Pervenche

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Vinca

Les pervenches (Vinca L.) sont un genre de plantes vivaces herbacées de la famille des Apocynacées. Les différentes espèces de ce genre sont des plantes couvre-sol à feuillage persistant. Elles sont remarquables par leur floraison printanière, généralement d'un bleu bien particulier, toutefois les cultivars créés par les horticulteurs peuvent présenter d'autres teintes.

Description[modifier | modifier le code]

Les espèces de ce genre sont vivaces à tiges rampantes, pouvant atteindre 2-3 m de long. Les feuilles sont opposées, luisantes, leur nervure principale est très marquée. Les fleurs solitaires poussent à l’aisselle des feuilles sur un long pédoncule. Leur calice présente des divisions étroites, pointues au sommet, entourant une corolle un peu tubuleuse avec 5 pétales généralement asymétriques. L'androcée est constituée de cinq étamines à filets velus et élargis au sommet. Le pistil présente 2 carpelles et se termine par un style surmonté d’un stigmate arrondi et plat, glutineux. Deux nectaires sont en alternance avec les carpelles. Le fruit est un double follicule renfermant des graines tuberculeuses. Elles se multiplient par stolons, comme les fraisiers : leurs tiges s'allongent, couvrent le sol et y prennent racine de place en place. À chaque nouveau petit bouquet de racines se développe une nouvelle plante.

Interactions écologiques[modifier | modifier le code]

Les papillons de nuit (hétérocères) suivants se nourrissent de pervenches :

En zone européenne tempérée, les petites pervenches (Vinca minor) seraient un bioindicateur qui signale qu'une parcelle a été autrefois cultivée, éventuellement plusieurs siècles ou millénaires auparavant. Elles renseignent donc sur la naturalité des forêts[1].

Classification[modifier | modifier le code]

Ce genre a été décrit en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).

La pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus) ne fait plus partie du genre Vinca, dans lequel elle a été classée par le passé sous le synonyme de Vinca rosea L. ou Vinca speciosa Salisb.

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Selon GRIN (24 mars 2015)[2] et NCBI (24 mars 2015)[3] :

Selon World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) (24 mars 2015)[4] et Catalogue of Life (24 mars 2015)[5] :

Selon Tropicos (24 mars 2015)[6] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

Utilisation[modifier | modifier le code]

Dans les jardins, les pervenches sont des plantes couvre-sol utilisées pour garnir les zones ombragées.

Les horticulteurs ont sélectionné des cultivars avec des fleurs ou des feuillages de formes ou de teintes variées.

Plante médicinale[modifier | modifier le code]

La petite pervenche doit ses propriétés médicinales à présence dans ses feuilles de vincamine, un alcaloïde qui possède des propriétés vasodilatatrices, particulièrement au niveau cérébral. Elle est ainsi proposée comme remède pour traiter les troubles neurologiques liés à la sénescence : troubles de la mémoire, de la concentration[7].

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot « pervenche » vient de la formule latine vinca pervinca, une formule « magique » créée à partir de vincere (vaincre) car la pervenche aurait des vertus médicinales permettant de vaincre de nombreux maux[8] ou aurait la capacité de résister aux froids de l'hiver[9]. Une autre hypothèse fait venir le nom donné au genre des pervenches de vincire (lier, attacher) car cette plante s'étend comme une corde.

Le bleu pervenche[modifier | modifier le code]

Le nom de pervenche a été donné à la couleur bleu mauve légèrement grisâtre qui rappelle celle de ses fleurs.

Par métonymie, le mot désigne une contractuelle de la préfecture de police de Paris en raison de la couleur de son uniforme de 1977 à 1993[10].

Symbolique[modifier | modifier le code]

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

Langage des fleurs[modifier | modifier le code]

Dans le langage des fleurs, la pervenche peut être l'emblème du « doux souvenir »[13], ou bien symboliser la mélancolie ou l'amitié durable[14].

Littérature[modifier | modifier le code]

  • L'épisode de la pervenche décrit par Jean-Jacques Rousseau est significatif du bonheur, à travers le souvenir, que peut procurer la vue d'une si simple fleur.
  • En 1734, Rousseau sur le chemin des Charmettes avait entrevu une pervenche, alerté en cela par celle qu'il appelait encore « maman », (Mme de Warens). Trente années plus tard, en 1764, en herborisant avec son ami Du Peyrou, il rencontre pour la seconde fois de sa vie cette petite fleur bleue. Cette simple image suffit, à le transporter des années en arrière, au temps heureux. Le bonheur est retrouvé dans le souvenir et peut être réécrit etc.[15] On retiendra de cet épisode l'importance qu'il a pu avoir dans la vie sentimentale de cet auteur. Comme d'autres auront été marqués par les roses, ou par d'autres fleurs.
  • Dans Le Blé en Herbe de 1923, Colette nomme son héroïne Vinca en raison de la couleur de ses yeux.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Selon Jean-Luc Dupouey et Étienne Dambrine dans le no 14 des Rendez-vous techniques de l’ONF (automne 2010)
  2. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 24 mars 2015
  3. NCBI, consulté le 24 mars 2015
  4. WCSP. World Checklist of Selected Plant Families. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet ; http://wcsp.science.kew.org/, consulté le 24 mars 2015
  5. Catalogue of Life Checklist, consulté le 24 mars 2015
  6. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 24 mars 2015
  7. Petite Pervenche, l’oxygénation du cerveau
  8. D'après le dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales
  9. Bernard Boullard, Plantes et arbres remarquables des rues, squares et jardins de Rouen, Editions PTC, , p. 110
  10. Les « innommables » de la préfecture de Police, revue L'Homme et la société, no 143-144, 2002/1, Geneviève Pruvost
  11. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 25.
  12. Marie-Odile Mergnac, Les prénoms du calendrier révolutionnaire, Paris : Archives et culture, 2006, (ISBN 2-35077-003-6), p. 54-55.
  13. Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, Le langage des fleurs, éditions Société belge de librairie, 1842. pages 24-26.
  14. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  15. « JEAN-JACQUES ROUSSEAU OU L'EXPERIENCE AUTHENTIQUE DE SOI », sur rousseaustudies.free.fr (consulté le ).