Vorwerk (entreprise)

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Vorwerk & Co. KG
logo de Vorwerk (entreprise)
illustration de Vorwerk (entreprise)

Création 1883
Fondateurs Carl et Adolf Vorwerk
Personnages clés Achim Schwanitz (Managing Partner), Markus von Blomberg (Managing Partner), Peter Oberegger (Managing Partner), Wolfgang Bahmann, Eberhard Pothmann
Forme juridique Société en commandite simple
Slogan Notre meilleur pour votre famille
Siège social Wuppertal
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Activité Vente au détail, électronique, textiles, chimie, services
Produits Électroménager, cuisines sur mesure, cosmétique, services, tapis
Filiales Neato Robotics (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.vorwerk.com
Chiffre d'affaires
2,181 milliards d'euros (2005)

Vorwerk est un groupe international basé en Allemagne dont l'activité principale est la vente directe d'équipement électroménager (aspirateurs), cuisines équipées et cosmétiques. Le Thermomix est son produit le plus connu.

En 2005, l'entreprise réalise un chiffre d'affaires de 1,772 milliard d'euros (2,181 milliards d'euros en prenant en compte le groupe Akf)[réf. nécessaire].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les débuts : Barmer Teppichfabrik Vorwerk & Co[modifier | modifier le code]

En 1883, l'entreprise Barmer Teppichfabrik Vorwerk & Co est créée par les frères Carl (1847-1907) et Adolf Vorwerk[1]. La même année, ils se séparent et Carl Vorwerk continue à diriger l'entreprise. La firme fabrique initialement des tapis de haute qualité et des tissus d'ameublement, et plus tard également les métiers à tisser utilisés pour les fabriquer — d'abord sous un brevet anglais puis sous son propre brevet amélioré.

Le fils de Carl Vorwerk, Carl junior (1878-1904), devait lui succéder pour diriger l'entreprise, mais meurt quelques mois seulement après en avoir pris le contrôle, en 1903. Ainsi, après la mort du fondateur de l'entreprise en 1907, son beau-fils, August Mittelsten Scheid (1871-1955), devient le seul associé gérant. Sous son égide, l'entreprise se diversifie à la suite de la Première Guerre mondiale, commençant la production de réducteurs et de moteurs électriques de gramophones lorsque celle de son Gast gun (en) cesse.

Kobold et les ventes directes[modifier | modifier le code]

Un aspirateur rudimentaire, le Vorwerk Kobold model T, vers 1935.

Lorsque la radio gagne en popularité dans les années 1920, les ventes de gramophones décroissent rapidement. Cette situation critique donne naissance au Vorwerk Kobold en 1929, lorsque l'ingénieur en chef Engelbert Gorissen transforme un moteur de gramophone en moteur électrique vertical à haute performances pour aspirateur. Le , un brevet est délivré au Kobold Model 30. Au début, les ventes de ce qui est alors un équipement totalement inconnu en Allemagne restent très faibles, malgré le prix modeste de vingt Reichsmarks. Ce n'est que lorsque les ventes directes sont lancées, en 1930 — sur une idée originale de Werner Mittelsten Scheid (1904-1953), un fils du fondateur de l'entreprise — que le produit rencontre du succès.

Dès 1932, Carl August Mittelsten Scheid (de) prépare ses fils à prendre sa suite. Parce qu'il est un opposant au régime nazi, il est amené à se démettre de ses fonctions en 1935, année où cent mille Kobolds sont vendus. En 1936, il achève de passer la main à August Werner Mittelsten Scheid, qu'épaule le cadet Erich Mittelsten Scheid (de). Celui-ci siège jusqu'en 1933 au bureau de la Association nationale de l'industrie allemande (de), quand celle-ci devient en 1936 l'« Appui national à l'industrie allemande (de) ».

En 1937, un demi million de Kobolds sont vendus et en 1949, un million. Dès avant la Deuxième Guerre mondiale, en 1938, la première organisation de vente à l'étranger est créée : Vorwerk Folletto, en Italie, pays allié de l'Axe.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise est intégrée à l'industrie de l'armement national[2]. Sous la direction d'Erich Mittelsten Scheid (de), sont construits des supports de périscopes, des engrenages pour projecteurs et affûts, des pièces de roquettes, des grenades, des fuselages de bombes et des boîtiers de commande antiaériens. C'est pour la fabrication de ceux-ci que deux succursales sont ouvertes en Pologne occupée, hors de portée de l'aviation britannique. La principale l'est dans une filature de Litzmannstadt[3], l'autre dans le ghetto de Litzmannstadt. Dans l'ex-filature, les « travailleurs de l'Est » sont confrontés à la faim qui tue plus sûrement les autres déportés mais ils bénéficient de tickets de rationnement[4].

Les usines de Barmen et Wipperfürth perçoivent des « travailleurs civils » recrutés entre autres par le STO, souvent des femmes. La première est une des cibles des bombardements stratégiques conduits par le Commandement bombardier de la Royal Air Force. Lors du bombardement de Wuppertal (de) du , mille sept cents bombes explosives et quelque deux cent quatre vingt mille bombes incendiaires larguées dans les minutes qui ont suivi 0h49, l'usine principale, le bâtiment de l'administration avec ses fichiers, le bâtiment textile et la moitié du dernier étage de l'usine de métiers à tisser sont détruits. C'est dans les jours suivants qu'Erich Mittelsten Scheid (de) partage de nouveau la direction de la firme avec son aîné Werner. La vente directe, qui concerne les produits ménagers, est interrompue[5]. Seule la production d'armes, à Litzmannstadt, est maintenue.

Face à l'avancée soviétique, la main d'œuvre polonaise, quatre cent vingt personnes, est transférée à l'été 1944 de Litzmannstadt à Wipperfürth[3]. L'entreprise compte alors cinq cent quatre vingt « travailleurs forcés »[3].

Reprise et diversification[modifier | modifier le code]

La guerre terminée, la production et les ventes redémarrent, d'abord en Allemagne, puis en Europe et outre-mer. En 1955, deux mille représentants de vente sont opérationnels. Le seul associé gérant — à la suite de la mort de son frère en 1953 — est alors Erich Mittelsten Scheid.

En 1969, le Dr Jörg Mittelsten Scheid, le fils de Werner, succède à son oncle à la tête des affaires familiales. Trois ans plus tard, Günter Busch et Bernd Balders deviennent les premiers associés gérants qui ne soient pas membres de la famille fondatrice.

À la fin des années 1960, l'entreprise se concentre sur la production et la vente d'aspirateurs, tapis et tissus d'ameublement. Depuis, elle diversifie continuellement son offre, d'abord dans le secteur des services. Vorwerk cofonde la banque akf bank en 1968. En 1970, le département de traitement de données conduit à la création de ZEDA Gesellschaft für Datenverarbeitung und EDV-Beratung mbH & Co. KG et la création de Hygienic Service Gebäudereinigung und Umweltpflege GmbH en 1974 est le premier germe de la division Hectas Facility Services. Au même moment, l'entreprise diversifie sa gamme de produits électroménagers. Ceci comprend le lancement du robot ménager Thermomix en 1971, suivi par Vorwerk Fitted Kitchens en 1974.

L'entreprise est entrée dans le XXIe siècle par des acquisitions et des projets de restructuration. En 2001, Vorwerk achète l'organisation de vente directe Lux Asia Pacific au groupe suédois Swedish Electrolux, et consolide ainsi sa position sur le marché asiatique. l'année suivante, elle introduit le système de repassage Feelina et l'année suivante, elle revend la spin-off de sa filiale de traitement de données ZEDA à T-Systems, en 2003. Elle acquiert finalement le fabricant américain de cosmétiques Jafra Cosmetics en .

Description[modifier | modifier le code]

Activités[modifier | modifier le code]

Le groupe Vorwerk dans son ensemble regroupe plus de cinquante entreprises de par le monde, divisées en trois secteurs d'activité. Un quatrième champ est formé par les entreprises du groupe akf, dont Vorwerk détient 90,05 % des parts, mais qui, puisque ce groupe n'est pas géré directement par Vorwerk, ne sont incluses dans les rapports financiers qu'en tant qu'entreprises associées, selon la méthode de mise en équivalence. Vorwerk & Co. KG, Wuppertal (holding) ainsi que les entreprises de vente situées en Allemagne, Autriche, Italie, France, Espagne, République Tchèque, Pologne, Russie, Portugal, Chine, Taiwan et Mexique.

En , l'entreprise vend 180 000 Thermomix[6].En , les ventes sont de 177 000 en France, puis en de 280 000 pour 700 000 robots multifonctions d'après le Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils d'équipement ménager (Gifam) et GfK. 1,1 million dans le monde. En , l'entreprise réalise 42 % de son chiffre d'affaires avec le robot de cuisine Thermomix et 27 % avec l'aspirateur balai Kobold. La même année, l'entreprise vend 1 million de Thermomix et occupé 75 % des ventes de robots culinaires mixeurs chauffants dans le monde[7].

En , le premier marché du robot de cuisine est l'Allemagne, suivi par la France[7].

Produits[modifier | modifier le code]

Un Thermomix.

Les produits les plus anciennement produits par Vorwerk sont les tapis, seule activité dans laquelle l'entreprise soit active depuis ses débuts en 1883. Vorwerk est à présent principalement connue pour la production et la vente d'aspirateurs et d'accessoires, et la division Kobold est aujourd'hui la plus rentable du groupe. Les cuisines équipées Vorwerk, l'équipement de cuisine Thermomix et le système de repassage Feelina complètent l'équipement domestique. Depuis l'acquisition de Jafra en 2004, les produits pour la peau et le corps ainsi que les cosmétiques et le parfum sont apparus.

Filiales et sites de production[modifier | modifier le code]

  • Vente directe : Kobold incluant Fitted Kitchens (Vorwerk Kobold et Vorwerk Tiger homecare systems ainsi que Vorwerk Fitted Kitchens), Thermomix (équipements de cuisine multifonctions), Feelina (système de repassage), Jafra Cosmetics (cosmétiques, soin du corps), Cosmeticos y Fragancias S.A. de C.V. Naucalpan de Juárez, Mexique (production), Lux Asia Pacific (équipement ménager dans la région Asie-Pacifique), Lux Manufacturing Corp., Makati City, Philippines (production de filtres pour l'eau), Vorwerk Carpets, Hectas Facility Services (services d'installation d'infrastructures), akf group (services financiers) ;
  • Sites de production Vorwerk : Vorwerk Elektrowerke GmbH & Co. KG, Wuppertal (recherche pour les équipements ménagers), Vorwerk Semco S.A.S., Cloyes-sur-le-Loir, France (production Thermomix), Vorwerk Folletto Manufacturing S.r.l., Arcore - Milan, Italie (production des accessoires et système de repassage), Vorwerk Household Appliances Co., Inc. Shanghai, Chine (production et ventes), HECTAS Gebäudedienste Stiftung & Co. KG, Wupperta ; Matfer-Bourgeat (usine Bourgeat en Isère, production bols Thermomix)[8].

Direction[modifier | modifier le code]

  • Achim Schwanitz (associé gérant)
  • Markus von Blomberg (associé gérant)
  • Peter Oberegger (associé gérant)
  • Wolfgang Bahlmann
  • Eberhard Pothmann

Incidents[modifier | modifier le code]

En 1985, Vorwerk a attaqué le Chaos Computer Club (CCC), qui avait publié dans ses pages Btx un extrait d'une étude de 1978 intitulée « Penis Injuries When Masturbating with Vacuum Cleaners » qui se référait explicitement à la marque Kobold. Vorwerk, craignant pour sa réputation, réclama que CCC paie une indemnité de 500 000 DM[9]. Lorsque le directeur de l'étude et quelqu'un concerné par le problème se présentèrent à Vorwerk, ils parvinrent à convaincre l'entreprise du sérieux de la source et Vorwerk annula ses poursuites.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

En Allemagne, Vorwerk est étroitement associé aux ventes par porte-à-porte, au moins depuis le lancement des aspirateurs Kobold. Dans son documentaire de 1999, Die Blume der Hausfrau (de), qui connut un certain succès dans les cinémas allemands, le réalisateur Dominik Wessely décrit le travail des conseillers de vente de Vorwerk.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Phénomène de la vente à domicile, Thermomix débarque en boutique à Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. H. Pross (de), Der Geist der Unternehmer. 100 Jahre Vorwerk & Co., p. 32, Claassen (de), Düsseldorf, 1983 (ISBN 3-546-47589-5).
  3. a b et c « Umgang mit Zwangsarbeitern bei Vorwerk », dans RGA (de), Remscheid, 28 décembre 2014.
  4. B. Battenfeld (de) et F. Speer (de), « Die größte Qual der Zwangsarbeiterinnen bei Vorwerk in Litzmannstadt ist der ständige Hunger gewesen. Lebensmittelkarten und Zuteilungszwang erschwerten die Versorgung. Eine Studie über das Unternehmen und seine Arbeiter im Zweiten Weltkrieg », dans Frankfurter Allgemeine Zeitung, Francfort, 7 mars 2000.
  5. M. L. Cohen et Helga Schier, « Vorwerk & Co. KG. », dans International Directory of Company Histories, vol. CXII, p. 476, St. James Press, Détroit, 2010.
  6. Claire Béguin, « L'usine Thermomix s'agrandit encore », sur L'écho républicain, (consulté le )
  7. a et b Cécile Prudhomme, « Phénomène de la vente à domicile, Thermomix débarque en boutique à Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Une future ligne pour le bol du Thermomix® », Le Pays Tarare,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  9. Propeller am Penis, Der Spiegel, no 5, 1986, p. 66–72

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]