Vitry-en-Perthois

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Vitry-en-Perthois
Vitry-en-Perthois
Calvaire de Vitry-en-Perthois.
Blason de Vitry-en-Perthois
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Marne
Arrondissement Vitry-le-François
Intercommunalité Communauté de communes Côtes de Champagne et Val de Saulx
Maire
Mandat
Hugues Gérardin
2020-2026
Code postal 51300
Code commune 51647
Démographie
Gentilé Pavois
Population
municipale
838 hab. (2021 en diminution de 2,56 % par rapport à 2015)
Densité 48 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 52″ nord, 4° 37′ 34″ est
Altitude Min. 92 m
Max. 207 m
Superficie 17,49 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Vitry-le-François
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sermaize-les-Bains
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Vitry-en-Perthois
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Vitry-en-Perthois

Vitry-en-Perthois est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.

Ses habitants sont les Pavois, du nom du bouclier sur lequel on élevait les nouveaux chefs francs.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situé à proximité de la Marne, de part et d'autre de la rivière Saulx, aux confluents de la Chée et de la Bruxenelle, en contrebas des derniers monts de Champagne mourant sur la plaine du Perthois.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 767 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Frignicourt », sur la commune de Frignicourt à 6 km à vol d'oiseau[3], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 694,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Vitry-en-Perthois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vitry-le-François, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (80,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60,5 %), forêts (14,9 %), zones agricoles hétérogènes (9,1 %), prairies (4,9 %), cultures permanentes (3,8 %), zones urbanisées (3,7 %), eaux continentales[Note 4] (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,5 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Capitulation de Vitry en Perthois (Marne) et des forteresses voisines. Vitry, 4 octobre 1424. Archives nationales.

Son histoire remonte à la période romaine. La destruction de Perthes par les Huns en 451 fait de Vitry la plus grande ville et ainsi la nouvelle capitale du Perthois[14]. Vitry fait partie de l'Austrasie[15] puis se soumet en 613 à la Neustrie[16].

En 929, Boson, frère du roi Raoul, construit un château à Vitry, disputé ensuite avec les comtes de Vermandois. En 1077, ce château échoit aux comtes de Champagne. Vitry devient le chef-lieu d'une châtellenie comtale, puis d'une prévôté et d'un bailliage. Le bourg castral est très peuplé dès le XIIe siècle : quand l’armée de Louis VII prend Vitry en janvier 1143, près de 1 500 personnes seraient mortes brûlées dans l'église[17]. Le remords du roi est l'une des raisons qui le poussèrent à lancer la deuxième croisade[18].

Le bourg castral d'origine est fortifié dès le XIIe siècle et s'étend, avec deux faubourgs. En 1230, le comte de Champagne Thibaud IV accorde une charte de franchises aux habitants de Vitry. À cette période, différentes activités économiques y sont attestées : boucherie, boulangerie, cordonnerie, textile, banque, etc. Habitent alors à Vitry des chevaliers, des clercs, des Juifs ... C'était alors une véritable ville[17].

Le pape Innocent III rappelle par une bulle en 1205 que les comtes de Champagne sont les vassaux de l'archevêque de Reims, pour Épernay, Fismes, Châtillon-sur-Marne, Vertus, et Vitry-en-Perthois.

Vitry s'appelait autrefois « Vitry-le-Brûlé », après avoir été entièrement détruite par le feu, d’abord en 1143 puis en 1544 par les armées de Charles Quint.

François Ier ordonne sa reconstruction, ce qui est fait en un endroit légèrement différent, l'actuelle Vitry-le-François, Vitry-en-Perthois restant à sa position initiale.

Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de « Vitry-sur-Saulx »[19].

La commune subit des dégâts considérables en septembre 1914 durant le bref passage des armées allemandes ainsi que durant la Seconde Guerre mondiale du fait de sa proximité avec Vitry-le-François, important nœud ferroviaire sur la ligne Paris-Strasbourg.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

La commune, antérieurement membre de la communauté de communes de Champagne et Saulx, est membre en 2014 de la communauté de communes Côtes de Champagne et Saulx puis membre de la Communauté de communes Côtes de Champagne et Val de Saulx depuis 2017.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
31 années avant 1908 Ernest Vincienne   Meunier[20]
avant 1988 ? Claude Vaillant    
mars 2001 2014 Maurice Bourgeois[21]    
mars 2014[22] En cours
(au 4 juillet 2014)
Hugues Gérardin
Réélu pour le mandat 2020-2026
   

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].

En 2021, la commune comptait 838 habitants[Note 5], en diminution de 2,56 % par rapport à 2015 (Marne : −1,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
677783780740791822770750796
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
772774770728722714724705715
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
684677630567535557537515568
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
712688772920867793789789882
2017 2021 - - - - - - -
828838-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Vue de Vitry-le-François depuis le mont de la Fourche.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Le mont de Fourche, point de vue, situé à 208 mètres d'altitude, point le plus élevé des collines qui surplombe la Saulx est appelé ainsi à cause des fourches patibulaires qui y furent érigées par les premiers comtes de Vitry, en marque de haute justice.
  • Chapelle Sainte-Geneviève. Le prieuré de Sainte-Geneviève, situé à 1 km à l'ouest de Vitry-en-Perthois, est fondé en 865 par l'évêque de Châlons, Erchenrad, qui y fait construire un autel sous l'invocation de sainte Geneviève. Il reste une partie de l'église aujourd'hui transformée en chapelle. Ce petit monument, restauré en 1859, reste un précieux souvenir de l'ancien Vitry.
  • Calvaire érigée en expiation du massacre de 40 juifs en 1331[26].
  • Abbaye Saint-Jacques de Vitry-en-Perthois.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Vitry-en-Perthois

Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

d'azur, à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or, au franc-canton d'or chargé d'un château de sable.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alexandre-Clément Boitel, Histoire de l'ancien et du nouveau Vitry, Châlons, Boniez-Lambert, , 240 p. (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Vitry-en-Perthois et Frignicourt », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Frignicourt », sur la commune de Frignicourt - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Frignicourt », sur la commune de Frignicourt - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Boitel 1841, p. 26.
  15. Boitel 1841, p. 29.
  16. Boitel 1841, p. 40.
  17. a et b Jackie Lusse, « Les agglomérations castrales du nord de la Champagne », dans André Chédeville et Daniel Pichot (dir.), Des villes à l'ombre des châteaux. Naissance et essor des agglomérations castrales en France au Moyen Âge, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & Culture », , 239 p. (ISBN 978-2-7535-1144-6), p. 101-110
  18. Jules Michelet, Histoire de France, A. Lacroix et Compagnie, 1880, tome 2, p. 240 (lire sur Wikisource).
  19. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Il fut aussi président du syndicat des grains et farines de Vitry-le-François.
  21. Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, consulté le 22 décembre 2008.
  22. « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  26. « Calvaire (restes) », notice no PA00078907, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.