'autre part.

Samedi 25 janvier 2014

Page de titre avec une dédicace de l'auteur à Daniel Maclise, illustrateur.
Page de titre avec une dédicace de l'auteur à Daniel Maclise, illustrateur.

Notes américaines, en anglais American Notes for General Circulation, est le récit que Charles Dickens a fait de son voyage en Amérique du Nord au cours de l'année 1842 avec son épouse. Publié par Chapman and Hall dès octobre, avec des illustrations de Marcus Stone, ce petit ouvrage est en majeure partie fondé sur les lettres envoyées à John Forster tout au long du séjour. Les Dickens avaient quitté Liverpool le 3 janvier et étaient revenus le 7 juin, les six mois s'étant passés à visiter les grandes villes des États-Unis et, pendant un mois, celles du Canada, où ils avaient partout reçu un accueil triomphal de la part des autorités, des sommités littéraires et du public.

Cependant, fatigué de tant d'attention, irrité aussi par le ton de la presse, le refus général de prendre en considération l'institution d'un copyright international, le spectacle de l'esclavage, Dickens rédige dès son retour, pendant l'été passé au bord de la mer, un compte-rendu férocement critique où il raconte son voyage et dénonce la presse américaine, les conditions sanitaires des villes, l'esclavage, raillant le comportement des Américains, par exemple l'habitude qu'ils ont de cracher leur chique en public.

Notes américaines a très vite été piraté et diffusé aux États-Unis par le périodique Brother Johnathan (du nom de la figure allégorique conçue pour personnifier les États-Unis dans leur ensemble aux premiers temps de l'existence de la nation américaine). La colère des lecteurs et le déchaînement de la presse ont été égaux à l'engouement précédemment porté au visiteur, l'ouvrage a même été brûlé en public dans un théâtre de New York. Ce ressentiment se voit porté à son comble lorsque Dickens récidive peu après dans son roman Martin Chuzzlewit, paru en 1844, où une longue partie médiane consacrée au séjour en Amérique du héros, accompagné de son ami Mark Tapley, reprend avec une virulence accrue les critiques précédemment formulées.

Cependant, American Notes n'est pas né aussi spontanément qu'on a pu l'imaginer. Il existe une pléthore de récits de voyage aux États-Unis que Dickens est supposé avoir consultés. Ces récits représentent un genre spécifique dans lequel s'inscrit son livre, mais, comme l'écrit Nathalie Vanfasse, « force est […] de constater que si cet ouvrage peut être mis en relation avec d'autres récits de voyage sur les États-Unis écrits à la même époque, il se nourrit aussi largement de fiction ».

Quoi qu'il en soit, ce petit livre semble avoir eu une influence déterminante sur l'évolution de Dickens, donc de son œuvre. En effet, comme le signale Kate Flint, la réaction du public américain ne concernant pas seulement ses écrits, mais son personnage (persona), il est devenu ce qu'elle appelle une « commodité littéraire dont la circulation lui a complètement échappé ». Du coup, renforcé comme de l'extérieur dans son nationalisme, il s'est désormais autorisé à commenter toutes sortes d'affaires publiques, que ce soit par son militantisme ou par sa fiction.

Il existe de nombreuses réactions américaines et, parmi elles, se détachent deux articles, l'un fort critique de E. P. Whipple, l'autre de G. W. Putnam, au contraire tout acquis au visiteur. Ils ont tous les deux l'avantage de n'avoir pas été rédigés à chaud, mais après la mort du romancier en 1870. Le premier analyse et commente Notes américaines ; le second raconte le voyage et le séjour du couple avec des souvenirs de première main, puisque son auteur avait été choisi pour servir de secrétaire à Dickens pendant son périple.

Dimanche 26 janvier 2014

Couverture du premier numéro, mars 1852.
Couverture du premier numéro, mars 1852.

La Maison d'Âpre-Vent, premier des grands romans panoramiques de Charles Dickens, a pour première originalité d'utiliser deux narrateurs, l'un à la troisième personne, rendant compte des démêlés de la loi et du beau monde, l'autre à la première, incarné par Esther Summerson qui raconte son histoire personnelle. Par le stratagème de la double narration (double narrative), que Paul Schlicke juge « audacieux », Dickens lie, tout en les opposant, l'expérience domestique d'Esther aux grands problèmes publics. Le récit d'Esther culmine en la découverte de ses origines : enfant illégitime d'une aristocrate, Lady Dedlock, abandonnée à sa naissance et élevée par une tante malveillante, cette jeune femme reste peu sûre d'elle-même, accueillant avec gratitude la petite considération qu'elle reçoit de la société patriarcale qui l'entoure. Sa situation reflète celle de la communauté tout entière, que minent des privilèges ancestraux faisant fi de ses aspirations et des besoins du peuple, avec des institutions sclérosées vouant les enfants à l'orphelinat et les habitants aux taudis, tandis qu'une prétendue philanthropie asservit plus qu'elle ne libère ses récipiendaires.

Caractéristique la plus originale de La Maison d'Âpre-Vent, cette double narration est l'élément principal qui en détermine et le schéma et la signification. Tels les participants à la dialectique du poème de Tennyson Les Deux Voix, publié en 1842 et grandement admiré par Dickens, les narrateurs de La Maison d'Âpre-Vent offrent deux perspectives de l'existence humaine ; chez Tennyson, un être divisé et mélancolique voit en l'homme le produit de la loi naturelle, tandis que l'autre a foi dans le libre arbitre, de même chez Dickens, le narrateur omniscient présente une vue déterministe de l'individu et de la société, tandis qu'Esther Summerson est d'avis que l'homme a le pouvoir de décider de son propre sort.

La Maison d'Âpre-Vent est donc un livre novateur par sa conception, son organisation et certains aspects de son style. À ce titre, il constitue un jalon dans l'évolution de l'œuvre de Dickens, ce que l'anglais appelle un watershed novel (« un roman charnière »). Il est souvent caractérisé comme le premier d'une série appartenant à sa dernière manière et, les critiques s'accordent sur ce point, l'une de ses œuvres les plus remarquablement achevées.

Lundi 27 janvier 2014

Ivan, alezan, 1,58 m, 5 ans. 1er prix de selle à Paris en 1911 et en 1912.
Ivan, alezan, 1,58 m, 5 ans. 1er prix de selle à Paris en 1911 et en 1912.

Le cheval de Corlay, ou demi-sang de Corlay, est un type de cheval demi-sang issu de croisements pratiqués autour de la ville de Corlay en Bretagne, entre les juments locales de race bidet breton et des étalons importés, principalement de race pur-sang. Destinée aux courses, cette variété de chevaux bretons est réputée pour avoir impressionné Napoléon III par ses capacités en steeple-chase. Par la suite, les éleveurs locaux se spécialisent dans ce cheval de course, en optimisant notamment l'alimentation par l'ajout de maërl dans leur ration. L'élevage du cheval de Corlay gagne une excellente réputation du milieu jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étalon le plus influent sur la race est Corlay, qui se reproduit de 1876 à 1897 dans la localité homonyme. La race est considérée comme fixée à la fin du siècle.

Le cheval de Corlay voit ses effectifs diminuer régulièrement au siècle suivant, en raison notamment de la concurrence du cheval de trait. Il disparaît pratiquement à la fin du XXe siècle. N'ayant jamais eu de registre généalogique sous son nom propre, il est désormais référencé en France parmi les chevaux AQPS (autre que pur sang), des chevaux de course de toute origines possédant une haute proportion d'ascendants pur-sang. La race de Corlay est considérée comme éteinte par la FAO.

Mardi 28 janvier 2014

Escalade à Joshua Tree (Californie), États-Unis.
Escalade à Joshua Tree (Californie), États-Unis.

L’escalade, également appelée grimpe ou parfois varappe (désuet), est une pratique et un sport consistant à progresser le long d'une paroi pour atteindre le haut d'un relief ou d'une structure artificielle par un cheminement appelé voie ou itinéraire, avec ou sans l'aide de matériel. Le terrain de pratique va des blocs de faible hauteur aux parois de plusieurs centaines de mètres, en passant par les murs d'escalade. Le pratiquant est couramment appelé « grimpeur ».

L'escalade développe de nombreuses qualités physiques, comme la force musculaire, la souplesse, l'endurance musculaire, l'équilibre, de bonnes capacités psychomotrices et de planification. Elle sollicite particulièrement la musculature des bras, du tronc et des jambes.

Cette discipline se développe en tant que sport à part entière dès la fin du XIXe siècle après la ruée des premiers alpinistes vers les grands sommets, avant de se démocratiser au siècle suivant pour devenir populaire dès la fin des années 1970. Les premières compétitions officielles sont organisées en 1988 par l'Union internationale des associations d'alpinisme (UIAA). Chaque année est organisée une Coupe du monde de difficulté, de bloc et de vitesse, et tous les deux ans, des championnats du monde, l'ensemble étant supervisé par la Fédération internationale d'escalade (IFSC).

L'escalade présente des risques variables selon les disciplines qui ont, chacune en ce qui la concerne, mis au point un équipement garantissant la sécurité du grimpeur. L'escalade en solo intégral fait figure d'exception, dans laquelle le grimpeur évolue sans système d'assurage, comme l'ont montré Patrick Edlinger, dans les films de Jean-Paul Janssen La Vie au bout des doigts et Opéra vertical, et Alain Robert, par ses ascensions de bâtiments.

Mercredi 29 janvier 2014

Sittelle torchepot (S. europaea).
Sittelle torchepot (S. europaea).

Les sittelles forment le genre d'oiseaux Sitta, unique représentant de la famille des Sittidae qui compte 28 espèces selon la classification du Congrès ornithologique international. Ces passereaux sont caractérisés par une grosse tête, une queue courte, des pattes et un bec forts. Les sittelles signalent leur territoire à l'aide de cris sonores et de chants simples. La plupart des espèces du genre ont un trait oculaire noir et des parties supérieures grises ou bleutées contrastant avec des parties inférieures claires, mais certaines espèces d'Asie du Sud-Est, comme la Sittelle bleue (S. azurea) ou la Sittelle superbe (S. formosa), ont des plumages plus complexes et colorés.

Les sittelles sont omnivores, mais se nourrissent principalement d'insectes quand elles le peuvent, complétant leur régime de fruits à coque et de graines, surtout en hiver. Elles cherchent les insectes cachés sous l'écorce en arpentant les troncs et les branches, parfois la tête en bas, et ne vont que rarement dans les buissons ou au sol. Elles prospectent à l'intérieur de leur territoire lors de la saison de reproduction, mais peuvent rejoindre des volées mixtes d'alimentation le reste de l'année. Tous les membres de ce genre font leur nid dans des trous ou des crevasses. Les plus petites espèces peuvent creuser leur propre trou, mais les plus grandes utilisent systématiquement des cavités déjà existantes. Beaucoup de sittelles « maçonnent » l'entrée de leur nid à l'aide de boue, afin d'en réduire le diamètre et limiter ainsi la prédation ou la compétition.

La plupart des sittelles nichent dans les forêts tempérées de montagne de l'holarctique et de l'indomalais, bien que deux espèces se soient adaptées aux habitats rocheux de régions plus sèches d'Eurasie. La plus grande diversité se trouve en Asie du Sud-Est, et les similarités entre les espèces ont rendu difficile leur identification en tant qu'espèces distinctes. La plupart de ces espèces sont sédentaires et restent dans le même lieu de vie toute l'année, bien que la Sittelle à poitrine rousse (S. canadensis) d'Amérique du Nord migre vers des régions plus chaudes pour passer l'hiver. Quelques sittelles ont des répartitions restreintes et sont vulnérables face à la déforestation.

Jeudi 30 janvier 2014

La maison Ravenscrag vers 1901.
La maison Ravenscrag vers 1901.

La maison Ravenscrag (aussi connue sous les noms de maison Hugh-Allan, maison Hugh-Montagu-Allan et pavillon Allan Memorial) est une maison bourgeoise située dans le quartier du Mille carré doré à Montréal au Canada. Elle fut successivement la résidence de Sir Hugh Allan de 1863 à 1882 et de son fils ainé Sir Hugh Montagu Allan de 1882 à 1940. En 1940, cette maison devint la propriété de l’hôpital Royal Victoria et elle abrite depuis 1943 l’institut Allan Memorial qui héberge le département de psychiatrie de l’hôpital et du centre universitaire de santé McGill.

Construite essentiellement entre 1861 et 1863, cette résidence fut principalement conçue et réalisée par l’architecte Victor Roy dans le style néorenaissance italienne en suivant les principes de l'architecture victorienne. L’architecte John William Hopkins de la firme William & Wily contribua également à la conception et à la réalisation de plusieurs pièces de la maison. La demeure comporta à l’origine plus de 72 pièces et fut pourvue de l’équipement le plus avancé de son temps, notamment en termes de plomberie et de chauffage.

Hugh Allan baptisa sa résidence « Ravenscrag » suite à sa construction dans les années 1860. Cette résidence fait partie de l’ancien domaine de Hugh Allan qui comprend également l'écurie, la maison du gardien, le belvédère et le parc. Ce domaine fut reconnu par la Ville de Montréal en 1987 et par le gouvernement du Québec en 2005 comme une partie intégrante du « site patrimonial du Mont-Royal ». Il fut également déclaré être intégré au « secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Hôpital Royal Victoria » par la Ville en 2004.

Vendredi 31 janvier 2014

La place Plumancy en 2010.
La place Plumancy en 2010.

La place Plumancy est un rond-point français situé dans le centre-ville de Périgueux, dans le département de la Dordogne.

L'histoire de la place remonte au XIXe siècle, ce qui en fait le plus ancien rond-point de la commune. Auparavant dénommée « place ronde Saint-Martin », elle porte le nom du sous-intendant militaire Jean Plumancy depuis 1866. La fontaine au centre du rond-point est érigée en 1890 pour distribuer l'eau dans le quartier. Au fil du temps, cette dernière se dégrade souvent et fait l'objet de plusieurs restaurations successives.