Vipère ottomane

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Montivipera xanthina

Montivipera xanthina, la Vipère ottomane[1], est une espèce de serpents de la famille des Viperidae[2].

Répartition[modifier | modifier le code]

Aire de répartition de l'espèce Vipère ottomane selon l'UICN (consulté le ).

Cette espèce se rencontre en Grèce (sur le continent et sur les îles), en Turquie et en Syrie[2].

On peut la rencontrer du niveau de la mer jusqu'à 3 000 m d'altitude.

Habitat[modifier | modifier le code]

Son biotope de prédilection est les zones de collines et de montagnes fortement ensoleillées, parsemées de buissons et de broussailles. On peut aussi la trouver dans les zones rudérales, les jardins, les zones de pâture et champs cultivés ou les oliveraies.

Description[modifier | modifier le code]

Montivipera xanthina
Montivipera xanthina
Montivipera xanthina

Cette espèce a une tête, comme chez la plupart des vipères, qui est nettement distincte du cou et couverte de petites écailles à l'exception de deux grandes écailles supra-oculaires. Les écailles du corps sont carénées, d'une couleur allant du gris au blanc, avec une bande noire ou brun-noir ondulée, souvent morcelée. Ses flancs sont ornés de taches sombres, et son ventre est gris tacheté. Le bout de la queue est jaunâtre.

La longueur de ce serpent varie de 80 à 120 cm, parfois davantage.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Cette vipère a un régime carnivore. Elle se nourrit de rongeurs, d'oiseaux et de lézards.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Sa reproduction est ovovivipare[2]. La femelle met au monde de 2 à 15 petits. La biologie de cette vipère est mal connue (entre autres l'âge de sa maturité sexuelle), mais sa longévité en captivité est d'au moins 10 ans[3], voire, selon un éleveur, au moins 16,5 ans[4].

Statut et préservation[modifier | modifier le code]

Cette espèce est principalement menacée par la mécanisation des récoltes, sa capture à des fins culturelles, scientifiques ou commerciales, ainsi que par la persécution dont elle fait l'objet (elle est souvent tuée à vue).

Malgré cela, et malgré l'ignorance actuelle de l'effectif de sa population, l'UICN[5] classe cette vipère dans la catégorie « préoccupation mineure ».

Elle est par contre protégée par la Convention de Berne[6] et par les directives sur l'habitat de l'Union européenne[7].

Venimosité[modifier | modifier le code]

C'est un serpent venimeux et dangereux, avec une dentition solénoglyphe. Le venin de cette espèce est très actif et l'envenimation est potentiellement mortelle pour l'homme. Le venin est cytotoxique et hémotoxique comme pour la plupart des Vipéridés[8].

L'envenimation provoque en environ deux heures l'apparition de divers symptômes, tels que nausées, vomissements, douleurs abdominales, pâleur, tachycardie, hypotension et apparition d'un œdème. Il peut aussi provoquer des réactions allergiques, pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique. Il provoque aussi des nécroses et une amputation est parfois nécessaire.

Cependant les morsures de cette espèce sont peu fréquentes, car elle est très craintive et peu agressive. Elle est capable de fuir rapidement. Elle ne mord qu'en dernier recours pour se défendre. Lorsqu'elle est menacée, elle s'enroule sur elle-même et souffle bruyamment, le cou replié en S. Mais si elle est capturée, elle se défend énergiquement. Elle sait se retourner pour mordre si elle est tenue par la queue.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Montivipera xanthina

Le nom de cette espèce, xanthina, vient de Xanthos, l'ancienne ville de Xanthe en Lycie (actuellement Turquie), région où a été trouvé le premier spécimen[1].

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Gray, 1849 : Catalogue of the specimens of snakes in the collection of the British Museum, London, p. 1-125 (texte intégral).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David & Ineich, 1999 : Les serpents venimeux du monde: systématique et répartition. Dumerilia, vol. 3, p. 3-499.
  • Garrigues, Dauga, Ferquel, Choumet & Failloux, 2005 : Molecular phylogeny of Vipera Laurenti, 1768 and the related genera Macrovipera (Reuss, 1927) and Daboia (Gray, 1842), with comments about neurotoxic Vipera aspis aspis populations. Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 35, no 1, p. 35-47.
  • Nilson & Andrén, 1985 : Systematics of the Vipera xanthina complex (Reptilia: Viperidae). 3. Taxonomic status of the Bulgar Dagh viper in south Turkey. Journal of Herpetology, vol. 19, no 2, p. 276-283.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean Lescure et Bernard Le Garff, L'étymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe, Paris, Belin, coll. « Éveil nature », , 207 p. (ISBN 2-7011-4142-7)
  2. a b et c Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  3. Bowler, 1975 Longevity of reptiles and amphibians in North American collections Society for the Study of Amphibians and Reptiles Herpetological Circular vol. 6, p. 1-32.
  4. Snake species account sur le site pondturtle.com
  5. International Union for Conservation of Nature and Natural Resources
  6. Montivipera xanthina a été placée dans l'annexe II de la Convention de Berne en 2002, lui conférant le statut d'espèce protégée
  7. Statut légal de V.xanthina sur le site de l'AEE
  8. Philippe Geniez, Guide Delachaux des serpents d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, éditions delachaux et niestlé, 2015, (ISBN 978-2-603-01955-9).