Vincent Bioulès

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Vincent Bioulès
Vincent Bioulès en 1995.
Naissance
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Distinctions

Vincent Bioulès, né le à Montpellier[1], est un peintre français, un des membres fondateurs du groupe Supports/Surfaces.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Vincent Bioulès est le fils de Jean Bioulès, chef de chœur officiant à la chapelle de l'Enclos Saint-François à Montpellier, et de sa femme Suzanne Bioulès, née Schwarz. Il est le premier enfant d'une fratrie qui comptera trois enfants.

En 1957, il entre aux Beaux-Arts de Montpellier et en faculté de lettres.

En 1961, il s'installe à Paris et fréquente l'École nationale supérieure des beaux-arts où, logiste pour le concours du prix de Rome, il rencontre Michel Parmentier et Pierre Buraglio. Au mois d'août de la même année, il épouse Rosa Stahl, avec qui il aura quatre enfants.

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1966, Vincent Bioulès participe à l'exposition « Impact » à Céret (Pyrénées-Orientales).

En 1969, il fonde le groupe ABC Productions avec Tjeerd Alkema, Jean Azemard, Alain Clément et Patrice Vermeille. L'objectif du groupe est de montrer l'incapacité des structures traditionnelles de diffusion de l'art face à l'art contemporain.

Bioulès est l'inventeur de la dénomination du groupe Supports/Surfaces, dont il est un des animateurs principaux. Il participe à la première exposition du groupe en 1970 à l'ARC à Paris. Il y expose un ensemble de quatre tableaux juxtaposés bleus et blancs, obtenus à l'aide d'un simple ruban adhésif. Il rompt avec le groupe en 1972.

Au milieu des années 1970, il abandonne l'abstraction et revient à la peinture figurative par le biais du portrait et du paysage.

En 1982, il devient professeur à l'école des beaux-arts de Nîmes, en 1988 à celle de Montpellier, enfin, en 1991, à aux Beaux-Arts de Paris.

En , il expose à Mende dans le cadre de l'exposition « Bioulès en vacances », qui retrace ses vacances en Lozère au cours de sa vie.

La galerie La Forest Divonne organise depuis plusieurs années des expositions personnelles de l'artiste, mettant en valeur son travail du motif et de la lumière[2].

Le musée Fabre de Montpellier lui consacre une grande rétrospective pendant l’été 2019[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Depuis ses débuts, l’artiste n’a de cesse de peindre « sur le motif ». Il s’agit pour lui de restituer une vision qui sur le moment est sûre d’elle-même, autant qu’elle est pleine de son vécu. L’artiste puise son inspiration au cœur de lieux autobiographiques ou sites familiers, paysages qu’il qualifie « un tout ».

Vincent Bioulès revient à la figuration dès la fin des années 1970, tout en conservant des réminiscences de rigueur dans ses compositions. L’exposition Supports/Surfaces illustre parfaitement ce passage à la figuration : le principe était de mettre en regard des tableaux abstraits datant des années 1970 avec des œuvres figuratives récentes.

Le sud de la France devient le cadre prédominant de son œuvre, notamment grâce à la présence de sa lumière si singulière, s’incarnant en « personnage principal » de sa toile. Une grande partie de son oeuvre est consacrée à la représentation de paysages tels les étangs situés entre Montpellier et la mer ou encore le pic Saint-Loup.

D’autres peintures sont dédiées à la représentation du jardin attenant à la maison de ses grands parents, à Nîmes. Il fait ainsi référence à ce jardin « perdu », chargé de souvenirs et d’émotions, comme si le temps s’était suspendu.  

Ainsi, le paysage demeure le sujet de prédilection de Vincent Bioulès. Il se plait lui-même à dire, que « nous nous souvenons d’un ailleurs, d’un autrefois qui hante notre âme et dont le paysage est la métaphore ».

Décorations et travaux divers[modifier | modifier le code]

Livres illustrés par Vincent Bioulès[modifier | modifier le code]

  • Duault Alain, Tuerie, avec une peinture de V. Bioulès, Paris, éd. génération, 1972.
  • Butor, Michel, La Quinte Major, illustrations de V. Bioulès, Patrick Lanneau, Mark Willis, Gérald Thupinier, Montpellier, éd. CMS, 1985.
  • Pleynet, Marcelin, Premières poésies 1950-1965, lithographie originale de V. Bioulès, Montpellier, éd. Cadex, 1987.
  • Lopez, Jean-Louis, L'Estocade de vérité, illustration de V. Bioulès, Auguste Chabaud, Claude Viallat, Nîmes, éd. Musée taurin, 1989.
  • Missel des dimanches 1996, année liturgique du 3 déc. 1995 au , Paris, éd. Bayard, 1996.
  • Butor, Michel, Au fond du jardin, Paris, éd. Maeght, 2004.
  • Bioulès, Vincent, Garrone, Benoit, Éloge du pic Saint-Loup, Prades-le-lez, éd. Écologistes de l'Euzière, 2009.
  • Paire, Alain, Pablo Picasso à Vauvenargues. Le grand atelier de la Sainte-Victoire, Marseille, éd. Images en Manœuvres, 2009.
  • Bonfils, Claude, Escales, Saint-Rémy-de-Provence, éd; Equinoxe, coll. Mémoires du Sud, 2012.
  • Weil, Simone, L'Agonie d'une civilisation, Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2017.
  • Chamson, André, L'Aigoual, Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2017.
  • Sacré, James, Un pays mal continué (de la Gardiole aux Aresquiers), Vincent Bioulès, peintures, Montpellier, éd. Méridianes, 2018.
  • Vincent Bioulès & Jean-Yves Bosseur, Journal de mer / Journal de Montagne, 2 vol. en coffret, Vallon Pont d'Arc, éd. du Bourdaric, 2020. Fragments choisis du journal de Vincent Bioulès tirés à 2x12 exemplaires accompagnés de 6 peintures originales de l'artiste.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Dans le film de Claude Chabrol Au cœur du mensonge, Vincent Bioulès a été la « main » de Jacques Gamblin, qu'il a conseillé, et a réalisé les œuvres qui figurent dans le film[4].

Peintures[modifier | modifier le code]

  • Peinture, 1970, diptyque, huile sur toile, 195 × 194 cm (l'ensemble), musée d'Art de Toulon.
  • L'Île Maïre II, 1994-1995, huile sur toile, 200 × 300,5 cm, musée d'art de Toulon.

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Ottinger et Dagen 1990, p. 44.
  2. « Vincent Bioulès », sur Galerie La Forest Divonne (consulté le ).
  3. a et b « Vincent Bioulès - Chemins de traverse / Expositions / Musée Fabre », sur museefabre.montpellier3m.fr (consulté le ).
  4. Fascicule du DVD édité par MK2 Diffusion et reportage sur la réalisation du film.
  5. « Expositions du CRAC Alsace, de 1992 à 2002 » Accès libre, sur CRAC Alsace (consulté le )
  6. « De Lorient à Quimperlé : Bioulès, le choc du trait la musique des phrases » Accès libre, sur Le Télégramme, (consulté le )
  7. Philippe Dagen et Evelyne Artaud, Vincent Bioulès : [portraits, nus, paysages et mythologies] : [exposition, Clermont-Ferrand, Musée d'art Roger-Quilliot, 27 novembre 2001 au 20 janvier 2002], La Seyne-sur-Mer, Musée d'Art Roger-Quilliot, , 48 p. (ISBN 9782912282712, présentation en ligne)
  8. « Vincent Bioulès - Portraits, nus, paysages et mythologies » Accès libre, sur Art aujourd'hui (consulté le )
  9. Site du musée de Céret.
  10. Marie-Christine Audouy, Myriam Comet-Stapert, Sylvie Casanova-Karsenty, Vincent Bioulès, à la rencontre du paysage, Montpellier, Dévédoc, coll. « CRDP académie de Montpellier », (ISBN 978-2-86626-441-3), p. 27
  11. Voir sur le site de la ville de Mende.
  12. Décret du 15 novembre 1999 portant promotion et nomination
  13. Décret du 29 décembre 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]